La constellation consternée Cie Illico 5 pièces chorégraphiques de Thomas Lebrun Jeudi 13 octobre 20 h 30 au Théâtre de Thouars Tarifs : 12,50 € et 9,50 € Réservation au 05.49.66.39.32. La c onstellation consternée Cinq pièces courtes - Trois soli : Gwiazda, L’étoile jaune et Le temps de briller Un duo : Eclats de simulacre Un quintette : Fulgurances céans Cette constellation est le fruit d’une réflexion sur diverses « représentations », d’étoiles sur terre, dans un contexte historique ou contemporain. Ces représentations d’étoiles peuvent être étroitement liées à des faits historiques convoquant un sentiment d’injustice ou de rébellion, ou à des faits plus intimes insufflant ces mêmes sentiments. Elles peuvent également provenir du rêve ou de croyances, nourries par des convictions souvent issues de la culture populaire ou de la religion. Mais le lien fondamentalement est celui de l’étoile choisie et de son danseur, qui formeront ensuite une constellation avec les autres danseurs, avec les autres étoiles. Tisser le mouvement d’un danseur à un autre comme l’on tissera les liens d’une représentation d’étoile à son interprète. Créer une nouvelle constellation, une constellation vivante dont la brillance serait celle qui émane de l’interprète. Une constellation contemporaine, riche de son histoire, qui brillerait le temps d’un spectacle, dont l’éclat ne serait qu’éphémère. Une constellation de représentations d’étoiles, car donnée à voir en tant que telle. Une constellation consternée, car à notre époque, on a de quoi l’être. Chorégraphies : Thomas Lebrun Interprétation : Anne-Emmanuelle Deroo, Raphaël Cottin, Anthony Cazaux et Claudia Miazzo, Anne-Sophie Lancelin. Chant live : Emeline Deroo Musiques : Seb Martel, Nick Cave, Jean Sibélius, David Moreau, Benjamin Britten, Samuel Barbier. Photos : Frédéric Iovino La compagnie Illico est artiste associé à Danse à Lille/CDC jusqu’en 2011. elle reçoit le soutien de la DRAC Nord-Pas de Calais au titre de l’aide à la compagnie chorégraphique et du Conseil Régional Nord-Pas de Calais au titre du conventionnement. Gwiazda Solo – 18 mn Interprétation : Anne-Emmanuelle Deroo Chant live : Emeline Deroo Musique : Seb Martel avec l’aimable participation de Vincent Segal et Greg Szlapczynski, Nick Cave Quand on est enfant et que l’on perd un proche, on nous dit souvent qu’il est parti au ciel, qu’il s’est transformé en étoile… En Gwiazda, pour les petits polonais…. Un solo pour Manu, sur le chant de sa sœur Emeline Danser la perte, la disparition d’un être aimé, la naissance du souvenir, l’apparition du vide. Une danse au rayonnement irrégulier, à l’intensité émotionnelle et physique mesurée, à observer, à chercher, à deviner. Ce n’est pas une petite ou une grande étoile. Juste une étoile avec sa force et sa discrétion, sa lueur qui peut être voilée par un nuage passager, et la place qu’elle occupe au milieu de toutes les autres. Une que l’on choisit en se disant que c’est elle. L’étoile jaune Solo – 10 mn Interprétation : Anne-Sophie Lancelin Musique : Samuel Barber – Adagio for Strings Autre représentation de l’étoile, elle est apparue dans un contexte historique aussi noir qu’une étoile scintille. Anne-Sophie et sa danse ont cette douce beauté innocente, renfermant une colère et une force profondément ancrées. Le rayonnement paisible et diffus d’une jeunesse vivante, au devant d’une rage bouillonnante et d’une fierté juste et sincère. L’innocence, la rage et la fierté sont des sentiments et des états directement liés à cette période d’humanité massacrée, où l’étoile ne représentait plus le rêve, la beauté et la liberté, mais symbolisait la peur et le cauchemar d’un peuple, l’horreur d’une guerre et la folie d’un homme… Une étoile ne s’attrape pas, ne s’enferme pas, ne s’éteint pas…. Le temps de briller Solo – 10 mn Interprétation : Raphaël Cottin Musique : Jean Sibélius – La Valse Triste Introduction musicale : David Moreau Star… étoile en anglais. Qui désigne également pour l’ensemble du monde « une personne médiatisée unanimement connue et reconnue de part ses qualités artistiques », homme ou femme. Une star de cinéma/Une star de la chanson. Une star de théâtre/Une star de la musique. Une étoile… en danse. A l’époque où l’on produit des stars à profusion, où les rêves de chaque enfant se dirigent régulièrement vers cette utopie médiatique, où même une certaine culture « d’en haut » se plaît à trouver sans répit de nouveaux espoirs… A l’heure où les dirigeants prônent le nouveau, l’innovation, mais aussi le politiquement correct…. Alors que se débat une jeunesse gorgée d’espoirs et d’illusions, souvent plongée dans l’ombre de ses envies. Quel temps reste-t-il pour briller ? Noir. Mais une étoile ne s’éteint pas !.... Est-ce donc vraiment une star ? « On t’a lancée…. Alors maintenant accroche toi… ou tombe ». Il y a des milliers d’étoiles, qu’on voit, qu’on ne voit pas ou qu’on ne voit plus. Un corps long, androgyne. Une représentation asexuée. Une danse étirée, coupée, résistante, qui choisit autant qu’elle subit le temps d’être sur l’instant. Etats de simulacre Duo – 18 mn Interprétation : Anthony Cazaux et Claudia Miazzo Musique : création originale de David Moreau, pièce pour orchestre et courants électriques. Poème d’Adolf Böttger, Du Klarer, lu par Agnès Olier L’étoile filante. Quand on en voit une…. C’est comme ça… on sait que ça ne marche pas…. mais on fait un vœu. Pourtant une étoile filante brûle et se désintègre dès qu’elle s’approche trop de nous. Comme si la destruction de celle-ci pouvait construire notre avenir. Comme si sa brillance disparue, prenait alors place dans notre vie pour illuminer un instant. Comme si la patience que l’on a eu à l’attendre, pour la voir si vite passer et mourir, justifiait notre croyance et notre envie. Comme si on méritait qu’une bonne chose nous arrive, parce qu’on l’attendait sagement. Comme si plus rien n’avait d’importance, de peur de laisser passer sa chance. La bonne étoile. Celle qui ne se voit pas, mais qui porte également bonheur. On peut naître sous une bonne étoile, mais aussi, passer toute sa vie à l’attendre. Comme si ma bonne étoile me récompensait de ma croyance en m’offrant une étoile filante qui réalisera mon vœu. Comme si elle gérait mon destin. Une danse à double tranchant. Une danse à double rayonnement. Une danse à deux énergies, à deux puissances : l’une furtive, rapide, dynamique, fuyante. L’autre discrète, dense, continue…. trompeuse. Deux corps : l’un petit et musculeux, l’autre faussement doux et gracieux. Fulgurances céans Quintette – 25 mn Interprétation : Anthony Cazaux, Raphaël Cottin, Anne-Emmanuelle Deroo, Anne-Sophie Lancelin, Claudia Miazzo. Musique : introduction : Benjamin Britten – Serenade for Tenor. Création originale de David Moreau –pièce pour orchestre et voix enregistrées (cor solo : Jean-Jacques Justafré, hautbois et cor anglais, solo : François-Xavier Bourin) L’étoile de la réincarnation, l’étoile jaune, la star, l’étoile filante et la bonne étoile se retrouvent dans cette pièce. Toutes se posent sur une représentation, convoquant un rapport différent avec la réalité. Le souvenir, le chemin de l’acceptation, les conséquences d’une folie, la peur, la gloire passagère, l’illusion, l’espoir et la croyance… Elles convoquent également un rapport différent aux corps : leurs intensités émotionnelles et physiques, leurs résistances, leurs forces, leurs rapports au temps… ceux qu’elles irradient. Le rayonnement d’un corps jouant inévitablement avec celui du corps d’à côté, il ne s’agira pas ici de s’étoiler jusqu’à se fendre, mais de tolérer et d’évoquer la fulguration de chacun, puis celle de l’espace qu’ils créent entre eux. La consternation peut naître, quand on s’aperçoit que l’on ne peut rien faire pour changer les choses. La consternation peut exploser, quand on se dit que l’on s’est battu pour rien. La consternation nous brûle lorsqu’on se sent dépossédé de nos moyens, telle une petite boule de feu, un petit soleil bouillonnant, une étoile incandescente. Une constellation d’étoiles, consternées devant l’image et la représentation qu’on leur donne. Une constellation consternée, car souvent, de nos jours, on a de quoi l’être. Thomas Lebrun Chorégraphe Interprète pour les chorégraphes Bernard Glandier, Daniel Larrieu, Christine Bastin, Christine Jouve ou encore Pascal Montrouge, Thomas Lebrun fonde la compagnie Illico en 1998, suite à la création du solo Cache ta joie !. Implanté en région Nord-Pas de Calais, il fut d’abord artiste associé au Vivat d’Armentières (2003-2005) avant de l’être –depuis 2006- auprès de Danse à Lille/Centre de Développement Chorégraphique. On prendra bien le temps d’y être, La Trêve(s), Les Soirées What You Want ?, Switch, Itinéraire d’un danseur grassouillet, ou La constellation consternée, sont autant de pièces que d’univers et d’esthétiques explorés, allant d’une danse exigeante et précise à une théâtralité affirmée. Thomas Lebrun signe également plusieurs co-écritures, notamment avec le chorégraphe suisse Foofwa d’Imobilité (Le show / Un twomen show) et la chorégraphe française Cécile Loyer (Que tal !), et donne une place forte à l’enseignement et à la transmission (Centre National de la Danse de Pantin et de Lyon, Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, Ménagerie de Verre, Conservatoire National de La Rochelle, Balletéatro de Porta, etc). Il chorégraphie également pour des compagnies à l’étranger, comme le Ballet National de Liaonning en Chine, le Grupo Tapias au Brésil (un solo et –en 2009 dans le cadre de l’Année de la France au Brésil – un quintette), et dernièrement pour Lora Juodkaité, danseuse et chorégraphe lituanienne, dans le cadre de l’édition 2009 du New Baltic Dance Festival de Vilnius et de l’opération France Danse Vilnius organisée par Cultures France (Vilnius, Capitale de la culture 2009). Il répond à la commande du festival d’Avignon et de la SACD (Les Sujets à Vif) avec la création du solo Parfois, le corps n’a pas de cœur en juillet 2010, et prépare actuellement plusieurs projets dont Six Orders Pieces (création 2011), solo au croisement des regards de six artistes invités (Michèle Noiret, Bernard Glandier, Ursula Meier, Scanner, Charlotte Rousseau et Jean-Marc Serre) et La jeune fille et la mort (création 2012), pièce pour sept danseurs et un quatuor à cordes, sur la partition de Schubert. Thomas Lebrun vient d’être nommé directeur du Centre National Chorégraphique de Tours. Il prendra ses fonctions en janvier 2012.