Contexte et objectifs
Sur l’échelle de la construction, l’étanchéité à l’air des bâtiments est une discipline
récente. Développée à partir de la fin des années 70 aux Etats-Unis, elle s’est
démocratisée en France depuis la fin des années 90 sous l’impulsion des CETE
régionaux (Centre d’études techniques et de l’équipement).
Les conséquences d’infiltrations d’air non désirées étaient alors peu connues et les
préoccupations des maîtres d’ouvrages plus portées sur l’étanchéité à l’eau, la structure du
bâti, l’esthétique…
Depuis le début des années 2000, avec la prise de conscience de l’épuisement des
ressources, du changement climatique, de la pollution de l’air (intérieur et extérieur),
des bruits urbains, la qualité de la construction s’est généralement améliorée, et avec
elle les technologies associées.
La maîtrise de l’étanchéité à l’air de l’enveloppe des bâtiments est
une discipline associée à cette amélioration de la qualité du bâti.
Il est dorénavant incontournable de réaliser une enveloppe étanche
à l’air, au même titre qu’une enveloppe étanche à l’eau. Les coûts
associés à une qualité médiocre de réalisation sont élevés, tant
sur les aspects énergétiques que sanitaires.
Face aux enjeux énergétiques et environnementaux, la France
vient de se doter d’une règlementation thermique par-
mi les plus exigeantes au monde (RT 2012, site web :
www.rt-batiment.fr) dans le cadre du Grenelle de l’environnement.
Les préoccupations des occupants en matière de qualité de l’air intérieur n’ont jamais été
aussi élevées : les médecins tirent depuis de nombreuses années la sonnette d’alarme
(Voir publication de référence : Guide de l’habitat sain, S. et P. Déoux, 2004).
Il est également reconnu que le bruit est source de nuisance pouvant entraîner
diverses maladies.
Les objectifs de la maîtrise de l’aéraulique des bâtiments sont multiples, mais visent
tous à l’amélioration de la qualité des constructions, des économies d’énergie et à
l’amélioration du confort des espaces clos.
Les enjeux de l’étanchéité à l’air dans les espaces de vie sont fondamentaux et seront
développés ci-dessous dans ce présent guide. Les préconisations et conseils exposés
dans ce guide résultent d’une expérience théorique et de terrain significative de
l’auteur (bureau d’études FGE). L’utilisation de ce guide n’engage que l’utilisa-
teur et l’auteur ne pourra nullement être tenu pour responsable d’une quelconque
application de ce guide.
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Les enjeux de l’étanchéité à l’air
L’étanchéité à l’air des bâtiments est une discipline transversale qui impacte des domaines
aussi cruciaux que variés : l’énergie, la santé, le bruit, l’insalubrité, la réglementation…
L’énergie
La France ne dispose sur son territoire que de 0,01 % des réserves fossiles de la
planète et consomme pourtant 1,2 % de la production primaire mondiale. Cette forte
dépendance extérieure pousse à la performance énergétique, et ce depuis le premier
choc pétrolier en 1973, puis le second en 1979. De là sont nées les premières
réglementations thermiques (RT 1974, 1982, 1988, 2000, 2005 et 2012). La dernière
en date est plus stricte que les précédentes : il faut globalement diviser par deux la
consommation d’énergie des bâtiments par rapport à la réglementation de 2005.
Le secteur du bâtiment est responsable de presque 45 % de la consommation
d’énergie primaire de la France. C’est pourquoi la RT 2012 se veut pionnière et
exigeante.
La réglementation thermique RT 2012 :
Elle a pour objectif de permettre d’atteindre les objectifs du Grenelle
de l’environnement en réduisant fortement la consommation d’énergie
des bâtiments. Comme pour la RT 2005, la RT 2012 prend en compte
le coefficient de consommation d’énergie primaire théorique à ne pas
dépasser (Cepmax) équivalent à :
Où la consommation Cepmax ne doit pas dépasser 50 kWh en énergie
primaire par m2 par an, modulée en fonction du type de bâtiment, de sa
localisation géographique, de son altitude, de sa surface et de ses émis-
sions de gaz à effet de serre (GES).
Le coefficient Bbio pour « Besoins bioclimatiques » permet d’évaluer la
performance de l’enveloppe hors système. Il a pour vocation de valori-
ser une conception intelligente : orientation au sud, bon ratio de surfaces
vitrées, inertie thermique, valorisation des apports gratuits… Il sera égale-
ment pondéré en fonction de la situation géographique, de l’altitude et de
la surface du bâtiment.
Comme pour la RT 2005, le coefficient TiC (Température intérieure
conventionnelle) sert à évaluer le confort d’été.
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