Zones non agricoles - Conseil général de la Dordogne

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N°2 - 12 Mars 2012
SOMMAIRE
Zones non agricoles
Maladies
- Anthracnose du platane
- Chancre coloré du platane
- Oïdium
Les structures partenaires dans la réalisation des observations nécessaires à l'élaboration
du Bulletin de santé du végétal d'Aquitaine Zones non agricoles
sont les suivantes :
Communauté de communes de l'Estuaire ; Conseil Général de la Dordogne ; GIE Fleurs et Plantes ; LDA 33 ;
Mairie d'Agen ; Mairie de Bègles ; Mairie de Bordeaux ; Mairie de Bruges ; Mairie de Cenon ; Mairie du Haillan ; Mairie de
Libourne ; Mairie de Mérignac ; Mairie de Mimizan ; Mairie de Mont-de-Marsan ; Mairie de Pessac ; Mairie de Pau ;
Mairie de Saint-Médard-en-Jalles ; Mairie de Saint-Paul-Les-Dax ; Mairie de Terrasson ; Mairie de Villenave d'Ornon ;
Parc Naturel des Landes de Gascogne ; Parc Naturel Régional du Périgord ;
SRAL-Département Santé des Forêts ; UNEP ; 5D24 ; Entomo-Remedium.
Le rédacteur du BSV Zones non agricoles est :
FREDON Aquitaine
Ravageurs
-
Psylle de l’Eleagnus
Cynips du châtaignier
Tigre du platane
Processionnaire du pin
Mineuse du marronnier
Généralités sur les
cochenilles
Cochenille blanche du
mûrier
Cochenille du cornouiller
Cochenille à bouclier du
fusain
Prophylaxie et bio-contrôle
Zones non agricoles
Maladies

Anthracnose du platane
Maladie provoquée par le champignon Apiognomona veneta
Eléments de diagnostic : L’écorce des rameaux de petite taille présente des plages à l’aspect éclaté
à la base des bourgeons, dessèchement de brindilles ou de rameaux entiers. Pendant la phase
d’étalement des feuilles, apparition de nécroses brunes le long des nervures ou dessèchement
complet des jeunes pousses.
Directeur de publication :
Dominique Graciet,
Président de la Chambre
régionale d'agriculture d'Aquitaine
Cité mondiale
6, Parvis des Chartrons
33075 Bordeaux cedex
Tél. 05 56 01 33 33
Fax 05 57 85 40 40
http://www.aquitainagri.org/
Supervision :
DRAAF / Service Régional de
l'Alimentation Aquitaine
51, rue Kièser
33077 Bordeaux cedex
Tél. 05 56 00 42 03
http://draaf.aquitaine.agriculture.
gouv.fr/
Le champignon se conserve sous deux formes : sous la forme de périthèces (petites fructifications
noires) sur les feuilles tombées au sol durant la saison précédente et sous la forme de mycélium
dans les petits chancres portés par les rameaux.
Un printemps humide et froid favorise les contaminations.
Il convient d’être vigilant pendant la période à risque que constituent les deux semaines qui suivent
le début du débourrement (début de l’émergence des feuilles), à savoir : surveiller les températures
et les stades phénologiques des platanes.
Noter la date de l’épanouissement de 10% des feuilles qui correspond au stade sensible pour la
contamination par le mycélium (contamination primaire) : le bourgeon est ouvert, les feuilles se
déplient, l’arbre se teinte légèrement en vert dès que ce pourcentage est atteint.
Température
Entre 10°C et 12°C
Niveau de risque
Risque fort
Entre 12°C et 14°C
Risque moyen
Entre 14°C et 15°C
Risque faible
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Au delà de 16°C
Risque négligeable
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Stade recherché pour les
observations d’anthracnose
sur rameaux
(Ch. Rapaport, Fredon Aquitaine)
Symptôme d’anthracnose sur feuille de
platane
(Ch. Rapaport, Fredon Aquitaine)
Symptôme d’anthracnose sur
rameau de platane
(Ch. Rapaport, Fredon Aquitaine)
En conditions pluvieuses ou de forte humidité, les organes de conservation du champignon
présents dans la litière produisent des spores qui contaminent les jeunes feuilles. Ces dernières
deviennent brunes, se flétrissent et tombent. L’évacuation de ces feuilles loin des platanes est une
mesure prophylactique évitant la contamination aux mêmes périodes l’année suivante. Lorsque les
conditions printanières deviennent chaudes et sèches, le risque anthracnose disparaît et l’arbre
produit de nouvelles feuilles vertes et saines d’anthracnose.

Chancre coloré du platane
C’est une maladie réglementée de déclaration obligatoire à la DRAAF Aquitaine provoquée par le
champignon Ceratocystis fimbriata f. sp. Platani, Ascomycète de l’ordre des Ophiostomatales .
Vous pouvez consulter la fiche de reconnaissance du chancre coloré du platane en suivant le lien
http://www.fredon-corse.com/maladies/Ceratocystis_fimbriata.htm
Ceratocystis platani est réglementé au niveau européen et national (cf. l’arrêté national du 31
juillet 2000 établissant la liste des organismes nuisibles aux végétaux, produits végétaux et
autres
objets
soumis
à
des
mesures
de
lutte
obligatoire :
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000584174&dateTexte=2008
0212&fastPos=1&fastReqId=534372416&oldAction=rechTexte)
Au niveau des départements touchés, la lutte contre ce pathogène est localement définie par des
arrêtés préfectoraux. C’est le cas en Aquitaine dans le département du Lot-et-Garonne où un foyer
a été détecté en 2010.
La DRAAF Aquitaine présente sur son site Internet les documents auxquels se référer :
http://draaf.aquitaine.agriculture.gouv.fr/Chancre-colore-du-platane
-
L’arrêté préfectoral du département du Lot-et-Garonne
La circulaire technique et administrative de cet arrêté
La cartographie de la zone de surveillance renforcée dans le Lot-et-Garonne
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Le champignon, très virulent, capable d’affecter un arbre vigoureux et sain, pénètre dans les tissus
végétaux par des blessures au niveau des organes aériens ET des racines. La transmission aux
platanes voisins se produit par le biais des contacts racinaires.
L’hiver est une période au cours de laquelle sont réalisés les chantiers d’élagage des arbres. La
désinfection des lames des outils de taille à l’alcool à brûler est nécessaire et indispensable pour
se prémunir du risque de véhiculer le champignon d’un platane à l’autre. Toute blessure
occasionnée à un platane est une porte d’entrée potentielle. Les engins utilisés pour les travaux
publics (divers chantiers sur la voirie) doivent aussi faire l’objet de ces mesures de prévention.
Tous les acteurs intervenant sur les platanes ou à leur proximité doivent recevoir une information
sur les conséquences des blessures causées aux platanes, et sur les mesures de prévention vis-àvis du risque chancre coloré du platane. L’arrêté national de lutte contre le chancre prévoit des
mesures pour lesquelles aucun acteur ne peut se soustraire : élagueurs, entreprises privées du
paysage, services des espaces verts et services de la voirie des collectivités, entreprises de
travaux publics, … Les collectivités peuvent préciser dans les cahiers des clauses techniques
particulières, les mesures de précaution et faire appel uniquement à des prestataires agréés qui
ont reçu une information sur le chancre.
Les coupes trop sévères exposent les platanes aux maladies du bois (anthracnose, polypores) et
aux insectes xylophages (scolytes). En conséquence, le feuillage s’en trouve affaibli et devient plus
vulnérable aux parasites (concentration des populations de tigres).
Soyez vigilant à tout dépérissement de platane : surveillez l’apparition éventuelle d’une coloration
brun-orangée ourlée de brun-violacé sur l’écorce du tronc aux formes d’une flamme qui semble
progresser vers le haut de l’arbre. N’hésitez pas à prendre des photographies des symptômes qui
vous alertent et à les transmettre par courriel à l’adresse suivante c.rapaport@fredon-aquitaine ou
par téléphone au 09 51 03 03 01 pour une aide. Seul un diagnostic par un laboratoire agréé peut
confirmer la présence du chancre.

Oïdium
Les fusains présentent des taches blanches à la surface supérieure des feuilles. Les écarts de
températures diurnes / nocturnes sont favorables à ce champignon. Les fusains d’extérieur sont
très majoritairement porteurs de ces symptômes. Les feuilles des fusains cumulent en ce moment
la présence d’oïdium (face supérieure) et de cochenilles du fusain (face inférieure, voir dans le
paragraphe ‘ravageurs’).
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Ravageurs

Psylle de l’Eleagnus
L’insecte Cacopsylla fulguralis est un Hémiptère Stenorrhynque (comme les pucerons, les
aleurodes et les cochenilles) de la famille des Psyllidés.
Son régime alimentaire piqueur-suceur de sève, lui fait rejeter un miellat sucré collant sur lequel
s’installe la fumagine, altérant l’aspect de la végétation et réduisant l’assimilation chlorophyllienne,
donc la croissance.
Depuis janvier, ses différentes formes larvaires se rencontrent sur les feuilles d’Eleagnus ebbingei
en situation abritée). Toutefois le froid hivernal du mois de février a ralenti son activité et provoqué
probablement une forte mortalité.
Un tube cireux blanchâtre apparaît nettement au bout de l’abdomen des larves, il permet
l’excrétion du miellat (sous la forme de gouttelettes).
Psylle de l’Eleagnus sur feuille d’E. ebbingei :
larves, tube cireux et gouttelettes de miellat.
(Ch. Rapaport, Fredon Aquitaine)

Cynips du châtaignier
L’insecte Dryocosmus kuriphilus est un Hyménoptère Cynipidé.
Ce ravageur, détecté en Aquitaine depuis deux ans (Gironde 2009, Dordogne 2011) va se
disséminer rapidement sur la région car aucun prédateur naturellement présent n’est apte à réguler
les populations de cynips.
Seule l’introduction de son ennemi naturel, le Torymus sinensis, parasitoïde spécifique du cynips,
peut laisser espérer à long terme une régulation du ravageur.
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Un très petit nombre de sites de production de châtaignes en Dordogne vont bénéficier de
l’introduction du Torymus (programme INRA, Université de Turin et multiples partenaires).
Les premiers symptômes révélant l’attaque du cynips sont observables lorsque les feuilles
commencent à s’étaler : ce sera le moment d’observer l’apparition de galles, structures renflées
visibles sur les feuilles (pétiole, limbe, nervures). Ces galles témoignent d’une attaque remontant à
l’été précédent, lorsque les femelles piquent dans les bourgeons situés à l’aisselle des feuilles pour
y pondre leurs œufs.
A prévoir : si vous constatez l’apparition de galles sur vos châtaigniers, vous devez en faire le
signalement à la DRAAF Aquitaine (coordonnées en fin de document) ou à la mairie de votre
commune.

Tigre du platane
L’insecte Corythucha ciliata est une petite punaise de la famille des Tingidés bien installée en
France où elle est présente depuis 1975.
En hiver, l’insecte est présent au stade adulte au niveau du tronc, sous les plaques d’écorce
détachables (appelées rhytidomes).
Le régime alimentaire piqueur-suceur conduit les populations de tigre à quitter les troncs pour se
diriger progressivement vers le houppier, via les charpentières, à partir de la mise à feuille des
platanes (à partir de fin mars - début avril, au stade 2-3 feuilles étalées). Les individus se placent
alors sous les feuilles étalées et prélèvent la sève à proximité des nervures jusqu’à l’automne.
Le désagrément est d’ordre esthétique en été car les piqûres infligées aux feuilles font prendre à
ces dernières un aspect dépigmenté, jauni. Les tigres eux-mêmes peuvent causer des gènes aux
personnes si les platanes qui les abritent surplombent des terrasses fréquentées par le public. Le
port libre ou une taille douce permet une dilution des populations de tigre dans le feuillage, au
contraire d’une taille courte qui les concentre.
Une estimation des populations de tigres présents sur les platanes d’un site peut vous donner une
indication du niveau d’infestation.
Tigre du platane, adultes hivernants sous plaque de
rhytidome
(Ch. Rapaport, Fredon Aquitaine)
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 En mars, sur quelques arbres pour faire une moyenne du site : Prélevez plusieurs morceaux
d’écorce détachable par arbre (à l’aide d’un gabarit carré en carton rigide de 10 cm de côté),
2
dénombrez les tigres, faites la moyenne du nombre de tigres par décimètre carré (dm ) de
rhytidome.
Analyse du risque commoditaire
Estimation du risque de gènes liés à la présence du tigre selon la pression de population de
l’insecte, le mode de conduite des platanes et l’usage du site :

Mode de conduite des
arbres
Situation, usage
Nombre de tigres hivernants
sous 1 dm2 de rhytidome
inférieur à 70 supérieur à 70
Taille architecturée,
sévère, courte, petite
surface ou volume de
houppier
Sans contrainte vis-à-vis du public
nul à faible
nul à faible
En surplomb d’espaces très
fréquentés par le public
nul à faible
modéré à fort
Port libre, naturel,
important volume de
houppier
Sans contrainte vis-à-vis du public
nul à faible
nul à faible
En surplomb d’espaces très
fréquentés par le public
nul à faible
modéré à fort
Processionnaire du pin
L’insecte Thaumetopoea pityocampa est un Lépidoptère de la famille des Notodontidés.
Le stade hivernant est représenté par les chenilles urticantes grégaires, regroupées dans des nids
soyeux collectifs blancs, bien visibles aux extrémités des rameaux de pins. Le nid d’hiver est
assimilé à un « radiateur », garant de la survie de la colonie, la plupart de temps exposé au sud. Le
nid est un capteur des calories (produites par les rayons du proche infra-rouge) non isolant. Le
regroupement des chenilles permet la conservation d’une température élevée, parfois supérieure
de 20°C à la température extérieure. La nuit, les chenilles se faufilent à travers les mailles de
tissage et sortent en procession reliées au nid par un fil de soie, pour s’alimenter au détriment des
aiguilles situées à proximité des nids, ce qui leur confère un aspect brouté. Les chenilles
entretiennent quotidiennement leur nid lui conférant un aspect blanc et brillant avec des filaments
de soies bien visibles. En revanche, les nids anciens abandonnés par les chenilles à la fin de
l’hiver précédent prennent un aspect roux, terne et compact (source documentaire : Jean-Claude
Martin, INRA – UEFM, article complet :
http://www.avignon.inra.fr/layout/set/print/les_recherches__1/liste_des_unites/unite_experimentale_
entomologie_et_foret_mediterraneenne/la_processionnaire_dossier/biologie
Depuis l’automne (à partir du troisième stade larvaire) et durant toute la période hivernale, les
chenilles sont pourvues de poils urticants qui se détachent très facilement pour venir se planter
dans les muqueuses (bouche, yeux) (présence d’un petit harpon à leur extrémité) ce qui
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représente un danger pour l’homme par contact ou inhalation. En fin d’hiver la période est propice
à l’échenillage (enlèvement mécanique des nids à l’aide d’un échenilloir) qui permet d’éliminer
toutes les chenilles contenues dans le nid, brûlez-les dans un conteneur métallique. A la condition
de respecter strictement les précautions sanitaires qui s’imposent compte tenu du danger
d’exposition aux poils urticants : portez impérativement un masque sur le nez et la bouche, des
lunettes de protection, et des gants.
Procédez dès à présent à l’installation de pièges spécifiques autour des troncs de pins
portant plusieurs nids difficiles d’accès, afin d’intercepter les chenilles qui descendent en
procession entre les mois de février et mai. Les chenilles quittent leur nid en procession l’une
derrière l’autre, se déplacent sur les branches et le tronc et se dirigent vers le sol à la recherche
d’un site ensoleillé et meuble pour s’y enfouir, entre 5 et 20 centimètres de profondeur.
Des processions sont observées depuis le mois d’octobre épisodiquement, phénomène qui s’est
prolongé sous l’effet des températures anormalement élevées jusqu’en décembre.

Mineuse du marronnier
L’insecte Cameraria ohridella est un Lépidoptère Gracillariidé.
La mineuse est présente actuellement uniquement sous la forme nymphale, stade de repos
hivernal, protégée à l’intérieur des feuilles composant la litière de marronniers blancs infestés l’an
passé. L‘enlèvement des feuilles tombées au sol pratiqué à l’automne contribue à abaisser la
population réservoir.
L’apparition des adultes (papillons) n’interviendra qu’avec la remontée des températures
(supérieures à 12 °C pendant 48 heures consécutives). Si vous envisagez un piégeage des
individus mâles, prévoyez l’installation des dispositifs avant la fin du mois de mars. L’interception
des papillons mâles dès leur émergence a pour effet de limiter les accouplements et contribue
indirectement à limiter les pontes.

Généralités sur les cochenilles
Insectes Hémiptères Sténorrhynques de la super famille des Coccoidae. Autrefois nommés « poux
des plantes » on recense plus de 7000 espèces dans le monde. Leurs pièces buccales,
transformées en rostre piqueur, leur permettent d’aspirer la sève des plantes qu’elles parasitent.
Une grande différence morphologique entre le mâle et la femelle constitue une des caractéristiques
des cochenilles : les mâles adultes possèdent une tête, un thorax et un abdomen bien différenciés,
ils sont ailés et apparaissent grêles, délicats et de taille nettement plus petite que les femelles. Ne
vivant qu’un ou deux jours, ils meurent après la reproduction. Les femelles, aptères, ne possèdent
que des appendices très réduits (dorsalement tête, thorax et abdomen sont fusionnés) et vivent
fixées sur le végétal, abritées sous une enveloppe protectrice.
Certaines infestations d’arbres, rameaux et feuilles, sont devenues caractéristiques des milieux
très urbanisés. De plus, des pullulations de ces insectes hors de leur milieu naturels sont de plus
en plus fréquentes, notamment pour les espèces introduites en raison de l’absence de prédateur
spécifique dans le pays d’accueil. On les trouve parfois sur les objets adjacents (ex. les colliers qui
relient l’arbre aux tuteurs).
Les principaux dégâts sont la ponction de sève puis l’expulsion de miellat, alléchant pour les
fourmis, colonisé ensuite par la fumagine sur la végétation et les fruits, qui perturbe la
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photosynthèse et la respiration. Ces dégâts affaiblissent le végétal hôte en nuisant à sa croissance
propre et à celle de ses fruits (arboriculture fruitière). Le végétal parasité affaibli se retrouve exposé
aux attaques de ravageurs secondaires tels que les champignons de faiblesse, ou d’autres
insectes.

Cochenille blanche du mûrier
Pseudolacaspsis pentagona
Rencontrée sur de nombreux feuillus parmi lesquels mûrier, pêcher, kiwi, catalpa, …, elle hiverne
sous la forme de femelle fécondée (de couleur jaune à orangé) sous un bouclier circulaire blancgrisâtre qui mesure 2,2 à 2,5 mm. La ponte débute généralement fin mars. Les éclosions de
première génération s’effectuent de fin-avril à début mai. Les jeunes larves se répartissent sur
l’arbre et sécrètent un bouclier cireux. On dénombre 2 à 3 générations par an selon les conditions
climatiques. Ici, les individus mâles sont détectables par la présence de petits bâtonnets cotonneux
blancs qu’ils laissent sur les branches (photo ci-après).
Lorsqu’elle est présente sur les arbres, elle envahit les charpentières et forme d’épais
encroûtements blanchâtres. Elle peut rapidement provoquer le dépérissement des branches
colonisées.
Source : Bulletin de santé du végétal Aquitaine - Arboriculture fruitière N° 3 – 1er mars 2012
http://ddsv33.agriculture.gouv.fr/Bulletin-de-sante-du-vegetal,2477
Follicules mâles de la cochenille blanche du
mûrier (source GIE FPSO)
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Cochenille du cornouiller
Parthenolecanium corni appelée aussi Eulecanium corni
Cette cochenille peut parasiter les arbres fruitiers (pruniers), les espèces ornementales (Cornus sp,
Cotoneaster sp, …) et même les rameaux de vigne. Elle hiverne sous forme larvaire sur les
branches et les troncs. Elle devient adulte en avril et pond de nombreux oeufs sous sa carapace
de fin avril à fin juin. Les éclosions s’effectuent de juin à mi-juillet, période durant laquelle on peut
observer la migration des jeunes larves vers les feuilles.
Sur les plantes infestées l’an passé (avec fumagine sur feuille l’année dernière), on observe
actuellement la présence de larves de deuxième stade sur rameaux. L’observation de ce stade
larvaire nécessite l’utilisation d’une loupe mais à cette époque de l’année, on peut aussi détecter la
présence de cette cochenille sur les végétaux par l’observation des veilles carapaces brun-acajou
laissées par les femelles au cours de campagne précédente.
Carapaces de femelles (marron) et follicules mâles
(beige) de cochenille du cornouiller sur Cotoneaster
lacteus (Ch. Rapaport, Fredon Aquitaine)
Larves de cochenilles du cornouiller
(E.Marchesan – FDGDON 47)

Cochenille à bouclier du fusain
Unapsis euonymi
En ce moment, les boucliers cireux, allongés, blancs des larves mâles aident à l’observation de
cette cochenille à l’œil nu. Les femelles, visibles à condition de se munir d’une loupe de poche, se
présentent sous la forme de petites « huîtres » brunes.
Larve et nymphe de la
coccinelle noire à deux points
Chilocorus renipustulatus
prédatrice de cette cochenille
Cochenille du fusain sur
fusain : boucliers cireux,
allongés, blancs des larves
mâles
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Prophylaxie et bio-contrôle
Il demeure indispensable de mettre en œuvre des mesures de prophylaxie afin de gérer la
problématique des cochenilles. Il s’agit d’éliminer les branches les plus envahies. Dans certains
cas l’abattage des arbres trop atteints peut s’avérer nécessaire (cas parfois rencontrés en vergers).
La taille et la fertilisation doivent aussi être adaptées afin de ne pas créer de conditions favorables
à leur développement. Un décapage au jet d’eau à haute pression (5 à 10 bars) et/ou un brossage
mécanique des charpentières et des troncs permet d’éliminer une partie des cochenilles et de
rendre plus vulnérables celles qui restent. Des prédateurs spécifiques, certaines espèces de
coccinelle et des micro-hyménoptères (Braconidés et Chalcidiens), présents dans l’environnement,
les parasitent et les contrôlent (Ex. de la coccinelle noire Rhizobius satelles, parasitoïde de la
cochenille blanche du mûrier).
Actuellement : surveillez les infestations éventuelles de cochenilles sur vos végétaux en
observant sur les rameaux ligneux ou les troncs la présence d’encroûtements ou de mâles
ailés plus facilement repérables.
Ci-dessous quelques espèces présentes en Aquitaine parmi les trois grands types de
cochenilles (signalements sur vigne en 2010, source Guillaume Girard, Observatoire Aquitain de
la Viticulture) et susceptibles d’apparaître dans le courant de la saison :
 Cochenille à corps durci par imprégnation de cire ou de laque :
Cochenille lécanine du cornouiller / de la vigne Parthenolecanium (ou Eulecanium) corni
(Bouché 1844)
Cochenille du laurier rose Aspidiotus nerii (Bouché)
Cochenille blanche du mûrier Pseudaulacaspis pentagona (Targioni)
Cochenille noire de l’olivier Saissetia oleae (Olivier)
 Cochenille à corps mou couvert d’un bouclier protecteur cireux :
Cochenille pulvinaire Eupulvinaria hydrangeae
Cochenille du fusain Unapsis euonymi (Comstock 1881)
Pou de San José Quadraspidiotus perniciosus
Cochenille des arbres fruitiers à pépins Quadraspidiotus pyri et Q. ostraeiformis
Cochenille virgule du pommier Lepidosaphes ulmi
Cochenille rouge du poirier Epidiaspis leperii (Signoret)
Cochenille australienne Icerya purchasi (Maskell)
Cochenille chinoise Ceroplastes sinensis (Del Guercio)
Cochenille floconneuse de la vigne Pulvinaria vitis (L.)
 Cochenille à corps mou sans bouclier protecteur :
Cochenille farineuse de la viorne Pseudococcus viburni (Signoret 1875)
Cochenille farineuse bohémienne Heliococcus bohemicus (Sulc)
Cochenille farineuse du platane Phenacoccus aceris (Signoret)
Cochenille farineuse du citronnier Planococcus citri (Risso)
Cochenille farineuse du figuier Planococcus ficus (Signoret)
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Ce qu’il faut retenir :
Maladies :
Anthracnose du platane : surveiller les stades phénologiques et les conditions climatiques.
Chancre coloré du platane : période hivernale à risque de transmission lors des opérations de taille /
élagage. Désinfection systématique des outils de taille.
Ravageurs :
Psylle de l’Eleagnus : premiers signalements.
Cynips du châtaignier : surveiller le débourrement des châtaigniers.
Tigre du platane : réaliser les comptages des adultes sous les écorces pour estimer le risque.
Processionnaire du pin : prévoir la pose des écopièges sur les arbres en situation de risque
d’exposition du public
Mineuse du marronnier : prévoir la pose des pièges à phéromone.
Cochenilles : repérage des foyers de cochenilles en fin de période hivernale.
" Action pilotée par le ministère chargé de l'agriculture, avec l’appui financier de l’Office national de l'eau et des milieux aquatiques, par
les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto 2018 ".
Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut-être
transposée telle quelle à la parcelle. La Chambre régionale d'agriculture d'Aquitaine dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises
par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures et les invite à prendre ces décisions sur la base des observations qu'ils auront réalisées
sur leurs parcelles et/ou en s'appuyant sur les préconisations issues de bulletins techniques (la traçabilité des observations est nécessaire).
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