e fut un long cheminement »,
reconnaît Serge Hostailler,
directeur de la clinique Saint-
Pierre. Le projet « Serra dona
» est né en 2010 de la volonté partagée
de la direction de la clinique, des
médecins (oncologues, chirurgiens,
radiologues, anatomopathologistes,
généralistes, médecin conseil de la
CNAM), des soignants et des patientes,
d’améliorer la qualité de la prise en
charge et la qualité de vie des femmes
atteintes d’un cancer du sein.
Durant les deux ans de préparation,
trois groupes de travail sont constitués :
le premier avec des patientes, le
deuxième avec des médecins, le troi-
sième groupe, enfin, regroupant des
soignants (infirmiers, pharmacien,
assistante sociale, psychologue…).
« Lors des réunions de synthèse, les pro-
fessionnels parlaient tous de l’améliora-
tion de la collaboration et la coopération
entre les différents acteurs. Les patientes
évoquaient quant à elles les manques
dans le parcours de soins et l’absence de
liens. En résumé, tout le monde disait la
même chose », se souvient Agnès Saiz,
cadre de santé à la clinique Saint-Pierre.
Après plusieurs mois de réflexion et de
réunions mélangeant professionnels
et patientes, le rôle des différents
acteurs est mieux défini. Une nouvelle
fonction transversale voit également le
jour : l’infirmière coordinatrice ayant
pour vocation de coordonner le par-
cours de soins de la patiente tout au
long de sa maladie, de faciliter la trans-
mission des informations entre les pro-
fessionnels, d’évaluer des besoins de la
patiente, de délivrer une information
adaptée et de l’orienter au mieux dans
le système de soins. « Cette fonction
est innovante dans la mesure où elle
propose un interlocuteur référent
unique à la patiente, qui va décharger
le personnel soignant d’un certain nom-
bre de tâches liées à la coordination de
sa prise en charge », explique Agnès
Saiz. Des démarches sont aujourd’hui
entreprises pour faire reconnaître
cette fonction.
Parmi les activités de pointes du
pôle, figure ainsi l’endoprothèse
fenestrée, qui traite l’anévrisme
aortique. Un anévrisme aortique
abdominal (AAA) est un gonflement
ou une dilatation d'une partie de
l'aorte qui traverse l'abdomen, qui
peut être fatal s’il y a rupture.
Comment empêcher cette rupture ?
Au-delà de la chirurgie convention-
nelle (chirurgie lourde impliquant une
longue convalescence), le service de
chirurgie vasculaire de la clinique
Saint-Pierre, de Perpignan, s’est
spécialisé dans le traitement par voie
endovasculaire, c’est-à-dire par la
mise en place d’une prothèse desti-
née à traiter l’aorte par l’intérieur
des vaisseaux.
Perpignan, Londres,
Melbourne
Une endoprothèse fenestrée est un
tube en tissu synthétique renforcé
avec une structure métallique (stent).
Les dispositifs d’attachement per-
mettent d’empêcher le sang de
continuer à circuler dans la cavité de
l’anévrisme et d’éviter la migration
de la prothèse. « Dans le secteur hos-
pitalier privé, nous sommes les seuls
en Languedoc-Roussillon à maîtriser
cette spécialité qui nécessite une très
grosse expérience et une très haute
technicité, explique le Dr Marc Beaufi-
geau, chirurgien cardio-vasculaire à
la clinique Saint-Pierre. L’anévrisme
est une pathologie délicate à traiter
car située à la jonction thoraco abdo-
minale d’où partent de nombreuses
branches artérielles à destination des
viscères ».
Tous les patients qui souffrent
de cette pathologie sont éligibles.
«La seule restriction, prévient le
Dr Beaufigeau, est médico-écono-
mique car les dispositifs sont très
chers, plusieurs dizaines de milliers
d’euros. Les accords préalables sont
donc données au cas par cas par
l’assurance maladie ». Le patient est
alors pris en charge à Saint-Pierre,
plusieurs mois avant l’opération. Un
bilan radiologique est réalisé. Un
plan de la prothèse (formes et
mesures) est lui effectué au Planning
Center de Londres et renvoyé à
Perpignan pour validation. Une fois
validé, le plan est expédié à Melbourne
(Australie) où 6 à 8 semaines seront
nécessaires pour la fabrication de la
prothèse.
Clinique Saint-Pierre : une chirurgie sur
mesure pour éviter la rupture d’anévrisme
Au sein du service cardiologie, les
troubles du rythme cardiaque repré-
sentent une activité importante ?
Notre service se positionne comme l’un
des principaux centres spécialisés de
la région. En 2014, nous avons par
exemple réalisé l’implantation de 500
pace-maker, dont 140 défibrillateurs
ventriculaires, 300 ablations de tachycar-
die, soit par radiofréquence, soit par
cryothérapie. Dans la clinique, la sécurité
des patients est assurée par le service
de chirurgie cardiaque, notamment pour
les techniques complexes ou à risques.
En matière de troubles du rythme
cardiaque, quelles sont les dernières
innovations ?
Il s’agit de pathologies courantes où
l’innovation technique est importante.
C’est probablement le secteur qui a le
plus évolué en cardiologie. La première
innovation concerne les défibrillateurs
ventriculaires avec sonde sous cutanée.
Ils sont désormais positionnés sous la
peau et n’auront plus qu’une fonction de
défibrillation permettant ainsi d’éviter
d’avoir une sonde dans le cœur. Ce
dispositif innovant s’adresse en priorité
aux patients qui n’ont pas la nécessité
d’être stimulés.
La seconde innovation concerne les
patients souffrant d’arythmie auxquels il
peut être proposé de détruire chirurgi-
calement la zone cellulaire à l’origine du
problème en cas d’arythmie résistante
aux médicaments. Il s’agit de brûler la
zone dysfonctionnant avec un courant
électrique à haute fréquence. La seconde
innovation est la cryoablation : la destruc-
tion des cellules par un froid intense.
« Notre service est un des
principaux centres de la région »
Interview
Brèves
“
”
Dr Philippe Lagrange
cardiologue interventionnel,
clinique Saint-Pierre (Perpignan) :
Cancer du sein :
Serra dona, un programme
prometteur
C
«
L'accompagnement autour
de la naissance à la maternité
de Notre Dame d'Espérance
Après la création de sa salle nature, la Clinique
poursuit la rénovation de la maternité avec
une grande partie de chambres neuves, des
espaces conviviaux dédiés aux différents
échanges qui participent à la qualité de l'accueil
et de la prise en charge de ses patientes.
Du 9 au 13 mars, le service a organisé une
semaine d'information ouverte au public sur
tout ce qui entoure l'accompagnement de
la naissance : suivi de grossesse, diététique,
allaitement, portage, massage bébé, préven-
tion pré et post partum, salle nature.
Des spécialités reconnues
au niveau national
Les derniers classements du Point et de
l’Express mettent à l'honneur les Cliniques
Médipôle Saint Roch, Saint Pierre, et Notre
Dame d'Espérance. Le Point classe les clinique
Saint Pierre et Saint Roch parmi les 50 meil-
leures cliniques de France, respectivement 18e
et 32e, soit 1ère et 3ème clinique régionale.
Elles se hissent en haut des classements en
particulier pour la cardiologie, la chirurgie ORL,
la chirurgie digestive et la chirurgie gynécolo-
gique à Saint Pierre; l'urologie, l'orthopédie,
l'ophtalmologie, la chirurgie digestive et la
pneumologie à Médipôle Saint Roch.
Notre Dame d'Espérance s'illustre dans le clas-
sement de l'Express pour la chirurgie de l'obésité
et la chirurgie du sein (hors cancer).
Urgences
1 an après… les urgences
à la clinique du Vallespir
Le 1er juillet 2013, la clinique du Vallespir a
ouvert son nouveau service d’accueil des
urgences. L’autorisation avait été accordée en
décembre 2012 par l’Agence Régionale de
Santé pour remplacer le centre d’accueil
permanent des soins (CAPS) en place à la
clinique. Six mois ont été nécessaires pour la
réalisation des travaux et la mise en place de
l’organisation fonctionnelle. Un an après cette
ouverture, le bilan est extrêmement positif :
une fréquentation en hausse de plus de 20%,
des délais d’attente réduits et une satisfaction
des patients en fort progrès sont notamment
notés.
Par ailleurs, le service accueille un interne en
médecine, en formation depuis le mois de mai
2014. Ce médecin « en devenir », placé sous
la responsabilité des Docteurs Bruno Zanchi
(coordonnateur du service) et Belkacem Barkat,
vient avantageusement compléter l’équipe
médicale et paramédicale en place.
Pour l’avenir, la direction et l’équipe médicale
prévoient une poursuite du développement du
service. Ils ont dans cette optique engagé une
politique d’investissements, plus particulière-
ment en ce qui concerne l’équipement du ser-
vice en matériel médical.
« Serra dona » est un
programme innovant
d’amélioration de la
qualité de la prise en
charge des patientes
atteintes d’un cancer
du sein, centré sur la
coordination des
professionnels de
santé.