- question du passage du profit (indicateur d’efficacité) à une rente (capacité d’un facteur de production à
être rémunéré au dessus de sa productivité marginale) avec stratégies de firmes pour conserver leur niveau
de rentabilité (barrières à l’entrée, stratégies anti concurrentielles)
recherche du profit et de sa maximisation apparaît nécessaire à la dynamique d’une économie concurrentielle mais
analyse théorique débouche sur un paradoxe : concurrence réduit le profit, ce qui amène à s’interroger sur l’existence
d’autres logiques à l’œuvre dans l’organisation et le fonctionnement des firmes
B- Les firmes sont caractérisées par une diversité d’objectifs et non une simple logique
maximisatrice
1) La volonté de maximisation du profit peut générer des effets pervers
question de l’articulation Court Terme – Long Terme : volonté de maximisation du profit à CT peut
conduire à négliger des investissements ou des stratégies dont la rentabilité immédiate est faible alors qu’ils
sont porteurs de potentialités ultérieures de développement
question se pose particulièrement dans un contexte de financiarisation accrue de l’économie avec la
pression exercée par des actionnaires sur la gestion de l’entreprise + l’exigence d’une rentabilité élevée et de
versement de dividendes importants qui peuvent réduire la capacité d’autofinancement de la firme :
capitalisme patrimonial peut apparaître alors moins efficace et plus instable
nécessité d’indicateurs plus complexes de l’efficacité de l’entreprise
2) Il faut tenir compte de la complexité organisationnelle des firmes
théorie de l’agence met en avant la diversité des objectifs des acteurs de l’entreprise, en particulier la
possibilité pour des managers (Berle et Means) d’imposer leurs objectifs (maximisation de la taille de la
firme et/ou de leur salaire plutôt que maximisation du profit)
prise en compte des « shareholders » et des « stakeholders » avec d’intégration d’autres objectifs dans la
gestion de la firme + contraintes réglementaires que doivent respecter les firmes
firme apparaît alors comme un projet collectif
3) Certaines firmes ont des logiques particulière
Entreprises de l’Économie Sociale et Solidaire : nécessité du profit pour assurer la pérennité et le
développement de la firme mais règle spécifique concernant le montant du profit et sa distribution
entreprises publiques : débats sur le champ d’action et sur les modalités de gestion des entreprises
publiques (cf. tarification des produits)
question de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) : firme joue un rôle qui n’est pas seulement
économique (impact de l’activité sur un territoire, enjeux sociaux, questions environnementales avec
éventuelles externalités négatives) qui peut justifier l’existence de limites à la recherche d’un profit maximal
(mais critique de M. Friedman : « business of business is business »)
Conclusion
Si personne ne remet réellement en cause la nécessité et l’importance du profit dans le fonctionnement et le
développement des firmes, le débat reste assez largement ouvert autour de la place à accorder à l’objectif de
maximisation du profit : à une vision découlant des raisonnements néo-classique qui considère la maximisation du
profit comme garant de performances pour la firme comme pour la société dans son ensemble, d’autres lectures
proposent une vision plus complexe des objectifs de la firme devant intégrer l’ensemble de ceux qui sont concernés
mais également l’impact de l’activité productive sur son environnement.
Le contexte actuel de mondialisation accélérée dans sa double dimension de croissance des flux commerciaux et de
division internationale des processus productifs rend encore un peu plus complexe cette question avec la mise en
concurrence de firmes situées dans des contextes économiques, sociaux et réglementaires très diversifiés.