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Seuls 17 % des Français considèrent le racisme comme la principale crainte pour la société
française. Il s’agit d’une proportion de Français quasiment équivalente à l’an dernier.
L’inquiétude en matière de racisme semble toutefois en recul car elle passe, en terme de
hiérarchie, de la sixième à la dixième position derrière les craintes concernant la crise
économique, l’intégrisme religieux, la pollution et le SIDA.
Evaluation du niveau de racisme en France
Comme en 2002, une écrasante majorité des Français pensent que le racisme est très (25%)
ou plutôt (62%) répandu. Rappelons que la réponse à cette question fonctionne davantage
comme un indicateur de sensibilité au sujet et non pas de tendance personnelle au racisme.
Qu’entendent les Français par le terme racisme ? Ils en donnent généralement une définition
assez neutre : c’est le fait d’éprouver le sentiment de refus des différences (20%), notamment
des différences de religion (22%), ou de couleur (20%). L’ensemble des définitions neutres
représente 88% des citations. Elles sont encore plus nombreuses qu’en 2002 (+ 10 points).
Les définitions assorties d’un commentaire impliquant l’interviewé que ce soit un
commentaire condamnant le racisme (9%), le justifiant (2%) ou exprimant une opinion
personnelle raciste (5%) sont, pour leur part, en baisse.
Deux interrogations découlent par la suite : Tout d’abord, y a-t-il des catégories de la
population française qui sont considérées comme particulièrement victimes de racisme et si
oui, lesquels ? D’autre part, y a-t-il dans l’esprit des répondants, une distinction entre les
victimes de « racisme » et les victimes de « discriminations » ? La technique du split nous a
permis de poser la question à deux sous-échantillons indépendants en employant une fois le
terme « racisme » et l’autre fois le terme « discrimination ».
Dans les deux cas, ce sont avant tout les minorités nationales, ethniques ou religieuses qui
sont désignées spontanément comme victimes de racisme (82%) et de discriminations (75%).
Les Français * évoquent également spontanément d’autres catégories sociales. C’est le cas
d’un un tiers des répondants lorsque l’on parle de « discrimination » et près d’un cinquième
lorsque l’on emploie le terme de « racisme ». Les catégories désignées sont avant tout celles
socialement défavorisées. En ce qui concerne les victimes de discriminations, les répondants
citent en premier lieu les pauvres (9%) (auxquels on peut ajouter les citations parlant des SDF
(4%), des chômeurs (3%) et des plus faibles (1%)) ainsi que les handicapés (6%) et les jeunes
(4%). En ce qui concerne les victimes de racisme, les répondants citent également les pauvres
(4%) ainsi que les jeunes (3%) et les enfants (3%).
* Par facilité de langage, nous utilisons dans la présente synthèse le terme de « Français » pour désigner la
population de référence de notre sondage. Pour être tout à fait exact il s’agit, comme précisé dans la note
méthodologique, des personnes résidant en France qu’elles soient françaises ou étrangères.