2
La conférence d’Anfa:
Pendant que les forces de l’axe
surveillaient la Dorsale
tunisienne, à la conférence de
Casablanca, le 24 janvier 1943,
Roosevelt et Churchill mettaient
au point les stratégies futures de
la guerre après la libération de la
Tunisie, et c’était la première fois
que l’on prononça l’expression
« reddition sans condition » en
parlant des forces de l’Axe(1).
Giraud, Roosevelt, De Gaulle et
Churchill à la conférence d’Anfa
III-La situation du front à fin
Janvier 1943 :
III-1 L’arrivée en Tunisie de
Rommel et de l’Afrika Korps :
La 21ème Panzer Division fut la
première unité de l’Afrika Korps
à traverser le 13 Janvier 1943, la
frontière tunisienne. Il fallait
attendre le 15 Février 1943 pour
que l’ensemble des forces de
Rommel venant de Libye se
retira derrière la Ligne de Mareth
ou « ligne Maginot du désert »
construite par les Français
en1938 pour prévoir toutes
attaques émanant des forces de
l’Axe venant de Libye et par
l’ironie du sort, c’était Rommel
qui l’utilisait pour prévoir toute
attaque alliée.
Maréchal Erwin Rommel
Il faut préciser que, Rommel
arrivait fatigué d’une longue
retraite, à travers la Libye, qu’il
avait menée de main de maître
mais qui l’a conduit plusieurs fois
à se heurter aux décisions de
Hitler et du Commando Supremo
dont il savait ne plus avoir la
confiance totale. Tandis qu’il
arrivait dans le sud tunisien, il
apprenait que l’armée germano-
italienne, dont il a le
commandement, va passer sous
les ordres du général italien
Messe et qu’elle s’appellerait 1ère
armée italienne. Mais le
lendemain, 31 janvier, il s’était
ressaisi et suivait de très près les
actions de Von Arnim sur Les
cols de Faidh et Rebaou, que
nous allons expliciter dans cet
article. Sa grande idée est,
profitant de l’avance qu’il a sur la
VIIIème armée, de préparer une
ligne de défense sur l’oued Akarit
( au nord de Gabès) et, avec une
force blindée, la plus étoffée
possible, de foncer sur Tébessa et
au delà (pourquoi pas Bône et
Constantine ?) pour contourner le
dispositif des Alliés, chasser
ceux-ci de Tunisie, puis faire
face, de nouveau, à Montgomery.
Il écrivit à ce propos dans ses
mémoires: «le repli sur la ligne
de Mareth nous permettait à
nouveau de modifier la stratégie.
Il nous devenait possible, en
utilisant nos lignes de
communication intérieure, de
rassembler nos forces motorisées
pour attaquer les forces
britanniques et américaines en
Tunisie occidentale, et peut être
même les obliger à se retirer (…)
ce que nous voulions éviter avant
tout, c'était de voir nos deux
armées coupées l'une de l'autre
par une avance alliée menée de
Gafsa vers la mer. Pour y parer,
il nous fallait d'abord écraser les
zone de concentration ennemies
en bordure de la frontière
algérienne »(2).
III-2 Les soucis de Von
Arnim :
Le Second Chef Allemand en
Tunisie est Von Arnim. Il
commande au Nord la Vème
armée blindée et considère que
la décision en Tunisie ne
pourra être obtenue que dans le
Nord. Se désintéressant du Sud
tunisien, il adopte le plan de
Rommel, mais en le réduisant
en portée et en efficacité pour
conserver ses forces en vue
d’une action plus au Nord.
Général Von Arnim
Après les batailles du mois de
Décembre 1942, en face de
Medjez-El-Bab, le front s’était
maintenu au Nord suivant la
ligne Sidi-Nsir, Medjez-El-
Bab, Pont du Fahs en se
prolongeant vers le Sud le long
de la Dorsale jusqu’à El-
Guettar au sud-est de Gafsa.
On appelle Dorsale, les
chaînes de montagnes couvrant
la Tunisie, du sud-ouest au
nord-est. Elles forment une
barrière naturelle à tous les
mouvements Est-Ouest entre la
Tunisie et l’Algérie. Ces
chaînes forment en réalité
deux lignes montagneuses
remontant vers le Nord et se
joignant à Jebel Trozza au sud
de Haffouz. La ligne se
trouvant à l’est s’appelle
Dorsale orientale et l’autre à
l’ouest, Dorsale occidentale.
Des unités françaises
composées essentiellement de
Maghrébins tenaient, avec des
moyens militaires d’un autre
temps, les points de passage à
travers la Dorsale orientale.