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Pour répondre à ceux qui se demandaient si l’entropie, qui va en diminuant vers le passé,
serait égale à zéro à l’instant du Big Bang, Roger Penrose a émis l’idée que cette entropie
ne sera jamais égale à zéro car dit-il « au moment du Big bang la matière était dans un état
« particulier » et que ce « particularisme » serait le synonyme d’un certain degré
d’organisation. (voir dans «thèses», Avant le Big Bang)
Cette pulsion qui porte l’espace-temps à s’organiser de façon de plus en plus complexe
pour transformer l’entropie en l’information que constitue la matière et la vie, mérite d’etre
rapprochée de deux autres thèses de Roger Penrose et Stuart Hameroff :
- L’étude commencée par Roger Penrose dans « Shadows of the Mind » et poursuivie par
lui avec Stuart Hameroff dans « Consciouness in the Universe » sur le concept de
l’existence d’un genre de protoconscience dans les particules élémentaires.
- leurs idées bien connues quand à la nature de la conscience dans l’univers et son lien
avec la cohérence quantique. Voici d’ailleurs un extrait de « Consciouness in the Universe »
:
« La conscience résulte d’évènements physiques discrets ; ces derniers ont toujours existé
dans l’univers sous la forme d’évènements de proto-conscience non cognitif, agissant dans
le cadre de lois physiques précises, non encore entièrement comprises. La biologie a
développé un mécanisme capable d’orchestrer ces évènements et de les coupler à l’activité
neuronale, créant un sens cognitif, des moments conscients, et par là aussi un contrôle
causal du comportement. Spécifiquement, ces évènements sont supposés correspondre à
des moments de réduction de l’état quantique »
Nous pensons donc, comme Roger Penrose le démontre (Shadows of the Mind), qu’il
existe, dans le cytosquelette de nos neurones, des microtubules, où est constamment
maintenu un état de cohérence quantique discrète, et qui constitue le siège de la
conscience. C’est à dire que le cerveau contiendrait une structure capable de contrôler et
de faire usage du mécanisme de réduction de la fonction d’onde.
A ceux qui disent que la conscience est un état qui nait seulement dans des structures
complexes tel que le cerveau humain, Penrose cite le cas d’organismes unicellulaires
(protozoaires) qui n’ont pas de cerveau mais qui se déplacent pour manger ou pour
s’éloigner d ‘un danger. Ces organismes peuvent être anesthésiés avec les mêmes produits
que les êtres humains. Ils ont dans leur cytosquelette des microtubules, qui eux aussi sont
le siège de leur conscience élémentaire.
Que deviendrait cette proto-conscience des particules élémentaires quand elles sont
immensément nombreuses et en état de cohérence quantique ?
- Serait-il raisonnable de dire que cette proto-conscience disparaît ?
- Ou bien serait il plus juste de considérer que cette proto-conscience persiste et qu’elle
acquiert de nouvelles facultés ?
A partir de là, nous pensons qu’il ne serait plus déraisonnable d’oser donner le choix entre
l’une des deux hypothèses suivantes :
- L’évolution de l’espace temps vers une complexification de plus en plus grande permettant
d’aboutir à la matière puis à la vie est-elle due à un genre de psychisme de nature encore
inconnue qui serait immanent dans l’énergie noire,