TPE L`émancipation de la femme française

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TPE
L'émancipation de la femme française
Comment les femmes s'émancipent-elles en France
à partir de la Révolution de 1789?
ETHIQUE ET RESPONSABILITE :
Responsabilité en histoire (les personnages historiques et leurs
responsabilités, la responsabilité de l'historien, etc.) et responsabilité
historique
MÊLANT FRANÇAIS ET HISTOIRE
KARINE AUCLERT
ZOE LE GRAND BREBAN
CHLOE COLOMINA
1ERE LITTERAIRE
LYCEE ALAIN FOURNIER
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SOMMAIRE
♀ Introduction………………………………………………………………………………………………………………p.3
♀ I-L'émancipation politique………………………………………………………………………………………….p.5
◦ 1) La Révolution française : un espoir déçu pour la cause féminine…………………………p.5
◦ 2) Le XIXème siècle : une régression puis une évolution de cette émancipation……….p.9
◦ 3) Le XXème et le XXIème siècles : des efforts enfin récompensés…………………………p.11
♀ II-L'émancipation professionnelle…………………………………………………………………………….p.15
◦ 1) La femme du XVIIIème siècle : mère au foyer ou discriminée dans son travail…...p.15
◦ 2) La première moitié du XXème siècle : une progression dans les domaines
professionnels…………………………………………………………………….……………………………...p.18
◦ 3) Une grande évolution professionnelle : émancipation par les guerres du XXème
siècle….…………………………………………………………………………………………………………..….p.22
◦ 4) À partir de 1945 : La française devient indépendante………………………………………p.26
♀ III- L'émancipation corporelle……………………………………………………………………………..……p.30
◦ 1) La femme : objet sexuel destiné à la procréation et la maternité……………………….p.30
◦ 2) L'avortement : une victoire dans le processus d'indépendance féminine…………...p.31
◦ 3) La mode : une justification à l'émancipation féminine……………………………………...p.33
◦ 4) Le corset : un engin de torture féminin……………...…………………………………………….p.35
◦ 5) Chanel : une révolution vestimentaire……………………………………………………………..p.36
♀ Conclusion……………………………………………………………………………………………………………....p.38
♀ Sources…………………………………………………………………………………………………………...………p.39
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INTRODUCTION
EMANCIPATION (n.f) - l'action de s'affranchir d'un lien, d'une entrave, d'un état
de dépendance, d'une domination, d'un préjugé.
Parmi celles que l'on connaît à ce jour, il y a l'émancipation des Juifs, des Catholiques, de la
personne mineure, celle de la femme... Cette dernière est celle qui va nous intéresser dans notre
travail.
Aujourd’hui les femmes sont des individus à part entière dans la société française, elles
votent, travaillent et ont possession complète de leur corps. Néanmoins, cela n'a pas toujours été
le cas. En France, les femmes se sont battues pendant des siècles pour obtenir leur émancipation
et ont ainsi ajouté le terme « féminisme» au dictionnaire. Elles étaient, jusqu’il y a peu à la merci
de leurs homologues masculins c'est a dire soumises aux rôles de mère et d'épouse, ne détenant
aucun droit ni liberté (si ce n'est ceux qui sont accordés à tous les français par la Déclaration des
Droits de l'Homme et du Citoyen au XVIIIème siècle). Cette allégeance s'explique par de nombreux
stéréotypes imprimés dans les esprits universels.
En effet, la femme est, par principe, toujours inférieure à l'homme : par son physique, elle
est naturellement plus faible que ce dernier. Aussi, la société occidentale est chrétienne. Ses
mœurs sont constitués de mythes et croyances remontant au Moyen-Âge. Ils affirmaient que la
femme avait été créée à partir de l'homme… Nous pouvons l'illustrer avec l'histoire de « La
Genèse », où l'on explique qu'Ève serait issu d'une des côtes d'Adam : « l’Éternel Dieu fit tomber
un profond sommeil sur l'homme, qui s'endormit ; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa
place. L’Éternel Dieu forma une femme de la côte qu'il avait prise de l'homme, et il l'amena vers
l'homme. » La femme est aussi, d'après ces croyances, la source même de tous les vices et
malheurs du genre humain. Dans ce même-récit, nous pouvons en effet lire un passage où Ève fait
manger le fruit de l'Arbre de la Connaissance à Adam ce qui leur vaut d'être punis par Dieu
d'avoir désobéi aux règles du jardin d'Eden. C'est selon ces principes que l'on explique le
comportement sexiste qu'a l'homme vis-à-vis de la femme.
Au XVIIIème siècle, À l'aube de la Révolution, un air de changement plane sur la France. Le
peuple, « esclave » d'un régime trop autoritaire, réclame des droits et la répartition des pouvoirs
en 1789. Les femmes, exclues de toute civilité et réduites au rôle de ménagère, participent
vivement aux manifestations revendiquant l’exécution de leurs demandes.
À partir de ce grand événement de l'histoire de France, la femme commence son
émancipation. Au cours du temps, avec l'évolution de la société, celle des mœurs et des régimes
politiques français, nous remarquons les efforts fournis pour accéder à la française d'aujourd'hui.
Nous nous demanderons donc :
« Comment les femmes s'émancipent-elles en France à partir de la Révolution de 1789 ? »
Notre Travail Personnel Encadré portera sur trois domaines existentiels de l'émancipation
féminine. Dans un premier temps, nous étudierons l'émancipation politique des femmes, ensuite
nous nous interrogerons sur leur émancipation professionnelle et enfin nous analyserons
l'émancipation corporelle qu'elles acquièrent.
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I-L'émancipation politique
Nous souhaitons introduire cette grande première partie par les deux citations suivantes
qui correspondent bien à l'évolution des mentalités politiques à l'égard de la femme :
-« En vérité, je suis bien ennuyée d'être une femme : il me fallait une autre âme, ou un
autre sexe, ou un autre siècle. Je devais naître femme spartiate ou romaine, ou du moins homme
français. [...] Mon esprit et mon cœur trouvent de toute part les entraves de l'opinion, les fers des
préjugés, et toute ma force s'épuise à secouer vainement mes chaînes. O liberté, idole des âmes
fortes, aliment des vertus, tu n'es pour moi qu'un nom ! »
Mémoires de Madame Roland - Jeanne-Marie ou Manon Philippon (1754-1793)
-« N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que
les droits des femmes soient remis en question.
Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. »
Simone de Beauvoir (1908-1986)
La première démontre la volonté grandissante qu'ont de plus en plus de françaises du
XVIIIème siècle de sortir de la sphère familiale où les enferme le patriarcat, le plus loin possible
de la civilité et du pouvoir qui n'est même pas accordé à tous les membres de la gente masculine
dans un premier temps. Pourtant, les femmes durant la Révolution prennent la décision d'y
participer. Les principales revendications des hommes (par exemple : la répartition des pouvoirs
politiques au peuple) inspirent les femmes quant au souhait d'amélioration de leurs conditions.
La deuxième entreprend de faire prendre conscience aux femmes de maintenant que les
droits et libertés gagnés en quatre siècles peuvent disparaître selon beaucoup de facteurs de
société mais surtout qu'aucun droit n'est jamais complètement acquis pour les femmes. Et qu'ils
faut continuer de se battre pour défendre cette cause jusqu'à atteindre une parfaire égalité des
sexes.
1) La Révolution française : un espoir déçu pour la cause féminine
En France, au XVIIIème siècle, la femme est considérée comme étant perfide,
manipulatrice et corrompue; elles est aussi inférieure à son homologue masculin physiquement
et mentalement. Ces faits expliquent la raison pour laquelle elle est évincée de la vie politique du
pays. A la veille de la Révolution française, les mentalités n'ont pas beaucoup changé…
Le siècle des Lumières, qui a bercé les idées révolutionnaires engendrant la prise de la
Bastille, n'était pas favorable à l'émancipation des femme. Les sciences humaines telles que la
littérature, la philosophie et la médecine ont croisé leurs arguments pour expliquer et ainsi
rabaisser la position féminine dans la société ; elles parlent donc de « constitution délicate »,
« tendresse excessive », « raison limitée », « nerfs fragiles » : ce qui détruit toute possibilité pour
les femmes d'avoir de la force (qu'elle soit physique ou mentale) et d'ainsi se créer une place au
sein de la vie politique française. Voltaire expose même, dans son Dictionnaire philosophique
(1764) : « il n’est pas étonnant qu’en tout pays, l’homme se soit rendu maître de la femme, tout
étant fondé sur la force. Il a d’ordinaire beaucoup de supériorité par celle du corps et même de
l’esprit. »
Lors de l'Ancien régime (1492-1789), chaque français faisait partie d'un ordre social : la
noblesse, le clergé ou le Tiers-Etat ; une hiérarchie en ce sens est donc fondée. Le terme de droit
individuel n'existe pas aux yeux des deux premiers ordres. Seul le Tiers-Etat, qui correspond à
98% de la population en France, travaille et paie des impôts. Éclate alors la Révolution française
de 1789 qui conteste la monarchie absolue de droit divin et le système féodal où les inégalités
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opèrent. Elle a donc pour but de reconstruire entièrement l'organisation politique et social du
pays et devient un symbole pour toute l'Europe car c'est en France que naissent les idées
préparant la chute de l'Ancien régime.
La marche des femmes sur Versailles (5-6 octobre 1789)
Dès le début de la révolution, les femmes du Tiers-Etat sont partout en ville et participent
aux émeutes. Elles revendiquent, comme tout les membre de cet ordre, la suppression des impôts
et celle du régime seigneurial. Elles jouent le rôle de supportrices pour leurs époux et les
encouragent à la violence et la férocité; elles sont parfois même en tête du mouvement et
certaines sont arrêtées et parfois durement condamnées. Ainsi nous constatons que les femmes
sont grandement présentes lors des premières journées révolutionnaires.
Les militantes de 1789 sont majoritairement marchandes, ouvrières, pauvresses,
révoltées contre la misère et les privilèges. Elles ne pensent pas qu'elles ont la chance, ainsi, par
l'opportunité qu'offre la Révolution, de combattre pour les droits de leur sexe. Pendant la
Révolution, les femmes revendiquent le droit d'exercer un métier, la protection des travaux
féminins (la couture…), le manque d'éducation et d'instruction par des pétitions et des cahiers de
doléances.
Pierre-Etienne Lesueur, Avant-garde des femmes allant à Versailles, collection BNF, Paris
Mais l’assouvissement de pouvoirs politiques n'est qu'un sujet rare pour ces femmes
revendicatrices à partir du moment où elles n'ont pas conscience du pouvoir qu'elles peuvent
détenir à cette échelle. Pourtant, les accents politiques en jeu témoignent d’une prise de
conscience qui font d'elles des solliciteuses de pouvoir. Certains écrits tels que des brochures
dénonçant leurs conditions sont alors diffusés. Elles réclament traditionnellement de quoi se
nourrir mais aspirent aussi au changement. Les femmes provinciales manifestent contre la
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composition des États Généraux dont elles sont exclues l'une d'entre elle déclare : « Étant
démontré avec raison qu'un noble ne peut représenter un roturier, […] les femmes ne pourraient
donc être représentées que par des femmes . »
Des femmes aristocrates et bourgeoises tiennent des salons où se discutent les thèmes de
société entre les sexes (hommes et femmes confondus). D'autres, plus pauvres,
ouvrent des clubs de femmes (comme « la Société Patriotique et de Bienfaisance
des Amis de la Vérité » où s'exécutent des séances assidues où l'on lit les
nouvelles et parlent de lois. Outre cela, elles participent aussi aux séances de
l'Assemblée nationale dans le but de signifier leur volonté de prendre part à
l'élaboration des lois en montrant une grande animosité et acquièrent le
surnom de « tricoteuses » parce qu'elles cousaient dans les tribunes. Le 18
novembre 1793 Claire Lacombe pénétre le Conseil Général de la Commune de
Paris accompagnée d'une « armée » de femmes en bonnet rouge (bonnet
phrygien, symbole de la liberté), on leur en interdit l'accès. En résulte une
interdiction de tous les clubs et sociétés de femmes et une suppression de leur
Les tricoteuses
droit d'assister aux réunions politiques.
Quelques unes d'entre elles sortent du lot, vite persécutées, donnent à leurs actes un
dimension proprement féministe telles que :
♀ Olympe de Gouges (1748-1793) : femme de lettre, auteure de pièces de
théâtre dont la Comédie Française ne veut pas et de brochures politiques sous
la Révolution, revendique, à côté de tout ses combats sociaux, l'égalité des
sexes ; Elle parodie la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen en
Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (« Article premier. La
femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits. ») .Elle sera par la suite
guillotinée sous la Terreur pour avoir réclamé le droit de monter à la tribune.
Elle est considérée aujourd'hui comme l'une des pionnières du féminisme
français.
♀ Claire Lacombe (1765- ?) : (citée ci-dessus) actrice et militante
féministe, fondatrice de la « Société des républicaines révolutionnaires ». Elle
est arrêtée de nombreuses fois pour ses actes perturbateurs.
♀ Théroigne de Méricourt (1762-1817) : salonnière belge ; assiste aux
Assemblées malgré de nombreuses menaces. Elle meurt internée en asile
psychiatrique soi-disant devenue folle après avoir été fouettée en public.
L'alternance entre le suffrage censitaire (seuls ceux qui paient l'impôt du cens peuvent
voter) et le suffrage universel masculin (seuls les hommes majeurs peuvent voter) de 1789 à
1799 évince de nouveau les femmes de toute citoyenneté. Ces dernières ne se désespèrent pas
pour autant et continuent de se considérer citoyennes. Elles souhaitent obtenir le second
caractéristique du citoyen (le premier étant le droit de vote) qui est le droit de porter les armes.
Droit qu'elles justifient par l'insécurité du pays en crise. Des pétitions sont signées sans pour
autant que cette autorisation leur soit accordée, les députés affirment qu'une femme « n'est pas
destinée à donner la mort. »
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Très exaltées par l'exécution de Louis XVI en janvier 1793,
les républicaines révolutionnaires deviennent des sans-culottes
(révolutionnaires radicaux revendiquant une démocratie directe)
au féminin. Elles font alors preuve d'une terrifiante bestialité
puisque ce sont elles qui fouettent Théroigne de Méricourt. Elles
effectuèrent la même sentence sur des religieuses. Leur radicalité
prend cependant fin lors d'une bagarre qui oppose ces militantes
aux femmes de la Halle à propos du port obligatoire du bonnet
rouge. les Républicaines révolutionnaires sont alors présentées
comme des furies incontrôlables, dangereuses pour la
République. Ces actions ont pour effet de justifier le non-accès
aux droits politiques des femmes puisque « La séparation des
La Femme du sans-culotte (10 août
sexes est réaffirmée avec force, comme indispensable à 1792). Gravure ; fin du XVIIIe siècle.
l’organisation sociale et au maintien de l’ordre public. »
Le député Jean-Pierre-André Amar déclare donc: « Les fonctions privées auxquelles les
femmes sont destinées par la nature même tiennent à l’ordre général de ce qu’il y a entre
l’homme et la femme. Chaque sexe est appelé à un genre d’occupation qui lui est propre ; son
action est circonscrite dans ce cercle qu’il ne peut franchir ; car la nature, qui a posé les limites à
l’homme, commande impérieusement et ne reçoit aucune loi [...] Nous croyons donc qu’une
femme ne doit pas sortir de sa famille pour s’immiscer dans les affaires du gouvernement [...]
Nous croyons donc, et sans doute penserez comme nous, qu’il n’est pas possible que les femmes
exercent des droits politiques. » La Convention est craintive des actions féminines et les évincent
définitivement de la citoyenneté.
En 1789, la question du droit de vote des femmes n'est même pas soulevée et
envisageable à l'Assemblée Constituante. Elles n'ont surtout aucun droit civique, à cause de la
nature soi-disant malsaine des femmes. Les femmes ne sont nullement considérées comme de
vrais individus pour les hommes de ce temps-là. Elles doivent se contenter d'une activité
domestique, extérieure à la société civile, et sont donc des mères ou des ménagères, abstraites de
toute fonction sociale. Cette identification de la femme au pilier spirituel de la maison, ne permet
pas à la femme de s'affirmer en tant qu'individu. Suite à la Révolution, l'homme participe
directement à la souveraineté politique, la France étant devenue une République ; la femme est
encore plus cloisonnée au domaine privée qu'avant.
La Révolution, pour les militantes, malgré les espoirs qu'elle a
nourris, n'apporte aucune amélioration à leur statut. C'est
même une grande frustration. Leurs manifestations n'ont donc
rien arrangé au comportement des hommes à leur égard.
Néanmoins, elles obtiennent l'égalité dans l'héritage, la
légalisation du divorce, l'abolition de l'autorité du père à leur
majorité et la suppression du droit d'aînesse. Elles ont aussi
remis en cause les rapports entre les sexes et ont permis de
soulever la question de la place de la femme au sein de la cité.
Mais mentionner la possible existence de cette place ne signifie
pas la leur accorder, puisqu'on ne peut remarquer aucune
évolution issue de la Révolution. Malgré tout, elles gagnent ce
pour quoi elles se battaient au commencement : la République,
ainsi que les droits et libertés qu'elle apporte avec la
Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen.
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2) Le XIXème siècle : une régression puis une évolution de cette émancipation
Malgré les espoirs et une quête d'amélioration positive, l'émancipation de la femme est
encore très loin d'avoir lieu et ceci n'est pas sans l'impacte du Code civil de Napoléon Bonaparte
de 1804. En effet ce dernier réduit la femme au rang de mineure, de mère et d'épouse, ne lui
accordant aucun droit politique ou civil. Le Code Napoléon expose ces faits :
« Art. 2.13. Le mari doit protection à sa femme, la
femme doit obéissance à son mari.
Art. 229. Le mari pourra demander le divorce si
sa femme commet un adultère.
Art. 230. La femme pourra demander le divorce
si le mari commet un adultère dans leur maison.
Art. 1124. La femme passe de l’autorité de son
père à celle de son mari. Elle est une éternelle
mineur qu’il faut protéger.
Art. 1421. Le mari s’occupe seul des biens de la
famille. Il peut les vendre et les donner sans
l’accord de sa femme. »
Ces nombreux articles montrent les inégalités omniprésentes entre hommes et femmes au
XIXème siècle, régressant ainsi les petites améliorations qu'elles avaient obtenu lors de la
Révolution française : Le divorce proclamé en 1792 n'est pas que bénéfique pour la femme
puisqu'elle peut être répudiée par son mari, Le fait qu'elle soit libérée de l'emprise paternelle à
ses vingt et un ans signifie que s'il elle n'est pas mariée elle se retrouve démunie de tout revenu.
On ne remarque pas d'actions notables lors du premier tiers de ce siècle. Ce n'est que lors de la
Révolution de 1848 que l'on peut observer de grands changements s'opérer pour elles.
Le saint-simonisme est une idéologie fondatrice de l'ère industrielle française qui repose
sur une doctrine socio-économique et politique inspirée de Saint Simon. Il propose une société
paisible, égalitaire, fraternelle dans une France prospère. Ainsi, on peut le compter comme l'un
des mouvements féministes de ce siècle. Sa critique du mariage et ses idées de la « femme libre »
incite à la crainte puisque les hommes assimilent ce concept à la femme publique et pousse donc
les autorités à porter en justice le mouvement saint-simonien.
Les fouriéristes sont eux aussi des féministes. Bercés par les pensées de Charles Fourier
sur l'égalité des sexes, ils défendent les femmes au début du siècle. D'après lui : « Les progrès
sociaux et changements de période s'opèrent à raison du progrès des femmes vers la liberté. »
La liberté guidant le peuple, Eugène Delacroix, 1830
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Les manifestations féminines enterrées à la fin du XVIIIème siècle sont alors réveillées
lors de la Révolution de 1830 qui conteste la monarchie de Juillet. On constate la création de
journaux féministes tels que La Femme Libre, La Tribune des femmes et Le Conseiller des femmes.
Lors de cette révolution, les femmes se battent pour la même cause que les hommes : le retour de
la République mais aussi pour leurs propres droits et contestent leur statut civil de femme
soumise financièrement et juridiquement à leur époux.
Certaines femmes militantes sont des icônes du féminisme en France telles que :
♀ Eugénie Niboyet (1796-1883) : écrivaine et journaliste ; elle organise
des débats à propos de la place de la femme dans la vie politique en réunissant
des saint-simoniens et des fouriéristes en clubs. Elle fonde les journaux Le
Conseiller des femmes et La Gazette des femmes et gère La Voix des femmes dans
lequel elle invente la candidature de George Sand à l'Assemblée constituante
immédiatement démentie par cette dernière. Ce qui causera à nouveau
l'interdiction de regroupement de femmes.
♀ Jenny d'Héricourt (1809-1875) : écrivaine féministe révolutionnaire ; elle
réclame le droit au divorce. Se bat pour la cause féminine et pour l'égalité des sexes
face aux philosophes dénigrant des femmes et à Proudhon (journaliste profondément
misogyne).
Une nouvelle révolution éclate en février 1848 qui met fin à la monarchie de Juillet et
pendant laquelle la Seconde République est proclamée. Le suffrage universel masculin est
instauré, n'autorisant toujours pas les femmes à voter et les mettant ainsi au même rang que les
repris de justice ou les malades mentaux. Toutefois il leur est accordé le droit au travail au même
titre que leurs semblables masculins et elles peuvent proposer des réformes concernant leur
emploi ou leur rôle de mère tel que l'amélioration de leurs conditions de travail ou la création de
crèches.
Toutefois, au lendemain de la Révolution, l'accès à l'éducation leur est toujours restreint.
L’Église et les républicains ne souhaitent pas voir sortir la femme de sa maternité et de ses tâches
domestiques. En 1850, La loi Falloux permet la création d'une école féminine dans toutes les
villes de plus de huit cents habitants. La loi Duruy de 1867 fait ensuite ouvrir des écoles de filles
dans toutes les communes de plus de cinq cents habitants. Plus tard, en 1881, Jules Ferry
instaure un enseignement laïc pour tous les jeunes citoyens et citoyennes, dans le but premier
d'enlever les filles à l'influence de l’Église. Les programmes d'enseignement sont très spécifiques
selon les sexes. Les garçons reçoivent de l'éducation physique et sont formés aux travaux
manuels dans le projet de devenir soldats ou ouvriers tandis que les filles sont initiées pour
devenir de bonnes mères et ménagères. Pendant ce temps, la Deuxième République est vite
remplacée par le Second Empire en 1852 par le coup d'état de Napoléon III.
La Troisième République est le régime qui prend place en 1870 après la défaite française
de la guerre contre la Prusse. Le droit de vote des femmes se fait omniprésent dans les pensées
des féministes à présent et cela se ressent. De plus en plus d'hommes prennent aussi part à la
recherche du pouvoir civique des femmes.
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Des militantes agissent en faveur du suffrage universel comme :
♀ Maria Deraismes (1828-1894) : oratrice, femme de lettre et francmaçonne féministe ; elle cofonde la « Société pour la revendication des droits
civils des femmes » et préside l' « Association pour le droit des femmes. » Elle
revendique la laïcité, l'égalité des sexes et le respect du genre féminin.
♀ Hubertine Auclert (1848-1914) : militante féministe ; elle souhaite
libérer la femme par la transformation des lois du Code Napoléon qui concerne les
femmes. Elle exige aussi le droit d'éligibilité et de vote pour celles-ci et revendique
l'égalité entre les hommes et les femmes.
Le terme « féminisme » : Mouvement militant pour l'amélioration et l'extension du rôle et
des droits des femmes dans la société. (Larousse) entre symboliquement en 1891 dans le
vocabulaire militant grâce à la Fédération française des sociétés féministes.
Ce mouvement puissant et diversifié est un combat en faveur des droits de la femme,
revendiquant, après le droit à l'instruction des filles, le droit au travail des femmes, ainsi que la
modification du Code Civil mettant la femme mariée sous la juridiction de son mari et surtout le
droit de vote.
Hélas, à nouveau les femmes n'obtiennent pas ce qu'elles désirent au XIXème siècle :
L'égalité homme/femme, le droit de vote… Cependant, l'on remarque encore une grande
mobilisation des esprits rebelles féministes surtout lorsque le régime politique se montre
instable et que la société et les mœurs évoluent doucement et inconsciemment en faveur de la
cause féminine. Malgré l'échec dans le gain de ces droits qui leur sont fondamentaux, elles
continuent de militer et de manifester leur ressenti face à la misogynie de la France et l'on peut
tout de même étudier une amélioration de leurs conditions grâce à leur acharnement lors des
révolutions et par leurs agissements plus ou moins légaux (créations de journaux, réunion en
clubs...) qui montrent leur volonté d'émancipation.
3) Le XXème et le XXIème siècles : des efforts enfin récompensés
La République mise en place à la fin du XIXème siècle défend avec ferveur l'égalité mais
uniquement celle des hommes citoyens entre eux. Ainsi la femme reste à l'écart des pouvoirs
politiques à nouveau.
Avec les nombreuses manifestations des militantes à la fin du XIXème siècle, le féminisme
devient un véritable mouvement politique au début du XXème siècle. La société française semble
annoncer une ère de changement pour les féministes revendicatrices de droits civils. En effet l'on
remarque une évolution, aussi lente soit-elle dans un premier temps.
Jusqu'en 1914, la femme est, au cours de sa vie, sous la responsabilité d'un père, puis d'un
mari et se place au même rang qu'un citoyen masculin mineur. Elles ne peuvent signer de contrat
ou exercer un métier sans l'approbation de leurs maris, aussi, ces derniers sont les gérants du
compte en banque matrimonial et des biens que possèdent leurs épouses. Uniquement les
célibataires de plus de 21 ans, les veuves, les divorcées n'ont pas a subir la pression juridique
d'un mari . Mais ne pas en avoir est aussi inacceptable dans les esprits de ce temps et ces
célibataires ne voient donc aucun bénéfice à leur situation qui leur vaut d'être encore plus exclue
que la femme sous le Code Civil.
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Dans leur quête d'émancipation, les femmes doivent remplacer leur mari parti au front
lors de la Première Guerre mondiale de 1914-1918 et l'on a longtemps prédit une amélioration
dans l'acquisition de leurs droits civils grâce à leur participation à l'arrière. Malheureusement,
c'est à nouveau un espoir déçu pour les revendicatrices féministes : le retour de leur époux leur
font reprendre leur statut initial.
La conquête des droits politiques des françaises est très lente. Lors de la Troisième
République, les hommes politiques les considèrent capable de voter à l'image du vote de leur
mari, ou pire, comme l’Église. L'Union française pour le suffrage des femmes a été créée en 1909.
Cette association de femmes catholiques ainsi que de la Ligue patriotique des femmes françaises
sont des mouvements qui bénéficient du soutient de républicains et de la gauche
particulièrement.
La déception des féministes face à la Grande Guerre a permis à ces dernières de se
montrer encore plus déterminées par leurs revendications et leurs idées. Leur volonté de parité
entre les sexes s'intensifie. Ces protestations font partie d'un mouvement particulier : le
féminisme. Ainsi pendant la Première Guerre mondiale nous pouvons voir des femmes grévistes
ou encore adhérentes aux syndicats : phénomène nouveau pour le « sexe faible », elles
représentent 9 % des syndiqués en 1914 ! En mai 1917, les couturières de la maison Jenny
manifestent contre la hausse des prix et elles se retrouvent dix mille ouvrières dans la rue. Cette
grève de deux semaines résulte d'un congé payé. Apogée d'une campagne active depuis plusieurs
années, l'année 1914 aurait pu être l'année des femmes, avec l'espoir pour elles de voter aux
municipales de 1916. Mais la Guerre brise cette dynamique et oblige les femmes à redéfinir leurs
priorités, repoussant leurs revendications à 1917 où elle seront plus nombreuses qu'auparavant.
Femmes revendiquant le droit de vote
La revendication primaire et la plus importante pour les féministes est et a toujours été
l'égalité des droits politiques entre les hommes et les femmes. En effet, elles réclament le droit de
vote, elles sont près de cinq cent mille à répondre «JE VEUX VOTER» à l'appel des associations
féministes. La guerre fut donc pour les femmes, outre leur soutien et leur aide à l'effort de guerre,
source de révolte, de grèves, de syndicalisation.
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Les voix impuissantes des femmes se font entendre par le biais de certaines militantes
comme :
♀ Hélène Brion (1882-1962) : institutrice, syndicaliste CGT, féministe
pacifiste ; c'est une femme engagée dans de nombreuses organisations féministes.
Elle est accusée de justifier son pacifisme par son féminisme, elle répond
alors : « L'accusation prétend que sous prétexte de féminisme, je fais du pacifisme.
[...] j'affirme que c'est le contraire. [...] Je suis ennemie de la guerre parce que
féministe, la guerre est le triomphe de la force brutale, le féminisme ne peut
triompher que par la force morale et la valeur intellectuelle. »
Dans l'entre-deux guerres, nous admettons que dans le domaine politique, certaines
avancées se font en faveur des femmes. En 1936, Léon Blum nomme dans son gouvernement de
Front populaire trois femmes. Il montre de cette manière le projet qui lui est sien d’octroyer le
droit de vote aux femmes. Naturellement, son ambition est rejetée par le Sénat.
Lors de cette même période, le féminisme témoigne de la capacité des femmes à
s'émanciper juridiquement puisque ces dernières obtiennent, grâce à la loi de février 1938, le
droit de propriété, de signer un contrat, de porter plainte sans être assistées ou représentées par
un tiers., la suppression de la puissance maritale, de l'incapacité juridique de la femme mariée
ainsi que de son devoir d'obéissance, etc...
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Le Général de Gaulle annonce le 23 juin
1942 qu'« une fois l'ennemi chassé du territoire, tous les hommes et toutes les femmes de chez
nous éliront l'Assemblée nationale ».
C'est le 21 avril 1944 qu'est finalement décrété le suffrage universel qui n'est plus suivi
par la mention « masculin » au grand bonheur des femmes et féministes. Le droit de vote des
femmes leur est accordé par une ordonnance de la Comité française de la Libération nationale
signée par Charles de Gaulle ayant tenu sa promesse. Elles l'exercent pour la première fois lors
des élections municipales du 29 avril 1945. À ce droit de vote, s'additionne bien sûr, le droit
éligibilité féminine, ainsi, lors de ces mêmes élections, la première mairesse d'une commune
française, Odette Roux, est élue.
Elections municipales du 29 avril 1945
S'ensuit une très rapide évolution du statut de la femme au rang politique. Une succession
de noms féminins sur les listes électorales, quelques places à l'Assemblée nationale occupées par
des femmes...sont la preuve d'un extrême changement de la société à partir du moment où
l'expression politique des femmes est légalisée. En 2007, Ségolène Royal est la première femme à
arriver au deuxième tour des élections présidentielles en France.
13
Aux XXème et XXIème siècles, les femmes ont finalement obtenu le droit de participer à la
vie politique de la France. À partir de la création de la loi leur donnant ce droit, leur condition
civile s'améliore considérablement. Elles se retrouvent enfin représentées dans le domaine
politique par les nombreuses candidates à prendre la tête d'une collectivité territoriale. Une
personne du même sexe qui peut ainsi enfin comprendre et défendre leur cause qui est
premièrement celle de l'égalité complète entre les hommes et les femmes. Elles aboutissent ainsi
à un accomplissement : la fin d'un combat ayant des siècles d'existence.
Pour conclure, au XIXème siècle, les femmes obtiennent ce qu'elles désirent et
convoitent tant : la parité politique des hommes et des femmes. Nous découvrons que
l'installation de la liberté civile féminine n'est retardée que pour des raisons législatives. Un pays
profondément misogyne et conservateur ne peut accepter que le sexe féminin apporte à la
société un certain bien-être et un renouveau spirituel et se sent menacé par les femmes dont les
capacités à participer à la vie politique sont refoulées. Elles sont très longtemps sous-estimées et
rabaissées intellectuellement, n'étant pas considérées aptes à participer à la civilité.
Ce droit ultime qu'est le droit de vote annonce la fin d'un militantisme d'abord purement
féminin et féministe qui suscite de plus en plus d'intérêt au cours des époques traversées que ce
soit dans les mentalités des femmes qui n'avaient, dans un premier temps, pas conscience de leur
condition de soumission patriarcale ou dans celles des hommes souhaitant eux aussi une égalité
dont l'idée-même fut apporté par les idées des Lumières du XVIIIème siècle d'ailleurs pas
toujours favorables à cette émancipation.
De nombreuses révolutionnaires et militantes féministes combattent au fil du temps pour
défendre la cause des femmes françaises, prouvant ainsi un coté penseur et agitateur qui est
paradoxal à la vision que l'homme a d'abord de la femme. Femme qu'il considère dangereuse à
cause de croyances religieuses et politiques obsolètes transmises de siècles en siècles par une
société misogyne et sexiste influencée par l’Église catholique et son livre fondateur qui
condamne la femme à être responsable d'une grande partie des vices de l'Homme.
14
II-L'émancipation professionnelle
Si les femmes représentent désormais près de la moitié de la population active, qu'elles
sont indépendantes financièrement et occupent des postes à responsabilité, cela n'a pas toujours
été le cas. Il y a cinquante ans (1965), une femme ne pouvait pas travailler sans l'autorisation de
son mari, il y a un siècle elle ne pouvait pas disposer de son salaire comme bon lui semblait.
Ainsi, auparavant, elles étaient invisibles, cantonnées à la sphère privée, au rôle de maîtresse de
maison, de mère et d'épouse. Elles devaient se satisfaire d'une activité domestique, loin des
fonctions sociales que certaines d'entre-elles désiraient. De plus, elles étaient identifiées à la
communauté familiale, ce qui les dépossédaient de leurs individualités. Mais, étape par étape, la
femme réussira à s'ouvrir à la société, le travail se féminisera, la main-d’œuvre féminine sera
indispensable durant les guerres et les femmes se battront pour acquérir leur indépendance
financière et l'égalité au travail face aux hommes. C'est donc un long processus qui attend les
femmes, avant d'arriver, comme aujourd'hui, à une égalité (même si elle est encore relative) entre
les deux sexes.
1) La femme du XVIIIème siècle : mère au foyer ou discriminée dans son travail
Au XVIIIème siècle, quel que soit leur rang, les femmes ont toutes un point commun, leur
soumission à l'homme. Elles ont toutes une même destinée qui est le mariage et la maternité,
elles sont donc réduites à la sphère domestique. Ce destin déjà tout tracé, ne laisse guère de
place pour une quelconque activité professionnelle,
d'autant plus que les femmes sont confrontées à
leur manque d'éducation et à la discrimination face
aux hommes. Seules les femmes du Tiers-Etat, en
générale, sont amenées à travailler pour diverses
raisons.
Les
femmes
peuvent-être
obligées,
premièrement, de travailler pour se constituer une
dot (Biens qu'apporte une femme en se mariant) si
la famille n'a pas les moyens de rassembler une
somme, ou des biens assez attractifs pour pouvoir
se marier. Généralement le coût de cette dot ne pose
aucun problème pour les classes supérieures
fortunées, mais cela peut être plus compliqué pour
les familles du Tiers-Etat (plutôt modeste) ayant
La Blanchisseuse, J.B.S. Chardin (1738)
plusieurs filles à marier. C'est pourquoi certaines
jeunes filles se retrouvent forcées à travailler. Généralement, dans le monde rural, une jeune fille
quitte le domicile familial à l'âge de douze ans pour travailler une dizaine d'année et économiser
un maximum afin de préparer son mariage. Elles travaillent dans diverses secteurs : en ville,
elles peuvent devenir couturières, tisserandes, ouvrières, domestiques, cuisinières, serveuses,
laveuses de vaisselle, blanchisseuses… Dans les villes la discrimination sur le marché du travail
est encore plus forte que dans les campagnes car l’accès au travail est géré par des corporations
(sociétés) toutes masculines. Les femmes sont donc rémunérées une somme bien inférieure à
celle que les hommes touchent à travail égal. Dans les campagnes, les jeunes filles trouvent
également du travail, mais plus difficilement car l'offre est plus faible . Là aussi, leurs emplois
peuvent prendre différentes formes: travaux de la ferme (laiteries, traite, fabrication du beurre
15
et du fromage) ou domestiques. Néanmoins, peu importe qu'elle travaillent à la campagne ou en
ville, les métiers exercés par ces femmes sont véritablement harassants et peu valorisants. Peu
considérées, souvent mal traitées par leurs employeurs (qui parfois abusent d'elles), peu payées,
il ce peut parfois qu'elles n'arrivent au bout de quelques années à recueillir qu'une faible somme
d'argent. Il n'est pas rare également de voir des femmes qui se prostituent pour s'en sortir.
Cependant la majorité d'entre-elles parviennent à s'établir et quittent (pour la plupart) leurs
postes une fois mariées pour fonder leurs familles.
Femmes travaillant comme lavandières
Deuxièmement, même mariées, les femmes de condition misérable ou même modeste
peuvent continuer à travailler si le salaire de l'époux ne suffit pas et si elles obtiennent l'accord
de leur mari pour exercer une profession. Elles ont donc un quotidien difficile puisqu'elles
doivent gérer leur foyer et par la même occasion occuper leur poste de domestique ou
d'ouvrières. Leur salaire, bien qu'insignifiant, peut suffire à compléter celui de leur mari, elles
participent donc financièrement à l’économie familiale mais n'ont aucune décision à prendre et
aucun droit sur les dépenses du foyer vu qu'elles ne disposent pas de leur salaire. Parallèlement
à ce travail rémunéré qui reste tout de même minoritaire, un grand nombre de femmes mariées
travaillent gracieusement pour leur époux. Les femmes de paysans s’occupent des animaux, du
potager, et participent activement aux travaux des champs, elles tiennent également leur
maison, elles sont donc d'une aide précieuse pour leur mari. Certaines d’entre-elles se
retrouvent parfois à la tête de la ferme lorsque leur mari cherche un travail de saisonnier pour
compléter les revenus du foyer. Quant aux femmes travaillant dans les villes, elles peuvent
travailler dans l'entreprise familiale. Cependant, même si l'on peut avoir l'illusion d'un semblant
d'autonomie et de liberté, la réalité est que la femme ne dispose pas de son salaire, qu'elle n'est
pas reconnue pour son travail et qu'elle travaille durement pour être sous-payée, et toucher
moins qu'un homme.
L’enseignement est aussi peu accessible aux filles. Il est rare de les voir fréquenter les
écoles. Les religieuses ou bien leur propre mère s'occupent de leur instruction. Les femmes se
doivent d’être timides et soumises, modestes, faibles et passives. Toute leur éducation tend à
former leur caractère en ce sens.
Sur l'éducation donnée aux femmes, plusieurs idées s'affrontent avec : d'un côté,
Rousseau, bien connu pour ses conceptions misogynes, qui dans son ouvrage Émile ou
l'éducation réclame pour les femmes une éducation strictement limitée à leur fonction
domestique ; de l'autre, Fénelon et son Traité de l’Éducation des filles juge utile de leur enseigner
16
la lecture et l’écriture, mais aussi l’arithmétique, la morale, la décence et la piété. Il y a
également des auteurs comme Choderlos de Laclos qui exigent des femmes une éducation
correcte qui ne la ferait plus dépendre de l’homme. « Mais si au récit de vos malheurs et de vos
pertes, vous rougissez de honte et de colère, si des larmes d'indignation s'échappent de vos
yeux, si vous brûlez du noble désir de ressaisir vos avantages, de rentrer dans la plénitude de
votre être, ne nous laissez plus abuser par de trompeuses promesses, n'attendez point les
secours des hommes auteurs de vos maux : ils n'ont ni la volonté, ni la puissance de les finir, et
comment pourraient-ils vouloir former des femmes devant lesquelles ils seraient forcés de
rougir ? » Des Femmes et de leur éducation, 1783. Plusieurs écoles telles que la Maison royale de
Saint Cyr de Madame de Maintenon et l'Institution de l'Enfant Jésus de Marie Leszczynska
apprennent aux jeunes filles à lire, écrire, danser le menuet et jouer aux échecs et aux dames.
Malheureusement, cette éducation est réservée à l'élite de la société, c'est à dire la noblesse et la
bourgeoisie. De plus, il y a une grosse différence entre l'éducation que reçoivent les filles et celle
des garçons. Seule une minorité de métiers comme sage-femme ou encore infirmière sont bien
considérés.
Tableau représentant un salon littéraire (tenue par une salonnière)par Théodore Zeldin
Les femmes appartenant à la noblesse et à la bourgeoisie ont un mode de vie semblable.
Enfants, elles sont élevées par leur mère qui leur enseigne la religion, leur apprend à lire et les
prépare à la vie de mère. Puis, vers l’âge de onze ans, on les envoie au couvent où elles reçoivent
une instruction assez limitée : religion, lecture d'ouvrage religieux, écriture, calcul et couture.
L'objectif d’une telle éducation est bien évidemment le mariage. Ces femmes ne travaillent pas,
cela aurait dérogé à leur statut social. De ce monde fermé, conservateur, immobile, fait d’ennui,
certaines femmes souffrent. Ne travaillant pas, elles ont des domestiques à leur disposition pour
gérer le foyer et des nourrices pour s'occuper des enfants. C'est pourquoi elles ont beaucoup de
temps libre pour vaquer à diverses occupations. Elles s'instruisent, deviennent salonnières et
ont accès à un savoir normalement réservé aux hommes. Elles goûtent à la science, à la
littérature, la philosophie et la politique. Nous avons l'exemple d' Émilie du Châtelet,
appartenant à la riche noblesse. Elle a la chance de recevoir la même éducation que ses frères.
Surdouée, elle s'intéresse à de nombreuses langues mais et à toutes les disciplines scientifiques.
Malgré tout, ces connaissances ne leur permettent pas d'accéder à des postes comme
scientifiques ou autres. Les bourgeoises, elles, sont plus limitées dans leur recherche du savoir.
Leur mari leur apprenne à les seconder occasionnellement et à diriger le personnel de maison.
17
Même si les normes son assez contraignantes pour les femmes, certaines d'entre elles
font gage d'exception et réussissent à s’échapper de l'enfermement domestique pour s’insérer
dans la société : certaines femmes veuves dirigent de grandes exploitations agricoles, d'autre
s'affirment comme de véritables femmes d'affaire dans le milieu du commerce ou encore des
religieuses s'imposent à la tête d'abbayes importantes qu'elles dirigent d'une main de maître.
Donc, à la fin du 18ème siècle, la « querelle des sexes » bat son plein. Les diverses
théories sur le rôle de la femme tournées vers le mariage et la maternité s'opposent à d'autre
beaucoup plus égalitaires et libératrices.
En 1789, lors de l’élaboration des droits de l'homme, la question de la femme n'est pas
abordée. Les femmes doivent rester dans la sphère privée, n'ayant aucune décision à prendre. Or,
les femmes se retrouvent exclues de ce qui aurait pourtant pu les sortir de la sphère domestique,
à laquelle elle sont enchaînée depuis des siècles : la civilité . On ne leur laisse aucune possibilité
d’exercer de fonctions officielles. Cependant, les femmes attendent beaucoup de la Révolution et
expriment leurs revendications par l'intermédiaire de pétitions et de cahiers de doléances. Leurs
revendications portent sur des problèmes auxquelles elles sont traditionnellement confrontées :
absence d'instruction, droit d'exercer un métier, ou encore la protection des travaux féminins
comme la couture ou la broderie. Au cours de la Révolution française, « les tricoteuses » (groupes
de femmes tricotant lors des assemblées) réclament des lois pour le droit à l'instruction et à
exercer une profession. L'isolement de la femme dans la sphère privée s'accentue lorsque qu'avec
la Révolution, l'homme est reconnu comme un sujet autonome, participant directement à la
souveraineté.
2) La première moitié du XXème siècle : une progression dans les domaines
professionnels
Le XIXème siècle est marqué par plusieurs événements majeurs qui influencent les
conditions de travail de la femme. Premièrement, le Code Civil fait des femmes de mineures à vie.
Elles ne sont pas considérées comme des personnes responsables, elles ne sont que des épouses
et des mères. D'après lui, une femme ne peut pas se livrer à une activité professionnelle sans
l’accord de son époux, elle ne peut pas non plus disposer de son salaire. Son éducation quant à
elle, est encore très limitée. Elle ne peut ni se présenter à un examen ni aller au lycée, et encore
moins s'inscrire dans une université. De plus, une femme touchera systématiquement un salaire
inférieur à celui d’un homme puisque l’on considère toujours le salaire féminin comme un
complément. Les femmes qui travaillent sont toujours mal vues, et le rôle de mère au foyer est
toujours idéalisé. Autant dire qu'il n'y a pas énormément de changements par rapport au siècle
précédent. Mais c'est l'industrialisation de la France au cours du XIXème siècle qui va changer le
quotidien des femmes puisqu'une partie d'entre elles travailleront dans l'industrie, un domaine
relativement masculin. Un autre secteur va lui aussi faire son entrée dans la seconde moitié du
XIXème : leecteur de la vente dans les Grands Magasins.
18
Salle de peigneuses Heilmann pour la laine, de Barclay, Armand Kohl 1889
Au début du XIXème siècle, la France est encore un pays rural et la femme travaille
principalement comme paysanne. Si ce n'est pas le cas, elle est souvent domestique ou femme au
foyer. L'industrie n'est pas le secteur d'activité ou nous trouvons le plus de femmes mais
l'ouvrière apparaît comme une figure nouvelle dans le monde du travail. Elle fait d'ailleurs
scandale, car elle travaille hors d'une entreprise gouvernée par son mari. L'industrie textile est
un des grands secteurs d'emploi féminin. Après les lois limitant le travail des enfants (1841,
1874), les femmes sont encore plus recherchées dans les usines, dans des travaux longs,
épuisants, et très mal payés. En 1866, 70 % des ouvrières d'industrie travaillent dans le textile,
où elles représentent 45 % de l'effectif total d'ouvriers. Les femmes ouvrières sont pour la
majorité jeunes, ou mères célibataires, ou encore veuves. Une fois mariées et lorsqu'elles avaient
des enfants, elles arrêtaient pour la plupart de travailler. Les premières entreprises textiles
embauchèrent massivement des femmes pour plusieurs raisons. Tout d'abord car c'est une maind’œuvre moins coûteuse et plus perméable que les hommes. Les femmes sont embauchées pour
accomplir les tâches élémentaires notamment le bobinage et le cardage. De plus, les femmes
furent chargées de travaux réservés de base aux hommes que la mécanisation leur a rendu
accessible car cela exigeait moins de force physique. Elles exercent alors des tâches telles que le
moulinage de la soie ou même le tissage. Les couturières à domicile se retrouvent face à la
concurrence des industries et un grand nombres d'entre elles se retrouvent alors au chômage.
Puis, un système se mettra alors en place, alternant le travail sur machine dans des petits ateliers
ainsi que le travail fait-main à domicile, permettant au couturières de retrouver du travail. Mais
la concurrence de grandes manufactures fait que le salaire perçu devient alors très bas. Dès le
milieu du siècle, elles s'introduisent dans de nouvelles industries, mécanisées récemment telles
que la métallurgie légère ou encore dans les mines, un travail extrêmement harassant qui sera
d'ailleurs interdit aux femme en 1874.
Ces femmes travaillent pour la plupart dans de très dures conditions, comme par exemple
les ouvrières des ateliers de mousseline de Tarare, où les températures dépassaient les trentecinq degrés . Elles pouvaient travailler seize à dix-neuf heures par jour car aucun encadrement et
aucune barrière ne sont fixés à cette époque. De plus, les femmes perçoivent un salaire réduit de
moitié à celui des hommes, elles subissent parfois le chantage sexuel des ouvriers, se font
persécuter et doivent parfois avoir recours à la prostitution pour survivre.
D'une façon générale, le travail des femmes est largement critiqué. Les ouvriers, face à la
concurrence des femmes se sentent menacés et aimeraient les congédier. Les femmes qui ne
travaillent pas (les bourgeoises notamment) sont du même avis que les ouvriesr et tiennent à
revaloriser les tâches de ménagères et d'éducatrices. Les ouvrières sont plus visées par les
critiques que les paysannes par exemple car il est plus facile pour les paysannes de concilier
leurs tâches à la ferme et les tâches domestiques. Les ouvrières sont également accusées d'avoir
19
des attitudes débauchées du fait de la mixité des entreprises ce qui favorise le non-respect de la
femme qui dans les esprits de l'époque n'est qu'épouse et mère. De plus, les hommes ont peur de
voir les femmes se rebeller, et veulent maintenir leurs statuts de supériorité fasse à la femme
particulièrement en les soumettant financièrement. Les hommes pensent par ailleurs que si une
femme travaille c'est parce que son mari ne parvient pas à subvenir à ses besoins, et ceci est
considérer comme une honte et est mal vécu par l'homme. En outre, les médecins considèrent
que le travail des femmes peut attenter à la grossesse, à l'allaitement des enfants, certains
spécialistes vont même jusqu'à raconter que « les trépidations de la machine à coudre pouvaient
nuire à la fécondité » Ainsi des auteurs tels que le moraliste Jules Simon, ou encore l'économiste
Jean-Baptiste Say, considéreront que la femme ouvrière déserte son foyer, abandonne ses enfants,
et qu'être ouvrière est contre-nature (puisque la femme est considérée comme fragile de par sa
constitution).
Femmes et prolétaires, les ouvrières du XIXe siècle, n’ont que peu l'occasion de se faire
entendre que ce soit dans la presse ou encore dans les congrès syndicaux. C'est pourquoi
plusieurs mouvements féministes se forment peu à peu en France pour défendre les droits de la
femme. Lors de la Révolution de 1848, les femmes revendiquent à la fois le droit de vote mais
aussi les droits au travail. Malheureusement, elles ne sont pas entendues. Pour les féministes,
travailler permet aux femmes d'échapper à la pauvreté mais surtout à la domination de l'homme.
Nous avons par exemple Louise Michel, une figure légendaire du mouvement ouvrier, considèrant
que l'émancipation du travailleur est indivisible de celle de la femme. Elle se bat également pour
l'éducation de la femme qui pour elle, est le seul moyen de faire prendre conscience à l'ouvrière
sa dignité de femme.
Vers 1870, un mouvement féministe attribuant une importance majeure à l'éducation
apparaît. En 1878 se tient le premier congrès féministe international qui revendique la liberté du
travail féminin, l'égalité des salaires, la journée de huit heures, le repos hebdomadaire, les congés
et les allocations de maternité, la mixité éducative. Les femmes revendiquent également
l'obtention de meilleures conditions de travail. C'est pourquoi en 1892, la journée de travail sera
limitée à onze heures par jour et que le travail sera interdit entre vingt-et-une heure et cinq
heure du matin. Elles réclament également une répartition équitable des tâches attribuées à
chacun des deux sexes. En 1874, est interdit le travail des femmes dans les mines et les carrières.
En 1884, elles obtiennent tout comme les hommes, la liberté syndicale. Les épouses étant
soumises à l’autorité de leur mari, elles doivent obtenir l’autorisation de celui-ci pour se
syndiquer.
La syndication des ouvrières est assez lente puisque tout les éloignent de la grève et du
syndicalisme : elles sont peu qualifiées, particulièrement menacées par le chômage, donc
facilement remplaçables. De plus, elle travaillent dans des secteurs peu touchés par les grèves.
Elle subissent également la pression du patron qui menace de mettre à la porte tout le monde si
une seule d'entre elles fait la grève. C'est pourquoi la proportion de syndiquées reste plutôt
faible.
Ce qui est frappant et nouveau, c'est de voir des femmes déclencher et mener des grèves
seules. Les femmes grévistes, rebelles, menant leurs luttes sans supervision masculine, et
chamboulent l'image de la femme douce et soumise. Cependant le travail des femmes ne les
épargne pas de leurs devoirs au foyer. À l'usine, l'ouvrière doit faire oublier qu'elle est femme et
mère et s'affirmer comme ouvrière. Mais lorsqu'elle rentre chez elle, il lui faut a contrario se
rappeler qu'elle est mère et ménagère.
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Grand Magasin du Louvre, le hall Marengo Paris
C'est avec la création du magasin Au Bon Marché d'Aristide Boucicaut en 1852, que la
notion de « shopping » débarque en France. Quelques temps plus tard, des boutiques
s'agrandissent pour donner naissance à la Samaritaine, au Bazar de l’Hôtel de Ville, au Printemps
et aux Galeries Lafayette notamment. Les Grands Magasins se créent tout d'abord une clientèle
féminine en grande partie qui souhaite acheter désormais pour se faire plaisir. Les femmes se
sentent alors libres d'acheter ce qu'elles veulent. Les magasins ciblent alors une clientèle de
catégorie moyenne en proposant des articles à bas prix et contribuent ainsi à l'apparition d'une
classe nouvelle, les employés. Cette classe est principalement composée de femmes, notamment
des « demoiselles de magasin » (nom qu'on donnait aux jeunes femmes qui étaient employées
dans une boutique) car la clientèle est majoritairement féminine et qu'il ne serait pas bon que
ces femmes passent trop de temps en présence d'hommes. Ces femmes gagnent l’équivalent d'un
salaire d'ouvrière. Boucicaut décidera d'augmenter le salaire de ses vendeuses en espérant faire
de celles-ci de futures clientes et permettre ainsi d'accroître son chiffre d'affaire. De plus, s'ajoute
un certain égard pour cette classe sociale qui bénéficie de caisse de prévoyance, de retraite, de la
cantine gratuite et même de plusieurs jours de congés payés. Zola, dans son œuvre Au Bonheur
des Dames les décrit par un ensemble d'attributs sociaux qui est propre à la classe moyenne de
l'époque : costumes et chapeaux (contre bleus de travail et casquettes pour les ouvriers),
utilisation d'un langage de qualité approprié à la conversation avec la clientèle et un mode de vie
tendant vers une ascension sociale. Ajouté à cela, dans certains cas, si ces vendeuses prouvent
qu'elles sont de bonnes travailleuses, elles peuvent par la suite ouvrir leur propre boutique en
province. C'est pour elles, une sorte d'émancipation. Mais il ne faut pas se leurrer, les conditions
de travail ne sont pas non plus idylliques. Ces vendeuses sont exposées à une forte précarité,
aussi bien du point de vue du temps de travail qu'a celui du salaire. Le plus souvent, elles sont
payées à la performance, ce qu'on appelle la « guelte » et sont périodiquement congédiées lors
mortes-saisons.
Plusieurs progrès au niveau de l'éducation ont été faits : En 1833, la loi Guizot institue
l'enseignement primaire en France mais en oublie les filles. A cette période, plus de 50% de la
population féminine est illettrée, contre 25% de garçons. Même si les portes de l'école leur sont
ouvertes, le Baccalauréat et l'entrée à l'université leur restent fermés . Figure d'exception,
Madelaine Brés, première femme médecin française, passe son bac en 1875 grâce à l'impératrice
Eugénie qui lui fournit une dérogation. Les femmes réussissent à accéder à une formation dans le
milieu de l'industrie. Mais l'ouvrière étant définie à la fois comme travailleuse et ménagère, sa
formation reste particulière, et tendra en fait à la dévaloriser. De l'école professionnelle,doit
sortir une jeune fille "intelligente, instruite et ouvrière, capable de diriger un ménage et un
atelier». En 1882, les lois Ferry rendent l'enseignement primaire obligatoire et gratuite pour les
21
deux sexes. Les collèges créés pour les jeunes filles en 1880 proposent un enseignement différent
de celui des garçons, les matières primordiales pour passer les examens sont inexistantes (le
latin, le grec et la philosophie).
Pour finir, à la fin du XIXème siècle, le travail des femmes est intégré au développement
économique. La visibilité de leur travail introduit une rupture puisqu'il entre en contradiction
avec les archétypes féminins. On peut même observer une volonté d’occulter le travail féminin.
Ainsi, en 1898, la CGT, souhaite que seules soient autorisées à travailler les célibataires et les
veuves. Pour autant, à la fin du siècle les femmes représenteront 38% de la population active.
Environ 50% d'entre elles sont domestiques, l'industrie occupera 25% d'entre elles. La
proportion de domestiques tend à diminuer, en contrepartie le nombre d'institutrices, de sagefemmes ou encore d'employées augmente et contribue à légitimer le travail féminin. De plus, un
autre type de travail se développe pour elles, celui de vendeuse dans les grands magasins.
Malgré une évolution dans le domaine de l'éducation, nous sommes loin de l’égalité des
sexes, et l'instruction des femmes reste tout de même restreinte. Même constat dans le domaine
professionnel : même si la femme a accès à de nouveaux domaines, ses conditions de travail sont
très dures et son travail largement contesté. De plus les femmes restent majoritaires dans le
domaine domestique.
3) Une grande évolution professionnelle : émancipation par les guerres du XXème
siècle
En 1900, les femmes de classe populaire occupent
toujours pour la plupart des postes «ingrats» . Elles sont
ouvrières,
lingères,
repasseuses,
couturières,
commerçantes, nourrices ou encore domestiques. Elles
mènent des vies plutôt remplies, vont au marché, au
lavoir… C'est uniquement dans ces situations qu'elles se
croisent et ont un semblant de vie sociale. À cette époque,
pour les ouvriers, la mère représente un idéal de
respectabilité, les femmes travaillent toujours uniquement
quand cela est nécessaire. En 1909, est créée une loi qui
autorise un congé maternité non-rémunéré de huit
Femme occupant le poste de couturière dans une
semaines aux femmes. C'est un progrès tout de même
entreprise française
discriminant. Une grande partie d'entre elles ne travaille
toujours pas, même si cela tend à changer. Ces femmes sont alors mères au foyer, elles gèrent la
maison et veillent au bien-être de leur mari. Les bourgeoises quand à elles ont toujours le même
statut. Elles doivent rester des épouses modèles et superviser le travail des domestiques en
veillant toujours par la même occasion sur l'éducation morale et religieuse des enfants. Une
femme mariée sur cinq travaille, 52 % pour cent d'entre elles sont domestiques ou travaillent à la
maison comme lavandières ou repasseuses par exemple, et 25 % d'entre elles occupent un poste
dans l'industrie. Elles touchent encore un salaire amplement inférieur à celui des hommes. En
1907, progrès relativement important, une loi sur les biens réservés est créée pour que les
femmes (mariées) puissent disposer librement de leur salaire. Contrairement à aujourd'hui, les
femmes étaient sous-représentées dans le secteur tertiaire car de nombreux métiers tels que
chercheur, médecin, ou encore avocat… sont réservés exclusivement aux hommes. Il arrive
cependant parfois que certaines femmes soient en avance sur leur temps. Nous avons quelques
femmes à cette époque qui occupent des postes de médecins. Elles étaient alors considérées
comme des «pépites». Tout de même, ce nombre de femme travaillant dans le secteur tertiaire
22
augmente et des métiers tel que institutrice ou encore vendeuse dans de grands magasins se
développe de plus en plus. Quelques femmes essaient, non sans difficultés, d'accéder à des
métiers masculins réputés.
La Première Guerre mondiale est considérée comme l'élément déclencheur de l'arrivée
des femmes dans le monde du travail masculin. Les femmes sont alors les bienvenues pour
remplacer les hommes qui sont quand à eux envoyés au front. La contribution des femmes se
retrouve sous différentes formes :
Tout d'abord, le travail des femmes dans l'agriculture : A partir de l'été 1914, les femmes
d'agriculteurs doivent gérer les exploitations, car à cette époque la France est majoritairement
rurale et agricole. Le 7 août 1914, René Viviani, Président du conseil appelle donc les femmes, en
particulier les paysannes à achever la moisson et entreprendre les travaux de l'automne. Voici
son discours:
« Debout, femmes françaises, jeunes
enfants, filles et fils de la patrie.
Remplacez sur le champ de travail ceux
qui sont sur le champ de bataille.
Préparez-vous à leur montrer, demain,
la terre cultivée, les récoltes rentrées,
les champs ensemencés. Il n’y a pas,
dans ces heures graves, de labeur
infime. Tout est grand qui sert le pays.
Debout ! À l’action ! À l’œuvre ! Il y
aura demain de la gloire pour tout le
Femmes tirant une charrue
monde. »
Elles remplacent donc leur mari soldat. Même si elles leur apportaient déjà leur aide, les
femmes se retrouvent maintenant à devoir gérer les exploitations seules. Elles permettent alors
d’assurer le ravitaillement des civils et des soldats. Elles assurent le quotidien de la ferme et se
consacrent à la culture des champs. Elles sont aidées par les personnes âgées et les enfants mais
c'est insuffisant, alors elles travaillent jusqu'à l'épuisement et au surmenage. Les chevaux étant
réquisitionnés pour le front, on retrouve des femmes se mettant à plusieurs pour tirer la charrue
elles-mêmes. À cause de la guerre, 850 000 femmes de fermiers se trouvent à la tête des
exploitations. Les 300 000 femmes d’ouvriers agricoles ont à leur charge une famille. Diriger la
main d’œuvre, décider des productions ou encore vendre, tout cela fait partie du quotidien de ces
femmes ; des responsabilités très lourdes pour des personnes qui n'étaient pas préparées à ces
conditions.
Il y également les femmes qui travaillent dans les usines : La mobilisation des hommes à
la guerre de 1914 provoque une baisse de vingt pour cent des effectifs de la main-d’œuvre
masculine dans les usines. Nous retrouvions déjà des femmes dans les usines à cette époque là,
mais plutôt dans les ateliers de confection, dans les conserveries ou encore dans les
chocolateries. Seulement sept pour cent des femmes travaillent dans le secteur de la métallurgie
en 1914, un chiffre qui augmentera et passera à près de vingt-cinq pour cent en 1918. Après
plusieurs semaines de combat, la France, au vu entre autre des faiblesses de l'artillerie française
décide de développer sa production d'armement, majoritairement celle des obus. C'est ce qui va
déclencher, entre autre, la mobilisation massive des femmes dans les usines. Au début 1918, les
femmes représentent un quart de la main-d’œuvre dans l’industrie de guerre soit 430 000
« munitionnettes » qui auparavant étaient couturières, ménagères, ou encore sans emploi,
attirées uniquement par les hauts salaires proposés. Les ouvrières des usines d'armement
23
œuvrent dix heures par jour, dans des conditions insalubres : Elles travaillent au contact de gaz,
de fumées toxiques, de produits corrosifs et de machines lourdes et dangereuses.
Dessin de Pauliribe: Femme
travaillant dans une usine
Des "Munitionnettes" travaillant dans des usines
Les ouvrières sont une main-d’œuvre efficace, d’après le maréchal Joffre « Si les femmes
qui travaillent dans les usines s’arrêtaient vingt minutes, les Alliés perdraient la guerre. » Nous
comprenons donc que les femmes sont indispensables au bon fonctionnement du pays.
En 1917, les femmes sont très nombreuses à participer à des grèves et des manifestations pour
obtenir des augmentations de salaires qu'elles obtiennent. Les munitionnettes sont les mieux
payées des femmes, leurs écarts moyens de salaires avec les ouvriers masculins se réduisent de
50% en 1913 à 20% en 1917.
A la fin de la guerre en 1918, les usines ferment, les hommes reprennent leurs postes,
c'est pourquoi les femmes sont renvoyées chez elles, avec pour seule récompense de leur dur
labeur une maigre indemnité.
Ou encore les femmes qui tiennent le rôle d'infirmière : la
Première mondiale est la plus meurtrière de l'histoire de France. Au
début du conflit, les structures militaires de santé étaient légères
car on pensait que la guerre serait brève. Les autorités règlent donc
rapidement la situations lorsque la guerre commence à prendre de
l’ampleur. Lors de la Seconde Guerre mondiale, de nouveaux
hôpitaux sont donc créés et un grand nombre d'infirmières fut
recrutées. Les candidates abondent. Parmi les premières femmes à
se porter volontaire, nous retrouvons les religieuses. En
reconnaissance de leurs travaux, plusieurs d'entre elles seront
décorées de la Croix de la guerre et de la Légion d'honneur. Un
Infirmière de la Croix Rouge
grand nombre d'infirmières travaillent dans des hôpitaux mais le
s'occupant d'un patient
transport des blessés est compliqué c'est pourquoi elles doivent se
trouver le plus près possible du front. Elles se retrouvent donc dans des tentes, près du champ
de bataille. Marc Dugain, dans son roman La Chambre des officiers, illustre bien les risques prit
par les infirmières avec le personnage de Marguerite qui est une infirmière se retrouvant
défigurée à la suite d'un obus qu'elle reçoit alors qu'elle était entrain de soigner des soldats dans
une tente près du front. Elle se retrouvera alors dans un centre pour «gueule cassée». Même si
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elles font preuve d'un courage exceptionnel, ces femmes sont généralement bénévoles et ne
reçoivent pas de salaire. De plus elles travaillent dans des conditions d'hygiènes lamentables,
avec des outils de travail sommaires et des médicaments souvent inefficaces et inadaptés. En
1916, les ambulances étaient toutes conduites par des femmes. Ces infirmières n'hésitaient pas à
sacrifier leur vie pour sauver celle des combattants.
Nous pouvons ainsi dire que la Première Guerre mondiale à entraînée un changement
important dans l'ordre familial, les femmes accèdent à de nouvelles professions, et sont
indispensables au bon fonctionnement du pays.
Durant l'entre-guerre, l'activité des femmes a diminué car beaucoup ont cessé de
travailler pour retourner au foyer en échange d'un mois de salaire payé. Les modifications
engendrées par la Première Guerre mondiale, au niveau professionnel ne perdurent
malheureusement pas. Les femmes sont incitées à rester chez elles, car elles ont pour consigne
de « repeupler la France » après ces années noires. Pour celles qui travaillent encore, elles sont
confrontées à la dureté et à la pénibilité du travail. De plus, les salaires sont de nouveau plus
faibles et les postes à responsabilités confiés de nouveau aux hommes.
Alors que la Seconde Guerre mondiale débute, la main-d’œuvre féminine est à nouveau
réquisitionnées, elles occupent également des postes l'armée du côté administratif. Pourtant,
elles ne sont pas aidées par le gouvernement de Vichy qui prêche le retour des femmes au foyer :
dans le cadre de la Révolution Nationale, le Maréchal Pétain souhaite que les femmes restent de
bonnes mères. Il s'établit comme protecteur et conservateur de la famille traditionnelle. Pour
anecdote, Pétain a instauré la fête des mères et l'interdiction de divorcer pendant la guerre.
Pétain réduit alors toutes tentatives d'émancipation de la part des femmes. Ainsi, le 11 octobre
1940 est mise en place une loi interdisant l'embauche des femmes mariées. Le 29 mars 1941,
une loi généralise l'allocation de mère au foyer pour inciter les femmes à rester chez elles.
Cependant, des femmes choisissent de résister et de s'engager dans la Résistance. Pour
commencer, certaines d’entre-elles aident des personnes persécutées et pourchassées par le
régime de Vichy ou par l'Occupant. D'autres femmes jouent un rôle capital dans la transmission
des ordres et des informations. Certaines d’entre-elles occupent des postes à responsabilités
dans la résistance intérieure. Nous avons par exemple Lucie Aubrac du mouvement Libération
Sud (1940-1944) d'abord formé par Emmanuel d'Astier de la Vigerie, de Lucie et Raymond
Aubrac, auxquels se joignent d'autres personnalités actives de la Résistance. Libération-Sud
devient l'un des plus puissants mouvements de résistance. Berty Albrecht fonde, elle, le
mouvement Combat Nous pourrions bien sur citer Danielle Casanova, Lise London, Charlotte
Delbo ou encore Denise Vernay (sœur de Simone Veil) et bien d'autres encore.
Berty Albrecht
Lucie Aubrac
Enfin, nous avons une minorité de femmes, combattantes dans les FFL (Forces Françaises
Libres),qui participent à la libération de Paris. La figure de la femme combattante se développe
donc en France dans ce contexte là. Une section féminine de l'armée de terre sera alors créée.
25
Suite à cette période , le statut des femmes va évoluer. Elles commenceront à exercer des
métiers masculins qui leurs étaient interdits et seront de plus en plus nombreuses à travailler. Du
côté de l'éducation, là aussi des progrès seront fait. Pour remercier les femmes pour leur effort
de guerre le droit de vote leur est accordé en 1944 .
Les filles peuvent désormais accéder plus facilement à la scolarité. L'école est synonyme
d'épanouissement et de liberté pour elles. Malgré cela, les enseignements sont séparés : garçons
d'un côté, filles de l'autre. A partir de 1915, la règle de non-mixité connaît plusieurs exceptions :
Les filles sont autorisées dans les classes primaires des établissements scolaire de garçons
lorsqu'il n'existe pas d'établissements réservés aux fille. La Première Guerre mondiale favorise
l'acceptation à la demande des femmes concernant l'accès à l'éducation supérieure. Les jeunes
filles de bonnes familles accèdent peu à peu à une éducation similaire à celle des garçons : les
programmes secondaires leur sont identiques à partir de 1924 ; le baccalauréat s'ouvre alors à
elles. Les programmes ne sont toutefois pas encore entièrement similaires. Des enseignements
comme l'économie domestiques, les « travaux à l'aiguille » ou encore la musique sont obligatoire
pour les filles. En 1930, les programmes, les horaires, les dénominations, les diplômes sont
identiques. Cependant, si désormais les examens s'ouvrent petit à petit aux filles, les parents ne
les incitent que trop rarement à continuer leurs études après l'école primaire excepté dans les
milieux bourgeois et aisés. Nous avons par exemple, Simone De Beauvoir, qui venant d'un milieu
aisé a pu passer son baccalauréat et faire des études supérieures de mathématiques et de lettres.
Pour terminer, nous pouvons dire que les guerres ont permis aux femmes de se révéler,
de devenir indépendantes et indispensables à l'économie du pays durant l’absence de leur mari.
C'est pourquoi suite à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les mentalités à l'égard des femmes
vont changer. Elles vont alors acquérir de nouveaux droits dans tous les domaines et occuper de
nouveaux postes réservés autrefois aux hommes.
4) À partir de 1945 : La française devient indépendante
En 1945, la notion de «salaire féminin» est supprimée. C'est là le début de la marche vers
l'égalité. Parce qu'il est la condition de leur autonomie économique, le travail est au cœur de
l'émancipation des femmes. Simone de Beauvoir en dresse le constat dans Le Deuxième Sexe:
« C'est par le travail que la femme à en grande partie franchi la distance qui la séparait du mâle ;
c'est le travail qui peut seul lui garantir une liberté concrète. Dès qu'elle a cessé d'être une
parasite, le système fondé sur sa dépendance s'écroule. » L'entrée massive des femmes sur le
marché du travail a alors constitué l'un des phénomènes sociaux majeurs de l'après-guerre.
Auparavant, les mesures adoptées pour encadrer le travail féminin étaient des mesures
protectrices, visant à protéger « la mère au travail ». Des lois spécifiques aux femmes
entretenaient alors l'image de leur fragilité. Après la Seconde Guerre mondiale, l'objectif de la loi
est encore de protéger mais surtout de garantir l'égalité des droits homme/femme et de
permettre à la femme de s'émanciper.
En 1965, une loi majeure pour l'émancipation de la femme rentre en vigueur. Elle permet
aux femmes de pouvoir travailler sans l'autorisation de leur mari, ce qui les rend indépendantes
financièrement. Elles obtiennent par la même occasion le droit d'ouvrir un compte-chèque. Il y a
également des lois qui permettent aux femmes de pouvoir concilier leur vie de mère et leur vie
de travailleuse : par exemple, en 1966, un loi interdit de licencier une femme enceinte et durant
les douze semaines suivant l'accouchement, le congé maternité est indemnisé à quatre-vingt-dix
pour cent du salaire brut par la Sécurité Sociale; en 1980, le congé maternité est porté à seize
semaines minimum avec versement complet du salaire.
26
Depuis la seconde moitié du XXème siècle, un certain nombre de lois ont été mises en
place pour éviter la discrimination des femmes au travail et pour enfin accéder à la parité entre
les sexes. En 1946, le principe d'égalité des droits entre hommes et femmes est inscrit dans le
préambule de la constitution . La loi du 4 juillet 1975 interdit de formuler proposition d’emploi
réservée exclusivement à un sexe, de refuser d'embaucher ou de licencier une personne en
fonction de son sexe sans justification plausible. En France, la loi du 13 juillet 1983 modifie le
code du travail et le code pénal en ce qui concerne l'égalité professionnelle entre les femmes et
les hommes. De plus, la loi établie l'obligation pour les entreprises de rédiger un rapport tous les
ans, sur la situation comparée des femmes et des hommes au sein de leur société. Ce rapport
permet de comparer et de quantifier les inégalités professionnelles pour permettre ensuite de
supprimer les disparités.
Malgré des efforts pour permettre l'émancipation de la femme, et la parité entre les deux
sexes, ces lois qui doivent en théorie être appliquées, ne le sont pas toujours. C'est pourquoi, de
nombreuses disparités existent encore de nos jours. Depuis la Seconde Guerre mondiale, nous
avons pu voir une forte féminisation du travail. Pourtant la situation des femmes sur le marché
du travail reste plus inconstante que celle des hommes : le taux de femmes travaillant à temps
partiel ( 31 % contre 6 %chez les hommes) est plus élevé chez les femmes ce qui s'explique par
«le partage inégal des tâches domestiques et de l’éducation des enfants entre les hommes et les
femmes» ; les emplois à bas salaire sont le plus souvent réservés aux femmes. Certaines arrivent
tout de même à occuper des professions supérieures mais continuent à se heurter à un « mur »
qui les empêchent d'accéder à des fonctions dirigeantes. Ainsi, nous nous retrouvons avec
seulement 17 % de patronnes (suivant les secteurs, ce taux peut varier de sept pour cent dans la
construction à vingt pour cent dans les domaines des services). Plus le chiffre d'affaire est grand,
plus le nombre de femmes dirigeantes est faible. De plus, les femmes conservent une image de
personnes occupées et moins disponibles que les hommes ce qui peut parfois rebuter certains
patrons quand à l'embauche des femmes. Malgré l'arrivée d'une nouvelle génération de pères
plus présents, rares sont ceux qui modifient leur activité professionnelle lorsqu'ils ont des
enfants. A contrario, 40 % des mères changent leur statut professionnel lorsqu'elles ont un
enfant. Une autre inégalité de taille persiste encore, celle des écarts de salaire entre hommes et
femmes. Des études récentes montrent que dans les entreprises de plus de dix salariés, le salaire
d'une femme est inférieure de 27 % à celui de l'homme.
Malgré une élévation du niveau d’éducation des femmes et le fait que la loi interdisse
toutes formes de discriminations à l'égard de la répartition des sexes sur le le marché
professionnel évolue peu et c'est cet accès plutôt inégal qui est à l'origine des écarts de salaires
entre les deux sexes. Au delà de la loi, ce sont les mentalités et les comportements des hommes
qui doivent encore évoluer.
En 1990, 79% des femmes travaillent dans le tertiaire et 17% dans l’industrie. En 1999,
c’est 85% dans le tertiaire et 13% dans l'industrie. La majorité des postes bien payés et à
responsabilité sont occupés par des hommes. Tout cela est dû aux restructurations de l'économie
d'après-guerre.
Aujourd’hui les femmes font partie intégrante du salariat. Cette évolution positive du
travail des femmes devrait se poursuivre. Selon certains spécialistes, 90%, pourraient occuper en
2040, un emploi salarié. Depuis les années soixante, les femmes arrivées sur le marché du travail
sont pour la majorité, des mères de familles, des femmes instruites et qualifiées « en France
aujourd’hui les femmes cumulent travail et vie de famille alors qu’il y a trente ans la norme était
d’arrêter de travailler. » L’emploi des femmes est désormais reconnu comme un facteur puissant
de croissance, en participant à la création de nouveaux secteurs d'activités répondant aux
nouveaux besoins. Selon une étude de l'Insee, les mères d'enfants en bas-âge sont plus actives
27
qu'auparavant. Six métiers seulement regroupent près de 60% des femmes: employées
d’entreprises et de la fonction publique, services aux particuliers et aux entreprises, ouvrières
non qualifiées de l’industrie, institutrices, professions de santé et activités sociales.
Même si les femmes actives se voient toujours plus ou moins contraintes de conserver
les charges de maîtresse de maison elles poursuivent pour autant, leur conquête de territoire
masculin. Les femmes occupent de plus en plus des postes prestigieux tels que chirurgien, chef
de cuisine dans un grand restaurant, astronaute ou encore chef d'entreprise... Ces femmes
renvoient plus ou moins une image d’héroïne car ces métiers ne sont pas encore énormément
déclinés au féminin. Elles font en tout cas la preuve des capacités des femmes sur des domaines
comme la magistrature d’où on les avait écartées jusqu'en 1946. Elles représentent maintenant
plus de 50 % des magistrats. Le travail a permis de créer de la richesse. Il a propulsé la France
dans la modernité en développant les services et en bouleversant les modèles familiaux. Le
travail a permis aux femmes de devenir autonomes économiquement parlant donc de
s 'émanciper et également de s'épanouir personnellement en dehors du foyer. Les femmes ont
dorénavant prit de l'assurance et osent s'affirmer et affirmer leurs choix. La femme moderne est
alors devenue une femme libre, indépendante, n'ayant besoin de compter uniquement sur elle
pour subvenir à ses besoins.
Des femmes ayant marqué l'histoire de part leurs carrières professionnelles sont
nombreuses dans tous les domaines. C'est pourquoi nous avons choisi d'illustrer pour exemple
une femme parmi d'autre, Françoise Barré-Sinoussi. Cette femme est à l'origine d'une découverte
considérable dans le domaine de la médecine. Attirée à l'origine par une carrière de médecin, le
Professeur Françoise Barré-Sinoussi se voit obligée de renoncer à des études trop coûteuses
pour sa famille. Elle devient alors scientifique. Après des années de recherches, elle reçoit le Prix
Nobel de physiologie ou médecine pour sa découverte du virus VIH, responsable du SIDA en
2008. Elle gagne alors l'admiration de millions de personnes à travers le monde et a permis alors
au SIDA de devenir une maladie qu'on peut maintenant plus ou moins contrôler.
Françoise Barré-Sinoussi
En matière d'éducation, la société a suivi le même exemple que pour le travail féminin. En
1975, la loi instaure la mixité dans les établissements scolaires. Aujourd'hui, les femmes peuvent
accéder désormais à toutes les études et à tous les domaines professionnels autrefois réservés
aux hommes. Néanmoins, des déséquilibre dans les choix de formation et de professions des
filles et des garçons subsistent. Dans de nombreux cas, des préjugés et de nombreux clichés
28
guident les choix professionnels entre les métiers qu'on qualifierait de « féminins » et les métiers
dits « masculins » Nous avons par exemple, seulement 26 % de femmes occupant les postes
d'ingénieures ou a contrario 80 % des postes d'enseignants dans les écoles maternelles sont
occupés par des femmes.
Nous remarquons que quelque soit la filière les femmes détiennent les
meilleurs résultats
Les filles réussissent mieux à l'école : les jeunes filles réalisent, que ce soit à l'école ou au
collège, de meilleurs parcours scolaires que les garçons. Elles ont aussi un taux de réussite
supérieur au baccalauréat et ce dans toutes les filières. Ces écarts entre filles et garçons
s'observent depuis le début des années cinquante. Ainsi, en 2000, pour les générations âgées de
45 à 54 ans, la proportion de femmes ayant obtenu ce diplôme est légèrement supérieure à celle
des hommes. Pour les générations plus jeunes, les écarts entre filles et garçons se creusent. Elles
sont également plus nombreuses maintenant dans les études supérieures, même si l'écart est
faible.
Au niveau de l'orientation, les filles se retrouvent en majorité dans certaines filières telles
que littéraire mais investissent peu les filières scientifiques et techniques pourtant valorisées sur
le marché du travail. Cela est notamment dut aux préjugés disant que les filles sont moins bonnes
dans les matières scientifiques telles que les mathématiques. Cette catégorisation des filles
entraîne des disparités dans le monde du travail et décourage les jeunes filles qui veulent
intégrer ces fillières. Nous pouvons penser que cette catégorisation est en partie due à
l'éducation différente entre les filles et les garçons («les garçons depuis leur enfance jouent aux
bricoleurs, les filles jouent à la maîtresse d'école»)
Finalement, nous pouvons dire que l'émancipation professionnelle de la femme s'est
faite au travers d'un combat long, semé d'embûches, les femmes ont peu à peu réussi à s'imposer
dans la société. Ancrées au statut de ménagère, enclavées dans la sphère familiales, au XVIIIème
siècle, les femmes se sont finalement rendues indispensables, notamment durant les guerres,
lorsqu'elles ont remplacé leur époux. Après avoir goûté à l'indépendance durant ces événements,
les femmes se sont battues, et avec l'aide de la loi ont réussi à devenir libres. Aujourd'hui, les
femmes peuvent accéder aux mêmes postes que les hommes, et subvenir à leurs propres besoins.
Malgré tout, cette égalité reste imparfaite, et les femmes font toujours face au sexisme. Parfois
sous-payées, ou victimes de misogynie, une évolution des mentalités doit être faite, pour pouvoir
un jour, nous l’espérons obtenir une parité parfaite entre les deux sexes .
29
III-L'émancipation corporelle
Au cours des siècles les femmes n'ont cessé de nourrir leurs désirs d'émancipation,
notamment pour la maîtrise de leur corps. Malheureusement pour elles, des textes fondateurs
comme la Bible, à travers le passage de la « Genèse » indique que l'homme est à l'origine
physique de la femme. Cette croyance place la femme en position d'infériorité et d'abaissement ;
la supériorité de l'homme face à celle-ci a donc une origine très ancienne. Les idéologies
misogynes du XVIIIème siècle rendent la femme dépendante de l'homme, elle lui doit respect,
obéissance et soumission.
Pour leur permettre de s’émanciper les femmes vont peu à peu s'affirmer, par leur
identité vestimentaire. La mode, ici particulièrement féminine, désigne la manière de se vêtir,
conformément au goût d'une époque dans une région donnée. C'est un phénomène impliquant la
population via la société, le regard qu'elle renvoie, les codes qu'elle impose et le goût individuel.
Les vêtements ont beaucoup évolué, de nouvelles matières, de nouvelles formes et de nouvelles
modes se créent en même temps que les mœurs évoluent. Depuis la Révolution française de 1789
les modes ont énormément évolué et montrent ainsi le désir qu'a le sexe féminin de sortir de la
soumission dans laquelle l'homme l'a enfermé. Le XXème siècle voit l'émergence de grands noms
de la haute Couture qui contribueront à l'émancipation des femmes.
1) La femme : objet sexuel destiné à la procréation et la maternité
Les pratiques sexuelles consistaient officiellement à procréer, qui est son devoir naturel
d'après l’Église Catholique. Cependant officieusement elles permettaient de procurer du plaisir à
leur époux et la femme servait donc d'objet sexuel à l'homme, démontrant ainsi que son corps
appartenait à son mari.
« Séduire et être mère, c’est pour cela qu’est faite la femme » : cette déclaration de
l'homme politique Alexandre Bérard en 1919 reflète l’opinion de l’immense majorité des
hommes au début du siècle. C'est à dire que la vision et le rôle que les hommes ont de la femme
n'ont pas changé depuis le XIXème siècle. Les femmes sont toujours exclues de toute décision au
sein du couple mais aussi face à leur corps. La femme n'est toujours pas maîtresse de ce dernier
et est discriminée pour sa soi-disant incapacité à intervenir intellectuellement sur des sujets
sociaux. En effet à la fin du XIXème et au début du XXème siècle de sérieuses études scientifiques
sont menées sur les femmes afin de prouver leur inaptitude à réfléchir ou à prendre des
décisions. Une étude réaliser sur la femme au sein du serment d'Hippocrate (serment obligatoire
que les médecins doivent prononcer sur l'œuvre d'Hippocrate, qui est la référence médicale à
cette époque, pour pouvoir commencer à exercer) présente une pensée dominante qui est : « le
sexe féminin est défini par son aptitude à la maternité et la femme dominée par sa matrice. Sa vie
est rythmée par les grossesses réputées débilitantes et les menstruations, à l'origine de sautes
d'humeur qui justifient qu'on les écarte de tout rôle public. Ni urne, ni tribune pour celles qui
saignent tous les mois et portent les enfants ! Éternelles malades, c'est pour protéger l'ordre
public (et les protéger elles-mêmes) qu'il convient de les confiner à la maison. A l'homme la
pensée, la raison, le génie, à la femme la beauté et la génération. »
Si le devoir de fidélité est relatif pour les hommes, il s'impose absolument aux femmes.
Selon l'article 324 du Code Pénal, le meurtre commis par l'époux sur l'épouse surprise en
flagrant délit d'adultère doit être excusé ! Cette manière de penser s'inscrit dans la profonde
misogynie du XIXème siècle.
Les tribunaux affichent eux aussi une inégalité des sexes flagrante dans le couple :
conciliants pour l'homme, intransigeants pour la femme. Au même siècle, la majeure partie des
30
meurtres conjugaux sont commis par des hommes violents qui battent à mort leur épouse. On
inspecte la réputation de la victime jugée infidèle, ivrogne ou dépensière, ce qui excuse le
coupable ! L'homicide commis par la femme à l'encontre de son mari est, en revanche, qualifié
d'assassinat avec préméditation.
Malgré ces nombreuses différences homme/femme, la loi Engerand est votée en 1909 : ce
sera un premier pas vers l'émancipation des mères puisqu'elle proposera un congé maternité de
huit semaines à la suite de l'accouchement. Cependant, ce n'est qu'un léger progrès puisque
durant cette période la femme ne sera pas rémunérée. Une réforme est aussi proposée en 1913
par Paul Strauss pour assouplir le temps et les conditions de travail des femmes enceintes. Pour
faire adopter cette loi il appuie sur les conséquences médicales d'un surmenage des futures
mères qui mettent en danger leur santé et celle de leur bébé.
2) L'avortement : une victoire dans le processus d'indépendance féminine
Dans leur quête du contrôle de leur corps, les femmes cherchent à obtenir le droit de maîtriser
leurs grossesses. Au XVIIIème siècle, les mœurs chrétiennes révoquent l'idée même d'interférer à
la création divine, autrement dit la procréation. Le Code Civil, fondamentalement conservateur va
définir le statut de la femme de la façon suivante: La femme est donnée à l’homme pour lui créer
une descendance ; « Elle est sa propriété comme l’arbre à fruits est celle du jardinier » -Napoléon.
On observe alors que le statut de la femme au XIXème siècle reste similaire à celui du XVIIIème
siècle. Ce n'est que dans les années 1850 que les pratiques sexuelles vont commencer peu à peu à
se libéraliser et le rapport au corps deviendra alors moins tabou. Les Hommes commenceront à
contrôler et limiter les naissances à partir de ces années-là mais il faudra attendre les années
1950 pour que la contraception se généralise en France. Pour ce qui est de l'avortement, les
femmes devront se battre pour obtenir ce droit, un droit qui de nos jours, fait toujours débat.
Simone Veil
Les idées Néomalthusiennes (doctrine nécessitant une limitation de la natalité pour
éviter les famines dues à la surpopulation) sont présentes au XVIIIème siècle en France, ainsi
une tranche d'ouvriers arborant ces idées, militent pour « la grève des ventres » et réalisent une
propagande pour légaliser les procédés anticonceptionnels et l'avortement. De nombreuses
recherches scientifiques menées sur les cellules reproductrices humaines ont décrété
l'apparition de la vie dès la fécondation, à cette découverte se rajoute l'avis des théoriciens de
l'époque qui affirme l'apparition de l'âme en même temps que la vie lors de la fécondation. C'est
pourquoi, à partir du XIXème siècle, la plupart des états adoptent une législation qui criminalise
l'avortement dès le début de la grossesse. En France le Code Pénal de 1810 fait de l'avortement
31
un crime passible de la Cour d'Assises qui sera puni de prison ou de travaux forcés. Cependant, le
taux d'avortements dans les villes est en hausse, la demande est sans doute plus forte à cause de
grossesses extra conjugales. Ces avortements clandestins sont réalisés par des sages femmes
appelés les "faiseuses d'anges". Elles procèdent en générale par bouche à oreille ou alors par
petite annonce très discrète dans les journaux. Par exemple, à Paris on compte une cinquantaine
de sages femmes pratiquant l'avortement.
À partir de 1889, commence la diffusion de moyens contraceptifs dans les milieux
populaires. Dans le contexte de la défaite de 1870, il faut à la patrie des familles nombreuses. Par
ailleurs, l'influence de l'Église, hostile à toute pratique antinaturelle est puissante. En 1920, la loi
assimile la contraception à l'avortement. Toute propagande anticonceptionnelle est interdite. La
loi de 1939, qui promulgue le Code de la famille, renforce la répression. Des sections spéciales de
policiers sont créées. Les tentatives d’avortement sont punies au même titre que les avortements.
En 1941, ils peuvent être déférés devant le tribunal d'État. En 1942, l'avortement devient crime
d’État.
Simone Veil prononçant son discours sur l'avortement
Discours de Simone Veil à l'assemblée nationale
Pourtant, les mentalités, en vingt ans, semblent avoir complètement changé :
♀ la loi de libéralisation de la contraception, dite loi Neuwirth est votée en 1967
♀ La crise de 1968 constitue un tournant important quant au droit des femmes de disposer
librement de leur corps. En descendant manifester dans les rues, les femmes veulent changer les
"anciennes valeurs": elles revendiquent le droit de prendre leur vie en main, d'être maîtresse de
leur corps égales aux hommes : « Fini la servante du seigneur, la femme de son mari, la bonne de
son maître, la secrétaire de son patron. »
Femmes manifestant en mai 1968
32
♀ En 1975, la loi Veil autorise l'Interruption Volontaire de Grossesse (sous conditions). Cette
dernière loi résulte du procès de Bobigny en 1972, qui vise une jeune fille enceinte à la suite d'un
viol et qui se fait avorté. Il aura un grand retentissement médiatique et provoquera donc la
dépénalisation de l'avortement et l'encadrement légal de l'Interruption Volontaire de Grossesse
(IVG), à l'époque où Simone Veil était ministre de la Santé sous la présidence de Valéry Giscard
d'Estaing.
Cet événement représente l'ultime émancipation de la femme en matière de propriété de
son corps. Cependant, de nombreux diktats pèsent sur la gente féminine concernant les formes
physiques qui posent débat essentiellement à partir du XXIème siècle.
3) La mode : une justification à l'émancipation féminine
Au XVIIIème siècle, les femmes des classes aisées adoptent un style très extravagant
affriolé de perruques, de coiffures ébouriffées, de perles, de bijoux, de froufrous, de grandes
robes, de chapeaux...paradoxal au siècle précédent bercé par le classicisme.
Après la Révolution française, plus de perruque poudrée. La mode est à la petite
Bourgeoise. Cette période met en valeur les vertus d'une femme épanouie au travers de son mari.
La petite Bourgeoise est représentée au travers d'une femme bien en chair, avec des formes
généreuses mais une taille assez marquée, une peau claire synonyme de bonne santé. La rondeur
d'un femme est synonyme de son devoir accompli qu'est la maternité.
Sous l'empire napoléonien (1799-1815), la mode s'inspire beaucoup de l'influence anglaise et de l'antiquité grecque. Les femmes préfèrent utiliser des tissus légers et donc beaucoup
plus souples leur permettant une meilleure capacité à se mouvoir dans des robes aux courbes lé gères et près du corps.
La Restauration est la période suivant la chute de Napoléon Bonaparte. Elle correspond
au retour à la monarchie et tout ce qui en découle. La mode est bien évidement touchée par cet
événement, nous observons alors des robes aux allures du XVIIIème siècle. La taille des femmes
redescend, la jupe s’évase et elles sont agrémentées de rubans et autres accessoires décoratifs.
La mode est représentative de l’enfermement des femmes au XVIème siècle. L'originalité remarquable de cette période est cependant remplacée par des tenus au goût des hommes : les femmes
commencent à être prisonnières de leurs parures vestimentaires.
Sous le règne monarchique de Louis Philippe Ier (1830-1848) la taille et le
corsage descendent, la jupe devient volumineuse et la femme se perd en quelque
sorte dans sa robe. Les manches s’allongent, le corset devient de plus en plus
étroit, gênant beaucoup les femmes dans leurs mouvements. Elles portent une
vaste capote sur la tête afin de cacher leurs cheveux et de ne pas attirer le regard
des hommes car ils incarnent la séduction et la féminité chez une femme. À travers ces robes bouffantes, et ces capotes envahissantes, les femmes s'effacent, et
ne laissent apparaître que leurs tenues supprimant le moyen de différenciation
des femmes qui confirme le sexisme présent qui n'offre aucune « identité » fémi- Mode sous la monarchie
nine.
de Louis Philippe Ier
À partir de 1869, apparaît la tournure qui est un vêtement de dessous, placé sous le jupon
afin de procurer du volume à la robe. L'ampleur de la jupe est désormais rejeté e en arrière. C'est
le retour de la mode des froufrous et des rubans qui ornent les robes leur donnant ainsi encore
33
plus de volume. À cette époque la mode est aussi celle des chapeaux volumineux, comportant un
tas de bijoux, de plumes et de fantaisies en tout genre.
La « Belle Époque », période qui débute en 1890 jusque dans les années 1900 porte bien son nom dans le domaine de la mode. A cette époque
la mode commence à prendre un tournant important, certains éléments
comme les maisons de coutures et les magasines de mode fleurissent. La
mode est donc beaucoup plus accessible aux femmes bourgeoises, qui ont
désormais la possibilité d'avoir du choix et des créations sur mesures selon
leurs envies. La mode féminine va changer, la tournure est abandonnée et
est remplacée par un petit coussin, placé à la base des reins, donnant de
l’ampleur à l’arrière des jupes qui sont plates sur le devant.
Robes de la "Belle époque"
Durant le XXème siècle de nombreux changements politiques, économiques et sociaux s'opèrent et contribuent à l'émancipation des femmes. Ce siècle est marqué
par deux grandes guerres mondiales qui se succèdent et qui modifient le comportement des
femmes et bouleversent leurs habitudes car durant ces périodes les hommes doivent combattre
à la guerre et elles se retrouvent donc seules à l'arrière. Un changement de mentalité s’opère
puisque les femmes sont appelées à remplacer les hommes dans les usines. L'attention porter
sur la mode et le style vestimentaire n'ont plus d'importance. Dans un soucis de praticité les
femmes enlèvent leur corset pour être plus libre de leurs mouvements. C'est une avancée majeure puisque le corset est considéré comme étant l'élément indispensable de la garde robe féminine. Les femmes coupent également leurs cheveux pour ne pas les emmêler dans les rouages de
l'industrie et optent pour des coupes courtes à l'image des hommes. Les robes sont très simples,
confortables et sans volonté de plaire. Tout est réalisé pour que les femmes travaillent efficacement. Durant la guerre la mode n'est donc pas une priorité.
Au lendemain de la guerre, se lance la mode de la
garçonne importée des Etats-Unis (qui est un pays où les
esprits se sont ouverts tôt). En 1922, Victor Margueritte
publie le roman La Garçonne dans lequel est présentée une
jeune femme émancipée à l'allure androgyne, vêtements
qui ne marquent plus la taille, cheveux courts. La nouvelle
beauté est androgyne, preuve d'une ouverture d'esprit
moins machiste.
Le style "garçonne"
Pendant les années 60, les femmes sont détentrices du droit de vote
en France et ont gagné en matière d'égalité. La mode de l'époque reflète
cette acquisition d'émancipation avec, par exemple, l'apparition de la
mini-jupe, pièce maîtresse du créateur français André Courège, qui devient alors très tendance et symbolise l'indépendance féminine par sa
taille très courte. Aussi à travers les couleurs vives portées à l'époque,
comme le rose, le bleu électrique et le vert pomme, les femmes montrent
désormais leur désir de s'affirmer par leur style.
La mini-jupe
La fin de ces années 60 est synonyme de décontraction dans le sens
où le mouvement américain « Hippie » apparaît en France et a pour caractéristiques : les vêtements fluides et amples, les couleurs variées, les motifs à fleurs... Les femmes se maquillent très
peu et les cheveux sont à nouveau longs. Cette mode est une réelle preuve de la liberté qu'a la
34
femme à s'habiller comme elle l'entend sans forcément paraître féminine et vouloir plaire mais
juste vivre dans l'optique de l'égalité et de la paix dans le monde.
Lors des années 70, la mode du disco, rend le pantalon définitivement unisexe, promouvant ostensiblement une égalité homme/femme.
Durant les années 1980-90. La mode est à la provocation. Aux couleurs vitaminées avec
des teintes floues, pastels, des motifs variés et originaux tels que les rayures, les poids et aux
mélanges de matières strass, paillettes, du nylon, du cuire....les garde-robes abandonnent les tenues sages au profit des déstructurations, des excentricités. La mode devient un phénomène artistique à part entière où la femme peut s'exprimer et prouver ainsi son individualité et son détachement définitif à sa première fonction qui fut celle de vivre esclave des pensées patriarcales
4) Le corset : un engin de torture féminin
L'évolution du corset entre 1910 et 1919
Au XVIII la femme possédait peu de droits, notamment au niveau vestimentaire. Elle est
encore une fois prisonnière, et ne peut couvrir son corps comme elle le souhaite. La femme
devait se vêtir selon le désir masculin. Un exemple illustre bien cet argument: le corset à travers
quoi la femme devait représenter l'élégance, le charme, et la sensualité.
Un corset est un sous vêtement porté par les femmes afin de façonner le haut du corps
dans une forme souhaité pour des raisons esthétique. Son objectif est de comprimer au maximum la taille pour faire ressortir les hanches et la poitrine à l’aide de lacets, de baleines et de
tiges. De ce fait il sculpte, moule, soutient et étouffe le corps. Au XVème siècle ils sont conçus avec
une structure en bois puis par la suite en métal.
Meubles de repos pour les
femmes portant le corset
Le corset s'est généralisé au XIXème siècle, impossible, alors d'imaginer le corps de la femme sans cet accessoire. Même si le corset est gage
de féminité et de sensualité, il reste que celui-ci récolte beaucoup de critiques, notamment des médecins qui affirment que le corset est à l'origine
de nombreux problèmes de dos et autres soucis causés par ce dernier. Cependant nous pouvons affirmer que pour certaines femmes, le corset représentait une prison et une véritable torture, qui non seulement les gêne
dans leur respiration mais aussi dans leur liberté de mouvements. les
femmes ne peuvent donc pas faire une multitude de gestes. Le simple fait
de s’asseoir, par exemple, est très compliqué. Pour facilité la vie des
femmes des meubles ont été inventés spécifiquement pour qu'elles
35
puissent se reposer. Aussi, le corset par son attache très complexe en lacets ne permet pas à la
femme de pouvoir s'habiller toute seul, elle est donc toujours accompagnée d'une servante l'aidant à le mettre. Elles étaient donc dépendantes de cet accessoires.
Le célèbre couturier Paul Poiret supprime le corset en 1906 et crée des robes tailles
hautes. Il devient ainsi l’un des premiers pionniers de l’émancipation stylistique des femmes.
Mais bientôt, plusieurs couturiers vont également participer à la libération du corps de la femme.
Nous pouvons citer Coco Chanel qui œuvre pour libérer la femme de ses entraves vestimentaires.
Elle va remplacer le corset par des gaines. C'est alors un soulagement pour la femme, elles
peuvent donc respirer. Ces créateurs vont permettre aux femmes de pouvoir travailler sans êtres
gênées et pratiquer des activités physiques.
5) Chanel : une révolution vestimentaire
Dans les années 1900, une avant-gardiste œuvre pour
permettre aux femmes de s'émanciper par la mode, Gabrielle
Chanel surnommée Coco Chanel. Elle naît à Saumure en 1883,
elle se met rapidement à la couture et y voue une réelle
passion. La mode de l'époque est aux robes et aux chapeaux
extravagants, aux bijoux voyants, au surplus d'accessoires
(gants, ombrelles...) écrasant ainsi la simplicité féminine. Coco
Chanel, une femme qui s'habille comme aucune autre de son
temps, aux apparences de garçon pour montrer son égalité
face aux hommes dont elle va énormément s'inspirer pour
ses créations. Elle crée une révolution quand d'un coup de
génie Coco Chanel transforme la silhouette de la femme, elle
raccourcie les robes, dévoile les chevilles et libère la taille en
jetant les corsets et récupère le jersey et se coupe les cheveux.
En 1930, elle pose en pantalon large et marinière, une
tenue unisexe au style androgyne. En jouant avec ce style,
Coco Chanel souhaite ne pas s'identifier
à la femme mariée du patriarcat (type
Coco Chanel
d'organisation sociale fondé sur la
détention de l'autorité par les
hommes). Elle détourne le noir de sa première fonction vestimentaire
qu'est le deuil et permet ainsi une sorte de détachement à l'Église toujours
présente. La créatrice est en avance sur son temps du fait de vouloir
libérer les mouvements de la femme lors du travail par le port du pantalon.
Coco Chanel posant en
pantalon et marinière
Coco Chanel permet une émancipation vestimentaire et physique
dans une société encore misogyne où l'égalité des sexes est encore taboue.
Son identification aux hommes permet à certaines femmes d'elles-mêmes
se créer l'opportunité de se libérer peu à peu de la pudeur qu'exerce leur
condition de femmes soumises au sexisme. André Malraux déclare : « De
ce siècle en France, trois noms resterons, De Gaulle, Picasso et Chanel. »
36
En conclusion, les esprits féminins en rébellion face à une société trop conformiste qui
les place au sein du foyer ont eu raison sur les siècles précédents. Le XXème siècle et ses nombreux événements forment des femmes libérées, dans l’espoir d’une vie plus moderne, voulant
faire oublier ce passé qui les paralysent dans un corset et dans une société ou leur place les
forcent à rester en retrait. La mode est un moyen pour ces femmes de s'émanciper avec l'aide de
grands avant-gardiste tels que Coco Chanel, Yves Saint Laurent ou André Courège. De l'abolition
du corset, en passant par la féminisation du port du pantalon ou la création de la mini jupe, ces
grands modistes du XXème siècle vont œuvrer pour libérer la femme et l'aider à se créée une
identité, tant convoité depuis des siècles.
37
CONCLUSION
Selon le Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 :
« Art.3. la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme. »
Pour arriver à ce résultat, ce fut un long et éprouvant combat pour les femmes. En effet, le sexe
faible aura traversé de douloureux siècles sous l'emprise masculine à laquelle il aura vainement tenté
de se soustraire. Ce n'est pas faute d'avoir manifesté pour l'acquisition de libertés et de droits, qui, dans
les mentalités des hommes, furent difficiles à admettre.
Aujourd'hui, la loi française est du côté de la gente féminine et fait en sorte de faciliter son
insertion politique, professionnelle et corporelle. La femme en France est à l'heure actuelle un individu
à part entière grâce aux trois siècles précédents qui furent synonymes de féminisme, un féminisme qui
s'est comme battu contre des moulins à vent. Depuis 1789, les françaises ont gagné le « droit
d'exister » avec des lois, des principes et des mœurs qui ont évolué au rythme de la modernité. Hélas,
les lois permettant l'émancipation féminine ne sont pas toujours officieusement respectées. La femme
n'est plus soumise et cantonnée à son rôle d’infériorité dans lequel la société l'a si longtemps enfermée
néanmoins, certaines inégalités se ressentent toujours et l'infériorisent.
Les femmes, font face à la discrimination au quotidien. Des faits d'actualités récents le
prouvent. Dernièrement, les femmes ont dû faire face à un débat sur une taxe concernant les produits
d'hygiène exclusivement féminins (tampons, serviettes hygiéniques..). En effet ces derniers étant
précédemment à une TVA de 20% (celle des sodas s'élevant à 5,5%) ne furent pas considérés comme
des produits de première nécessité par l'Assemblée nationale composée à 70% d'hommes. Ce débat
montre l'existence perpétuelle de disparités.
De plus, l'image des femmes est entachée par de nombreux stéréotypes persistants depuis des
siècles et toujours alimentés par la société actuelle. Prenons l'exemple de la publicité. Elle est une
importante source de discriminations. En général, une publicité pour promouvoir un produit ménager
sera représenté par une femme l'enfermant dans son rôle de ménagère du XVIIIème siècle ces
allégories régressives replongent la femme dans son statut d'infériorité. A contrario, des publicités pour
des outils de bricolage par exemple seront en majorité promus par des hommes. On en revient toujours
à ces stéréotypes de la femme incapable d'accomplir certaines tâches physiques. Ces clichés sont
ancrés dans les esprits dés le plus jeune âge. Les jouets d'enfants le représentent bien avec, d'un côté
pour les filles, les poupées « pour jouer à la maman », le chariot de ménage « pour faire comme
maman », la robe de princesse et le maquillage pour plaire à son futur « prince » et de l'autre les
voitures, les jeux de construction et les super héros pour les garçons. Dès son plus jeune âge, la petite
fille est inconsciemment prise au piège dans ces généralités qui entraînent souvent une sous-estimation
d'elle-même à l'âge adulte par rapport à l'homme.
Aussi, les femmes du XXIème siècle, en France et à l'échelle mondiale également d'ailleurs,
sont soumises à des diktats physiques commandés par l'évolution de la mode qui avait, plus tôt,
contribué à leur émancipation. Nous pouvons par exemple citer le diktat de la minceur destinant la
femme à « être et se sentir belle » uniquement par des formes corporelles quasi inexistantes.
Enfin, si nous avons bien remarqué quelque chose à l'histoire de cette émancipation féminine
française, c'est l'extrême obstination qu'a la femme à vouloir sortir de son « esclavage ». Elle s'acharne
malgré les très nombreuses déceptions auxquelles elle est confrontée. Ainsi, aujourd'hui il est mal vu
de ne pas être féministe pour une française car l'on a conscience de l'adversité et de l'affliction par
lesquelles les femmes des siècles précédents sont passées.
Finalement, nous pourrions ouvrir notre Travail Personnel Encadré sur la symbolisation de
cette émancipation dans la littérature française.
38
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