Projet de recherche littéraire
L’effet des changements climatiques sur les relations plantes-animaux :
approche selon une vulgarisation du sujet
Par Marie-Eve Cloutier
Présenté à Dr. Adam Brown
Dans le cadre du cours de
BIO4004
Le 3 mai 2010
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Résumé
Aujourd’hui, nous sommes dans la certitude que les activités humaines de l’ère
industrielle ont eu comme conséquences de réchauffer le climat de notre planète1. Alors
que le réchauffement global se situait à l’entour de 0,76 °C le siècle dernier, nous
estimons qu’il pourrait atteindre de 1,1 à 6,4 °C d’ici 21002. Malgré ces faits, certaines
personnes sont toujours sceptiques par rapport à la réalité des changements climatiques,
alors que d’autres personnes sont conscientes de ce que cela représente. En effet, il y a de
fortes chances que les changements climatiques viennent bouleverser l’écologie de notre
planète, sans parler des conséquences sur la société et l’économie. Comment expliquer un
tel écart de point de vu dans la population à ce sujet? Nous allons voir que la
communication de la science y est probablement pour quelque chose. Nous avons besoin
de communicateurs scientifiques pour venir palier lespace qui vient se loger entre la
science et la société. Tout sujet peut être bien vulgarisé, même celui des changements
climatiques. Ici, nous avons fait une révision de la littérature afin d’aborder ce sujet en
parlant des conséquences des changements climatiques sur les relations entre les plantes
et les animaux.
1 Trivedi et al., 2008
2 Trivedi et al., 2008
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Introduction
L’étude de l’impact des changements climatiques sur notre environnement et ses
écosystèmes à une riche histoire dans la littérature scientifique3. En 1917, des
scientifiques se penchaient sur la question du rôle du climat concernant les limites des
aires géographiques de certaines espèces, donc bien avant que le sujet suscite autant
d’intérêt et qu’il soit politisé comme il peut l’être aujourd’hui4. De nos jours, les sources
d’information abondent sur le sujet en plus d’être énormément variées. Ces sources ne se
limitent pas à des rapports gouvernementaux ou bien à des études faites par des
chercheurs et des scientifiques dans leurs laboratoires dont les résultats sont publiés dans
des revues de littérature primaire dont l’accessibilité ou l’assimilation de l’information
n’est pas donnée à tous. Le sujet des changements climatiques est devenu un sujet
populaire. Il est facile de trouver de l’information sur ce sujet en navigant sur le web,
plusieurs personnes ont publié des livres sur les changements climatiques et il existe
également quelques documentaires visant à nous mettre en garde contre les conséquences
désastreuses que les changements climatiques nous réservent. À travers les médias,
certains disent rapporter les toutes dernières informations sur les changements
climatiques selon un point de vue neutre, alors que d’autres veulent démontrer leur
engagement en s’identifiant sceptique à propos des changements climatiques ou à
l’opposé en s’identifiant comme confiant que le réchauffement de la planète est sans
équivoque. De plus, il ne faut pas oublier les forums de discussion ou les blogues qui sont
de plus en plus abondants n’importe quelle personne peut émettre son opinion sur le
sujet. Les faits sont évidents pour certains, alors que pour d’autres il s’agit de balivernes
et d’absurdité. On voit les deux camps se former entre les gens qui croient fermement aux
changements climatiques et ceux dont le scepticisme est inébranlable. Dans cette
perspective, comment nous est-il possible de faire le point sur le sujet? en sommes-
nous vraiment à propos des changements climatiques?
3 Parmesan, 2006
4 Parmesan, 2006
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Un problème de communication et d’assimilation de l’information
Il est évident que nous avons ici un problème. Il n’est pas rare que certaines
personnes ne sachent plus sur quel pied danser. Quelle information devrions-nous croire
et quelle information devrions-nous laisser tomber? Le problème d’accès à cette
information concernant les changements climatiques relève principalement de deux
aspects, soit la communication de l’information et l’assimilation de cette information.
Prenons en exemple le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat
(GIEC). Le GIEC fut fondé en 1988 par l’Organisation météorologique mondiale (OMM)
et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE)5. Sa mission n’est pas
d’effectuer elle-même des recherches ou mener des études en ce qui à trait à l’évolution
du climat et les changements climatiques, mais bien de rendre compte des travaux de
recherche et des études menées par les scientifiques en évaluant l’information de manière
méthodique tout en incluant les aspects techniques et socio-économiques6. Le GIEC est là
pour nous aider à mieux comprendre l’impact des activités humaines sur l’évolution du
climat en identifiant les conséquences possibles des changements climatiques tout en
essayant de fournir des solutions au problème7. Pour ce faire, le GIEC publie des rapports
d’évaluation ou des documents techniques : le tout dernier rapport de synthèse sur les
changements climatiques publié par le GIEC date de 2007 et il s’agit du quatrième
rapport de cette lignée8. Le Cinquième Rapport d’Évaluation est d’ailleurs attendu pour
20149.
À première vue, une organisation telle que le GIEC semble être une source
d’information de confiance, surtout lorsqu’on pense qu’elle est en place depuis plus de
vingt ans. Mais voilà que tout récemment, la réputation du GIEC s’est fait éclabousser et
ses propos ont été critiqués. En effet, il y aurait apparemment des erreurs dans le
Quatrième Rapport d’Évaluation du GIEC. À la suite de l’apparition de cette histoire
dans les médias, on s’est mis à chercher les autres erreurs possiblement commisses en
5 http://www.ipcc.ch/home_languages_main_french.htm#1
6 http://www.ipcc.ch/home_languages_main_french.htm#1
7 http://www.ipcc.ch/home_languages_main_french.htm#1
8 http://www.ipcc.ch/home_languages_main_french.htm#1
9 http://www.ipcc.ch/home_languages_main_french.htm#1
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scrutant à la loupe le rapport dans son intégralité10. Ceci n’est pas sans nous rappeler un
évènement d’une certaine similarité survenu l’automne dernier. Un scandale concernant
la validité des données provenant de la science du climat a pratiquement réussi à remettre
tout en question, principalement à cause d’information prise hors contexte des chercheurs
du Climatic Research Unit (CRU) de l’Université d’East Anglia. L’histoire relate que des
pirates informatiques ont volé des courriels provenant d’un serveur de l’université. Ces
courriels étaient des correspondances datant de 1996 à novembre 2009 entre les
scientifiques du CRU. Évidemment, ces correspondances n’étaient pas sensées être
rendues publiques et les sections les plus ambiguës ont été exploitées au profit des
sceptiques qui veulent bien nous faire croire que les changements climatiques ne sont
qu’une conspiration et que rien de cela n’existe11. Mais, après vérification, la majorité des
allégations se révélaient fausses et s’il y avait des erreurs quelque part, celles-ci furent
corrigées. La communication et l’assimilation de l’information peuvent être facilement
affectées, car face à de telles « erreurs », ces gens (dans ce cas-ci les gens du GIEC et du
CRU) perdent de leur crédibilité aux yeux du public.
Un autre problème réside en ce que la science, aux yeux des non scientifiques,
semble ne jamais être sûre d’elle-même12. La démarche scientifique consiste de manière
générale à poser des hypothèses, pour ensuite établir des prédictions à partir de ces
hypothèses afin de les tester selon un protocole expérimental pour finalement en tirer des
conclusions. Donc, une hypothèse doit avoir la propriété d’être réfutable. À cause de cette
propriété, la science semble parfois avoir raison, parfois tort aux yeux du public, sans
parler des incertitudes et des mesures d’erreurs. Même les mots employés – comme
« prédiction » et « projection » en ce qui a trait aux changements climatiques peuvent
être significatifs pour les scientifiques, alors qu’ils perdent de leur sens devant un
auditoire moins spécialisé13. Cela dit, il n’est pas étonnant que certains débats demeurent
partagés même devant les « faits », comme c’est le cas pour les changements climatiques.
10 http://www.realclimate.org/index.php/archives/2010/02/ipcc-errors-facts-and-spin/
11 http://www.realclimate.org/index.php/archives/2009/11/the-cru-hack/
12 Rose, 2003
13 Bray et von Storch, 2009
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