Cancer de la prostate: une imagerie plus précise pour suivre l

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04 janvier 2017
Cancer de la prostate: une imagerie plus précise pour suivre l'efficacité du
traitement
Le cancer de la prostate est le cancer masculin le plus fréquent en France et dans les pays occidentaux en
général. - Jan-Otto
Des chercheurs américains ont inventé un procédé pour rendre le diagnostic du cancer de la
prostate et son suivi thérapeutique beaucoup plus fiable et rapide. Ils ont trouvé une protéine
spécifique à cet organe qu'il est possible de suivre avec un agent radioactif.
Le cancer de la prostate est un cancer dit hormonosensible, c’est-à-dire que la croissance
des cellules cancéreuses est stimulée par une hormone spécifiquement masculine: la
testostérone. Cette hormone est androgène, soit responsable des caractères masculins
comme les poils sur la poitrine et sur le visage.
Cette pathologie peut être traitée avec succès avec de l'hormonothérapie, qui consiste à
empêcher l’action stimulante de la testostérone sur les cellules cancéreuses et permet ainsi
d’empêcher le développement de la tumeur et ses éventuelles métastases. Mais ce
traitement peut cesser de fonctionner à mesure que le cancer de la prostate évolue, et
devient résistant.
Une complication que les chercheurs et médecins ont du mal à repérer le plus tôt possible,
mais des chercheurs du Sloan Kettering Cancer Center ont peut être franchi un pas vers la
résolution de ce problème. Ces derniers ont eu l'idée d'utiliser un anticorps nommé 11B6 lié
à une protéine spécifique appelée hK2, sécrétée uniquement par les cellules prostatiques
normales et cancéreuses, et de le coupler à une molécule radioactive pour pouvoir le tracer
dans l'organisme.
Un signal plus clair pour la réponse au traitement
Une fois lié à cette protéine hK2, l'anticorps est repris par les cellules prostatiques et peut
être suivi par les médecins à l'aide de méthodes d'imagerie comme le PET Scan. Cet
examen qui porte aussi le nom de Tomographie par Émission de Positrons (TEP) consiste à
injecter un produit légèrement radioactif dans le corps qui va révéler la présence de tumeurs
et/ou métastases.
Les chercheurs affirment dans leur étude publiée dans la revue Science Translational
Medicine que ce procédé permet de mieux suivre l'emplacement du cancer s'il se propage à
d'autres tissus, ainsi que de déterminer les niveaux d'activité des récepteurs androgènes, ce
qui pourrait signaler rapidement qu'un médicament ne fonctionne plus.
"C'est la première fois que nous avons pu cibler une protéine spécifique de la prostate à
des fins d'imagerie, ce qui nous donne un signal beaucoup plus clair sur la réponse à
l'hormonothérapie, ainsi que l'emplacement du cancer dans d'autres sites où il peut se
propager, comme les os, les ganglions lymphatiques ou le foie", explique le Dr David Ulmert.
Le fait de se concentrer sur cette protéine hK2 offrirait un avantage majeur car les autres
protéines ciblées pendant les examens ne sont pas exclusives aux tissus de la prostate, ou
ont tendance à disparaître au fil du temps parce qu'elles ne sont pas assimilées par les
cellules prostatiques.
Plusieurs applications thérapeutiques
"La présence de la protéine hK2 est directement corrélée à l'activité des récepteurs
androgènes, ce qui en fait la protéine optimale à cibler pour ce type d'examen. Le fait que
les tissus de la prostate soient plus clairement imagés aide également les chirurgiens ou
radio-oncologues à s'assurer qu'ils ont enlevé ou traité tout le nécessaire", ajoute le
chercheur.
Les scientifiques ont utilisé l'anticorps sur des souris atteintes d'un cancer de la prostate, y
compris avec des métastases osseuses, et sur des tissus humains. Ce dernier est entré
dans les cellules cancéreuses et a été facilement détectable avec un PET Scan. Une fois
que les souris ont reçu des médicaments bloquant le récepteur d'androgène, les examens
ont montré que l'anticorps a été assimilé par les cellules cancéreuses à un niveau beaucoup
plus bas.
En clair, l'apport réduit de l'anticorps était directement corrélé avec l'activité supprimée du
récepteur androgène. A l'inverse, les chercheurs ont montré un apport croissant à mesure
que la tumeur se développe et devient résistante à la thérapie. Cette même corrélation
pourrait s'avérer vraie chez les humains atteints d'un cancer de la prostate, même si des
essais cliniques sont encore à réaliser.
En outre, cette découverte pourrait mener à différentes applications thérapeutiques. La
capacité à cibler des protéines spécifiques serait utile au-delà de l'imagerie du cancer de la
prostate, en s'intéressant à d'autres gammes de cancers qui impliquent différents anticorps.
L'anticorps 11B6 pourrait également être couplé à un agent toxique, de sorte qu'il s'attaque
aux cellules cancéreuses après la liaison avec la protéine hK2. "Que ce soit pour l'imagerie
ou la délivrance de médicaments, il est très important de savoir qu'il existe maintenant un
moyen d'atteindre une cible qui est en corrélation avec l'activité de la maladie, ce qui est
toujours le but", conclut le Dr Ulmert.
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