Joseph : le juste, Joseph auquel Marie est accordée en mariage. Et,
nous dit Matthieu, avant qu’ils n’aient habité ensemble, Marie fut
enceinte par l’action de l’Esprit Saint.
Une première chose nous étonne : le silence.
Le silence de Marie : c’est le silence de celle que rien ne détourne de
l’amour de Dieu. Silence qui se laisse habiter par le Verbe de Dieu,
silence devant ce qui mystérieusement germe en elle, silence devant
ce Dieu qui en elle se fait homme. Comme le dira l’évangéliste Luc :
Marie gardait déjà toutes ces choses dans le silence de son cœur. Oui
Frères et Soeurs, Dieu ne germe et ne grandit que dans le silence…
Le silence de Joseph : Joseph étonné de ce qui se passe en Marie ne
rompt pas ce silence : il ne dit rien à Marie. Joseph sûr de celle qui lui
est promise veut s’effacer devant le mystère de ce que Marie porte en
elle. Joseph respecte ce mystère qui le dépasse, il veut s’effacer,
disparaître, se retirer.
C’est alors que l’Ange de Dieu apparaît en songe à Joseph : « ne
crains pas, lui dit-il, de prendre chez toi Marie, ton épouse : l’enfant
qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ».
Cet Esprit Saint, c’est celui de la genèse, celui des origines: c’est
celui qui est au cœur de la création, c’est l’Esprit qui vient féconder
l’histoire des hommes. Marie porte en secret le salut du monde et
voilà que Dieu demande à Joseph de collaborer à l’œuvre de la
rédemption. Voilà que Joseph reçoit un rôle positif à jouer : il doit
aussi dire son oui en insérant l’enfant de la Vierge Marie dans la
lignée de David, dans sa propre lignée à lui. Joseph va contribuer à la
réalisation de la promesse, il va se mettre au service de l’Esprit Saint
en partageant l’existence de Marie, en faisant grandir l’Emmanuel
dans leur foyer. Marie et Joseph vont faire du « Dieu avec nous » le
sauveur du monde, le sauveur de tous les hommes.
Tu lui donneras le nom de Jésus : dit l’ange de Dieu; Joseph s’efface
devant le devenir de cet enfant. Ce n’est pas lui qui va lui donner son
nom. Joseph s’efface totalement devant l’Esprit Saint. En acceptant de
donner à l’enfant le nom que Dieu lui indique, cet enfant sera ce que