18 - BSC NEWS MAGAZINE - N°!65 - JANVIER 2014
aujourd'hui cette radicalité apparaît
comme l’une des voies les plus salutaires
pour critiquer, renverser et reconstruire
peut-être un monde vivable. En tout cas,
les émanations de ses idées peuvent aider
les individus à se positionner et à retrouver
du sens là où la guerre économique a tout
laminé. C'est un homme qui a oeuvré toute
sa vie pour le dépassement, dépassement
de soi, de l'écrit, de l'art, en particulier de la
poésie et du cinéma et, bien sûr,
dépassement de la vie qui nous est
imposée.
On peut lire que "Dans Scanner, tout
l'édifice des théories et des films de Debord
rendaient compte en les analysant et les
décortiquant, de tous les systèmes
d'aliénation des sociétés spectaculaires
marchandes" et vous affirmez que dans "
Les idiots" vous allez plus loin que le simple
constat de cette aliénation...c'est à dire?
Passe-t-on en quelque sorte du théorique
au pratique, de la cause aux
conséquences?
Dans Scanner nous avons eu l'ambition de
donner à voir et à entendre tout l'édifice de
la pensée Debordienne mais il y avait aussi
une réappropriation et une transposition de
cette pensée dans la vie des gens
aujourd'hui. Il en ressortait qu'on interrogeait
la position du citoyen spectateur; c'était
une interrogation sur la passivité en général
face aux moyens d'oppression. En ce sens,
scanner n'était pas un spectacle sur la
théorie mais une mise en pratique souvent
ludique et très vivante des idées de
Debord. Aussi elles apparaissaient sous nos
yeux, grâce au jeu des comédiens et à la
dramaturgie, sous l'aspect d'images très