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scrutant à la loupe le rapport dans son intégralité10. Ceci n’est pas sans nous rappeler un
évènement d’une certaine similarité survenu l’automne dernier. Un scandale concernant
la validité des données provenant de la science du climat a pratiquement réussi à remettre
tout en question, principalement à cause d’information prise hors contexte des chercheurs
du Climatic Research Unit (CRU) de l’Université d’East Anglia. L’histoire relate que des
pirates informatiques ont volé des courriels provenant d’un serveur de l’université. Ces
courriels étaient des correspondances datant de 1996 à novembre 2009 entre les
scientifiques du CRU. Évidemment, ces correspondances n’étaient pas sensées être
rendues publiques et les sections les plus ambiguës ont été exploitées au profit des
sceptiques qui veulent bien nous faire croire que les changements climatiques ne sont
qu’une conspiration et que rien de cela n’existe11. Mais, après vérification, la majorité des
allégations se révélaient fausses et s’il y avait des erreurs quelque part, celles-ci furent
corrigées. La communication et l’assimilation de l’information peuvent être facilement
affectées, car face à de telles « erreurs », ces gens (dans ce cas-ci les gens du GIEC et du
CRU) perdent de leur crédibilité aux yeux du public.
Un autre problème réside en ce que la science, aux yeux des non scientifiques,
semble ne jamais être sûre d’elle-même12. La démarche scientifique consiste de manière
générale à poser des hypothèses, pour ensuite établir des prédictions à partir de ces
hypothèses afin de les tester selon un protocole expérimental pour finalement en tirer des
conclusions. Donc, une hypothèse doit avoir la propriété d’être réfutable. À cause de cette
propriété, la science semble parfois avoir raison, parfois tort aux yeux du public, sans
parler des incertitudes et des mesures d’erreurs. Même les mots employés – comme
« prédiction » et « projection » en ce qui a trait aux changements climatiques – peuvent
être significatifs pour les scientifiques, alors qu’ils perdent de leur sens devant un
auditoire moins spécialisé13. Cela dit, il n’est pas étonnant que certains débats demeurent
partagés même devant les « faits », comme c’est le cas pour les changements climatiques.
10 http://www.realclimate.org/index.php/archives/2010/02/ipcc-errors-facts-and-spin/
11 http://www.realclimate.org/index.php/archives/2009/11/the-cru-hack/
12 Rose, 2003
13 Bray et von Storch, 2009