Université de Montréal
Le regard de l’allié britannique sur la France et son armée durant la
guerre de Crimée
par
Simon Bérubé
Département d’histoire
Mémoire présenté à la Faculté des arts et des sciences
en vue de l’obtention du grade de maîtrise
en histoire
7 janvier 2011
©, SIMON BÉRUBÉ, 2010
iii
Université de Montréal
Faculté des arts et des sciences
Ce mémoire intitulé
Le regard de l’allié britannique sur la France et son armée durant la guerre
de Crimée
présenté par
Simon Bérubé
a été évalué par un jury composé des personnes suivantes :
Carl Bouchard
président rapporteur
Samir Saul
directeur de recherche
Yakov Rabkin
membre du jury
iv
Résumé
Ce mémoire est une étude d’un cas de rapprochement entre deux pays.
Pendant la guerre de Crimée, la Grande-Bretagne s’allia à la France du Second
Empire. Ennemie traditionnelle, la France est toujours considérée comme une
menace. La coopération forcée entre les deux pays, résultat des circonstances, est à
la base de la présente recherche. Des milliers de militaires et de civils des deux pays
travaillèrent ensemble pendant deux ans. Les correspondances britanniques révèlent
une fraternisation plus importante que ce qui est relevé dans l’historiographie.
D’après les théories de Gordon Allport sur la diminution des préjugés, toutes les
conditions nécessaires à un rapprochement se retrouvaient en Crimée. Les étapes,
définies par Allport, qui mènent à cette fraternisation se perçoivent aussi dans les
lettres personnelles. Ce rapprochement eut des conséquences sous-estimées : les
Britanniques se comparèrent aux Français et leur fierté céda la place à une
importante autocritique. Cela déclencha des controverses dans l’armée et dans les
journaux dès le début de la guerre, longtemps avant les scandales de l’hiver 1854-
1855.
Mots clés :
Armée, Coopération, Correspondance, Ennemis, Francophilie, Francophobie,
Grande-Bretagne, Préjugés, Réconciliation, Second Empire,
v
Abstract
In the Crimean war, Great-Britain made an alliance with the Second French
Empire, the traditional enemy, still considered as a threat; this cooperation, forced
by circumstances, forms the basis of this research. Thousands of soldiers and
civilians from both countries worked together for two years. The British personal
letters reveal a fraternization between both cultures that is more important than the
one mentioned in the historiography. According to Gordon Allport’s theories on the
diminution of prejudices, all the necessary conditions for reconciliation could be
found in Crimea. The steps leading to the fraternization, defined by Allport, are also
perceptible in the personal letters. This reconciliation had under-estimated
consequences: British soldiers and civilians started comparing themselves with the
French and their pride gave place to an important self-criticism. This led to scandals
in the army and the newspapers from the very beginning of the war, long before the
scandals of the winter 1854-1855.
Keywords:
Army, Cooperation, Correspondence, Enemies, Francophile, Francophobia, Great-
Britain, Prejudice, Reconciliation, Second French Empire,
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