Réussite : vers la performance des élèves Numéro 14 - Juin 2009 Les équipes témoignent De l’usage de la philosophie en Terminale Bac Pro Témoignages de Valérie Morin, professeure de lettres-histoire au lycée Ferdinand Buisson d'Elbeuf, de Jean-François Jaudon, professeur de philosophie au lycée Ferdinand Buisson d'Elbeuf, de Catherine Infray, professeure de lettres-histoire au lycée Modeste-Leroy d'Evreux et d'Olivier Fontaine, professeur de philosophie au lycée Modeste Leroy d'Evreux élément de formation indispensable pour les autres élèves ? Cet enseignement permet en outre le développement de compétences (argumenter, analyser…) et la transmission de connaissances (conceptuelles, factuelles…) qui permettent aux élèves de ces séries, d’une part, d’alimenter leur culture générale, et, d’autre part, d’augmenter la confiance en leurs possibilités dans ces domaines d’étude du point de vue personnel comme dans l’optique du choix d’une formation supéEn 2007-2008, une expérimentation d’initiative acadé- rieure (STS). " mique démarre dans deux lycées (Ferdinand Buisson à Elbeuf et Modeste Leroy à Evreux). L’originalité de Catherine Infray : " L’expérience me paraissait intérescette action réside dans la mise en place, dans des sante, enrichissante, tant pour mes élèves que pour classes de Terminale Bac Pro (dans les spécialités moi. De plus, j’étais la seule enseignante du lycée à TBMEI/PSP et TBIG), d’un module d’une dizaine de avoir des Terminales Bac Pro en français durant l’année séances préparées conjointement par un binôme com- 2007-2008. " posé d’un professeur de philosophie et d’un professeur de lettres-histoire. Au terme de la première année d’ex- Quel contexte (ou quelle expérience antépérimentation, des acteurs livrent leurs témoignages rieure) a permis de mettre en œuvre cette sur cette nouvelle pratique. expérimentation dans votre établissement ? Pour quelles raisons avez-vous répondu Le Lycée Ferdinand Buisson d'Elbeuf avait déjà mise favorablement à cette commande rectorale ? en place une classe à projet en Bac Pro, afin d’aider Jean-François Jaudon : " Mes motivations sont d'ordre pédagogique et politique. Je souhaitais enseigner à un autre public, qui pour l’instant n’a pas accès à ce type d’enseignement, et m’informer des projets du Rectorat à ce propos afin de pouvoir disposer d'éléments d'appréciation. " Valérie Morin : " La démocratisation de la philosophie pour un public qui, jusqu’à présent, n’y a pas accès, est à la fois un enjeu pédagogique intéressant et un enjeu personnel majeur de remise en question professionnelle. " et d’accompagner les élèves émettant le souhait de poursuivre leurs études en STS. L’établissement a mis en œuvre des cours de soutien dans les matières utiles à cette fin. Cette classe passerelle a pour but d’aider les élèves de Bac Pro, à la fois en Français et en Maths, à, non pas maîtriser les acquis requis pour le passage en STS, mais à mieux appréhender ce passage et pallier certaines difficultés récurrentes. Au lycée Modeste Leroy d'Evreux, une expérimentation, en tout point similaire, avait été déjà mise en place, en interne, l’année précédente, avec une classe de terminale bac pro industries graphiques. Les motifs étaient les mêmes que pour la présente commande Olivier Fontaine : " Il me semble que l'expérimentation rectorale. permet d'instaurer une équité dans l’enseignement de la philosophie : pourquoi les bacs pros (en) seraientils privés d'un enseignement que l’on juge être un 1/5 Réussite : vers la performance des élèves Quelles étaient vos représentations sur les Comment avez-vous perçu le travail en élèves de Bac pro avant l’expérimentation ? binôme sur un objet commun d’étude ? Quelles modalités avez-vous choisies pour Jean-François Jaudon : " Je n'avais pas de représen- mettre en place cette nouvelle pratique ? tation précise, si ce n’est que nous connaissons des élèves assez similaires en séries technologiques, même s'il faut se garder de généraliser car le public des séries technologiques est très varié. J’imaginais donc des élèves de séries technologiques avec un niveau de français plus faible. " Olivier Fontaine : " Partant du constat que les différences entre les élèves des séries générales et ceux des séries technologiques sont de degré (de compétences, notamment et surtout, dans l’expression écrite !) et non de nature, il m’apparaissait comme évident et nécessaire d’étendre l’enseignement de la philosophie aux bacs pros, moyennant un renoncement à certains « impératifs », ou supposés tels, de l’enseignement de la philosophie dans les autres séries (recours aux textes des grands auteurs, passage obligé par les exercices canoniques de la dissertation ou de l’explication de texte….). Cela supposait également un peu d’innovation en matière d’outils pédagogiques afin de pouvoir capter l’attention des élèves et les inciter à donner le meilleur de ce qu’ils peuvent faire (étant ce qu’ils sont, dans les conditions où ils sont !). " Quelles étaient vos représentations sur les capacités de vos élèves à recevoir un enseignement de philosophie ? Jean-François Jaudon et Valérie Morin : " Nous avons choisi de considérer l’enseignement de philosophie comme un complément aux études faites en cours de lettres. À partir du travail et d’un support choisi par le professeur de lettres, le cours de philosophie venait apporter une réflexion problématique, à partir du même support, et avait pour but de fournir des concepts clairs aux élèves afin qu’ils puissent les réinvestir dans leurs travaux en français. Ainsi, la professeure de lettres travaillant sur la téléréalité, les élèves ont visionné The Truman show, film de Peter Weir. Le professeur de philosophie a construit des séances autour de la question : Le Truman show est-il immoral ? Le but était de définir les notions de morale, de liberté et de bonheur, afin que les élèves acquièrent des outils conceptuels leurs permettant de construire des arguments. Le professeur de lettres, à la suite de chaque séance de philosophie, a organisé une scène (autour de l’étude d’un texte ou simplement par une reprise écrite) permettant aux élèves de réinvestir les apports du cours de philosophie. La philosophie se montre alors un complément conceptuel du Français autour d’un support commun. Le fait de partir d’une situation concrète a permis la rationalisation et surtout une meilleure perception de l’abstraction des idées développées. " Olivier Fontaine : " Le travail en binôme m’est apparu comme fournissant un cadre riche, tant du point de vue de ce qui a été effectué, que du point de vue des possibilités non encore exploitées : mise en place d’une « culture commune » entre les élèves et leur professeur de lettres-histoire présent pendant les séances de philosophie (avec toutes les possibilités de rappels aux éléments traités pendant les séances qui s’offrent ainsi et à l’enseignant et aux élèves pour réfléchir à et discuter de thèmes propres aux lettres ou à l’histoire) ; réinvestissement de certains éléments conceptuels philosophiques dans des productions en lettres (ainsi un travail effectué dans le cadre du cours de français sur la Controverse de Valladolid a permis de mettre en Catherine Infray : " Les élèves avaient des difficultés évidence une mobilisation non négligeable d’éléments d’abstraction mais, pour la classe d’Industries graphi- philosophiques, capacité d’argumentation ou concepts, ques notamment, une curiosité qui permettait d’espérer de la part de la majorité des élèves). L’évaluation des effets des séances de philosophie a donc été effectuée un intérêt pour la discipline. " pour l’essentiel par le professeur de lettres-histoire (si l’on excepte le questionnaire de questions philosophiques générales portant sur les principaux thèmes abordés pendant les séances, qui a été soumis aux élèves, avec un résultat moyennement probant du fait pour l’essentiel de leurs difficultés à l’écrit). " Valérie Morin : " Les élèves étaient demandeurs. Ils sont en effet dans un lycée qui comporte une partie Lycée Général, et ils ont très vite fait la comparaison avec leurs camarades, se demandant pourquoi, eux, n’avaient pas accès à cet enseignement. Ils y voient une différence de niveau qui leur paraît à la fois injuste et péjorative (ils se sentent lésés et dévalués de ne pas avoir les mêmes enseignements alors qu’ils sont en « bac »). D’un point de vue plus pragmatique, ils manifestent à l'oral au moins des capacités de réflexion identiques aux élèves de cursus général ou technique ; mais le passage à l’écrit reste handicapant. " 2/5 Réussite : vers la performance des élèves Catherine Infray : " Ce travail enrichissant a permis d’aborder les thèmes retenus sous des aspects moins explorés habituellement en français. Les séances ont eu lieu en dehors des heures de français, sur des créneaux laissés vacants par la collègue de mathssciences en stage ou sur l’heure du midi. " Quels intérêts professionnels escomptiezvous trouver avec cette expérimentation ? Jean-François Jaudon : " Cela m’a permis d’essayer de nouveaux supports pédagogiques (films, textes littéraires) et de travailler un cours de manière moins magistrale et plus libre. J’espérais ainsi expérimenter d’autres méthodes afin de les mettre peut-être en place avec mes élèves des séries technologiques. Mais, au final, un cours de philosophie reste un cours de philosophie avec ses exigences propres sur le fond (soulever des problèmes, définir des concepts et faire des distinctions conceptuelles), qui induisent une mise en forme assez classique. Rien de révolutionnaire donc…" Valérie Morin : " La difficulté majeure est bien sûr de mettre par écrit les concepts développés. Les élèves ont énormément de difficultés à organiser leurs idées et à les retranscrire. Les problèmes liés à la maîtrise de l’écrit restent donc les mêmes. " Olivier Fontaine : " Participer, modestement, à l’extension de l’enseignement de la philosophie (sous une certaine forme ! Aussi bien pour ce qui est du contenu et du style philosophique que de l’approche pédagogique – méthodes, supports, attentes…) à toutes les séries qui préparent le baccalauréat (et peut-être, un jour, à tous les élèves de l’année qui précède la terminale !). " Catherine Infray : " J'escomptais un approfondissement de l’argumentation, une mise en lumière des arguments dans l’œuvre étudiée, La Controverse de Valladolid, et inscrire les élèves dans une réflexion philosophique. " A-t-il été facile pour vous de vous inscrire dans un projet pédagogique initié par le professeur de français ? Jean-François Jaudon et Olivier Fontaine : " Oui, car le programme de lettres est, au fond, un programme de culture générale humaniste assez vaste qui permet toujours un approfondissement philosophique. " Comment avez-vous rattaché l’apport de l’enseignement de philosophie à vos propres objectifs de professeur de français ? Valérie Morin : " Les questions soulevées par les débats oraux ont bien évidemment débouché sur les rapports de l’argumentation, notamment les mises en perspective des notions fondamentales de persuasion et de conviction. La construction sémantique et syntaxique reste toujours la même, mais les idées y trouvent une place afférente. Le fait de relier le cours de philosophie au cours de Français a permis aussi l’étude de textes plus ardus que ceux donnés en temps ordinaire (nous avons étudié le débat philosophique de la notion du bonheur dans Le neveu de Rameau de Diderot). Un tel texte est de prime abord très difficile pour des élèves de bac pro. Son étude s’est inscrite dans une continuité qui a permis aux élèves à la fois de s’approprier le texte, mais également de le commenter d’une manière très littéraire. " Catherine Infray : " Le collègue de philosophie a apporté des notions de base et il a présenté une démarche de réflexion philosophique. Ces éléments ont ensuite été réinvestis dans ma séquence d’étude de l’œuvre. " À quelles difficultés avez-vous été confronté ? Jean-François Jaudon et Valérie Morin : " La principale difficulté est la maîtrise du français et surtout de l’écrit qui fait réellement obstacle à l’efficacité de ce type d’enseignement. Dans la classe de Bac pro MEIPSP (maintenance équipement industriel), nous avons été surpris de constater le peu de différence entre les écrits de ceux qui avaient suivi le cours de philosophie sur la morale et de ceux qui n’étaient pas présents au cours. Si les élèves semblent comprendre les distinctions en cours, les reformuler semble difficile, et les réflexions écrites retombent souvent dans le lieu commun. Le cours sur le bonheur a permis, semble-t-il, un meilleur réinvestissement, car le professeur de philosophie s’est contenté de soutenir une seule thèse (le stoïcisme). En effet le cours sur la morale consistait à faire dialoguer deux thèses concurrentes, deux fondements possibles de la morale, ce qui a perturbé les élèves : quelle définition est la bonne, « la vraie » ? C’est bien la maîtrise de l’écrit, apparaissant comme la condition de possibilité de toute réflexion construite, libre et approfondie, qui est en défaut ici. Les cours furent très vivants et souvent intéressants, donnant lieu à des questions très pertinentes, mais ce sont les outils de base qui semblent manquer ici aux élèves afin de profiter réellement de l’enseignement de philosophie et que celui-ci ne soit pas juste un alibi pour l’institution scolaire. Ce sont ces mêmes outils de base qui semblent faire défaut aux élèves de Bac Pro allant en STS et cela dans toutes les disciplines générales (mathématique et physique pour nos élèves). 3/5 Réussite : vers la performance des élèves Les élèves que nous avons suivis en STS relèvent d’eux-mêmes que « la marche est haute » entre le bac pro et le STS, et les professeurs de mathématiques semblent un peu dépourvus devant les lacunes de certains, malgré leur bonne volonté explicite. pour le dire simplement, la plupart les élèves se sont aperçus que là où ils ne voyaient qu’évidences, il y avait du complexe (ce qui est un acquis essentiel à mon sens) ! " Catherine Infray : " Tout d’abord, une valorisation de La difficulté a bien entendu été le manque de maîtrise leur participation (ils avaient enfin des cours de philo de la langue écrite, mais également un défaut majeur comme leurs camarades du lycée général !), une de vocabulaire qui empêche la formulation d’idées ouverture d’esprit et un réinvestissement naturel de la abstraites. " démarche philosophique dans les cours tout le reste de l’année. " Olivier Fontaine : " Les difficultés principales sont de deux sortes. D’une part des difficultés qui n’ont rien Quelles modifications des représentations de spécifiques aux terminales bacs pro mais sont des élèves sur l’enseignement de la philocommunes aux élèves de toutes les séries, à savoir : sophie avez-vous notées ? le manque de connaissances ; l’incapacité à s’extraire de son point de vue, et, corollaire de la précédente, Jean-François Jaudon et Valérie Morin : " La vision que l’incapacité à argumenter, justifier, sa position ; et, une les élèves avaient de la philosophie a été modifiée. En des causes principales de la précédente, des lacunes effet, ils pensaient cet enseignement abscons voire importantes en expression aussi bien écrite qu’orale ! insurmontable dans la difficulté de perception, mais ils D’autre part, des difficultés liées au profil néanmoins se sont rendus compte rapidement à quelles perspectiassez caractérisé des élèves de terminales bacs pros, ves de pensées pouvait les amener cet enseignement notamment la situation « d’insécurité linguistique », pour (à savoir qu’une idée n’est pas forcément unique et reprendre l’expression du linguiste Alain Bentolila, dans qu’elle pouvait avoir un caractère ambivalent). Le laquelle se trouve l’immense majorité de ces élèves, combat contre les idées reçues est fort intéressant déficiences qui rendent tout exercice de construction également car il a permis à certains élèves de remettre et d’objectivation écrite ou orale de la pensée plus que en question certaines notions auxquelles ils croyaient problématique et parfois… impossible ! " et qui reposaient sur un vide de réflexion (par exemple, " la liberté s’arrête là où commence celle des autres "). " Catherine Infray : " Les élèves ont été assidus même sur les heures du midi ; en maintenance, l’intérêt était Olivier Fontaine : " Partant, comme l’immense majorité moins manifeste. " des gens, de l’idée que la philosophie est soit un bavardage inutile, soit l’énoncé de son opinion – forcément Quels effets avez-vous constatés sur sublime – sur le monde et la vie (ce n’est d’ailleurs les élèves ? [Comportement, acquis pas leur faute puisque les présentations officielles ou médiatiques de la philosophie et l’usage superficiel scolaire…] du mot « philosophie » confortent ce type de fausse Jean-François Jaudon et Valérie Morin : " Deux effets représentation) la majorité des élèves (un grand nomantinomiques ont été mis à jour. D’une part, les élèves bre de réponses en ce sens d’un « questionnaire de se sont montrés enthousiasmés de participer à cette satisfaction », conçu par le proviseur adjoint du lycée expérience qui les valorisait. Une curiosité les animait général, lui-même ancien professeur de philosophie, également. D’autre part, cet engouement s’est très vite l’attestent) a retenu le caractère argumentatif, d’évaluaessoufflé quand il a fallu passer à l’écrit. Ils ont alors tion rationnelle, de la démarche philosophique (et c’est considéré ces cours comme une charge de travail un autre acquis essentiel… toujours à mon sens !). " supplémentaire dans laquelle ils ne souhaitaient pas s’investir. De ce fait, l’intérêt suscité de prime abord Catherine Infray : " Ils ont « apprivoisé » la discipline s’est très rapidement transformé en, non pas rejet, et ont dépassé la méconnaissance qui entraîne la méfiance. " mais en intérêt moindre. " Olivier Fontaine : " Je ne peux me prononcer que sur ce que j’ai observé durant les séances de philosophie. De séance en séance, modestement, mais de façon durable, s’est installée une attitude non dogmatique de questionnement, d’argumentation, et d’évaluation des différentes positions possibles sur tel ou tel thème : 4/5 Réussite : vers la performance des élèves Dans quels sens pensez-vous faire évoluer l’expérimentation ? La coanimation ne pourrait-elle pas être envisagée ou bien ne risquerait-elle pas de faire perdre aux yeux des élèves l’identité de chacune des disciplines ? Jean-François Jaudon et Valérie Morin : " Nous prolongeons l’expérience cette année sur le même schéma : le cours de philosophie, ou de culture générale critique, vient en complément du cours de français. Afin de traiter le thème de l’argumentation nous allons travailler conjointement sur la pièce de Reginald Rose intitulée 12 hommes en colère et sur le film que Sidney Lumet en a tiré. Le professeur de français assiste au cours de philosophie, ce qui permet une réelle continuité pédagogique entre les séances des deux disciplines. Puis au troisième trimestre, nous tenterons d’aborder le domaine de l’art... Aux yeux des élèves, il est nécessaire d’amener le cours de philosophie en complément du cours de français. Ceux qui choisissent la voie de STS savent très bien que l’épreuve qui les attend est une épreuve d’ « Expression et culture générale ». De plus, nous savons par expérience que les élèves ont beaucoup de difficultés à réinvestir les notions apprises au moment d’un cours en particulier. Ne pas dissocier le français de la philosophie permet dont un meilleur réinvestissement de notions abstraites à une formule argumentative plus concrète. " d’une bonne part des contenus des programmes qu’ils doivent mettre en œuvre – ce constat et son (mon) évaluation négative s’appliquent de la même façon et dans la même mesure pour l’enseignement des lettres dans les filières générales et technologiques !). Pour ce qui est de l’ « expérimentation », elle ne prendra véritablement valeur d’expérimentation que lorsqu’elle sera étendue à une année complète (par exemple dans les conditions qui ont été celles de l’expérimentation menée dans l’académie de Reims il y a quelques années). Sous la forme actuelle (10 heures de philosophie !), cela restera de la sensibilisation, certes très profitable, mais on ne pourra en attendre plus que ce qui a déjà été obtenu. " Quel est le nombre d’élèves de Bac Pro ayant bénéficié de cette expérimentation l’an dernier qui poursuivent leurs études en STS ? Jean-François Jaudon et Valérie Morin : " 5 élèves de bac Pro poursuivent leurs études en STS, sur les 7 qui avaient émis le souhait d’une poursuite d’études en début de l’année de Terminale. Les autres élèves semblent en majorité avoir quitté le système scolaire. Nous voudrions relever que, si l’expérience semble avoir été valorisante pour certains, les statistiques ne semblent ici en rien significatives quant à l’influence d’une telle expérimentation. L’expérience n’ayant été que très ponctuelle et les élèves de cette classe Olivier Fontaine : " La co-animation n’aurait de sens et ayant préalablement été choisis justement parce qu’ils ne pourrait être expérimentée que si les enseignants voulaient poursuivre leurs études en STS. " de lettres-histoire avaient reçu une formation solide en philosophie (l’inverse n’est pas avéré) : ce qui n’est Catherine Infray : " Environ la moitié d’entre eux sur les pas du tout le cas (ce qu’on peut déplorer à la vue deux classes. " Contacts : [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] 5/5 Réussite : vers la performance des élèves