VOCABULAIRE SOCIOLOGIE PHILOSOPHIE PSYCHOLOGIE LINGUISTIQUE ET DIDACTIQUE
La sociologie est une science qui cherche à comprendre et à expliquer l'impact du social sur les représentations (façons de penser) et comportements (façons
d'agir) humains. Ses objets de recherche sont très variés puisque les sociologues s'intéressent à la fois au travail, à la famille, aux médias, aux rapports de genre
(hommes/femmes), etc.
La sociologie de l'éducation est une des branches de la sociologie qui étudie l'éducation.
Bien que plus ancienne, elle compte actuellement deux écoles principales, l'école de Pierre Bourdieu et l'école de Raymond Boudon. La théorie « conflictualiste »
et la théorie « externaliste »
Les théories de Pierre Bourdieu sont qualifiées de conflictualistes tout comme celles de Bernard Lahire ou de Baudelot-Establet ; on les oppose (mais se
complètent) aux théories externalistes de Boudon.
Chez le premier, ce sont les rapports sociaux qui détermineront l'orientation scolaire, la réussite ou l'échec. L'origine sociale a une importance mais pas
uniquement. Il parle de l'école comme "Machine de reproduction des inégalités" ; le second considère que les individus sont des êtres libres et rationnels qui font
des calculs coûts/avantages pour s'orienter. L'origine sociale ne jouerait ici qu'en tant que facteur économique. Cependant Berthelot souhaite dépasser ce conflit et
explique que les parents sont libres de leur choix mais qu'il existe des surdéterminations : temporelles, géographiques et positionnelles.
Les interactions des enfants et de la société
Pour Jean Piaget, ce qui est intéressant d'étudier en sociologie de l'éducation c'est l'ensemble des interactions des enfants et de la société dans laquelle ils évoluent.
Les enfants connaissent une évolution par alternance d'étapes successives, de ruptures et de rétablissements. Il s'agit de passage de phases d'équilibre à des phases
de déséquilibre pour reconnaître ensuite une stabilisation. On parle de fonctionnement "homéostatique" pour désigner le mécanisme par lequel les êtres humains
changent et évoluent.Pour Piaget, la socialisation correspond à un processus actif d'adaptation discontinue à l'environnement et à des formes mentales ou sociales
de plus en plus complexes.Cette vision est assez éloignée de celle de Durkheim qui concoit la socialisation comme un continuum. La notion de structure est
importante chez Piaget, pour lui la structure mentale est principalement la résultante de deux dimensions: cognitive et affective. L'adaptation de l'individu se
réalise à travers deux mouvements: l'assimilation (incorporation) et l'accommodation (ajustement des structures).
On peut distinguer 4 grandes étapes de ce développement :
passage du respect absolu (parents-enfant) au respect mutuel (parents-enfant/enfant-parents),
passage de l'obéissance personnalisée au sentiment de la règle(notion de contrat, norme sociale, accord mutuel..),
passage de l'hétéronomie totale à l'autonomie réciproque (camaraderie),
passage de l'énergie à la volonté (differenciation du devoir et du plaisir).
Lautrey reprendra les thèses de Piaget pour expliquer les liens entre la position sociale des parents et la reussite scolaire, il s'intéresse aux règles souples (familles
aisées), aux règles faibles (familles des classes populaires ), aux règles rigides (classes moyennes).
Epistémologie : (tradition philosophique francophone) branche de la philosophie des sciences qui « étudie de manière critique la méthode scientifique, les
formes logiques et modes d'inférence utilisés en science, de même que les principes, concepts fondamentaux, théories et résultats des diverses sciences, et ce, afin
de déterminer leur origine logique, leur valeur et leur portée objective ». L'enquête épistémologique peut porter sur plusieurs aspects de l'activité scientifique : les
modes de production de la connaissance scientifique, les fondements de cette connaissance, la dynamique de cette production. Plusieurs questions : qu'est ce
qu'une connaissance scientifique? Comment est-elle produite? Comment est-elle validée? Sur quoi se fonde-t-elle? Comment les connaissances scientifiques sont-
elles organisées? Comment évoluent-elles (et notamment, progressent-elles?)?
À cela s'ajoute parfois une dimension normative de l'analyse. Il ne s'agit plus seulement de décrire la connaissance scientifique, mais de définir ce qui constitue
une "bonne" connaissance scientifique.
Enfin, on doit distinguer une épistémologie générale, qui porte implicitement l'idée d'une certaine unité de la science, des épistémologies régionales, qui repose sur
l'idée d'une pluralité, parfois présentée comme irréductibles, des différentes sciences. On parle alors d'épistémologie de la physique, de la biologie, des sciences
humaines, ... : (tradition philosophique anglo-saxonne) se confond avec la théorie de la connaissance, et ne porte donc pas spécifiquement sur la
connaissance scientifique. Il arrive également que ce terme soit utilisé comme synonyme de « philosophie des sciences »
[
Constructivisme : théorie de l’apprentissage. Opposée au béhaviorisme.
L’approche constructiviste met en avant l’activité et la capacité inhérentes à chaque sujet, ce qui lui permet d’appréhender la réalité qui l’entoure.
Le constructivisme suppose que les connaissances de chaque sujet ne sont pas une simple "copie" de la réalité, mais une "(re)construction" de celle-ci. Le
constructivisme s'attache à étudier les mécanismes et processus permettant la construction de la réalité chez les sujets à partir d'éléments déjà intégrés.
La compréhension, constamment renouvelée, s’élabore à partir des représentations plus anciennes d’événements passés, que le sujet a d’ores et déjà
« emmagasinées » dans son vécu. En fait, le sujet restructure (« reconceptualise »), en interne, les informations reçues en regard de ses propres concepts : c’est le
phénomène de restructuration conceptuelle à travers ses expériences. (« Il en ressort la grande loi incontournable de la pédagogie : un enfant apprend en
fonction de ce qu'il est et de ce qu'il sait déjà. JC Tabary)
En sociologie, certains auteurs ont tenté de créer des 'néoconstructivismes', dont :
le constructivisme structuraliste, que Pierre Bourdieu, professeur au Collège de France définit dans les années 1970, « comme la jonction de l’objectif et
du subjectif » ;
le constructivisme phénoménologique ou l’apport d’Alfred Schütz.
le Constructivisme radical
En parallèle à Piaget, Lev Vygotski a développé le socio-constructivisme. Il a mis en évidence plusieurs insuffisances du constructivisme, au niveau notamment
des apprentissages scolaires :
rôle joué par les variables sociales dans le développement,
limites dans l’explication de la résolution de problèmes,
structuralisme d’ordre total.
D'autres approches psychologiques viennent épauler le constructivisme et ses compétiteurs. Il s’agit :
du cognitivisme qui, s’intéressant à l’étude des processus strictement intra-individuels, aboutit à des conceptualisations théoriques particulièrement riches,
telles que : fonctionnalisme, néostructuralisme, cognitivisme développemental et néocognitivisme ;
de l’approche psycho-sociale.
Béhaviorisme : (le terme vient de l'anglais behaviour qui signifie « comportement », on parle donc aussi de comportementalisme) est une approche de la
psychologie à travers l'étude des interactions de l'individu avec le milieu qui se concentre sur l'étude du comportement observable et du rôle de l'environnement en
tant que déterminant du comportement.
Par exemple, l'apprentissage y est expliqué comme une modification du comportement observable ou non, modification résultant de la conséquence d’une réponse
à des stimuli, extérieurs (environnement externe) ou à des stimuli intérieurs (environnement interne), sur l'organisme.
La théorie béhavioriste fait du comportement observable l’objet même de la psychologie et dans laquelle l’environnement est l’élément clé de la détermination et
de l’explication des conduites humaines. La plupart des théories de l'apprentissage reconnaissent trois grandes variables dans le processus : l'environnement qui
stimule, l'organisme qui est stimulé et le comportement ou la réponse de l'organisme par suite de la stimulation. Le schéma classique est donc :
S = le stimulus provenant de l'environnement (des stimuli)
R = le comportement ou réponse de l'individu par suite de la stimulation
I = L'individu
Sans nier la réalité que constitue l'individu (I) et tout ce qui s'y passe, les béhavioristes (classiques) ne s'en occupent pas directement, parce que ce qui les
intéresse, c'est de spécifier, sans référence aux variables internes non observables et hypothétiques, les conditions et les processus par lesquels l'environnement (S)
contrôle le comportement (R). Si bien que le schéma selon lequel ils travaillent met entre parenthèses l'individu (I) qu'ils considèrent comme une « boîte noire ».
En particulier, ils laissent de coté toutes les questions relatives à la conscience.
D'où le schéma :
considéré comme le schéma linéaire classique béhavioriste.
Cognitivisme : désigne le courant de recherche scientifique endossant l'hypothèse que la pensée est un processus de traitement de l'information.
(opposition à la tradition comportementaliste)
La perspective cognitiviste, dont l'appellation renvoie au terme cognition (connaissance dans le sens de processus et de produit) privilégie l'étude du
fonctionnement de l'intelligence, de l'origine de nos connaissances ainsi que des stratégies employées pour assimiler, retenir et réinvestir les connaissances. Elle
s'intéresse essentiellement à la perception, le traitement en mémoire, le langage et ce, en regard du fonctionnement du cerveau.
Pour le cognitivisme, le stockage de la mémoire dans le cerveau se fait d'une manière constructive. Pour la simple petite perception, un travail de stockage et
d'interprétation est enclenché. L'information se dirige premièrement dans la mémoire sensorielle, qui se dirige ensuite dans la mémoire à court terme pour ensuite
être traduite et classée dans la mémoire à long terme.
La mémoire guide notre perception. Il y a deux traitements de l'information
le mode ascendant: d'une information donnée, nous tirons des conclusions grâce à notre mémoire à long terme.
le mode descendant: grâce aux schèmes et scripts que nous avons emmagasinés dans notre tête, nous essayons d'anticiper des situations.
Conception cognitive de l'apprentissage selon Tardif
1. Principe de base de l'apprentissage :
L'apprentissage est un processus dynamique de construction des savoirs : sujet actif, constructif et motivé.
L'apprentissage suppose l'établissement de liens entre les nouvelles informations et celles déjà organisées (représentations).
L'apprentissage exige l'organisation incessante des connaissances.
L'apprentissage suppose la mobilisation de stratégies cognitives et métacognitives ainsi que des savoirs disciplinaires.
L'apprentissage produit renvoie aux connaissances déclaratives, procédurales et conditionnelles.
Voir Tardif (1992), figure 4b
2. Conception de l'enseignement :
Instauration d'une environnement didactique respectant les principes de base énoncés ci-haut.
Prise en compte des connaissances antérieures de l'élève.
Didactique axée sur l'utilisation des stratégies cognitives et métacognitives.
Didactique axée sur l'organisation des connaissances. ex.: schéma sémantiques.
Instauration de situations d'apprentissage suscitant l'exécution de tâches complexes, de résolution de problèmes, de transfert, etc.
3. Conception du rôle de l'enseignant :
Rôle de concepteur et de gestion.
Rôle d'entraîneur.
Rôle de médiateur.
Rôle de motivateur.
4. Conception de l'évaluation :
Évaluation fréquente.
Évaluation des connaissances, des stratégies cognitives et métacognitives.
Évaluation souvent formative et parfois sommative.
La rétroaction est centrée sur l'emploi des stratégies utilisées et sur la construction des schémas de sens que constituent les réponses.
Pragmatisme : doctrine selon laquelle n'est vrai que ce qui fonctionne réellement. La maxime pragmatiste consiste à se demander, pour résoudre une
controverse philosophique : quelle différence cela ferait en pratique si telle option plutôt que telle autre était vraie ? Si cela ne fait aucune différence en pratique,
c'est que la controverse est vaine. En effet, toute théorie, aussi subtile soit-elle, se caractérise par le fait que son adoption engendre des différences en pratique.
Selon la perspective pragmatique, penser une chose revient à identifier l'ensemble de ses implications pratiques, car seules ses implications confèrent un sens à la
chose pensée. Les idées deviennent ainsi de simples, mais nécessaires, instruments de la pensée. Quant à la vérité, elle n'existe pas a priori, mais elle se révèle
progressivement par l'expérience.
Déterminisme : notion philosophique selon laquelle chaque évènement est déterminé par un principe de causalité scientifique. Le déterminisme social est le
modèle sociologique qui établit la primauté de la société sur l'individu.
Holisme sociologique : ( holisme: tendance de l'univers à construire des unités structurales de complexité croissante mais formant chacune une totalité (a whole).)
Le holisme appliqué aux systèmes humains, par essence complexes, consiste à expliquer des faits sociaux par d’autres faits sociaux. La société exerce une
contrainte (pouvoir de coercition : Action exercée contre quelqu’un pour le forcer à agir ou l’amener à s’en abstenir. « User de moyens de coercition » signifie
« imposer quelque chose à quelqu’un ». ) sur l’individu qui doit intérioriser (ou « naturaliser ») les principales règles et les respecter. Les comportements
individuels sont donc socialement déterminés. Ce point de vue fut en partie initié par Émile Durkheim.
Structuralisme : courant des sciences humaines qui s'inspire du modèle linguistique et appréhende la réalité sociale comme un ensemble formel de relations.
Le structuralisme est l'hypothèse selon laquelle on peut étudier une langue en tant que structure.
Extensions ultérieures (sociologie) : Pour les structuralistes, les processus sociaux sont issus de structures fondamentales qui sont le plus souvent inconscientes.
Ainsi, l'organisation sociale génère certaines pratiques et certaines croyances propres aux individus qui en dépendent. Cette théorie s'appuie sur la linguistique,
Ferdinand de Saussure ayant montré que toute langue constitue un système au sein duquel les signes se combinent et évoluent d'une façon qui s'impose à ceux qui
la manient.
S'inspirant de cette méthode, le structuralisme cherche à expliquer un phénomène à partir de la place qu'il occupe dans un système, suivant des lois d'association et
de dissociation (supposées immuables) :
« Si l'activité inconsciente de l'esprit consiste à imposer des formes à un contenu, et si ces formes sont fondamentalement les mêmes pour tous les esprits, anciens
et modernes, primitifs et civilisés, comme l'étude de la fonction symbolique, il faut et il suffit d'atteindre la structure inconsciente, sous jacente à chaque institution
et à chaque coutume, pour obtenir un principe d'interprétation valide pour d'autres institutions et d'autres coutumes. »
— (Claude Lévi-Strauss)
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