rythme de 3 % par an.
Au-delà des facteurs conjoncturels, la faiblesse de la croissance reflète des contraintes structurelles : la trop
faible diversification de l’économie nationale et une industrie peu développée.
Le secteur agricole, 35 % du Produit intérieur brut (PIB), tarde à se moderniser et à se diversifier. Pour faire
diminuer la pauvreté, il faudrait que les 70 % d’actifs employés dans l’agriculture voient leurs revenus
augmenter. L’activité agricole est dominée par la filière coton, environ 40 % des exportations. Ses
performances sont minées par des problèmes d’organisation, les aléas climatiques et l'archaïsme des outils de
production. Malgré les réformes engagées dans la filière, la production décline, avec un recul annuel moyen de
25 % depuis 2007. La production de coton a atteint en 2010 son niveau le plus bas depuis vingt ans. En
revanche, la production vivrière a augmenté, grâce au Programme d’urgence d’appui à la sécurité alimentaire
élaboré en réponse à la crise alimentaire de 2008. De même, les performances de certaines cultures
d’exportation, dont l’anacarde, ont soutenu l’activité agricole.
Le secteur des services, plus de 50 % du PIB, englobe le commerce et les activités du PAC. Sa contribution à la
croissance a chuté d’une moyenne de 1.7 % sur la période 2005-2008 à un niveau moyen de 0.9 % entre 2009
et 2011. Le secteur tertiaire a été durement touché par les répercussions de la crise financière et économique
mondiale de 2008 sur les activités d’exportation et de réexportation ainsi que sur les recettes portuaires.
Au niveau de la demande, la consommation finale (environ 90 % du PIB) a été le principal moteur de la
croissance en 2011. Elle a augmenté de 4.5 % en 2011 contre 2.5 % en 2010, sous l’impulsion de la
consommation des ménages et de la hausse de la masse salariale dans la fonction publique. Le taux
d’investissement, pour sa part, s’est accru avec la réhabilitation des infrastructures endommagées par les
inondations, passant de 21.0 % en 2010 à 21.6 % en 2011. Il reste inférieur à une moyenne africaine de 24.0 %.
Le relèvement du taux d’investissement, en particulier de l’investissement privé, constitue un défi important
pour le Bénin dans ses efforts de diversification et de relance.
Le redressement de la croissance économique devrait se confirmer en 2012 et 2013, avec la mise en œuvre des
stratégies de développement définies par le gouvernement, en particulier la SCRP 2011-15 et le plan triennal
de relance de la croissance. La croissance économique est prévue à 4.2 % et 4.1 % respectivement en 2012 et
2013.
Ces niveaux de croissance découleront des mesures prises pour accroître la valeur ajoutée dans les secteurs
agricole et des services. Dans l’agriculture, il s’agit surtout de la fourniture d’intrants spécifiques pour la
production vivrière, de l’aménagement et la mise en valeur des vallées, de l’assainissement de la filière coton,
de l’amélioration des conditions de stockage et de la mécanisation agricole. Au niveau des services, les deux
quais du PAC concédés à un opérateur privé et l’introduction d’un guichet unique ont amélioré la compétitivité
du port. Le désengorgement du port, avec l’ouverture de ports secs, est également porteur de croissance. Par
ailleurs, le secteur secondaire devrait tirer profit de la relance de l’activité des industries textiles avec le
redressement de la filière coton et une implication plus forte du secteur privé.
S’agissant des composantes de la demande, la consommation finale attendue en 2012 s’élève à 3.1 %, puis 5.0
% en 2013, grâce aux augmentations de la masse salariale et aux exportations de produits agricoles.
L’investissement s’inscrirait en hausse de 5.7 % en 2012 et 4.0 % en 2013, sous l’impulsion du plan
d’infrastructures, notamment dans les secteurs des transports et de l’énergie.
Cependant, l’aggravation de la crise de la dette dans la zone euro, la baisse du cours du coton ainsi que
l’instabilité politique et les mesures de libéralisation au Nigeria peuvent remettre en question les projections de
croissance pour 2012 et 2013. En particulier, l’élimination partielle des subventions sur les produits pétroliers au
Nigeria devrait avoir des effets négatifs sur l’inflation au Bénin et le revenu réel des populations.