Fiches d’information sur les espèces envahissantes Reproduction Mollusques Principales caractéristiques d'identification Ce grand escargot de mer possède une coquille lourde, courte et sculptée mesurant 11–13 cm de long et son grand corps gonflé en spirale lui donne une apparence sphérique. Il est presque aussi large que long. La couleur de sa coquille peut aller du gris clair au brun foncé, souvent avec des bandes de teinte claire le long des nervures en spirale. Bosses prononcées conduisant à la spire Identification lignes en pointillés blancs sur toute la coquille Illustration Historique Nom scientifique : Rapana venosa Nom commun : rapa whelk (en anglais) ombilic profond L'une de ses caractéristiques marquantes est la couleur orange foncé observée à l'intérieur de son ouverture dont la lèvre extérieure est munie de petites dents allongées. Cette espèce possède un canal siphonal court et large et des bosses prononcées conduisant à la spire, qui sont plus ou moins visibles en fonction de l'érosion de la coquille. Les individus juvéniles ne possèdent pas cette ouverture orange et la spire est relativement plus élevée. Habitat et éléments d'identification sur le terrain Cette espèce vit à des profondeurs de 2–40 m sur des fonds mixtes sablonneux et rocheux dans les estuaires marins et saumâtres et, plus rarement, dans les eaux intérieures des lagunes. Elle vit souvent enfouie dans le sable pour échapper aux prédateurs et elle se nourrit d'autres espèces de mollusques comme les huîtres et les palourdes. Elle supporte les faibles niveaux de salinité, les eaux polluées et les eaux pauvres en oxygène. Reproduction Les brise-lames artificiels, les jetées et d'autres structures construites par l'homme sont des sites optimaux pour sa reproduction. Sur ces sites, les escargots de mer de cette espèce se réunissent pour s'accoupler et pondre leurs œufs. Ils se reproduisent de manière continue d'avril à septembre à des températures de 12 à 28 °C. Les œufs sont déposés dans des capsules ovigères allongées (jusqu'à 2 cm) dont la couleur passe du jaune pâle à une teinte pratiquement noire, au fur et à mesure que les embryons se développent. Au bout de deux semaines, des larves flottantes sont libérées dans la colonne d'eau ; ensuite, elles se métamorphosent en juvéniles et migrent vers le fond de la mer. Rapana venosa. Photo : Guido et P. Poppe Extrait de : Surveillance des espèces envahissantes marines dans les aires marines protégées (AMP) méditerranéennes: guide pratique et stratégique à l'attention des gestionnaires, 2013, UICN. Financé par Fiches d’information sur les espèces envahissantes Espèces similaires Cette espèce ressemble à l'escargot de mer Stramonita haemastoma autochtone, mais la plus petite taille générale de ce dernier (jusqu'à 7 cm), son ouverture plus étroite, son absence d'ombilic et sa forme plus pointue le distinguent de l'espèce non autochtone. spire conique avec suture à peine visible sporadiquement dans la mer Tyrrhénienne (Livourne, île d'Elbe, Sabaudia, Messine et Cagliari). L'espèce a également été enregistrée en Grèce (nord de la mer Égée) et en Slovénie dans les années 1990. Les larves sont probablement arrivées dans les eaux de ballast des navires, tandis que les jeunes individus ont pu se cacher parmi les naissains de bivalves commerciaux et être transférés vers de nouvelles écloseries de culture de naissains. Impacts écologiques Cette espèce est un prédateur vorace de mollusques bivalves et peut aussi entrer en concurrence avec des espèces autochtones pour prendre possession de l'espace ; elle provoque un très fort déclin chez les populations de bivalves. Dans d'autres environnements envahissants, les jeunes individus de cette espèce sont des prédateurs généralistes et consomment de grandes quantités de berniques, de moules, de naissains d'huîtres, de petites huîtres et d'autres buccins. Pas d'ombilic Stramonita haemastoma Impacts économiques Cette espèce peut décimer les populations locales de coquillages et porte préjudice à l'industrie qu'elles soutiennent. De plus, elle utilise les filets de pêche sur lesquels son frai se fixe, alourdissant les filets. Les coquilles vides peuvent être commercialisées comme souvenirs pour les touristes et la chair de cette espèce est consommée sur la côte roumaine de la mer Noire et en Turquie. Options en matière de gestion Bref historique de son introduction et de ses voies d'accès Originaire de la mer du Japon, de la mer Jaune et de l'est de la mer de Chine, cette espèce s'est introduite pour la première fois par la mer Noire et a été signalée pour la première fois en Méditerranée en 1973 en Italie (Ravenne). Ensuite, elle s'est propagée le long des côtes septentrionales de l'Adriatique, de la lagune de Marano jusqu'à Ancône. Elle a aussi été observée www.iucn.org/mediterranean - www.medpan.org/mnp Pour en savoir plus http://www.ciesm.org/atlas/Rapanavenosa.html http://www.nobanis.org/MarineIdkey/Gastropods/RapanaV enosa.htm http://www.europe-aliens.org/pdf/Rapana_venosa.pdf ICES. 2004. Alien Species Alert: Rapana venosa (veined whelk). Edited by Roger Mann, Anna Occhipinti, and Juliana M. Harding. ICES Cooperative Research Report No. 264. 14 pp. Illustrations : Juan Varela Stramonita haemastoma. Photo : C. Tripodi L'une des mesures de prévention suggérées consiste à mener des campagnes de sensibilisation du public au niveau local ainsi que des activités de surveillance. Il n'existe pas de méthodes de contrôle probantes ; toutefois, il pourrait être envisagé que les techniciens des AMP, les groupes locaux et les pêcheurs enlèvent manuellement les adultes. L'enlèvement des sacs ovigères présents sur toute structure rigide située sur les fonds peut également remédier efficacement à ces invasions.