Premier Dimanche de l`Avent – B - Abbaye Sainte Anne de Kergonan

Premier Dimanche de l’Avent – B
Sainte-Anne, le 30 novembre 2014
Lectures : Is 63, 16b-17.19b à 64, 2b-7
1 Co 1, 3-9
Mc 13, 33-37
Mes bien chers Frères
Chers Frères et Sœurs,
C’est avec grand bonheur que nous entrons, ce matin, dans ce temps béni de l’Avent
que nous aimons tout particulièrement et qui ouvre notre nouvelle année liturgique. Tous les
ans, nous recevons ce temps comme un cadeau, une grâce, car, tous les ans, il nous offre une
nouvelle et belle occasion de nous ressaisir sur notre chemin de conversion personnelle et
communautaire.
Combien de fois avons-nous pu constater que, sur ce chemin de la conversion, devant
notre petitesse, notre faiblesse, nous avons tant besoin de l’aide, de la force de la grâce, que
nous avons tant besoin d’en appeler au Seigneur, comme l’exprimait le prophète Isaïe, dans la
première lecture : C’est toi, Seigneur, notre père ; Notre-rédempteur-depuis-toujours, tel est
ton nom. Pourquoi, Seigneur, nous laisses-tu errer hors de tes chemins ? Pourquoi laisser nos
cœurs s’endurcir et ne plus te craindre ? C’est un vibrant appel à la grâce à laquelle il nous
revient tout à la fois de nous rendre disponible et de collaborer.
Dans cet esprit de conversion, nous sont offerts cette année deux instruments, deux
moyens bien différents mais complémentaires.
Le premier que je mentionne est l’usage possible à partir d’aujourd’hui, et qui
deviendra obligatoire pour l’Avent 2015, des nouveaux lectionnaires du dimanche et des jours
ordinaires. Nous les avons mis en service dès ce matin. Quand on parle de nouveaux
lectionnaires, il ne s’agit pas d’une nouvelle organisation ou répartition des lectures, mais
d’une nouvelle traduction de toute la Bible, dite traduction liturgique, fruit d’un long travail
d’exégètes et de bénédictins. Cette traduction essaye de répondre à deux exigences : celle de
la fidélité au texte biblique et celle de sa proclamation publique.
Cette traduction offre maintenant un texte unifié, un texte commun pour la liturgie,
mais aussi pour la catéchèse, comme pour la prière ou la lecture personnelle. Nous sommes
donc invités dès aujourd’hui, en ce début d’Avent, à nourrir notre prière de ce texte, à nourrir
notre prière de la parole de Dieu, à mettre en place, si ce n’est déjà fait, un temps personnel ou
familial pour la lectio divina.
Le deuxième moyen est la proclamation par notre Pape François de l’année 2015,
comme Année de la Vie consacrée. C’est une initiative importante et très heureuse d’abord
pour les ‘consacrés’ bien sûr, mais aussi pour toute l’Église.
La Congrégation romaine pour les Instituts de vie consacrée et pour les Sociétés de vie
apostolique a rapidement proposé trois objectifs pour cette Année. Le premier est de faire
mémoire et de rendre grâce pour le passé récent, spécialement depuis le Concile. Le deuxième
objectif nous invite, en partant de ce regard positif sur la vie de l’Église, à embrasser l’avenir
avec espérance, à demeurer des hommes et des femmes d’espérance pour notre temps. Enfin,
le troisième objectif, nous engage à vivre le présent avec enthousiasme et passion.
Il me semble que ces objectifs sont très significatifs du rôle de la Vie consacrée pour et
dans l’Église : rendre grâce, espérer, vivre avec passion. Par leur mise en application, même si
cela se réalise souvent de façon modeste, la Vie consacrée, tant dans sa dimension apostolique
que contemplative, joue son rôle de modèle, de phare, de moteur pour toute la vie chrétienne
et même pour toute l’humanité.
Pour nous, religieux, cette Année de la Vie consacrée est une invitation pressante à la
conversion personnelle qui est toujours à reprendre. En effet, si le Saint Père parle
d’évangéliser le monde, il nous demande aussi d’évangéliser notre propre vocation, c’est à
dire de nous convertir, de nous rapprocher du Christ et de témoigner de la beauté de la
contemplation de son visage. Il nous faut sans aucun doute aborder cette Année avec un esprit
d’humilité mais aussi un profond esprit de foi pour relire, sous le regard de Dieu, l’ordinaire
de notre vie, si tant est que ce que nous vivons soit ordinaire. C’est peut-être pour chacun de
nous l’occasion de reprendre conscience, de mieux mesurer, le caractère extraordinaire de
l’ordinaire d’une vie donnée au Christ.
Quelle grâce pour nous, moines, dont l’ordinaire nous plonge, nous immerge
perpétuellement dans la nouveauté de Pâques, dans une vie liturgique et sacramentelle, une
vie de louange au cœur d’une vie fraternelle !
Ce matin, pour ouvrir cette Année de la Vie consacrée, Monseigneur Centène, notre
évêque, préside une messe solennelle à la cathédrale, avec les religieux et consacrés du
diocèse. Cet après-midi, les vêpres à la cathédrale seront animées par les communautés
contemplatives du diocèse. J’irai avec deux Frères. Cet après-midi encore, à l’issue des
Vêpres, commencera une lecture en continu de l’intégralité de la Bible liturgique. Jours et
nuits, tous les hommes et femmes de bonne volonté sont invités à venir écouter la Parole de
Dieu ainsi proclamée. Cette lecture se terminera samedi prochain par une messe présidée par
le Vicaire général.
Ces premières initiatives, relativement discrètes mais significatives, montrent à elles-
seules que cette Année de la vie consacrée concernent non seulement les consacrés, mais aussi
tous les chrétiens et même tous les humains.
Puisse cette Année nous aider tous, religieux, consacrés, laïcs, à entrer plus
profondément dans ce mouvement de conversion qu’est celui de l’Avent qui est le temps de
l’attente, de la préparation, de la veille, qui est le temps de celui qui se sait aimé de Dieu et
qui attend son Bien-aimé.
Merci Très Saint Père de cette belle initiative ! Et bon Avent à tous ! Amen.
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