Les rapaces nocturnes du Perche

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Les rapaces
nocturnes du Perche
ATHENA
2015
Association pour les Terroirs,
les Hommes et la NAture
SOMMAIRE
I.
Des oiseaux bien équipés pour chasser la nuit ...............................................................3
1.
Une ouïe ultra perfectionnée .................................................................................................3
2.
Une vue perçante même dans la pénombre ............................................................................3
3.
Un plumage pour être silencieux .......................................................................................... 4
II.
Comportement ..........................................................................................................5
1.
Sociabilité .......................................................................................................................... 5
2.
Reproduction ..................................................................................................................... 6
3.
Migration ............................................................................................................................ 7
III.
Alimentation ............................................................................................................ 8
1.
Régime alimentaire............................................................................................................. 8
2.
Méthodes de chasse ........................................................................................................... 8
3.
Digestion ........................................................................................................................... 8
IV.
Espèces du Perche ..................................................................................................... 9
1.
Hibou moyen duc – Asio otus ............................................................................................... 9
2.
Chouette hulotte – Strix aluco ............................................................................................ 11
3.
Effraie des clochers – Tyto alba ........................................................................................... 13
4.
Chevêche d’Athéna – Athene noctua ................................................................................... 16
I. Des oiseaux bien équipés pour chasser la nuit
L’activité essentiellement crépusculaire-nocturne de ces oiseaux en a fait des rapaces
particulièrement adapté pour chasser dans la pénombre ou même le noir complet, et pour être
extrêmement discret. Cependant, certaines espèces peuvent chasser en bonne conditions à la
lumière (la Chouette épervière, la Chevêchette) voir même ont souvent une activité diurne (le Hibou
des marais, le Harfang des neiges).
1. Une ouïe ultra perfectionnée
- Les rapaces nocturnes peuvent localiser très précisément les sons grâce aux différences de
temps et d’intensité des vibrations reçues entre l’oreille droite et la gauche. Ils sont ultra sensible à ces différences grâce à l’important écartement entre les deux conduits auditifs, et pour
les petites espèces une asymétrie entre les deux conduits (un plus haut que l’autre).
- Disque facial = zone concave constituées de plumes rigides, de formes particulières. Le disque
facial permet d’amplifier (jusqu’à 10 fois) et de diriger les ondes sonores vers les conduits auditifs.
L’élasticité du disque facial permet par ailleurs aux rapaces nocturnes de manifester son humeur (cf.
chapitre sur le comportement)
2. Une vue perçante même dans la pénombre
- Leurs grands yeux leur permettent d’exploiter au maximum la luminosité (même
résiduelle).Leur acuité visuelle est donc augmentée avec la luminosité (elles ne sont absolument pas
aveugle le jour comme on peut parfois l’entendre). L’œil de la Chouette hulotte est par exemple 2,5
fois plus sensible { la lumière que celui de l’Homme. Cette sensibilité peut fortement varier d’une
espèce à une autre en fonction de leur lieux de vie (milieux ouvert ou fermé) et leur période d’activité
(diurne-crépusculaire ou crépuscule-nocturne) ; ainsi certaines espèces voient moins bien que
l’Homme (la Chevêchette d’Europe par exemple).
Ils ont sur leur rétine des bâtonnets (ce qui leur permet de distinguer les contrastes) ; et pour
certaines espèces des cônes (pour percevoir les couleurs ; lorsqu’elles sont diurne/crépusculaire
et/ou qu’elles chassent des oiseaux comme la chevêchette ou la chevêche).
- Les rapaces nocturnes sont presbytes : ils ont une mauvaise vue de près.
- Leurs yeux orientés vers l’avant leur permettent une vision
binoculaire jusqu’{ 60°.
Le grand écartement entre les deux yeux améliore la profondeur
de champs tridimensionnelle (les petites espèces arrivent à la même
qualité en effectuant des mouvements oscillants de la tête afin de
voir l’objet sous différents angles).
- Des yeux fixes : les globes oculaires des rapaces nocturnes sont enchâssés dans un anneau osseux
solidaire au crâne, ce qui empêche toute mobilité de l’œil.
Ils compensent avec une mobilité giratoire des vertèbres exceptionnelle : ils peuvent effectuer des
rotations jusqu’{ 270°.
3. Un plumage pour être silencieux
- Il est essentiel pour les rapaces nocturnes d’avoir un vol silencieux : pour ne pas alerter leur proie
(ils n’émettent d’ailleurs pas d’ultras sons qui seraient perceptibles par certains micromammifères)
et pour ne pas émettre de sons parasites qui les gêneraient dans leur repérage.
- La structure particulière de leur plume leur permet un vol silencieux : extension
frangée des barbes en bordure, arrête dentelée sur une ou deux rémiges primaires
externes, surface veloutée et duveteuse des vexilles (ensemble des barbes situées du
même côté du rachis d'une plume d'oiseau, formant, du fait de la fixation de ces barbes
entre elles par les crochets de leurs barbules, une nappe continue). C’est surtout l’effet
cumulés de la structure de ces plumes qui amortie les bruissements d’ailes.
- Les tons et motifs sont à dominance cryptique, pour se confondre avec leur milieu quand dans la
journée ils se reposent. Il n’existe généralement pas de dimorphisme sexuel par rapport aux
couleurs ou aux motifs (à part le harfang et le moyen-duc).
II. Comportement
1. Sociabilité
- En journée, les rapaces nocturnes évitent au maximum de se faire remarquer, pour se reposer
tranquillement sans être harceler par d’autres oiseaux (plus l’espèce est grande plus ce sera de gros
oiseaux : passereaux pour la chevêche, corvidés voir buse pour le grand-duc). S’ils se font attaquer ils
auront tendance à prendre la fuite et trouver un refuge proche. Pour ne pas se faire repérer, ils
restent immobiles et adopte une posture mimétique (allonge leur corps par exemple). S’ils ne fuient
pas ils vont adopter une attitude d’intimidation en se gonflant (l’opposé de celle de camouflage)
Petit-duc scops le plus discret possible sur son arbre
Différentes attitudes pour le Hibou moyen-duc
- Le rôle des aigrettes était au début attribué à l’intimidation, mais elles peuvent également
avoir un rôle mimétique important. Nous les avions utilisées au début pour classer les espèces,
mais c’est en réalité un mauvais critère : la chevêche peut dresser de mini « oreilles », le hibou des
marais en a de très petites, la chouette de tengmalm peut en avoir, etc.
Grand-duc d’Europe et ses
grandes plumes érectiles
Chevêchette et ses fausses oreilles pour se camoufler
- Les rapaces nocturnes sont très peu sociaux : leurs contacts se limitent à ceux avec leur partenaire
et leurs jeunes ; et ils tolèrent peu leurs congénères. Les espèces pour lesquelles les partenaires sont
unis pour plusieurs saisons et/ou restent ensemble toute l’année (Chevêche, hulotte, chevêchette)
ont tendance à être plus agressives envers leurs congénères. Alors que les espèces (petit-duc,
moyen-duc, hibou des marais, chouette de tengmalm) où les couples se forment juste pour une
saison sont plus tolérants. Certaines espèces se regroupent d’ailleurs en hiver comme le Hibou
moyen-duc. Les rapaces nocturnes sont en fait d’autant plus tolérants qu’ils sont mobiles : les
individus agressifs envers leurs congénères sont ceux avec un territoire bien définie et durable .Ils
arrivent ainsi souvent qu’un rapace nocturne considère comme une proie un autre rapace
nocturne plus petit.
2. Reproduction
- Séduction et parade nuptiale : cette étape n’est pas évidente pour ces espèces qui doivent alors
surmonter leur agressivité intraspécifique. La femelle généralement plus grande que le mâle reste
agressives longtemps et les altercations ne sont pas rares malgré les tentatives du mâle pour
temporiser la situation (offres de proies, appels, etc.). La femelle change soudainement de
comportement passant de son chant territorial agressif à des cris de quémandage infantiles, puis elle
cherche le contact physique du mâle, pour lui signifie qu’elle est prête { s’accoupler.
La parade nuptiale est essentiellement constituée de chants et cris, d’offres de proies, ainsi que
des signaux optiques comme des vols de parades lents. Pour les couples formés depuis plusieurs
années, cette phase n’est plus réalisée comme le territoire est délimité depuis longtemps et que les
individus se connaissent ; ils se reproduisent ainsi sans se faire remarquer.
La période d’appariement peut varier selon les espèces de quelques jours à plusieurs mois
(d’automne au printemps).
- Préparation du nid : les rapaces nocturnes ne construisent pas de nid (ils ne vont pas chercher des
éléments pour construire un édifice complexe). Ils aménagent des cavités ou des nids en tapissant le
sol du nid pour qu’il soit plus douillet par exemple.
- Accouplement : il dure quelques secondes, mais peut être répétées plus souvent que nécessaire
pour la fécondation et joue un rôle important dans le renforcement de l’union du couple. Il s’ensuit
un moment de toilettage mutuel et caresses.
-Pondaison : les œufs sont pondus à intervalles de 2 jours environ. L’importance de la ponte est
plus ou moins fluctuante (1 { 6 en moyenne) selon l’espèce mais surtout la disponibilité alimentaire
et de la condition physique de la femelle. En cas de très grande disponibilité alimentaire, certains
individus répondent par une deuxième ponte, et exceptionnellement une troisième ; mais la normale
reste une ponte par an.
Pour tous les rapaces nocturnes, ce sont les femelles qui couvent pendant environ 28 jours. Les
mâles rapportent les proies au nid. Lorsque les jeunes sont un peu plus grands (quand ils nécessitent
moins d’attention), la femelle se joint au mâle pour la chasse.
Étant donné qu’il y a un décalage de ponte, les naissances sont également décalées. Ce qui peut
créer lors d’importantes pontes, chez les effraies notamment, des différences de 2 à 3 semaines
entre les frères et sœurs (cela entraine une forte compétition entre frère et sœur et parfois au
cannibalisme). Les parents se retrouvent ainsi à gérer des petits qui ne savent pas encore avaler en
entier une proie, d’autres qui commencent { voler et d’autres qui chassent quasiment bien !
Certaines espèces (Chevêche, Chevêchette) évitent cela en ne couvant pas tout de suite les œufs
pour réduire les différences de date d’éclosion.
3. Migration
Les rapaces nocturnes en France ne migrent pas. Les seuls grands déplacements ont lieu lors de
la dispersion des jeunes. Cependant, les hiboux moyen-duc sont rejoints en hiver par leurs
congénères de l’Europe de l’est et du nord, et il existe quelques individus d’Effraie des clochers dans
le nord-est de la France qui peuvent migrer en cas de manque de nourriture.
III. Alimentation
1. Régime alimentaire
Les rapaces nocturnes sont exclusivement carnivores. Ils peuvent consommer différentes
proies en fonction de leur milieu de vie : micromammifères, chauves-souris, amphibiens, insectes,
petits passereaux.
Hydratation :
2. Méthodes de chasse
La méthode de chasse des rapaces nocturnes est essentiellement innée, il y a très peu
d’apprentissage { travers les parents.
- Déplacement : pour ceux qui chassent les rongeurs de façon purement acoustique (Effraie, moyenduc par exemple), il est impératif d’avoir un vol silencieux. La plus part des rapaces nocturnes sont
par ailleurs de bons marcheurs. Certains marchent, sautillent et bondissent pour attraper leur proie.
- Prédation : ils pratiquent le guet ou la traque.
- Pour les espèces forestières plutôt chasse { l’affût, et elles traquent sur de courtes distances.
- Pour les espèces en lisière de forêt (Hibou moyen-duc) elles pratiquent les deux techniques.
- Les Effraies pratiquent la traque en bordure de forêt et prairie, et l’affût en cas de mauvais
temps (pour économiser l’énergie).
- Pour les espèces chassant en milieux ouverts : quête de proie en vol.
3. Digestion
- Les rapaces nocturnes n’ont pas de jabot1, ils ne peuvent donc pas ingérer et garder en réserve
les proies. Cependant, comme ce sont des animaux opportunistes, ils ont tendances à chasser même
lorsqu’ils n’ont pas faim. Ils conservent alors leurs proies en excédents dans leur nid, { l’entrée ou
encore dans des cachettes. Leur capacité à retrouver ces cachettes malgré leur nombre, leur
diversité et la transformation de leur environnement, traduit de bonnes capacités cognitives !
- L’estomac des rapaces nocturnes est simple et beaucoup moins acide que les oiseaux diurnes, ils
ne peuvent donc pas digérer les os par exemple. Les restes non digestibles (os, poils, chitine,
plumes, etc.) sont pressés en pelotes cylindriques et régurgités. Il se passe environ 12h entre la
prise de nourriture et la régurgitation de pelote (ils régurgitent 1 pelote par repas). Ces rapaces
peuvent cependant adapter ce laps de temps en fonction de la quantité de nourriture (beaucoup :
régurgitation rapides, peu : régurgitation très lente, car les proies restent plus longtemps dans le
gésier2). Les pelotes des « vraies » chouette sont reconnaissables par une pellicule noire qui les
recouvrent alors que celles des Effraies n’en ont pas.
1
Jabot : Dilatation de l'œsophage des oiseaux, sans fonction digestive, mais où la nourriture est entreposée et
d'où elle peut être régurgitée (Larousse, 2015).
2
Gésier : partie fortement musclé en amont de l’estomac qui a pour but principal de broyer les aliments.
IV.
Espèces du Perche
1. Hibou moyen duc – Asio otus
Origine de son nom :
- Latin : otus en référence à otis qui signifie « hibou ».
Critères de reconnaissances
- Grandes aigrettes érectiles
- Disque facial blanc jaunâtre, cerné de noir.
- Yeux : orangés
- Plumage : dessus : brun jaunâtre marbré de sombre ; dessous :
jaune roussâtre fortement rayé.
- Taille : moyenne : hauteur = 35 cm; Envergure = 95 cm ; Poids =
varie fortement au cours de l’année, nidification : 400g,
hivernage : mâle 250g, femelle 300g
- Dimorphisme sexuel : femelles à dominante brun-roux, mâle
généralement plus pâles, jaune, ocre à beige.
Chant : Timbre grave et sourd
- Période du chant : février - mars
- Chant territorial du mal = suite de houh émis à intervalle de 2 à 5 secondes.
- Parade nuptial : vol de parade où le mâle émet des bruits d’ailes durs et claquant.
Répartition et Effectif : Hibou le plus commun de nos régions
- Toute l’Eurasie, Amérique du Nord. Europe : surtout dans
péninsule ibérique, France, Italie, Roumanie Ukraine.
Population française en 2000 : 10 000 à 20 000 couples (absente
dans les grands massifs forestiers et les zones de haute montagne),
doit être bien moins actuellement. Sa densité est très variable et
dépend fortement de l’abondance de campagnols.
- Déclin des effectifs dans zones de cultures intensives.
Habitats : des plaines aux hautes montagnes.
- Chasse : espaces semi-ouverts (prairies, bocages, etc.), forêt clairsemée parfois.
- Reproduction : lisières plantées de conifères ; petits bois, haies ou arbre isolés.
- Hivernation : zones d’implantation humaine. Se regroupe.
Alimentation et chasse
- Spécialiste : campagnols et muridés, il peut se tourner vers les oiseaux en proie de remplacement.
- Méthode de chasse : patrouille à bonne hauteur en boucle, ils localisent les micromammifères
surtout { l’ouïe. En forêt clairsemée, il alterne entre vol de patrouille et affût. Ils grimpent parfois aux
arbres (notamment pour attraper des hannetons). Son vol n’est pas complétement silencieux.
- Il peut stocker les proies en surplus.
- Il lui arrive occasionnellement de boire.
- Pelotes de réjection : forme de cylindre gris clair. Taille : 4,6 cm de long, 2,1 cm de diamètre.
Reproduction
- Maturité sexuelle : fin de la première année
- Parade nuptiale : janvier-février
- Ponte : fin février, mi-avril. Une seule ponte annuelle en général. Taille : 4 { 6 œufs, environ 2
jeunes { l’envol.
- Elevage des jeunes : { partir d’avril
- Monogames mais union saisonnière (parfois bigyne).
- Uniquement la femelle couve (27 à 28 jours), le mâle chasse.
- Les petits restent au nid 30 jours environ. Ils vols correctement à 5 semaines, et savent bien chasser
à 10 semaines (au plus tôt), mais ils sont réellement autonome en terme de nourriture une semaine
après (à 2 mois et demi). Ils se dispersent donc vers 2mois et demi, à plusieurs centaines de km du
territoire de leur parent.
- Taux de mortalité : 1ère année = 52%, ensuite = 31%
- Espérance de vie : 28 ans maximum.
Territoire : Très peu territorial donc n’a pas vraiment de territoire
- Site de nidification tout de même marqué par le mâle, les congénères respectent cela, très peu
d’altercations : ils peuvent chanter { 30 mètres l’un de l’autre sans agressivité.
- territoire de chasse : 2 à 3 km²
Comportement
- Repos : plus ou moins à couvert (parfois même à découvert). Rassemblement en hiver de plusieurs
dizaines d’individus dans un arbre.
- Activité : crépusculaire et nocturne (parfois de jour). Il quitte son reposoir en hiver au début du
crépuscule, en été 30min après le coucher du soleil. Pic d’activité pendant 2 { 3h, puis pause vers
minuit, puis second pic jusqu’{ l’aube (5 { 6h de chasse par nuit).
- Sociabilité : Très peu agressif et solitaire (sociabilité saisonnière : dortoir en hiver). Ils se tolèrent
entre congénère mais ne vont quasiment jamais au contact, même entre conjoint.
- Migration : ils semblent sédentaires en France, mais des individus d’Europe centrale et
septentrionale arrivent en novembre-décembre et repartent en février-mars (on les retrouve alors
dans les dortoirs).
Menaces
- La cause de mortalité première est l’impact avec des voitures ou des trains.
- La population diminue dans les zones d’intensification de l’agriculture.
2. Chouette hulotte – Strix aluco
Origine de son nom :
- Français : hulotte dérive du verbe ululare qui signifie pousser des cris
stridents
- Latin : Strix { l’origine du mot sorcière et stryge (oiseau vampire
dans la croyance populaire)
Critères de reconnaissances
- Grosse tête ronde
- Yeux : tout noir
- Plumage : variation du gris foncé au brun foncé au roux
- Taille : assez grande : hauteur = 40-42 cm; Envergure = 93cm (mâle),
98cm (femelle) ; Poids = mâle 440g, femelle 560g
- Dimorphisme sexuel : mâle souvent plus petit.
Chant : hululement très connus.
- période d’activité vocale : toute l’année mais surtout entre septembre et décembre, pendant
environ 20min (20min après le coucher du soleil)
- voix : retentissante, mélodieuse, grinçante et inquiétante.
Répartition et Effectif : rapace nocturne le plus répandu en Europe
- Europe occidentale (avec Afrique du Nord-Ouest) et Europe
orientale. Absente en Corse, Irlande, Islande, nord de la
Scandinave et de la Fennoscandie.
Population française en 2004 : 100 000 couples = la plus grande
population.
- Effectif en diminution depuis 20ans.
Habitats : Peu spécialisée : des plaines aux hautes montagnes.
- Absente des zones dépourvues d’arbres et des vastes cultures
(car elle ne trouve pas de poste d’affût).
- Elle affectionne les boisements clairsemés, parc, jardins,
bâtiments tranquille.
Alimentation et chasse
- Régime : généraliste, elle peut faire face aux fluctuations de populations de rongeurs facilement,
en se rabattant sur les oiseaux si nécessaire. Proies : majoritairement mammifères et oiseaux
(jusqu’{ 300g), un peu d’amphibiens et d’insectes. Elles s’abreuvent régulièrement en hiver.
- Méthode de chasse : en vol silencieux, { l’affût (quand les proies abondent) et ceux sont même de
bonnes grimpeuses !
- Les proies en excédent sont mises de côté
- Pelotes de réjection : taille = 4,8cm de long, 2,4cm de diamètre. Elles sont très dispersées, donc
plus difficile à trouver en général.
Reproduction
- Maturité sexuelle : un an
- Parade nuptiale : phase territoriale culmine en automne. Activité nuptiale réduite en hiver. Parade
au printemps.
- Ponte : début mi-février, mars. Une seule ponte annuelle. Taille : 1 à 7 œufs.
- Elevage des jeunes : à partir de mars avril
- Strictement monogame et très fidèle à leur site de reproduction (elles ne le quittent pas)
- Uniquement la femelle couve (28 à 29 jours), le mâle chasse.
- Les petits restent au nid 30 à 32 jours. Ils vols correctement et savent chasser à 13-14 semaines (3
mois et demi), mais les parents peuvent tolérer leur présence jusqu’{ la parade automnale. Ils se
dispersent au moment de la parade automnale, en général ils restent à proximité du territoire
parentale (6km maximum en général).
- Taux de mortalité : 1ère année = 50%, ensuite = 25%
Territoire : 20 à 200 ha
- Les territoires sont bien délimités, il n’y a pas de chevauchements. Ils sont marqués tout au long
de l’année (chant et vol de patrouille).
Comportement
- Repos : bien { couvert (dans trous d’arbre ou de bâtiment)
- Activité : crépusculaire et nocturne. Elle quitte son reposoir, 20 min après le coucher du soleil. Deux
phase : repos vers minuit (sauf quand les jeunes quémandes beaucoup), cesse 40min avant le lever
du soleil (la chasse peut durer au-delà si besoin).
- Sociabilité : très territoriale même envers les autres espèces de rapaces nocturnes, mais
conjoints proches (même en dehors des périodes de reproduction : contacts vocaux, reposoirs
séparé mais proche).
- Migration :
Menaces
- Etant une espèce avec une grande polyvalence, elle est en bonne état de conservation.
- La mortalité liée { l’Homme dépend des lignes électriques, circulation routière et ferroviaire, pièges
pour elles (poteaux creux, cheminée et puits d’aération).
Anecdotes
- Les chouettes hulottes sont très territoriales, mais en grande volière elles peuvent se montrer
tolérantes (une hiérarchie se met alors en place)
3. Effraie des clochers – Tyto alba
- Français : Effraie car elle a longtemps fait peur
notamment à cause de son chant, des clochers car on la
retrouve souvent dans ces bâtiments.
- Latin : Tyto est l’onomatopé de son cri, alba car elle est en
partie blanche.
Critères de reconnaissances
- Disque facial blanc cassé en forme de cœur
- Yeux : complétement noirs
- Plumage : ventre blanc pur, ailes et dos roux et gris
- Taille : hauteur = moyenne (33 à 39 cm) ; Envergure = 90 –
98cm ; Poids = mâle 315g, femelle 340g (beaucoup plus en
période de ponte : 415g).
- Dimorphisme sexuel : aucun. On les distingue uniquement
par leur comportement en période de reproduction.
Chant
- Majeur activité de chant : février-mars (période d’appariement)
- Voix : Cris déchirants ; Danger : chuintement hostile ; En couple : ronronnements stridents d’une
grande portée, mais les sons diffèrent entre mâle et femelle ; Protection du territoire : appels
stridents déchirants et trainants qui s’amplifient
- Le mâle chante souvent au départ du reposoir, en vol, en chasse.
Répartition et Effectif
- Présente dans une grande partie du monde (30 sous
espèces). En Europe : à peu près partout sauf les pays
d’Europe du Nord et la zone nord Italie-sud suisse-Autriche
- En Europe : de nombreuses populations sont en déclin.
- Conditions optimales : 10 à 30 couples / 100km².
Actuellement (Europe centrale): 5 couples/100km². Gros des
populations dans l’Ouest et le Sud-Ouest de l’Europe.
En France : entre 20 000 et 60 000 couples.
Les populations d’Effraie sont très dépendantes de la
disponibilité alimentaire, et peut ainsi fortement varié d’une
année { l’autre.
Habitats : plaines
- Chasse : paysages cultivés ouverts ou semi-ouverts ; occasionnellement en zone boisée
- Reproduction : clochers, grange
- Hivernation : clochers, grange
Alimentation et chasse
- Spécialisé dans la chasse aux petits vertébrés : micromammifères, oiseaux, batraciens ; les
proportions varient énormément en fonction du milieu. L’eau contenue dans ses proies lui suffit en
général largement.
- Méthode de chasse : patrouille avec un vol battu entrecoupé de planés 1 à 4m au-dessus du sol ; ou
se met { l’affût (surtout en hiver). Elles peuvent chasse dans le l’obscurité totale grâce { leur ouïe
ultra-précise.
- Il leur arrive de stocker leur surplus de proies, { n’importe quelle saison.
- Pelotes de réjection : les seules recouvertes d’un film de salive (aspect laqué noirâtre quand elles
sont fraîches) ; taille : 4cm de long, 2,5cm de diamètre. 1 ou 2/24h.
Reproduction
- Maturité sexuelle : avant la fin de leur première année
- Essentiellement monogame, parfois polygame
- Début de la ponte : avril ; Taille de ponte : 4 à 7 œufs, 4-5 jeunes en moyennes survivent. Une
seule ponte par an ; sauf si abondance de proie il peut y en avoir 2 (3 exceptionnellement).
- 10 jours avant la ponte, le mâle et la femelle sont dans le site de nidification la journée, blottis l’un
contre l’autre. Dès que la ponte est complète : le mâle reprend sa distance (retournent à leur
reposoir)
- Les deux conjoints aménagent le nid (trous d’arbre, nid de corvidés, etc.)
- Seule la femelle couve (incubation de 30 à 34 jours), et ne quitte pas le nid pendant cette période.
Le mâle lui rapporte { manger. Une fois les œufs éclos, la femelle participe aussi au ravitaillement
puis s’occupe de moins en moins des petits.
- Dès deux semaines, les petits peuvent avaler des proies entières.
- Cannibalisme fréquent des grands sur les petits frères
- Les petits partent du nid vers l’âge d’un mois et demi, mais ne vole pas encore (ils font de grand
sauts), pour se nourrir, ils se dirigent vers leurs parents. A 3mois ils font leurs premiers essais de vol,
c’est { ce moment qu’ils se dispersent : 20 à 25km autours du nid (parfois des centaines de km).
- Taux de mortalité : fortement variable, 1ère année = 68%, 2ème année = 50%, ensuite = 48%
- Age maximum : 22 ans.
Territoire
-période de reproduction : 180ha
- hors période de reproduction : 390ha
Comportement
- Discrète, elles cherchent le couvert et la tranquillité. Pour ne pas être dérangée, elles sont très
fortes en camouflage !
- Dans la journée : reste des heures bien droites et sans bouger sur leur reposoir (endroit abrité du
vent et { l’obscurité : arbres à feuilles persistantes, combles, greniers, etc.).
Le soir : elles font leurs toilettes (enduisent leur bec de la graisse sécrétée par leur glande
uropygienne pour imprégner le plumage), puis partent chasser, en moyenne 1h après le coucher du
soleil.
-Sociabilité : essentiellement solitaire. Mode de vie territorial (pour le site de nidification) : les
mâles peuvent s’affronter ; mais territoires de chasses peuvent se chevaucher.
Polygynie assez fréquente : le mâle va voir une autre femelle une fois que la première couve.
Polyandrie plus rare.
- Apprentissage des jeunes : à partir de la 10ème semaine, les adultes entrainent les petits à chasser
en leur lâchant des proies en vol.
- Migration :
Menaces
Elles souffrent du manque de site de nidification (clocher bouché) et de la diminution de qualité
de l’habitat depuis l’intensification de l’agriculture (diminution des proies, perte du bocage,
pesticides, etc.), mais est aussi très touchée par le trafic routier.
Anecdotes
- Origine de son nom : elle occupe souvent les clochers des églises, son chant peut être effrayant.
- Dans un milieu qu’elles connaissent bien, elles peuvent se déplacer rapidement en pleine obscurité,
grâce à leur très bonne mémoire spatiale.
- Une fois mise sur le dos, elle ferme les yeux et s’immobilise (akinésie, réaction de mort simulée ?)
4. Chevêche d’Athéna – Athene noctua
Origine de son nom :
- Français :Chevêche , d’Athéna car c’est le symbole de la déesse
grecque de la sagesse et de l’intelligence (hommage { l'acuité
visuelle et intellectuelle de la déesse mais aussi à son côté
ambivalent de sagesse et de férocité)
- Latin : Athena pour les mêmes raisons qu’en français, noctua pour
la déesse Minerve, équivalente romaine d’Athéna.
Critères de reconnaissances
- Front bas et calotte aplatie
- Yeux : iris jaune
- Plumage : brun terre sur le dessus, calotte avec de petites taches blanches, reste du corps avec
grosses taches blanches ; dessous : blanc jaunâtre avec larges rayures brunes.
- Taille : petite : hauteur = 21 à 23 cm; Envergure = 54 – 61 cm ; Poids = mâle 180g, femelle 200g
- Dimorphisme sexuel : aucun
Chant : puissant, mélodieux, flûtée et éraillée, rauque et ronflant. Répertoire vocal riche et diversifié.
- activité vocale à partir de janvier (parade territoriale)
- cris d’alarme : caquètements aigues
- chante territorial (du mâle) : gouhk étirés ; pour la femelle, les syllabes sont plus courtes et plus
grave.
Répartition et Effectif
- Toute l’Europe occidentale Eurasie, Asie, Afrique du Nord.
Europe : surtout dans péninsule ibérique, France, Italie, Roumanie
Ukraine.
Population française en 1998 : 11 000 à 35 000 couples (absente
dans les grands massifs forestiers et les zones de haute montagne),
doit être bien moins actuellement. Sa densité dépend fortement de
la présence de cavités ad hoc.
- Depuis ces dernières décennies : très forte déclinaison des
populations.
Habitats : espaces avec végétation clairsemée ou basse
- Chasse : pâtures rases
- Reproduction : cavités dans bâtiments (clochers, grange, étable, etc.) et creux dans vieux arbres
- Hivernation : clochers, grange
Alimentation et chasse
- Saison chaude : insectes et lombrics ; en moindre quantité : amphibiens, reptiles,
micromammifères, passereaux
- Saison hivernale : essentiellement lombrics ; micromammifères, passereaux
- Méthode de chasse : { l’affût et au sol ; pillage des nids d’oiseaux.
- Seules les grosses proies peuvent être entreposées (tout au long de l’année).
- Pelotes de réjection : assez mince ; en été caractérisée par reste de chitine de coléoptères. Taille :
3,3cm de long, 1,3cm de diamètre.
Reproduction
- Maturité sexuelle : fin de la première année
- Parade nuptiale : fin février à mi-avril
- Ponte : mi-avril à mi-mai. Une seule ponte annuelle. Taille : 3 { 5 œufs.
- Elevage des jeunes : à partir de mai
- Conjoints généralement unis pour la vie
- Uniquement la femelle couve (24 à 28 jours), le mâle chasse.
- Les petits restent au nid 30 à 35 jours. Ils vols correctement et savent chasser à 5 semaines, mais ils
sont réellement autonome en terme de nourriture à 9-10 semaines (2 mois et demi). Ils se dispersent
au plus tard à 14 semaines (3 mois et demi), à moins de 10km du nid en général.
- Taux de mortalité : 1ère année = 65%, ensuite = 30%
- Espérance de vie : 16 ans environ
Territoire : assez réduit, 1 à 2 ha lui suffisent pour couvrir ses besoins alimentaires
- mâle adulte établis de longue date, déjà reproduit : 1,6 à 17 ha. Variation au cours de l’année :
période estivale : 5ha, période hivernale : 17ha
- nouveaux arrivants : 3,1 à 37 ha. Période estivale : 13ha, période hivernale : 30ha.
- Les territoires sont bien délimités, il n’y a pas de chevauchements. Ils sont marqués (chant et vol
de patrouille) tout au long de l’année.
Comportement
- Repos : endroit tranquille, abrité avec point de vue dégagé (ouverture dans mur par exemple).
- Activité : crépusculaire et nocturne. Elle quitte son reposoir, 15-35min après le coucher du soleil. Pic
d’activité : 1h après le coucher du soleil, et pendant 2h : chant, chasse, parade.
- Elle est assez nerveuse, énergique ; peu farouche mais toujours sur le qui-vive.
- Sociabilité : Agressif entre congénères, mais doux entre conjoints (même en dehors des périodes
de nidification).
- Migration :
Menaces
.- Destruction de son habitat : intensification de l’agriculture, pesticides et abatage des vieux arbres.
Importantes collisions avec les voitures également.
Anecdotes
- Dans l’Antiquité, elle était considérée comme l’oiseau de la sagesse et était l’emblème de la déesse
Athéna.
- Vol assez bruyant { cause de ses rémiges courtes et rigides, et son battement d’aile puissant.
- Etant très territoriales, les mettre en volière peut très mal se terminer.
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