vendredi 28 avril 2017
2FORUM
PAGE
Un nouvel Agefi va voir le jour.
Les activités et le personnel du
journal économique et financier
romand, en procédure concorda-
taire, seront progressivement re-
pris à partir du 1er mai 2017 par
une nouvelle société en cours de
constitution par Antoine Hubert
avec un groupe d’investisseurs.
«Dans un contexte morose pour
les médias romands, nous pour-
rons ainsi relancer L’Agefi sur de
nouvelles bases, pour un projet
durable dont la Suisse romande
a besoin», souligne Antoine Hu-
bert.
«L’Agefi est un acteur respecté de
la place médiatique romande»,
affirme le nouveau rédacteur en
chef, Fathi Derder. «L’incroyable
richesse du tissu économique ro-
mand ne se retrouve pas suffi-
samment dans les journaux.
L’Agefi doit occuper cette place,
renforcer sa mission de journal
économique et financier, et
mieux valoriser les efforts de nos
entrepreneurs».
Le rédacteur en chef compte éga-
lement développer un axe impor-
tant: la défense de conditions-ca-
dres favorables aux entrepreneurs.
L’Agefi y consacrera une attention
particulière: «Nous serons
mili-
tants, je l’assume. Nous nous bat-
trons pour simplifier la vie des
entrepreneurs dans notre pays».
Les effectifs seront maintenus,
ainsi que la parution quotidienne
du journal. Des investissements
sont prévus pour le développe-
ment numérique du titre. Une
nouvelle formule, ainsi qu’un
nouveau site et de nouvelles ap-
plications, sont en préparation
pour le mois de septembre.
«Nous voulons développer une
vraie plateforme d’entrepre-
neurs», précise Fathi Derder.
«Nous sommes un média écono-
mique et financier, mais nous de-
vons aller plus loin, et devenir le
cœur de la communauté des en-
trepreneurs romands».
Le conseil d’administration de la
nouvelle entité sera constitué
d’Adrienne Corboud-Fumagalli,
François Besençon, Antoine Hu-
bert, Fathi Derder (administra-
teur-délégué), et Raymond Loré-
tan (président).
«La presse souffre, des titres dis-
paraissent, l’existence de L’Agefi
était menacée», souligne Ray-
mond Lorétan. «Nous lançons ici
un projet d’avenir. Le défi est im-
mense, tout le monde le mesure.
Mais nous y croyons. Pour la
presse romande et pour l’écono-
mie romande».n
«L’Agefi» se relance
sur de nouvelles bases
La nouvelle stratégie a été présentée hier matin
à l’ensemble du personnel et aux médias.
La comparaison internationale de cer-
taines performances technologiques, in-
dustrielles et commerciales clés montre
que les pays à dominante culturelle mu-
sulmane sont très en retard par rapport
au monde émergent. Même ceux qui dis-
posent de ressources pétrolières substan-
tielles qui devraient en principe leur per-
mettre de financer leur développement.
Dans les produits chimiques, minéraux
et produits manufacturés de base, les per-
formances commerciales des économies
musulmanes sont mauvaises. Sauf Bah-
rain et les Emirats, qui ont démontré
pour la période 2011-2015 un remar-
quable taux d’adaptation à la croissance
de la demande mondiale. Un taux même
très supérieur à celui de la plupart des
Etats européens. Il en va de même pour
les technologies de l’information, les
équipements de transport et les ma-
chines non électroniques: les perfor-
mances de toutes les économies musul-
manes sont très faibles, sauf Bahrain une
nouvelle fois.
La comparaison des indices de dévelop-
pement humain, de la liberté écono-
mique et de l’efficacité gouvernementale
montre également que les conditions ca-
dre dans les économies musulmanes
sont le plus souvent beaucoup moins fa-
vorables.
S’agissant des demandes de dépôts de
brevets, la situation est tout aussi claire.
Plusieurs milliers, voire dizaines de mil-
liers dans les Etats européens. Jusqu’à
255’000 par an aux Etats-Unis. Entre 0
et moins de 800 dans les Etats musul-
mans exportateurs de pétrole.
Le classement mondial des universités?
Sur les 80 établissements les mieux côtés,
43 sont aux Etats-Unis, 37 en Europe,
au Canada, en Australie et en Asie. Il n’y
en a aucun dans un Etat musulman.
L’établissement universitaire le mieux
classé se trouve en Arabie saoudite, en
150ème position.
Cette relation entre l’islam et les contre-
performances économiques des Etats
musulmans renvoie forcément à la ques-
tion culturelle et religieuse, comme ce
fut le cas dans l’histoire du christianisme
(l’influence du protestantisme, de ses in-
terprétations des textes en particulier
faisant partie des classiques en sciences
humaines). Le Coran comporte-t-il des
spécificités plutôt anti-économiques? Le
Centre de droit arabe et musulman à
Lausanne (Saint-Sulpice plus précisé-
ment) fournit quelques éléments de ré-
ponse apparemment plausibles s’agissant
de comprendre d’où viennent les blo-
cages. Il ne faudrait évidemment pas non
plus qu’ils reviennent à idéaliser le
monde non musulman.
Absence de liberté de croyance tout
d’abord. Les articles 162 et 163 du Code
pénal arabe unifié adopté par les minis-
tres arabes de la justice en 1996, et qui
figure sur le site de la Ligue arabe. L’apos-
tat - le musulman, homme ou femme,
qui abandonne la religion musulmane
- est puni de la peine de mort. On ima-
gine que ce risque peut devenir dissuasif
en termes d’initiatives personnelles et
de succès économique.
Les versets 6 et 7 du Coran peuvent être
interprétés comme de véritables incita-
tions à la haine. Le musulman pratiquant
répète 17 fois par jour la fatiha. L’esprit
vindicatif se tourne vers le passé plutôt
que le futur. On peut y voir une entrave
aux dispositions d’esprit plutôt prospec-
tives et stratégiques caractérisant en gé-
néral le développement économique.
Rôle de la femme dans la société: le Co-
ran impose une inégalité en matière suc-
cessorale et en matière de témoignage.
Il accorde en plus à l’homme la domi-
nation sur la femme et lui permet de la
frapper (4:34). Conséquence potentielle:
inégalité sociale, capacités essentielles
réduites dans le développement familial,
social et culturel.
Manque de cohésion sociale. Les Etats
musulmans sont construits sur le prin-
cipe de la séparation entre communautés
religieuses (9:5). Cette approche ne fa-
vorise guère la paix sociale et la stabilité
politique, ce qui représente un frein aux
initiatives créatrices, au développement
économique.
Il ressort de ces différents points que l’is-
lam est un instrument de gestion sociale
autoritaire laissant peu de place à l’indi-
vidu pour le développement personnel
au sens où on l’entend dans le monde
économiquement développé. Ce n’est
d’ailleurs pas seulement le Coran en soi
qui peut poser problème, mais surtout
l’usage qui en est fait.
A la lumière des comportements de cer-
tains dirigeants d’Etats musulmans, il
semble évident que l’islam n’est pas seu-
lement une école de croyance, mais éga-
lement une légitimation des régimes au-
toritaires.
S’il comporte des éléments pouvant être
interprétés comme plutôt démocra-
tiques, et qu’il promeut la philosophie
du partage, l’islam comporte aussi des
injonctions ségrégationnistes et autori-
taires. Les régimes musulmans sont py-
ramidaux et leurs autorités politiques
travaillent en étroite collaboration avec
les autorités religieuses. L’Algérie et
l’Egypte sont des régimes militaires au-
toritaires, l’Iran une république théocra-
tique, l’Arabie Saoudite une monarchie
absolue islamique, Oman une monar-
chie absolue, Qatar une monarchie ab-
solue de droit divin, les UAE une mo-
narchie de droit divin, Bahrain et Ku-
wait une monarchie constitutionnelle.
Pourquoi les dirigeants des pays du Ma-
ghreb et du Proche-Orient n’ont-ils pas
cherché à régler rapidement la question
du conflit en Syrie et de l’expansion de
l’Etat islamique (EI) avant que les Russes,
les Américains et les Européens ne s’en
mêlent? Pourquoi certains Etats du
Golfe financent-ils l’EI et engagent-ils
dans les mosquées qu’ils financent dans
des Etats européens des imams qui inci-
tent leurs fidèles à la violence anti-chré-
tienne et au djihadisme?
Pourquoi ces dirigeants ont-ils si peu uti-
lisé leurs énormes ressources financières
issues des exportations de pétrole pour
financer l’éducation de leur population
et le développement technologique?
Probablement parce que la tradition co-
ranique leur offre un pouvoir discrétion-
naire incompatible avec le progrès tech-
nique et l’organisation démocratique de
la société civile. Dans «La maladie de l’is-
lam», l’islamologue franco-tunisien Ab-
delwahab Meddeb tente d’analyser les
raisons «internes» aux poussées de vio-
lence générées par certains adeptes de
l’islam: comment la Lettre (Coran et Tra-
dition) a-t-elle permis une lecture de l’is-
lam qui justifie cette forme de jihâd? Ab-
delwahab Meddeb tente d’expliquer
comment l’impérialisme américain a
généré une volonté de vengeance de la
part de populations musulmanes frus-
trées de ne plus être au cœur de la géné-
ration des idées, de la science et des tech-
niques. Sa réflexion s’inscrit dans la
perspective de la prise de conscience de
l’écart qui s’est progressivement creusé
entre le monde arabe et l’Occident, le-
quel génère un ressentiment. La coloni-
sation est alors une conséquence de la
fin de la créativité de la civilisation isla-
mique et non la cause de son déclin.
Le prosélytisme agressif des dirigeants
musulmans autoritaires conduit à la vic-
timisation des sociétés musulmanes en
premier lieu et des sociétés chrétiennes
en second lieu, toutes deux entraînées
dans une spirale de haine: endoctrinés
dès leur plus jeune âge, beaucoup de mu-
sulmans n’ont pu développer leur propre
personnalité et sont les outils de leurs di-
rigeants politiques et religieux autori-
taires. Ces contraintes sociales et civiques
entravent depuis des
siècles la dynamique
des sociétés musul-
manes.
JEAN-DANIEL CLAVEL
Clavel Consulting
Ethique musulmane
et esprit du capitalisme
Pourquoi la quasi-totalité des Etats du Moyen-Orient restent très en deçà de l’émergence industrielle
et technologique malgré leurs moyens considérables.
LA COMPARAISON DES INDICES DE DÉVELOPPEMENT HUMAIN, DE LA LIBERTÉ ÉCONOMIQUE
ET DE L’EFFICACITÉ GOUVERNEMENTALE MONTRE ÉGALEMENT QUE LES CONDITIONS CADRE
DANS LES ÉCONOMIES MUSULMANES SONT LE PLUS SOUVENT BEAUCOUP MOINS FAVORABLES.
Sur la base des développements
économiques et sociaux, l’hôtel-
lerie-restauration suisse est
confrontée à des défis. L’environ-
nement économique, marqué par
une immense pression des coûts,
la force persistante du franc et les
distorsions de la concurrence, est
difficile. En revanche, le marché
se déplace de plus en plus vers de
nouveaux formats et canaux. Le
progrès technologique offre aussi
des chances à la branche. La façon
dont l’hôtellerie-restauration
compose avec la numérisation et
les tendances de la consomma-
tion actuelle telles que le service
de livraison, l’association profes-
sionnelle, GastroSuisse l’a dé-
peinte lors de sa conférence de
presse annuelle, le 27 avril.
«En raison des facteurs écono-
miques, des modifications so-
ciales et d’une grande mobilité,
le marché de l’hôtellerie-restau-
ration est en pleine mutation»,
explique Casimir Platzer, prési-
dent de GastroSuisse à Berne. En
effet, les hôtels et les restaurants
sont en âpre concurrence avec les
entreprises des pays frontaliers
et dans la comparaison interna-
tionale.
Les conséquences du tourisme de
la restauration pèsent lourd.
«L’environnement actuel a pour
conséquence que de nombreuses
destinations qui présentent des
structures entrepreneuriales ar-
tisanales, qui offrent toutes un
service complet et des prestations
de services similaires, subissent
une pression de plus en plus
forte», constate Casimir Platzer.
Nous devons tout mettre en œu-
vre pour permettre à des espaces
économiques entiers du secteur
alpin de survivre.» Des coopéra-
tions appropriées dans les do-
maines du personnel, de l’offre
et de la vente donnent la possibi-
lité d’utiliser les synergies poten-
tielles. «Mais cela ne va pas suf-
fire! avertit le président de
GastroSuisse. Ce n’est qu’en rang
serré que l’on pourra optimiser
les coûts afin d’être vraiment ren-
table.»
«Il faut des modifications cru-
ciales dans le paysage du tou-
risme suisse. Les nombreuses pe-
tites entreprises, parfois des
microentreprises, doivent abso-
lument s’associer pour former
une plus grande unité», Casimir
Platzer en est persuadé. Un
concept englobant la destination
entière serait probablement l’ap-
proche correcte: pratiquement
une seule entreprise par destina-
tion, quasiment selon le modèle
américain, pourrait être une mé-
thode efficace.
Le tourisme des achats et de la res-
tauration manifeste est une des
raisons de la baisse continuelle
des chiffres d’affaires dans la
branche. Si l’on extrapole ce chif-
fre, la restauration suisse perd
chaque année environ quatre
milliards de francs suisses. –
(GrastroSuisse)
Hôtellerie-restauration
en pleine mutation
Les défis et nouvelles chances d’un tournant.
UNIA: enquête ouverte contre deux collaborateurs
Le Ministère public vaudois a ouvert une enquête contre deux collabo-
rateurs du syndicat en raisons d’irrégularités présumées en lien avec la
gestion de l’argent provenant d’indemnités d’insolvabilité versées par la
Caisse cantonale de chômage. Pour l’instant Unia ne dispose pas d’infor-
mations plus précises. Il est dans l’intérêt d’Unia que toute la lumière soit
faite rapidement sur ces accusations. Unia mettra toutes les informations
nécessaires à disposition et coopérera étroitement avec les autorités. Les
deux personnes incriminées ont immédiatement été suspendues. Si les
accusations s’avèrent fondées, elles seront licenciées avec effet immédiat.
Un tel comportement est inacceptable et n’est pas toléré par Unia. Dans
l’attente de nouveaux éléments, les collaborateurs en question bénéficient
de la présomption d’innocence garantie par l’Etat de droit .– (Asloca)
ENERGIE: mises en garde hypocrites
Les adversaires de la loi sur l’énergie mettent hypocritement les locataires
en garde contre des coûts faramineux- alors qu’impudemment ces mêmes
milieux n’ont jamais entrepris quoi que ce soit contre des loyers élevés.
Les adversaires de la stratégie énergétique cherchent à faire peur par tous
les moyens. A en croire leurs réclames, les locataires ne pourront plus
laver leur linge qu’une fois par mois, devront prendre des douches froides
et ne se chauffer plus qu’à 18 degrés! Ils devront en outre verser des loyers
en augmentation. L’Association suisse des locataires (Asloca) rejette et
déplore ces allégations. La révision soumise à votation le 21 mai n’entraîne
qu’une hausse de la taxe sur le courant électrique de quelque 40 francs
par année pour un ménage moyen. Les chiffres et autres spectres délirants
n’ont rien à faire avec la loi sur l’énergie. – (Asloca)