Le relevé spectroscopique Gaia-ESO : 
compléter et préparer l'analyse des données Gaia/RVS
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Lab. Lagrange UMR 7293 – Observatoire de la Côte d'Azur - Nice (France)
     Comment   les   disques  de   galaxies  se   forment  et  quelle   est  l'histoire   de  la  formation  et  de 
l'évolution de leurs populations stellaires sont des questions majeures de l'astrophysique actuelle. 
Les plus récentes simulations numériques de l'accrétion de matière noire froide suggèrent que les 
galaxies se forment par des processus d'accrétions successifs. Cependant, bien que ces simulations 
reproduisent correctement les propriétés des plus grandes structures de l'Univers, les principales 
caractéristiques des structures à l'échelle des dimensions des galaxies ou plus petites ne sont pas 
bien prédites. Obtenir une description précise de notre Galaxie est, par conséquent, fondamental 
puisque cette “cosmologie locale” nous instruit sur des processus majeurs qui ne peuvent pas être 
étudiés avec des objets distants et peu résolus. 
     Dans un  futur proche, la mission Gaia de l'Agence Spatiale Européenne obtiendra plusieurs 
dizaines   de   millions  de   spectres   d'étoiles,  ce   qui   conduira   à  des   avancées  inédites  dans   notre 
connaissance de l'histoire de la Voie Lactée et de la formation des galaxies en général. Le but de 
cette thèse est de préparer  l'analyse automatique et  l'exploitation scientifique des données 
spectroscopiques   de   Gaia   grâce   à   l'expérience   qui   sera   acquise   avec   le   grand   relevé 
spectroscopique de l'ESO (Gaia-ESO Survey, GES).
   GES a été conçu comme la contrepartie au sol de Gaia. Durant ce relevé, 300 nuits d'observations 
avec l'instrument VLT/FLAMES  (de janvier 2012  à  fin 2016) permettront d'étudier toutes les 
principales composantes de la Galaxie avec une excellente statistique (105 étoiles). Notre groupe est 
particulièrement bien impliqué dans GES puisque nous sommes responsables de l'analyse de toutes 
les étoiles de type FGK qui seront observées avec le spectrographe GIRAFFE (soit la quasi-totalité 
des   sources).   Nous   coordonnons   ainsi   les   efforts   d'une   soixantaine   de   collègues   européens, 
responsabilité qui nous a été attribuée grâce à notre expérience en analyse spectrale automatique et 
en Archéologie Galactique (Kordopatis, Recio-Blanco, de Laverny et al. 2011, A&A 535, 107; 
Recio-Blanco, Bijaoui & de Laverny, 2006, MNRAS, 370, 141). 
   Par ailleurs, une des deux configurations spectroscopiques de GES, le mode HR21 de GIRAFFE, 
correspond au domaine de longueur d'onde du spectrographe de Gaia (RVS). GES nous permettra 
donc de tester, avec de très grandes quantités de données réelles, nos différents algorithmes 
d'analyse des données RVS développés dans le cadre du DPAC de Gaia et déjà intégrés au 
CNES. De plus, le relevé GES est fondamental pour tester un aspect particulier de l'analyse des 
données Gaia : la prise en compte de contraintes photométriques lors de l'analyse spectroscopique. 
En effet, les spectres GES seront complétés par des données photométriques de très bonne qualité. 
De nouveaux développements des algorithmes sont donc nécessaires ce qui conduira, pour Gaia, à 
une analyse optimale des spectres RVS en tenant compte de la photométrie de Gaia.
   En résumé, à l'image de l'évolution du vivant sur Terre qui a été déduite de l'examen des fossiles 
rocheux, notre objectif est de déduire l'histoire de la Galaxie en étudiant les étoiles qui contiennent 
des trâces fossiles de leur passé dans leur âge, leur composition chimique et leur cinématique. Cette 
thèse sera centrée sur la détermination automatique des paramètres atmosphériques stellaires 
et sur l'analyse des propriétés chimiques et cinématiques des populations galactiques.  Elle 
permettra de franchir une étape importante dans la préparation de l'analyse des données Gaia et leur 
interprétation, tout en apportant des contraintes nouvelles aux scénarios de formation la Voie 
Lactée.