Examens biologiques complémentaires en Cancérologie Examens biologiques sanguins Examens de biologie cellulaire et moléculaire Marqueurs tumoraux Bilan infectieux Docteur Sandrine PUYRAIMOND EFS de Besançon LBMG , laboratoire de Cytologie 22 Janvier 2015 Examens biologiques sanguins g L’hémogramme g Le bilan d’hémostase g Le bilan biochimique et hépatique Lors de la découverte du cancer ou de l’hémopathie, Chez un patient traité : chimio et radiothérapie, corticoïdes, immunosupresseurs Examens biologiques sanguins : l’hémogramme Etude des 3 lignées sanguines (NG) n Globules blancs ou leucocytes n Hémoglobine n Hématies : à oublier !!! n Plaquettes n + Formule leucocytaire (NFS) Etude des 5 catégories de leucocytes : Polynucléaires neutrophiles, éosinophiles, basophiles, Lymphocytes, Monocytes Polynucléaires Hématies Examens biologiques sanguins : l’hémogramme g Renseignements sur l’état du patient Anémie Diminution du taux d’hémoglobine (g/dL) Hb <12 ♀, Hb < 11 femme enceinte Hb < 13 ♂, Syndrome anémique : fatigue, pâleur, céphalées, vertiges… Transfusions de culots érythrocytaires ou de l’EPO : Eprex®, Neorecormon® Thrombopénie Diminution du nombre des plaquettes <150 Giga/litre Hémorragies spontanées si plaquettes < 20 Giga/litre Hémorragies cutanéo muqueuses Purpura, Ecchymoses, Epistaxis Bulles hémorragiques intrabuccales (critère clinique de sévérité) Transfusions de concentrés plaquettaires Examens biologiques sanguins : l’hémogramme g Renseignements sur l’état du patient Globules blancs Infections virales : des GB et des lymphocytes Infections bactériennes, fongiques, parasitaires : des GB et des PN Infections opportunistes : elles surviennent lors D’une immunodépression (cancer, chimio, corticoïdes, immunosuppresseurs …) D’une agranulocytose : des GB et PN <0,5 Giga/litre D’une aplasie médullaire : des 3 lignées Examens biologiques sanguins : l’hémogramme g Valeurs diagnostique de la formule leucocytaire Présence de blastes : leucémie aiguë, myélodysplasie Présence de cellules lymphomateuses : lymphome ErythroMyélémie Erythroblastes circulants Précurseurs de polynucléaires : métamélocytes, myélocytes … Hypothèse envahissement médullaire d’un cancer solide Examens biologiques sanguins : l’hémostase g Surveillance d’un traitement anticoagulant Héparines g AVK : TP / INR Orgaran : activité anti-Xa spécifique … Diagnostic d’une CIVD Coagulation IntraVasculaire Disséminée Survenue de thromboses et/ou d’hémorragies Diagnostic biologique g HNF : TCA HBPM : activité anti-Xa Allongement du TCA Diminution du TP, du fibrinogène… Augmentation des D-Dimères, des PDF Dosage de l’antithrombine + bilan de thrombophilie Traitement par Asparaginase, au cours des LAL Diminution de l’antithrombine de 50 à 60% L’antithrombine est une protéine anticoagulante Le risque d’un déficit est la survenue de thromboses Examens biologiques sanguins : chimie et foie g Intérêts du bilan Bilan pré-thérapeutique Tares avant traitement Anomalies liées à la tumeur Contre-indications à certaines thérapeutiques Suivi du patient traité Examens biologiques sanguins : chimie et foie g Examens pratiqués Ionogramme sanguin : Na+, K+, CI désordres hydroélectrolytiques Glycémie découverte ou décompensation d’un diabète sucré Fonction rénale (urée, créatinine) insuffisance rénale Bilan hépatique (transaminases ALAT et ASAT, bilirubine, γGT, phosphatases alcalines) cytolyse et cholestase LDH pathologie lymphomateuse, reflet de la masse tumorale β2 microglobuline myélome Examens biologiques sanguins : chimie et foie g Examens pratiqués (suite) CRP, orosomucoïde, procalcitonine pathologies infectieuses et/ou inflammatoires infections bactériennes sévères Protides sériques et Albumine dénutrition ou gammapathie Electrophorèse des protéines et immunofixation gammapathie immunoglobuline monoclonale : IgG, IgA, IgM…kappa/lambda Bilan phosphocalcique (calcémie, phosphorémie) gammapathie ou métastases osseuses Gaz du sang (PaO2, PaCO2, bicarbonates) prélèvement de sang artériel au niveau de l’artère radiale analyse de la pression artérielle en oxygène et CO2, pH appréciation du volume d’oxygène à administrer au patient acidose, alcalose … Examens de biologie cellulaire g Myélogramme ou médullogramme g Biopsie médullaire (BM, BOM) ou ponction biopsie osseuse (PBO) g Ponction ganglionnaire g Biopsies diverses : tissulaires et ganglionnaires g Immunophénotypage Examens de biologie cellulaire g Myélogramme Laboratoire de Cytologie, EFS Ponction de moelle osseuse, sous anesthésie locale Ponction sternale Seules contre-indications : antécédents de radiothérapie ou sternostomie Ponction iliaque Arrêt AVK remplacés par une HBPM - Arrêt aspirine : risque = hématome Vérifier le bilan de coagulation Etude cytologique des 3 lignées = celles qui donnent naissance aux GB/GR/Plaquettes • Prise des repères de ponction • Désinfection à la bétadine • Anesthésie locale • Mise en place du trocart • Mise en place de la seringue et aspiration • Examens complémentaires : immunophénotypage, biologie moléculaire, cytogénétique, culture de moelle Examens de biologie cellulaire Réalisation de frottis ou étalements Identifier les lames, les laisser sécher puis les emballer Les lames sont colorées au laboratoire puis analysées au microscope Examens de biologie cellulaire g Myélogramme Indications Etablir un diagnotic d’hémopathie : Leucémie aiguë, Lymphome, Myélome, Myélodysplasie (MDS) Suivre un patient traité pour hémopathie Rémission : disparition des cellules anormales Persistance de cellules anormales Confirmer un envahissement médullaire (métastases) Amas cohésif de cellules métastatiques dans une moelle Examens de biologie cellulaire g Biopsie ostéomédullaire (B.O.M ou PBO) Laboratoire d’Anatomie pathologique, CHU Minjoz Prélèvement iliaque d’une carotte d’os conservée dans du liquide de Bouin ou formol, sous AL Arrêt AVK, arrêt aspirine Vérification du bilan de coagulation Etude histologique et cytologique Etablir un diagnostic d’hémopathie Confirmer l’envahissement métastatique Examens de biologie cellulaire g Ponction ganglionnaire et Biopsies tissulaires Le laboratoire de Cytologie, EFS, reçoit Des ponctions ganglionnaires Ganglions superficiels (cervicaux, axillaires, inguinaux) A l’aiguille Réponse rapide Lors de suspicion de lymphome, métastase Le laboratoire d’Anatomie Pathologique reçoit Des biopsies de tissus ou d’organes Ganglions Sein, rein, foie, rate, colon, cerveau…. Extemporané durant l’intervention Réponse en quelques jours Pose le diagnostic définitif : cancer ou lymphome Examens de biologie cellulaire Immunophénotypage Laboratoire d’Immunologie, EFS Sang ou moelle ou cellules ganglionnaires Identification de cellules anormales blastes, cellules lymphomateuses… grâce à des marqueurs de surface des cellules CD5 g R3 100 Indications Leucémies aiguës Lymphomes 101 102 103 104 CD19 APC Exemple d’utilisation de 2 marqueurs liés à des fluorochromes dans une LLC Examens de biologie cellulaire et moléculaire g Cytogénétique Service de Génétique, CHU St-Jacques Etude des chromosomes Identification des chromosomes et de leur nombre Appelée CARYOTYPE Recherche d’anomalies génétiques dans les cellules tumorales À partir de sang, moelle osseuse, liquides, ganglions … Valeur diagnostique et pronostique : leucémies , MDS… Translocation (9 ; 22) dans la leucémie myéloïde chronique Délétion 20q dans les myélodysplasies Examens de biologie cellulaire et moléculaire g “Contraintes” du prélèvement en cytogénétique Réalisé stérilement Conservé à température ambiante jusqu’à mise en culture (durée : 24 à 48h) Echantillon liquide Recueil sur tube avec héparine sèche ou héparinate de lithium Echantillon solide Recueil sur flacon contenant un milieu de culture Examens de biologie cellulaire et moléculaire g Laboratoire d’Oncologie Moléculaire, EFS Matériel Sang ou moelle sur tube EDTA Biopsies de peau, ganglion… Analyse de l’ADN ou de l’ARN : diagnostic et suivi Différentes techniques spécialisées utilisées Amplification génique (PCR) : obtention d’une grande quantité d’ADN ou d’ARN Southerm blot, SSCP, PCR quantitative Séquençage des acides nucléiques Examens de biologie cellulaire et moléculaire g Laboratoire d’Oncologie Moléculaire, EFS Recherche d’anomalies moléculaires dans les hémopathies En cytogénétique : translocation (9 ; 22) dans la LMC En biologie moléculaire : transcrit BCR-ABL g Plateforme hospitalière de génétique moléculaire / INCA Recherche d’un gène de prédisposition au cancer Oncogènes impliqués dans la division cellulaire Gènes suppresseurs de tumeurs ou anti-oncogènes Gènes réparateurs de l’ADN et garants du génôme Cancer du sein 5 à 10% des cancers du sein diagnostiqués sont à prédisposition génétique Mutations des gènes BRCA1 et BRCA2 Cancer colorectal Formes héréditaires de cancer Mutation des gènes MMR Marqueurs tumoraux g Définition g Interprétation des taux sériques g Intérêts MT = marqueur tumoral K = cancer Marqueurs tumoraux : définition g Substances produites par les cellules cancéreuses g Relarguées dans le sang et les urines Délectables à des concentrations très faibles, même chez le sujet sain Dosage sérique sur tube sec Patient non à jeun Dans le même laboratoire : pas de fluctuations des taux g Non spécifiques d’un cancer donné (sauf PSA) g Augmentés dans les états non néoplasiques Infectieux Inflammatoires MT = marqueur tumoral K = cancer Marqueurs tumoraux : interprétation des taux sériques g Interprétation des taux Au moment du diagnostic, pas dans un bilan de santé !! Avec prudence Toujours parallèlement À l’examen clinique Et aux résultats de l’imagerie médicale Marqueurs tumoraux : intérêts g Un MT n’est pas un moyen de dépistage d’un cancer SAUF cas particuliers PSA et K prostate Alpha FP et K foie : HBV, HCV, cirrhose g Un MT peut être un élément contribuant au diagnostic g Pour l’identification de la tumeur primitive A interpréter selon examen clinique et imagerie médicale Un MT est utile pour le suivi d’un patient en cours de traitement ou à distance transitoire après chimio : destruction tumorale massive en faveur de l’efficacité thérapeutique supposant baisse de l’efficacité, récidive, métastase à distance Une anormale peut précéder de 6 mois l’apparition de signes cliniques ou radiologiques Marqueurs tumoraux : quelques exemples g CA 125 < 35 Ul/ml g MT (Marqueur Tumoral) principal du K (cancer) ovaire K endomètre, col utérin, trompe utérine Grossesse (1er trimestre), kyste ovaire, endométriose, épanchements, hépatites CA 19-9 < 60 Ul/ml g [CA = Antigène de Cancer] MT principal K tractus gastro-intestinal (colon, estomac, foie, pancréas) K ovaire Inflammations, hépatite ou pancréatite chronique CA 15-3 < 28 Ul/ml MT principal K sein K poumon, ovaire Maladies hépato-biliaires, pancréatite aiguë Marqueurs tumoraux et pathologies associées g ACE < 5 ng/ml g Antigène carcino-embryonnaire MT principal K colon K sein, K poumon Maladies inflammatoires digestives, affections hépato-biliaires Fumeur HCG (et sous-unité beta) < 5 mUl/ml Hormone chrionique gonadotrope Sécrétée par le placenta Choriocarcinome (dégénerescence maligne placenta) Tumeurs ovaires et testicules Marqueurs tumoraux et pathologies associées g Alpha FT < 15 ng/ml g Alpha foeto-protéine, présent dans le sang foetal MT principal K foie – ovaires et testicules Hépatite, cirrhose Spina bifida (non fermeture du tube neural), trisomie 21 PSA Antigène spécifique de prostate K prostate : seul MT spécifique de K Adénome prostate (HBP) et Toucher rectal (3 semaines) Taux à interpréter selon âge ♂ jeune < 2,5 ng/ml ♂ 50-60 ans < 3,5 ng/ml ♂ 60-70 ans < 4,5 ng/ml ♂ 70-80 ans < 6,5 ng/ml Examens à visée infectieuse : dans la sang afin de mettre en évidence l’agent infectieux g Examens sanguins De manière indirecte Les sérologies : recherche d’anticorps IgG et/ou IgM La présence isolée d’IgG est en faveur d’une infection ancienne La présence d’IgM signifie une infection en cours Virales : EBV, CMV, HIV, Virus des hépatites…. De manière directe Identification par PCR de virus : EBV de mycobactéries : tuberculose Hémoculture Milieux spécifiques Identification de bactéries, levures… Examens à visée infectieuse : matériels autre que le sang g Prélèvements divers ECBU Coprocultures (identification du Clostridium difficile) Autres sites Ponction lombaire (LCR) LBA Ponction pleurale Ponction d’ascite Plaie, abcès, collection liquidienne ORL (angine, abscès amygdalien….) Examens à visée infectieuse g Prélèvements divers Ces examens permettent d’identifier une bactérie Examen direct/coloration GRAM Identification d’un cocci gram+, bacille gram- Culture sur milieux spécifiques Identification de la bactérie (24 à 48h) Ces examens permettent d’isoler Antibiogramme (24 à 48h) Un champignon : Candida, Pneumocystis, Cryptocoque Un parasite : Toxoplasmose Le traitement est adapté à l’agent infectieux mis en évidence Examens biologiques complémentaires en Cancérologie Merci pour votre attention