Après avoir effectué à pied le
trajet de Brest à Mayence, la
division Compans entre en
campagne le 12 avril. Deux
semaines de marche en
direction de Leipzig
l’amènent, en tête de l’armée,
du côté du village de Lützen,
le dimanche 2 mai 1813.
Afin de stopper l’avancée de
Napoléon vers Dresde et la
Pologne, les coalisés
attaquent par surprise. Le 3e
Corps du maréchal Ney et le
6e Corps du maréchal
Marmont reçoivent le choc
de l’effort principal de
l’ennemi. L’infanterie et la
cavalerie russo-prussienne se
relaient pour attaquer les
bataillons français formés en
carré. Les artilleurs de la
marine, fantassins en
l’absence de canons, tiennent
le choc et leurs baïonnettes
sont
crânement, malgré les boulets de l’artillerie ennemie. Face à leur rang de fer, la
fine fleur de la cavalerie prussienne est décimée. Le maréchal Marmont
s’avance même en annonçant que dans cette mêlée, le régiment des gardes
prussiens à cheval a été détruit.
PlandelabatailledeLUTZEN
EnrougelesfrançaisauxordresdeNapoléon1er dressées
Le 1er Régiment d’artillerie de la marine s’est tout particulièrement distingué :
près de 1000 hommes sont tombés, morts ou blessés, parmi lesquels le chef de
corps, le colonel
Joseph Emond
d’Esclevin. Mais
face à eux
l’ennemi a lâché pied et perdu près du
triple d’hommes. Cette saignée
n’empêche pas la 1re Division du 6e
Corps de se distinguer de nouveau à la
bataille de Bautzen, le 20 mai. Ce jour-
là, moins de trois semaines après Lützen
et 150 kilomètres plus à l’Est, les
coalisés prétendent interdire le passage
de la rivière Spree. Les artilleurs de la
marine, -tout particulièrement ceux du 2e
Régiment du colonel Buguet- au centre
du dispositif français, se distinguent
encore en patientant avec courage sous la
canonnade ennemie, puis en s’emparant
de la ville de Bautzen, point clé de la
défense ennemie, au centre de leur ligne. Aussi forts en attaque à Bautzen qu’ils l’ont été en défense à
Lützen, les hommes de 1er Régiment d’artillerie de la marine viennent de gagner la première
inscription sur leur emblème : LUTZEN 1813.
GalEdmond
D’Esclevin
1765‐1813
Napoléon1er à la bataille de Lützen
Gravure d’Andréa Fleischmann