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Au 15ème siècle, Paracelse (1493-1541) médecin suisse parle d’influence des planètes sur le corps
humain et établit une relation entre psyché, corps physique et âme.
En France, la sorcellerie, par diverses pratiques (potions parfums, rituels…) accède à des états
modifiés de conscience.
Le champ religieux n’est pas exclu avec ses diverses extases, convulsions, de la simple agitation à
la léthargie en passant par diverses figurations de la passion ou des supplices des martyres. (1)
La pratique chamanique sud-américaine, inuit ou russe, induit dans un autre contexte des
altérations de conscience. La relation de quelques hommes ou femmes choisis permettant un lien
entre un monde terrestre anxiogène et un au-delà .
Lumières, lumière !
Il faudra attendre la fin du 17ème siècle pour que l’homme prenne une autre place au sein de
l’univers.
Sous l’influence de la raison, le monde s’explique de manière plus scientifique ; le doute en les
puissantes divines éthérées s’insinue dans le quotidien.
Les disciplines comme l’astrologie, la physique, la chimie expliquent les phénomènes naturels
jusque-là irrationnels.
Franz Anton Messmer (1734-1815). (2) marque la transition entre magnétisme et science.
Ce médecin Viennois reprenant les travaux de Paracelse, de Van Helmont et de Maxwell (3)
publie en 1766 sa thèse de doctorat : « De l’influence des planètes sur le corps humain ».
En 1773, il met en pratique son idée de l’existence d’un fluide universel, en appliquant les travaux
du Père Jésuite Hell (4) avec des plaques aimantées .Le fluide est alors minéral mais deviendra
animal suite à une polémique sur la paternité du procédé.
Son postulat : un fluide physique emplit l’univers servant d’intermédiaire entre l’homme, la
terre, les corps célestes et entre les hommes eux-mêmes. Ce fluide diffusé en tout lieu est capable
d’être canalisé, distribué (par des passes Mesmériennes) et ainsi provoquer une salutaire libération
par toute manifestation de mouvements (crise magnétique).
« Sans la présence du thérapeute le métal à lui seul n’est rien » dit Messmer en1775, soulignant
pour la première fois la nécessaire présence animale.
Arrivé à Paris en 1778, il publie en 1779 son récit historique des faits relatifs au magnétisme
animal.
Devant le succès de sa méthode, il organise le traitement collectif du baquet (5) : un large
récipient en chêne rempli d’eau magnétisée par ses soins, de limaille de fer, de verre pilé d’où
sortaient des barres de fer.
Les patients recevaient le fluide, qui se transmettait de l’un à l’autre. Musique douce, parfum
d’ambiance, lumière tamisée, couleur apaisante parachevait l’ensemble.
Messmer habillé de tenue couleur lilas, en maitre de cérémonie, induisait un étrange
comportement collectif sensé réorganiser les énergies et annihiler le mal.
Reconnu à la cour de Marie Antoinette, il connaitra la défaveur du roi louis XVI suite a un avis
négatif de la commission royale.
Il reste précurseur par la mise en pratique de méthodes d’induction, d’états modifiés, par son
approche fluidique de la relation à l’autre.