www.africaneconomicoutlook.org
Bénin
2012
nin
L’économie béninoise a connu une légère croissance, estimée à 3.0 % en 2011. Une tendance qui devrait se
confirmer avec des projections de croissance de 4.2 % en 2012 et 4.1 % en 2013.
Malgré quelques tensions inflationnistes prévues en 2012, le cadre macroéconomique devrait rester stable
jusqu’en 2013.
Les services sociaux de base et l’emploi des jeunes représentent des défis majeurs pour l’amélioration des
conditions de vie de la population.
Vue d'ensemble
L’activité économique au Bénin s’est progressivement rétablie en 2011, au lendemain de l’élection
présidentielle de mars, suivie par des législatives en avril. La relance de l’agriculture après les inondations de
2010 et la remise en état des infrastructures ont porle taux de croissance à 3.0 % contre 2.5 % en 2010. Le
redressement devrait se poursuivre en 2012 et en 2013 avec des taux de croissance prévus à 4.2 % et 4.1 %.
L’économie béninoise, trop peu diversifiée, n’en reste pas moins vulnérable aux chocs extérieurs. L’économie
dépend trop largement de l’agriculture et du commerce. Les stratégies de relance de la croissance sur la
période 2011-15, axées sur la modernisation et la diversification du secteur agricole et le développement des
infrastructures, devraient cependant permettre une croissance forte et durable.
Le maintien de la stabilité macroéconomique pour accompagner la croissance reste important. A cet égard,
l’accent devra être mis en 2012 et 2013 sur les retombées des réformes en cours dans les régies financières et
au Port autonome de Cotonou (PAC), afin d’augmenter les recettes fiscales. La priorité devra aussi porter sur la
maîtrise de la masse salariale et l’accroissement des dépenses aectées aux secteurs sociaux prioritaires. Le
recours aux ressources concessionnelles et la promotion du partenariat public-privé pour le financement des
projets de développement contribueront à maintenir la viabilité de la dette. La politique monétaire devra
poursuivre deux objectifs : atténuer les tensions inflationnistes générées par la levée partielle des subventions
sur le prix de l’essence au Nigeria voisin, et assurer un niveau de liquidité adéquat pour soutenir l’activité.
Sur le plan social, la pauvreté persiste au Bénin, avec plus de 35 % de la population concernée. Le pays aura du
mal à atteindre la plupart des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) à l’horizon 2015. Aussi la
Stratégie pour la croissance et la réduction de la pauvreté (SCRP) 2011-15 met-elle l’accent sur l’éducation et à
la santé.
Le chômage des jeunes reste inquiétant. L’inactivité et le sous-emploi savèrent deux fois plus élevés chez les
jeunes que chez les adultes, en raison de la faiblesse de l’offre d’emploi, de la réticence des employeurs à
recruter de nouveaux venus sur le marc du travail et de l’inadéquation entre la formation et l’emploi.
Plusieurs programmes ont été initiés depuis 2006 pour lutter contre le chômage des jeunes. Leurs résultats
paraissent mitigés, en raison du manque de moyens des structures en charge de l’emploi et du manque
d’informations fiables sur la situation de l’emploi des jeunes. L’emploi en général et celui des jeunes en
particulier représentent l’un des principaux objectifs transversaux de la SCRP.
Perspectives économiques en Afrique 2012
2 | © BAfD, OCDE, PNUD, CEA
http://dx.doi.org/10.1787/888932623478
http://dx.doi.org/10.1787/888932604896
Figure 1 : Taux de croissance du PIB réel (Occidentale)
2010 : estimations ; 2011 et années suivantes : prévisions.
Tableau 1 : Indicateurs macro-économiques
2010 2011 2012 2013
Taux de croissance du PIB réel 2.6 3 4.2 4.1
Taux de croissance du PIB réel par habitant -0.3 0.2 1.5 1.4
Inflation IPC 2.1 2.7 5.4 2.9
Balance budgétaire % PIB -1.6 -0.6 -0.2 -1.1
Balance courante % PIB -6.9 -8.7 -8.7 -9
2010 : estimations ; 2011 et années suivantes : prévisions.
Taux de croiss ance du PIB réel (%) Afrique de l'Oues t - Taux de croiss ance du PIB réel (%) Afrique - Taux de croiss ance du PIB réel (%)
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
0%
2%
4%
6%
8%
10%
Crois s ance réelle du PIB (%)
Perspectives économiques en Afrique 2012
3 | © BAfD, OCDE, PNUD, CEA
http://dx.doi.org/10.1787/888932625454
Développements récents et perspectives
Tableau 2 : PIB par Secteur (en pourcentage du PIB)
2006 2011
Agriculture, foresterie, pêche et chasse 36 36.1
Agriculture, élevage, sylviculture et pêche - -
dont agriculture - -
Mines et extraction 0.3 0.3
dont pétrole - -
Industries manufacturières 8.4 8.6
Electricité, gaz et eau 1.3 1.2
Electricité, eau et assainissement - -
Construction 4.5 4.7
Vente en gros et de détail, hôtels et restaurants 14.7 18.4
dont hôtels et restaurants - -
Transports, entreposages et communications 8.8 9
Transport et stockage, information et communication - -
Finance, immobilier et services aux entreprises 11.9 10.4
Intermédiation financière, services immobiliers, services aux entreprises et autres services - -
Services des administrations publiques 14.1 11.3
Administration publique et défense, sécurité sociale, éducation, santé et travaux sociaux - -
Administration publique, éducation, santé - -
Administration publique, éducation, santé et autres services sociaux et personnels - -
Autres services communautaires, sociaux et personnels - -
Autres services 0 0
Produit intérieur brut aux prix de base / au coût des facteurs 100 100
Vente en gros et de détail, hôtels et restaurants - -
2010 : estimations ; 2011 et années suivantes : prévisions.
La reprise amorcée depuis 2006 à la faveur d’une bonne campagne agricole et des réformes structurelles a
connu un frein à partir de 2009. Le taux de croissance de l’économie réelle est passé de 2.7 % en 2009 à 2.6 %
en 2010. Ce ralentissement est à divers chocs : la baisse des exportations en 2009, suite à la crise financière
mondiale, le désarmement tarifaire entamé par le Nigeria en 2009 et les inondations de 2010. Cette catastrophe
a endommagé les infrastructures et affecté l’agriculture, tout comme le commerce et le secteur informel.
L’année 2011 a été marquée par les élections, présidentielle et législatives, qui ont ralenti l’activité au premier
semestre. Cependant, la reprise dans l’agriculture et la remise en état des infrastructures après les inondations
de 2010 se sont soldées par un redressement, avec une croissance estimée à 3 % en 2011. Ce taux demeure
toutefois insuffisant pour permettre une amélioration du revenu par tête, pour une population qui croît au
Perspectives économiques en Afrique 2012
4 | © BAfD, OCDE, PNUD, CEA
rythme de 3 % par an.
Au-delà des facteurs conjoncturels, la faiblesse de la croissance reflète des contraintes structurelles : la trop
faible diversification de l’économie nationale et une industrie peu développée.
Le secteur agricole, 35 % du Produit intérieur brut (PIB), tarde à se moderniser et à se diversifier. Pour faire
diminuer la pauvreté, il faudrait que les 70 % d’actifs employés dans l’agriculture voient leurs revenus
augmenter. L’activité agricole est dominée par la filière coton, environ 40 % des exportations. Ses
performances sont minées par des problèmes d’organisation, les aléas climatiques et l'archaïsme des outils de
production. Malgré les réformes engagées dans la filière, la production décline, avec un recul annuel moyen de
25 % depuis 2007. La production de coton a atteint en 2010 son niveau le plus bas depuis vingt ans. En
revanche, la production vivrière a augmenté, grâce au Programme d’urgence d’appui à la sécurité alimentaire
élaboré en réponse à la crise alimentaire de 2008. De même, les performances de certaines cultures
d’exportation, dont l’anacarde, ont soutenu l’activité agricole.
Le secteur des services, plus de 50 % du PIB, englobe le commerce et les activités du PAC. Sa contribution à la
croissance a chuté d’une moyenne de 1.7 % sur la période 2005-2008 à un niveau moyen de 0.9 % entre 2009
et 2011. Le secteur tertiaire a été durement toucpar les répercussions de la crise financière et économique
mondiale de 2008 sur les activités d’exportation et de réexportation ainsi que sur les recettes portuaires.
Au niveau de la demande, la consommation finale (environ 90 % du PIB) a été le principal moteur de la
croissance en 2011. Elle a augmenté de 4.5 % en 2011 contre 2.5 % en 2010, sous l’impulsion de la
consommation des ménages et de la hausse de la masse salariale dans la fonction publique. Le taux
d’investissement, pour sa part, sest accru avec la réhabilitation des infrastructures endommagées par les
inondations, passant de 21.0 % en 2010 à 21.6 % en 2011. Il reste inférieur à une moyenne africaine de 24.0 %.
Le relèvement du taux d’investissement, en particulier de l’investissement privé, constitue un défi important
pour le Bénin dans ses efforts de diversification et de relance.
Le redressement de la croissance économique devrait se confirmer en 2012 et 2013, avec la mise en œuvre des
stratégies de développement définies par le gouvernement, en particulier la SCRP 2011-15 et le plan triennal
de relance de la croissance. La croissance économique est prévue à 4.2 % et 4.1 % respectivement en 2012 et
2013.
Ces niveaux de croissance découleront des mesures prises pour accroître la valeur ajoutée dans les secteurs
agricole et des services. Dans l’agriculture, il s’agit surtout de la fourniture d’intrants spécifiques pour la
production vivrière, de l’aménagement et la mise en valeur des vallées, de l’assainissement de la filière coton,
de l’amélioration des conditions de stockage et de la mécanisation agricole. Au niveau des services, les deux
quais du PAC concédés à un opérateur privé et l’introduction d’un guichet unique ont amélioré la compétitivité
du port. Le désengorgement du port, avec l’ouverture de ports secs, est également porteur de croissance. Par
ailleurs, le secteur secondaire devrait tirer profit de la relance de l’activité des industries textiles avec le
redressement de la filière coton et une implication plus forte du secteur privé.
S’agissant des composantes de la demande, la consommation finale attendue en 2012 sélève à 3.1 %, puis 5.0
% en 2013, grâce aux augmentations de la masse salariale et aux exportations de produits agricoles.
L’investissement sinscrirait en hausse de 5.7 % en 2012 et 4.0 % en 2013, sous l’impulsion du plan
d’infrastructures, notamment dans les secteurs des transports et de l’énergie.
Cependant, l’aggravation de la crise de la dette dans la zone euro, la baisse du cours du coton ainsi que
l’instabilité politique et les mesures de libéralisation au Nigeria peuvent remettre en question les projections de
croissance pour 2012 et 2013. En particulier, l’élimination partielle des subventions sur les produits pétroliers au
Nigeria devrait avoir des effets négatifs sur l’inflation au Bénin et le revenu réel des populations.
Perspectives économiques en Afrique 2012
5 | © BAfD, OCDE, PNUD, CEA
1 / 14 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !