dans l’utilisation appropriée des médicaments
travaillent d’une manière concertée. En ce sens,
l’expertise des pharmaciens doit être mise à
contribution par une présence accrue au sein
des équipes de soins. Plusieurs études démon-
trent que les soins aux patients s’améliorent
lorsque ceux-ci sont impliqués dans les décisions
thérapeutiques ou des suivis intensifiés (Lam&
Ruby, 2005 ; McClean, Gillis & Waller, 2003 ; Lee,
Boro, Knapp, Meier& Korman, 2002 ; Berringer
et al., 1999; Gattis et al., 1999; Hanlon et al., 1996).
Des interventions ciblées par des pharmaciens
peuvent également contribuer à diminuer les
répercussions négatives sur le système de santé
lié à un usage non optimal des médicaments
(Cranor& Christensen, 2003 ; Stowasser et al.
2002; McClean, Gillis&Waller, 2003 ; Malone
et al., 2000; McMullen et al., 1999; Hawksworth
et al., 1999). La plupart de ces études supportent
l’application d’un modèle de soins pharmaceu-
tiques où les pharmaciens deviennent proactifs
et contribuent à un meilleur suivi clinique des
patients qui utilisent des médicaments.
Les soins pharmaceutiques visent à main-
tenir le patient à un niveau optimal de bien-être
par le «management» de sa pharmacothérapie
(Hepler&Strand, 1990). Le concept des soins
pharmaceutiques intègre le travail en équipe
interdisciplinaire et favorise l’implication active
des patients ou, le cas échéant, des proches
aidants. Il faut assurer, entre autres, l’adhésion
au traitement, vérifier la présence d’effets
indésirables et procéder périodiquement à une
réévaluation des profils médicamenteux. Avec
le support approprié, une première ligne
de services devrait pouvoir effectuer la plupart
de ces suivis dans un modèle de soins ambula-
toires. Une meilleure coordination et un effort
concerté entre intervenants des milieux commu-
nautaire et institutionnel constituent des élé-
ments essentiels pour des soins pharmaceu-
tiques continus offerts à des patients en perte
d’autonomie ou atteints de maladies chroniques.
Il faut alors promouvoir la création de nombreux
liens entre professionnels de différentes structures
de services, ainsi qu’avec le patient et son réseau.
Cet article fait valoir la nécessité pour
les pharmaciens d’établir des stratégies pour mieux
coordonner cette continuité de soins pharmaceu-
tiques. L’article décrit comment la création d’un
continuum entre les pharmaciens de différents
milieux de pratique peut contribuer à une
meilleure utilisation des médicaments, ainsi
qu’à une meilleure intégration de leurs services
au sein du réseau de la santé.
Les différents milieux de
la pratique pharmaceutique
Le rôle des pharmaciens au Québec,
comme ailleurs dans le monde, se transforme
profondément, depuis quelques années. L’im-
portance sans cesse croissante accordée à la
pharmacothérapie comme outil thérapeutique
n’est pas étrangère à cette nouvelle réalité.
Les pharmaciens sont de plus en plus appelés
à centrer leurs efforts sur le patient, au-delà
des produits, et à rechercher comment lui faire
bénéficier des meilleurs traitements disponibles,
en tenant compte des coûts associés à ces traite-
ments. Cette approche implique une bonne
connaissance des besoins du patient et le partage
des informations s’avère essentiel. Plusieurs
pharmaciens, issus de milieux de pratique
différents, peuvent être appelés à offrir des ser-
vices à un même patient dans un même épisode
de soins. Comment alors intégrer le suivi des
connaissances dans une chaîne de services dont
les éléments demeurent encore très fragmentés?
Pour mieux comprendre la participation des phar-
maciens à un continuum de soins et de services,
il importe de considérer certaines caractéristiques
inhérentes à leur milieu de pratique.
La pratique en pharmacie
d’officine
Les pharmaciens de pharmacies privées
(ou d’officine) du Québec représentent un service
de première ligne fréquemment consulté sans
rendez-vous par les patients. Ce service devient
souvent le premier point d’assistance pour des
problèmes de santé mineurs. Au besoin, la clientèle
est redirigée dans le réseau ou vers des soins
spécialisés. Ce genre de consultations aux phar-
maciens peut même contribuer à une meilleure
Vers une meilleure intégration des soins pharmaceutiques 45