Le foncier économique en Bretagne
Etude des zones d’activité d’intérêt régional
CCI Bretagne / Février 2014
Fevrier 2014 / N°7
Les enjeux de la consommation du
foncier en Bretagne sont aujourd’hui
connus et partagés par l’ensemble des
acteurs privés et publics de la région.
Cette prise de conscience commune
est un premier pas positif et essentiel
pour améliorer la gestion de cette res-
source par nature limitée et soumise
aux conits d’usage.
Les Chambres de Commerce et d’In-
dustrie de Bretagne ont souhaité dès
2009 engager un premier travail d’éva-
luation du foncier dédié aux activités
économiques à l’échelle régionale.
L’objectif est de veiller à disposer des
capacités d’accueil nécessaires au
développement économique et en par-
ticulier aux activités industrielles. Le
choix a donc été fait de se concentrer
sur les zones d’activités dites « d’inté-
rêt régional » (ZIR) soit près de 170
zones d’activités réparties sur tout le
territoire. Nous vous proposons ici une
seconde actualisation de cette étude
après celle réalisée en 2011.
Il en ressort plusieurs enseignements
majeurs pour le développement de nos
territoires, depuis la saturation com-
plète de près d’un quart de ces ZIR
jusqu’au manque de réserves foncières
disponibles dans des aires géogra-
phiques en tension comme le littoral
morbihannais ou la région brestoise.
La consommation de foncier par l’ac-
tivité économique est certes visible
mais elle reste marginale au regard
des autres usages. En eet, les zones
industrielles et commerciales repré-
sentent moins de 1%* de l’espace
régional. Toutefois en matière de vita-
lité des territoires, leur importance est
réelle car les 173 « ZIR » retenues dans
cette étude accueillent près de 13 000
établissements et plus de 300 000 em-
plois en Bretagne.
Le foncier économique est un outil
essentiel pour l’accueil et la croissance
des entreprises, pour l’emploi qu’elles
génèrent et pour la dynamique écono-
mique locale. Chacun, selon ses res-
ponsabilités et ses projets, progresse
dans la connaissance et la maîtrise
du foncier mais il importe dorénavant
que les choix faits au quotidien, sur le
terrain, puissent répondre aux attentes
des entreprises, sans hypothéquer les
terres agricoles. Il ne s’agit pas unique-
ment d’arbitrages quantitatifs. Il nous
faut également progresser qualitative-
ment en matière de densication et de
ré-industrialisation de zones à vocation
économique (reconversion de friches,
densication, construction à plusieurs
niveaux, etc.).
C’est le sens de notre démarche et
des propositions portées par les CCI de
Bretagne. Les chefs d’entreprises sont
pleinement conscients de la nécessité
d’une gestion économe du foncier et
réarment leur volonté de s’engager
dans cette voie aux côtés des déci-
deurs publics locaux et régionaux.
*Données « Corine Land Cover – 2006 »
Alain Daher
Président de la CCI Bretagne
Chires clés
Le taux d’occupation des zones
d’intérêt régional s’élève en 2013
à 86 %. En Bretagne, l’emprise
au sol des zones d’activités
économiques représente
0,76 % de la supercie
totale du territoire. 26 % des
établissements industriels
bretons sont situés sur les zones
d’intérêt régional.
«Le foncier économique est un
outil essentiel pour l’accueil et
la croissance des entreprises,
pour l’emploi qu’elles génèrent
et pour la dynamique écono-
mique locale.»
Un taux d’occcupation élevé des
zones d’activités d’intérêt régional
Un stock de 173 zones d’intérêt régio-
nal a été déterminé en Bretagne sui-
vant une méthodologie construite sur
les caractéristiques de la demande des
entreprises, notamment de l’économie
dite « productive* ». La supercie des
ZIR atteint 11 003 ha, pour une surface
médiane de 40,5 ha.
Un écart de densité de ces zones est
constaté selon les départements, avec
une présence comparativement plus
marquée des ZIR dans le Finistère
(31 % du nombre de ZIR total) et en
Ille-et-Vilaine (29 %). Les ZIR sont prin-
cipalement situées le long des axes
routiers majeurs, autour des agglomé-
rations et des principales infrastruc-
tures portuaires et aéroportuaires. La
surface occupée s’élève à 9 500 hec-
tares soit un taux moyen d’occupation
élevé de 86 %.
Les ZIR accueillent une forte propor-
tion de l’activité économique régionale
avec près de 13 000 établissements
implantés et 306 000 emplois accueil-
lis. Elles accueillent ainsi un tiers des
emplois industriels régionaux.
Un littoral saturé
L’étude révèle des disparités infra
régionales importantes et une tension
réelle sur certains territoires. La carte
ci-contre montre un taux d’occupation
Le foncier économique en Bretagne
CCI Bretagne / Février 2014
Zones d’intérêt régional
Source : CCI Bretagne - 12/2013 - Réalisation Service DT CCI Quimper-Cornouaille
Taux d’occupation des ZIR par pays
Source : CCI Bretagne - 12/2013 - Réalisation Service DT CCI Quimper-Cornouaille
des ZIR des pays bretons littoraux très
élevé, égal ou supérieur à 90 %.
Le taux d’occupation dans le départe-
ment du Finistère est le plus élevé de la
région et atteint 91,6 %. En contrepoint
des chires élevés sur le littoral, 4 pays
bretons présentent un taux d’occupa-
tion inférieur à 70 % notamment en
périphérie du pays de Rennes. Ces
chires reètent les inégalités sur le
territoire de surfaces disponibles pour
l’accueil des entreprises. Dans cette
perspective, il est important de men-
tionner qu’un quart des zones d’intérêt
régional est totalement saturé et n’a
plus de disponibilité pour les besoins de
nouvelles entreprises ou pour l’expan-
sion des entreprises déjà présentes.
Une capacité d’accueil des entre-
prises inégalement répartie sur le
territoire régional
Les surfaces immédiatement dispo-
nibles pour les projets d’entreprises
apparaissent relativement limitées et
surtout inégalement réparties en ré-
gion. En eet, de fortes disparités infra
régionales apparaissent à l’étude des
surfaces viabilisées, c’est-à-dire celles
capables d’accueillir à court terme les
entreprises (cf. carte page suivante).
Les surfaces viabilisées sont majori-
tairement localisées à l’est de la Bre-
tagne : 42 % de ces surfaces sont
situées dans le département d’Ille-et-
Vilaine, à proximité de l’agglomération
rennaise et le long de l’A84 et dans le
secteur de Montauban-de-Bretagne où
3 ZIR ont un taux d’occupation inférieur
à 60 %. A contrario, les surfaces viabili-
sées sur le littoral nord nistérien, cos-
tarmoricain et la région de Vannes et
Auray sont très peu nombreuses.
En outre, la taille des surfaces viabili-
sées est relativement faible puisque
59 % d’entre elles ont une surface
inférieure à 5 hectares. La nécessité
d’anticiper les demandes d’extensions
et d’implantations de nouvelles entre-
prises constitue donc un enjeu de taille
pour les politiques économiques et
foncières territoriales. Il s’agit en eet
aujourd’hui de préserver une capacité
d’accueil de nouveaux projets, notam-
ment issus de l’économie productive.
La sanctuarisation d’espaces à voca-
tion économique constitue un levier
dont les territoires doivent s’emparer
* (cf. encart méthodologique)
dans un triple objectif : prévenir les
conits d’usages de demain, faciliter
le renouvellement et la reconversion
de friches à vocation économique et
conserver une ore foncière apte à
répondre aux besoins des entreprises.
Une visibilité restreinte pour les
entreprises
Les surfaces réservées correspondent
aux surfaces potentielles mises à dispo-
sition à long terme. Elles sont inscrites
dans les documents de planication, ce
qui ne garantit cependant pas leur réa-
lisation future. Les surfaces réservées,
d’une taille moyenne de 11,5 hectares
sont envisagées dans plus de la moitié
des ZIR bretonnes (58 %), chire stable
par rapport à 2011 (59 %).
Les ZIR situées sur le littoral morbihan-
nais et nistérien, bien que saturées
(peu de surfaces disponibles immédia-
tement), disposent de surfaces réser-
vées en vue d’extension future ce qui
montre qu’une éventuelle disponibilité
foncière à long terme dans ces terri-
toires sous tension est envisageable.
Notons à cet égard que 40 % des sur-
faces réservées sont situées dans le
département du Finistère.
Les projets de création de zones d’acti-
vités répondant aux critères de quali-
cations de zones d’intérêt régional
sont également intégrés aux surfaces
potentielles mises à disposition à long
terme. A ce titre, il faut souligner trois
projets structurants pour la région
brestoise : les zones du Polder et de
Spernot à Brest et celle de Lanvian à
Guipavas, d’une surface totale de 183
hectares.
Le foncier économique en Bretagne
CCI Bretagne / Janvier 2014
Surfaces potentielles mises à disposition à long terme
Surfaces vaibilisées disponibles dans les ZIR
Source : CCI Bretagne - 12/2013 - Réalisation Service DT CCI Quimper-Cornouaille
Source : CCI Bretagne - 12/2013 - Réalisation Service DT CCI Quimper-Cornouaille
Source : CCI Bretagne - 12/2013 - Réalisation Service DT CCI Quimper-Cornouaille
La CCI Quimper Cornouaille, gestion-
naire du port de Concarneau sur la
ZAE du Moros a entamé depuis plu-
sieurs années la réhabilitation d’es-
paces économiques en bord à quai.
En décembre 2012, plus de 3 600 m²
de locaux ont été démolis et désa-
miantés sur le Quai Est, leur vétusté
imposant une opération d’envergure
pour les mettre aux normes. Les en-
treprises locataires se sont vues pro-
poser des solutions de relogement,
lorsque cela s’est avéré possible.
Cet espace privilégié sur le port de
La zone portuaire à Concarneau : un exemple réussi de réhabilitation d’espaces économiques
Concarneau, face à la ville close, fera dans les prochains mois l’objet d’un appel
à manifestation d’intérêt. L’enjeu de réhabilitation est d’une part de conforter le
caractère économique du site, stratégique pour les activités portuaires, tout en
l’intégrant dans un ensemble urbain complexe.
1 rue du général Guillaudot – CS 14422 – 35044 Rennes Cedex
T. 02 99 25 41 41 - F. 02 99 63 35 28
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Repères économiques Bretagne est une publication éditée
par la CCI Bretagne.
Directeur de la publication : Alain DAHER,
Responsable de la rédaction : Gwenc’hlan LE GAL,
Rédaction : Gwenc’hlan LE GAL - Emmanuelle GUERIN
Création graphique : korrigan-creations.com
Impression : Tirex - Cesson Sévigné (35)
Dépôt légal : février 2014 – ISSN : 2267-909X
La reproduction des informations de ce document est autorisée sous
réserve de la mention de la source :
« CCI Bretagne – Repères économiques Bretagne »
© CCI Bretagne - Février 2014
Pour en savoir
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de la CCI Bretagne sur www.bretagne.cci.fr
Le foncier économique en Bretagne
Le pré-requis : être une zone d’activité avec au moins un établissement de l’économie productive inscrit au registre
du commerce et des sociétés : l’économie productive correspond aux activités orientées vers les marchés extérieurs au
territoire sur lequel elles sont implantées et regroupe principalement l’agriculture, l’industrie, les services aux entreprises,
le transport de marchandises et la logistique, le commerce de gros.
Les conditions : remplir au moins 6 critères facultatifs parmi les 3 catégories de critères suivantes qui traduisent les
demandes des entreprises et correspondent à des projets de territoires.
. Accessibilité : être multimodale, avoir un accès à 10 min à un échangeur d’une 2x2 voies, être à 30 min
maximum d’un aéroport ayant une desserte vers des hubs nationaux, être à 15 min maximum d’une gare TGV.
. Taille : avoir une supercie minimum de 25 ha, avoir une réserve foncière viabilisée de 3 ha minimum, avoir
une disponibilité inscrite au PLU de 5 ha minimum.
. Ressources et services : être à 15 minutes maximum d’une agglomération d’au moins 10 000 habitants, être
inscrit dans une démarche Qualiparc ou HQE, être desservie par du très haut débit internet (supérieur ou égal à
100M bits, données SCORAN).
Dénition et méthodologie appliquée
Préconisations de la CCI Bretagne
- Anticiper la demande de foncier économique an de dis-
poser des espaces nécessaires à l’accueil et au dévelop-
pement des activités économiques et mettre en œuvre
un schéma régional des zones d’activités dans le but de
favoriser une stratégie d’intervention économique cohé-
rente à moyen et long terme (10 ans) à l’échelle de la
Bretagne.
- Encourager l’optimisation du foncier économique par
une utilisation raisonnée de l’espace et la requalication
de l’existant (friches, densication, construction à plu-
sieurs niveaux).
- Faire émerger un concept de zone d’activité innovante
intégrant les nouvelles orientations urbaines, environne-
mentales et les demandes des entreprises, et accompa-
gner l’évolution du référentiel Qualiparc vers une plus
grande densité des parcs d’activités.
- S’appuyer sur l’observatoire dédié au foncier écono-
mique mis en place par les CCI de Bretagne.
- Avec l’Etablissement Public Foncier Régional, garantir la
préservation des besoins de l’économie productive sans
hypothéquer les terres agricoles, en orientant une partie
signicative de ses moyens d’intervention.
Adopter une vision commune Mobiliser les acteurs référents
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