II. Vers un monde bipolaire.
Comment se manifeste l’affrontement entre les Etats-Unis et l’URSS ?
A. L’exemple de l’Allemagne et de Berlin.
Aussitôt la Seconde Guerre mondiale terminée, les relations se
tendent entre les deux grands vainqueurs, les Etats-Unis et l’URSS. Dès
1947, leur opposition (idéologique, politique, économique…) aboutit à une
guerre dite « froide » puisque sans conflit militaire direct, visible
notamment en Allemagne. Mais pourquoi peut-on dire que l’Allemagne et
Berlin sont représentatives, à une échelle réduite, des relations
internationales de la Guerre Froide ?
Tout d’abord, en 1945, conformément aux accords de Yalta et de
Postdam, les Soviétiques occupent l’Est de l’ancien Reich. Les Américains,
les Anglais et les Français occupent l’Ouest. Berlin, l’ancienne capitale, est
aussi divisée en quatre secteurs d’occupation par les Alliés. En 1947, les
Occidentaux décident d’unifier leurs trois zones d’occupation et de
relancer l’économie grâce au plan Marshall (offre économique des Etats-
Unis pour la reconstruction de l’Europe en échange d’un soutien à leur
politique) et à la création d’une nouvelle monnaie, en 1948, le Deutsche
mark. En réaction, les Soviétiques qui reprochent à leurs anciens alliés de
vouloir reconstituer un Etat allemand, font le blocus de Berlin-ouest (qui se
trouve au milieu de leur zone d’occupation), en espérant le départ des
Occidentaux. Mais les Américains ripostent en ravitaillant Berlin-ouest par
pont aérien pendant près de 11 mois. Sans succès, Staline renonce. En 1949,
la coupure de l’Allemagne est officialisée avec la création de deux Etats
antagonistes : à l’ouest, la RFA (République Fédérale Allemande) et à l’est,
la RDA (République Démocratique Allemande).
Puis en 1961, Berlin est à nouveau au cœur de la Guerre froide.
Grâce à l'aide américaine, les pays de l'Europe de l'Ouest se
reconstruisent. Pour les Allemands de l’Est, qui voient à la télévision les
images de l’abondance (alors que la pénurie sévit toujours à l’Est), de la
richesse et de la liberté, la tentation est de plus en plus forte de se
détourner du communisme, synonyme de contraintes et de restrictions et
de fuir à l’ouest. Pour arrêter l’exode des Allemands de l’est vers l’ouest,
les autorités communistes de RDA, sur ordre de de Khrouchtchev
(nouveau dirigeant de l’URSS), construisent un mur entre Berlin-ouest et
Berlin-est. Ce mur devient le symbole de la Guerre Froide puisqu’il
matérialise le « rideau de fer ». Lors d’un voyage officiel à Berlin-ouest en
1963, le président américain J.F. Kennedy déclare : « Ich bin ein Berliner »
(Je suis un Berlinois). Par cette expression, il veut montrer aux Berlinois
son soutien et sa volonté de défendre ce bastion du monde occidental
enclavé à l’Est, mais aussi de dénoncer ce « mur de la honte » et la « faillite
du système communiste ».
Enfin, en 1989 une nouvelle crise éclate suite à l’ouverture de la
frontière entre la Hongrie et l’Autriche. Gorbatchev, nouveau dirigeant de