
Il revient à Nantes jusqu'en 1943, et est alors nommé, à Paris, Directeur du Bureau de
documentation et de statistique minière, poste qu'il occupera jusqu'en 1948. Il sera Directeur
de Recherche au CNRS à partir de 1946 jusqu'à sa retraite en 1980. Il obtient en 1949, le titre
d'Ingénieur-docteur de la faculté des Sciences de
l'Université de Paris.
Dès 1941, et parallèlement à ses fonctions d'Ingénieur
au service de l'Etat, il avait commencé à s'intéresser à
la recherche dans les Sciences Économiques. Il a
été marqué par la crise des années 30 et ses
répercussions dramatiques. C'est en 1943
que paraît son premier ouvrage "A la recherche
d'une Discipline économique" suivi en 1947
de "Économie et Intérêt", qu'il considère comme
étant ses deux ouvrages fondamentaux.
En 1944, il est nommé Professeur d'économie à
l'Ecole Nationale des Mines de Paris, poste qu'il
occupera jusqu'en 1988, Directeur de recherche au Centre national de la Recherche
scientifique (1946-1980), Directeur du Centre d'Analyse économique à partir de 1946, Directeur
du Groupe de Recherches Economiques et Sociales (1944-1970). Professeur d'Economie
théorique à l'Institut de statistiques de l'Université de Paris (1947-1968). Notons un intermède
en 1958-1959 qu'il passe au Centre Thomas Jefferson de l'Université de Virginie avec le titre
de Distinguished Visiting Scolar. Professeur à l'Institut des Hautes études internationales de
Genève (1967-1970). A partir de 1970 et jusqu'en 1985, il dirige le Séminaire d'Analyse
monétaire de l'Université de Paris-X. Il prend sa retraite en 1980 avec le titre d'Ingénieur
Général Honoraire au Corps National des Mines.
Mais, ce que l'on sait moins, c'est que Maurice Allais a deux violons d'Ingres : l' Histoire et la
Physique.
L' Histoire est un sujet qui l'a toujours passionné. Depuis 1961, il a mis en chantier un livre
qu'il a intitulé : Essor et déclin des civilisations - Facteurs économiques. La première version a
vu le jour en 1966, mais Maurice Allais a toujours cet ouvrage sur le métier et continue à le
perfectionner et à l'enrichir. Il y passe en revue l'histoire des civilisations et essaie de dégager
quelques facteurs communs et permanents, notamment sur le plan économique.
Sa passion pour la physique théorique et expérimentale est mieux connue. Ses réflexions sur
la physique fondamentale datent de son passage à l'Ecole Polytechnique. Si le Centre National
de la Recherche Scientifique avait existé à cette époque, il est d'ailleurs probable qu'il aurait
orienté sa carrière exclusivement vers les sciences. A partir de 1953, il réalise une série
d'expériences sur la vitesse de la lumière et la gravitation dans un laboratoire fourni par
l'Institut de Recherche de la Sidérurgie (IRSID) à Saint-Germain-en Laye. Ces expériences
conduites jusqu'en 1959 l'ont amené à découvrir un phénomène insoupçonné, que la NASA a
baptisé "Effet Allais", qui est de nature à apporter certaines corrections à la Théorie de la
relativité générale d'Einstein. Nous en parlons plus loin. Maurice Allais est aussi un
passionné de l'aventure Européenne. Il en a vécu toute l'évolution depuis les premiers pas de
Jean Monnet et de Robert Schumann en 1951. Son œuvre en est imprégnée. En 1963-1964, il a
présidé à Bruxelles un Comité d'Experts chargé de travailler sur la politique tarifaire des
Transports. Mais il déplore les erreurs de politique économique qui ont été commises dans la
rédaction du Traité de Rome et des traités suivants, et qui assombrissent l'avenir. Il est
violemment contre la politique de Mondialisation telle qu'elle est actuellement suivie, qui peut
nous mener à un désastre. Nous en parlons plus loin dans le résumé de son dernier ouvrage
sur la Mondialisation.