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sortir d’une vision linéaire et nombriliste de l’histoire.
L’islam fait partie du corps national.
L’imprégnation auprès d’une population d’un discours d’imams ignares
32ème anniversaire de la marche des beurs. L’appellation stigmatise déjà. Cette fameuse marche
n’avait comme seul mot d’ordre que l’application de la devise républicaine : liberté, égalité,
fraternité. Du 15 octobre au 3 décembre 1983, cette marche a cheminé jusqu’à Paris. Les marcheurs
n’ont pourtant pas été reconnus dans leur citoyenneté à l’issus de cette marche. La réponse politique
fut le regroupement familial et une association, qui est devenue une écurie pour députés européens.
Les mots d’ordre, de type laïc, parlaient de justice « sociale », de démocratie, etc. ils sont restés
sans réponse et voilà que la génération suivante, les enfants des marcheurs, s’est fourvoyée.
Il ne s’agit pas de justifier mais d’expliquer. Ces jeunes gens sont des proies faciles pour des imams
ignares qui viennent leur dire que leur vie ici-bas est ratée et qu’ils peuvent au moins sauver leur vie
dans l’au-delà en redorant leur blason auprès de Dieu. Ce type de discours prend d’autant plus que
la sociographie des musulmans de France n’est pas harmonisée. Il existe deux pôles distincts, entre
deux une classe de notables :
- Un pôle minoritaire composé d’hommes et de femmes, de souche arabe, bien-nés, à qui l’on
fait des courbettes. On n’a pas interrogé leur citoyenneté, on leur a donné des titres de
séjours, ils ont même acheté le premier club de foot de France. Ces gens ne nous intéressent
pas, ils se désolidarisent eux-mêmes des autres.
- Un pôle majoritaire, composé d’hommes et de femmes, certes de confession islamique, mais
ghettoïsés, zonardisés, précarisés, mais surtout désislamisés.
On a assisté à une ré-islamisation de néophytes telle une revendication identitaire par des imams
dont la majorité sont des ignares. Ils promeuvent un rapport aliénant à la chose religieuse. Les
néophytes s’agrippent à des phénomènes de type vestimentaire et alimentaire et garantissent par le
sacré ce qui n’est qu’une construction humaine. Le jihad par exemple, n’a plus de sens. Le ‘hallal’
non plus. Idem pour le voile. Il faut faire la distinction entre le texte religieux et le fait anthropique
autour du religieux.
L’on peut déplorer l’absence de réactions des hiérarques musulmans.
Le rôle aggravant des médias
On peut observer une focalisation maladive sur le vil, l’abject, le pervers, l’idiotie dans les médias.
On vit dans l’ère de la « bfm »isation des esprits, de l’émotion à gogos, non propice à la quête de
l’intelligence.
La nécessité d’une refondation théologique
Ce travail est nécessaire et possible. Il incombe aux intellectuels, aux philosophes, etc.
Parler de dieu, c’est aussi l’intelligibilité de la foi mise à l’épreuve du temps.
La foi est toujours en quête d’intelligence, sinon c’est l’aliénation.
Pour ce faire, trois chantiers s’imposent :
- Premier chantier : la liberté : la liberté de conscience. Comment peut-on s’imaginer
contraindre par la coercition ou par la terreur ou même par un regard inquisiteur ce qui
relève d’une conviction intime ? cela va de pair avec la désintrication du politique et du
religieux, la laïcité en somme.
A ce titre, il n’y a pas d’incompatibilité entre laïcité et islam. Si le rapport tend vers le neutre,