
Petit Manuel de Médecine de Montagne de Emmanuel Cauchy et Ronan Bégoc
aux de tête
Essayer d’abord de comprendre l’origine.
La tension nerveuse et la migraine banale sont le plus souvent accusées injustement.
En montagne, d’autres causes sont plus fréquentes.
Maux de tête en phase d’acclimatation
Mal aigu des montagnes (MAM)
C’est la première origine à évoquer quand le mal de tête survient au début du séjour en
altitude, pendant la phase dite d’acclimatation.
Le MAM peut apparaître à partir de 2 500 mètres d’altitude.
Il est intense et maximum la nuit et le matin.
Il a tendance à s’atténuer lorsque l’on s’applique à bien ventiler, en particulier dès la reprise
de la marche.
Il peut s’accompagner de nausées, de vomissements, voire de signes neurologiques
surprenants comme des vertiges ou des hallucinations qui sont de mauvais augure.
Conduite et traitement [Voir Chapitre 2]
Inflammation des sinus
Maux de tête prédominant au niveau du front + nez qui coule +/- fièvre
Sinusite
Les sinus (cavités osseuses situées au niveau du front et du nez) peuvent être responsables
de maux de tête en altitude à cause des variations de pression.
Le plus souvent ce sont les sinus maxillaires (sous les orbites) qui sont enflammés et/ou
infectés, ce qui obture leur communication naturelle avec les fosses nasales.
En altitude, la pression de ces cavités inextensibles ne peut plus s’équilibrer avec la pression
extérieure qui diminue. C’est très douloureux !
Maux de tête + fièvre + douleur dans les articulations
Grippe ou état grippal
La grippe est une affection plutôt rare en altitude. Elle est due à un virus (myxovirus
influenza) Son caractère contagieux est plus virulent en milieu urbain du fait de la
promiscuité des populations.
La grippe se traduit principalement par des maux de tête, une fièvre brutale, une toux sèche
au début qui peut se surinfecter dans les 48 heures.
S’y associent une grande fatigue et des douleurs dans les muscles et les articulations.
- Décongestionnant : pseudo éphédrine (RHINADVIL) ou, plus fort, oxymetazoline
(ATURGYL)
- Antalgique : aspirine, paracétamol, dextropropoxyphène, tramadol.
- Anti-inflammatoire stéroïdien : prédnisolone (SOLUPRED)
- Si les symptômes persistent : amoxicilline (CLAMOXYL) ou pristinamycine
(PYOSTACINE) si allergie pénicilline.