Dieux grecs, dieux romains, comment s’y retrouver ?
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le souligne, « la légende de Cérès ne fit que reprendre celle de la déesse grecque ».
La deuxième génération et les divinités mineures
On apprendra peut-être qu’Apollon est la seule divinité à avoir conservé son nom grec à Rome.
Hermès, lui, patronnait tout ce qui circulait, qu’il s’agisse de biens volés ou achetés ! Dans la
mythologie il est présenté comme celui qui inventa les poids et mesures, histoire de favoriser le
commerce. Il excellait aussi dans l’art de manier la parole. Parmi la large galerie proposée, on peut
citer le cas d’Eros et de son frère moins connu, Antéros. Ce dernier était « son adversaire attitré »
et incarnait l’aversion. La naissance de Pan permet de prendre conscience d’une caractéristique
importante de la mythologie, à savoir son aspect très variable et malléable. En effet, les traditions
ne s’accordent pas pour présenter un récit commun de cet épisode.
Parmi les découvertes, signalons Salus, une ancienne divinité sabine de la guérison que les
Romains invoquaient pour protéger leur cité des épidémies. On trouvera également une
présentation des Muses. Il en manque souvent une ou deux quand on veut les citer et l’auteur y
ajoute les Camènes. Il s’agit de nymphes au nombre de quatre en Italie. « Quand l’hellénisme se
répandit en Italie elles furent assimilées aux Muses grecques. »
A la grecque ou à la romaine
A l’issue du livre, l’auteur donne une rapide conclusion qui dit l’essentiel et qui est la bienvenue
après ce jeu de miroirs. En effet, Alain Surget note : « les Grecs élaboraient leurs mythes autour de
personnalités divines, ils se rattachaient à l’histoire de façon épisodique. Les légendes romaines,
elles, présentaient tout de suite une unité car elles s’appuyaient sur des fonctions sociales bien
établies et non sur une personnalité évoluant au gré de ses émotions ». Il poursuit en opposant
donc des dieux grecs plus impulsifs à des dieux romains « plus sérieux en somme », le temps ayant
fait son oeuvre pour polir telle ou telle divinité.
Ce tour d’horizon très illustré propose un angle un peu différent plutôt que de refaire
éternellement le même livre autour de la mythologie grecque et romaine. On pourra le garder à
proximité en cas de doute sur l’identité et les attributions de tel dieu ou telle déesse.
© Jean-Pierre Costille pour les Clionautes.