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choses n’ont pas vraiment changé depuis l’époque coloniale, il nie à la fois les changements
du passé et ignore la possibilité des changements dans l’avenir… » Dans son article, il
affirme qu’il y avait des changements progressifs dans les rapports entre l’Europe et l’Afrique
ce qui est à l’opposé de l’idée dépendantistes qui considère les indépendances politiques une
façade car la métropole a toujours le pouvoir.
Jean-François Bayart a vivement critiqué cette idée et il argue que le meilleur moyen
pour comprendre le rapport de l’Afrique avec le reste du monde est le paradigme
d’extraversion. Son paradigme rejette la perspective de la marginalisation de l’Afrique en
confirmant que l’Afrique a toujours fait partie du système mondial qui a évolué au fil des
temps. Il basait sa thèse initial sur l’idée que « les acteurs dominants des sociétés
subsahariennes ont incliné à compenser leurs difficultés à autonomiser leur pouvoir et à
intensifier l’exploitation de leurs dépendants par le recours délibérés à des stratégies
d’extraversion, mobilisant les ressources que procurait leur rapport –éventuellement inégal-à
l’environnement extérieur» (Bayart, p. 98). Selon lui, « les Africains ont été les sujets
agissants de la mise en dépendance de leurs sociétés, tantôt pour s’y opposer, tantôt pour s’y
associer » (Bayart, 98). En suivant l’historicité de ces méthodes d’extraversion, Bayart essaie
de montrer comment la traite négrière, le colonialisme, la dépendance, la fuite des cerveaux,
etc. font partie des stratégies d’extraversion, que « l’assujettissement est bien une forme
d’action » (ibid.)
La théorie de Bayart est un peu excessive comme celle de Diouf. Donc je dirai que la
vérité reste quelque part entre les deux. L’approche de M. Diouf met à coté l’agency/les
stratégies des acteurs africains. L’analyse de Bayart par contre sous-estime ou ignore
l’importance de la structure du système. C’est important de considérer les actions et
motivations des acteurs aussi que la structure du système dans lequel ils agissent.
Bien qu’on ne puisse pas ignorer que l’histoire des Etats et sociétés africains qui étaient
pillés par les pouvoirs européens et américains, l’histoire n’explique pas tout. On devrait
aussi examiner les actions des leaders africains dans cette nouvelle forme de mondialisation.
Un exemple intéressant est le programme de NEPAD
Le programme de NEPAD (Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique)
avancé par l’Union Africaine pour développer l’Afrique semble être une bonne initiative.
NEPAD est présenté comme un programme socioéconomique qui aidera les pays du le
continent sortir de la pauvreté. Les principaux objectifs de ce programme sont : 1)
l’éradication de la pauvreté, 2) placer les pays africains sur la voie de croissance de
développement durable, 3) mettre un terme à la marginalisation de l’Afrique dans le contexte
de la mondialisation, 4) promouvoir le rôle des femmes dans le développement socio-
économique. Le document reconnait les racines historiques et coloniales du sous-
développement africain mais il affirme aussi que l’avenir de l’Afrique est dans les mains des
africains.
Pour leur part, les auteurs de l’article, « Making African poverty history : Interrogating
NEPAD » constatent que les initiatives du NEPAD se basent sur un cadre néolibéral qui
préconise davantage la privatisation, la libéralisation, et la dérégulation. Selon eux, si la
mondialisation ne l’Etat devrait jouer un rôle majeur pour neutraliser les conséquences de la
mondialisation.
Dans son article, « The Politics of One-Sided Adjustment in Africa», E. Prempeh lui
aussi affirme que l’un des aspects clés pour le développement africain est la bonne
gouvernance. Lui par contre parle de la bonne gouvernance au niveau international. Son
article est une réponse à un article écrit par Professeur Daniel Tetteh Osabu-Kle. Comme
l’auteur de L’Afrique dans la mondialisation, M. Osabu-Kle prend une démarche historique
en situant les politiques de l’ajustement dans un contexte historique. Il trace l’évolution de
l’histoire africaine commençant par l’esclavagisme et la faiblesse économique continue des