Le quatrième rapport d’évaluation du groupe 2 du GIEC Eric Martin CNRM/GMME/MC2 Plan Le GIEC, l’organisation générale, celle du WG2 La préparation du quatrième rapport du WG2 Un aperçu du résumé pour décideurs – Observations – Impacts : par secteurs et pour l’Europe – Les connaissances actuelles sur la réponse au changement climatique Quelques conclusions Le GIEC Le GIEC est un organe intergouvernemental qui donne des avis scientifiques, techniques et socio-économiques à la communauté internationale, et en particulier aux pays (plus de 170) qui sont Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Il est ouvert à tous les Membres du PNUE et de l’OMM. Trois Groupes, plus une équipe spéciale pour les inventaires nationaux des gaz à effet de serre Bureau : 1 président, 3 vice présidents et les membres des bureaux des groupes et de l’équipe spéciale Un petit secrétariat à Genève Le bureau et l’unité de support du groupe 2 Le bureau du groupe 2 (élu par le GIEC) – 2 co-présidents (1 pays développé, 1 pays en développement) Martin Parry (Royaume uni), Osvaldo Canziani, (Argentine) – 6 vice présidents (1 par région OMM) L’unité de support technique : – 4 personnes (hébergées par le Hadley Centre, en général dans le pays du co-président du pays « développé ») – Support des activités du bureau – Support pour la rédaction du rapport (réunions, mise en forme des projets, gestion des revues, …) – Rédaction du résumé pour décideurs et résumé technique Le quatrième rapport d’évaluation Partie 1 : Les bases scientifiques physiques (31 janvier 2007) Partie 2 : Impact, adaptation et vulnérabilité (4 avril 2007) Partie 3 : atténuation du changement climatique (2 mai 2007) Rapport de synthèse ( 14 novembre 2007) Le SPM est approuvé ligne par ligne, les chapitres et le résumé technique sont acceptés globalement (modifiés éventuellement pour tenir compte des modifications du SPM) Rapport technique sur l’eau (avril 2008). Le rapport du groupe 2 (1/2) Impact, adaptation et vulnérabilité Les objectifs initiaux définis par le GIEC Évaluation des effets déjà observables (et qu’en apprend-on?) Évaluation des impacts probables d’un changement climatique non atténué, et ses variations en fonction des différents scénarios de développement Évaluation des connaissances sur les impacts évités ou réduits par l’adaptation Évaluation des connaissances concernant les impacts et les besoins en adaptation en fonction des niveaux d’atténuation. Le rapport du groupe 2 (2/2) Avec les règles/contraintes suivantes : Mettre l’accent sur ce qui est nouveau depuis le dernier rapport Réduire le volume (700 pages au lieu de 1000 pages) Améliorer le lien avec les deux autres groupes Plus grande évaluation de la littérature non anglaise et de la littérature grise Le plan détaillé est approuvé avant la phase de rédaction Les retours des gouvernements sur le projet de plan D’accord mais : Évaluation des effets économiques des impacts et de l’adaptation Évaluation des options d’adaptations : coût, capacités Renfort des informations régionales Plus d’impacts societaux et sytèmes soumis à des contraintes multiples Information utilisable par les décideurs : évaluation des risques Besoin de niveaux de confiance Comment se prépare un rapport du GIEC ? Les auteurs : – – – – CLA: coordinating lead author (2/3 par chapitre) LA: lead author (10-15 par chapitre) RE: review editor (2-3) CA: contributing author (10 – 40 ) CLA , LA et RE sont obligatoirement désignés par le bureau du groupe ad hoc dans la liste proposée par les gouvernements Incertitudes Pour la première fois, des termes identiques pour les 3 groupes vraisemblance confiance pratiquement certain > 99% de probabilité, extrêmement probable > 95%, très probable > 90%, probable > 66%, plus probable que non > 50%, très peu probable < 10%, extrêmement peu probable < 5%. Très grande confiance au moins 9 chances sur 10 d’être exacte, grande confiance 8 chances sur 10, confiance moyenne : 5 chances sur 10 faible confiance 2 chances sur 10, très faible confiance moins d’une chance sur 10. Le plan du rapport 3ème rapport 4ème rapport 1. Overview of Impacts, Adaptation and Vulnerability 2. Methods and Tools 3. Developing and Applying Scenarios 1. Assessment of observed changes and response in natural and managed systems 2. New assessment methodologies and the characterisation of future conditions 4. Hydrology and Water Resources 5. Ecosystems and Their Goods and Services 6. Costal Zones and Marine Ecosystems 7. Human Settlements, Energy and Industry 8. Insurance and Other Financial Services 9. Human Health 3. Fresh water ressources and their management 4. Ecosystems, their properties, Goods and services 5. Food, Fibre and forest products 6. Coastal systems and low lying areas 7. Industry, settlement and society 8. Human health 10-17. Regional Chapters: Africa, Asia, Australia and New Zealand, Europe, Latin America, North America, Polar Regions, Small Island States 9.-16. Regional Chapters: Africa, Asia, Australia and New Zealand, Europe, Latin America, North America, Polar Regions, Small Island States 18 Adaptation 19 Synthesis 17. Assessment of adaptation practices, options, constraints and capacity 18. Inter-relations between adaptation and mitigation 19. Assessing key vulnerability and the risk for climate change 20. Perspective on climate change and sustainability Plan Le GIEC, l’organisation générale, celle du WG2 La préparation du quatrième rapport du WG2 Un aperçu du résumé pour décideurs – Observations – Impacts : par secteurs et pour l’Europe – Les connaissances actuelles sur la réponse au changement climatique Quelques conclusions Le changement climatique est-il observable sur les systèmes naturels et humains ? Troisième rapport : – Les changements climatiques régionaux, notamment les hausses de température, ont déjà influé sur beaucoup de systèmes physiques et biologiques Quatrième rapport : – Sur la base des faits observés sur tous les continents on conclut que de nombreux systèmes naturels sont touchés par les changements climatiques régionaux, particulièrement les températures – Une évaluation globale des données depuis 1970 a montré que le réchauffement d’origine anthropique a probablement eu une influence discernable sur beaucoup de systèmes physiques et biologiques La question de l’attribution La preuve par 4 : Conclusion du groupe 1 sur l’attribution du réchauffement 29000 séries (75 études) montrent que les changements des systèmes physiques et biologiques sont cohérents avec ce qui était attendu des changements de température. Accord spatial entre réchauffement significatif et changement significatifs Quelques études ont comparé les changements à des résultats de modèles de circulation générale avec forçage naturel / anthropique et total Impacts difficiles ou impossibles à attribuer Acidification des océans (-0.1 sur le pH, cf groupe 1) Degrés de confiance moyen (adaptation / facteurs non climatiques) • Hautes latitudes de l’hémisphère nord : agriculture, sylviculture, feux de forêt, parasites • Santé : canicule, pollen allergéniques (HN, moyenne latitude) • Activité humaine en Arctique Impacts, mais pas de tendance établie, pas d’attribution formelle • Lacs glaciaires, chutes de blocs (pergélisol) • Afrique Sahélienne et du sud • Dommages liés à l’augmentation du niveau de la mer Les impacts Des informations plus spécifiques sur la nature des impacts futurs sont maintenant disponibles pour un large éventail de systèmes et de secteurs, dont certains n’étaient pas couverts par les évaluations précédentes. Ressources en eau Fond: changement de l’écoulement annuel (%) 2081-2100 vs 1981-2000 moyenne d’ensemble de scénarios A1B (Nohara et al.) Ecosystèmes Peu de résilience des écosystèmes en général : diminution de la biodiversité 20-30% des espèces disparaîtraient pour 1.5 – 2.5 °C d’augmentation de T Écosystèmes terrestres : source nette de C à partir du milieu du siècle Elévation du niveau de la mer Vulnérabilité des deltas évaluée à partir des estimations de population déplacées selon la tendance actuelle d’élévation du niveau de la mer jusqu’à 2050 (Extreme > 1 million; high =1 million - 50,000; medium 50,000 – 5000; selon Ericson et al. (2006)). Produits alimentaires Évolution du rendement du maïs et du blé, en zone tempérée et tropicale Compilation à partir d’une trentaine d’études Avec ou sans adaptations Santé Ampleur de l’impact par secteurs et en fonction de l’augmentation de température Les points marquants pour l’Europe (1/2) Impacts du changement actuel largement documentés Les risques liés au climat vont augmenter – Crues (rapides et lentes, côtes), sècheresses, feux, vagues de chaleur, santé (vagues de chaleur, maladies) Augmentation des contrastes régionaux – Changement régionaux de température et précipitation, cultures en expansion vers le nord, forêts en diminution dans le sud et augmentation dans le nord Tension sur les ressources en eau – Europe centrale et du sud doublement des zones soumises à des tensions sur la ressource en eau (44 millions de personnes concernées au lieu de 16). Les points marquants pour l’Europe (2/2) Les (eco-)systèmes naturels et la biodiversité seront très touchés. La grande majorité aura beaucoup de difficulté à s’adapter. – Permafrost, diminution de la toundra, flore européenne vulnérable, en danger ou en voie d’extinction à la fin du siècle. Peu de capacité d’adaptation, nécessité de supprimer les facteurs de pression humains. Impacts importants sur les secteurs socio-économiques – Agriculture (besoins en eau), énergie, tourisme L’adaptation bénéficiera des expériences dans la prévention des risques naturels, et par la définition de plan d’adaptation – Événements extrêmes (plan canicule), politiques nationales et européennes. Pas d’évaluation systématique des mesures d’adaptation – Ex: construction de barrages Impact des scénarios climatiques extrêmes Certains événements climatiques à grande échelle peuvent potentiellement occasionner des impacts très importants, particulièrement après le 21ème siècle. Déglaciation du Groenland et de l’Antarctique de l’ouest – La relocalisation de populations, de l'activité économique, et de l'infrastructure serait coûteuse et représenterait un problème complexe. Circulation thermohaline dans l’Atlantique nord – Les impacts de changements persistants et à grande échelle de la circulation thermohaline sont susceptibles de mener à des changements de la productivité d'écosystèmes marins, de la pêche, de la capacité d’absorption de CO2 de l’océan, des concentrations océaniques en oxygène et de la végétation terrestre. La conclusion impossible de la partie impact Certains systèmes, secteurs et régions seront probablement particulièrement affectées par le changement climatique – Écosystèmes : toundra, forêt boréale, montagnes, ecosystèmes méditerranéens, mangroves, marais salés, coraux, hautes latitudes – Zones côtières basses – Ressources en eau dans les régions de moyenne latitude et régions semi arides de basse latitude – Agriculture dans les régions semi aride de basse latitude – Santé (zones avec peu de capacité d’adaptation) Régions – – – – Arctique (gros impacts sur systèmes naturels) Afrique (en particulier zone sub-saharienne) États insulaires (vulnérabilité à la montée du niveau de la mer) Grand deltas de l’Asie Les connaissances actuelles sur la réponse aux changements climatiques La vulnérabilité est traitée dans la partie observations et dans la partie impact implicitement La question de l’adaptation n’était en général pas prise en compte dans la partie impact. Dans cette partie, on essaie de traiter de manière équilibrée impacts, vulnérabilité, adaptation Apparaissent : – l’atténuation du changement climatique – Le développement durable un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres besoins Adaptation L’adaptation est en cours, mais de façon limitée L’adaptation sera nécessaire pour répondre aux impacts résultants du réchauffement, déjà inévitables en raison des émissions passées. Une large gamme d’options d’adaptation est disponible, mais une adaptation plus étendue est nécessaire … • Technologiques (protections côtières), comportements (choix de produits alimentaires), gestion (pratiques d’exploitation agricole), politique (planification) Il existe des obstacles, des limites et des coûts, mais ils ne sont pas entièrement compris. • Obstacles environnementaux, économiques, informationnels, sociaux, d’attitudes, de comportements, … Vulnérabilité La vulnérabilité peut être exacerbée par la présence d’autres pressions • Coraux : pollution marine, pollution due à l’agriculture • Pauvreté, accès inégal aux ressources, insécurité alimentaire, évolution de la mondialisation, économique, conflits, maladies (Ex: VIH/SIDA) La vulnérabilité future dépend du changement climatique, mais aussi du mode de développement • Les scénarios avec population élevée augmentent la vulnérabilité Le développement durable peut réduire la vulnérabilité aux changements, • augmentation de la capacité d’adaptation et le changement climatique peut ralentir le rythme du développement durable • exposition accrue aux effets défavorables Attenuation Beaucoup d’impacts peuvent être évités, réduits ou retardés par l’atténuation • Peu d’études, mais quelques unes qui fournissent des indications Un portefeuille de mesures d’adaptation et d’atténuation des changements peut diminuer les risques associés aux changements climatiques • Un changement climatique non atténué excèderait probablement à long terme les capacités d’adaptation des systèmes naturels, gérés et humains. Les impacts des changements climatiques varieront régionalement, mais, agrégés et escompté au présent, ils peuvent très probablement imposer des coûts annuels nets qui augmenteront dans le temps à mesure que les températures globales augmenteront. A-t-on progressé dans l’évaluation ? (à partir du TS) Progrès sur : – – – – Effets observés Impact, adaptation (plus de précision) Standardisation des scénarios (grâce au site de DDC) Dommages pour différents niveaux de changement climatiques, scénarios de stabilisation Manque d’information sur : – – – – Impacts en fonction des différents modes de développement du monde Les coûts des impacts, de l’adaptation, de l’atténuation Effets de seuil, points d’inflexion Interaction changement climatique et changement environnementaux d’origine humaine Besoins de recherche identifiés Impacts pour différents scénarios de développement – Beaucoup de A2 et B2, très peu de stabilisation actuellement. Besoin de scénarios régionaux, de scénarios « extrêmes » Les dommages évités par l’atténuation Recherches sur le changement du climat – Incertitude liée à notre connaissance du changement climatique, aux scénarios climatiques (régionalisation et extrêmes), et en quelle en est l’influence sur les études d’impact. – Scénarios extrêmes (circulation thermohaline) Observation, monitoring et attribution Systèmes soumis à des stress multiples (climat – humains) Le coût des impacts et de la réponse (adaptation – atténuation) FIN