authentifiée, chute de pression artérielle > 30 mmHg,
arythmies ventriculaires sévères, effets secondaires insup-
portables et demande du patient. Les contre-indications
cardiologiques aux fortes doses de dobutamine sont repré-
sentées essentiellement par la sténose aortique serrée
symptomatique, la cardiomyopathie obstructive sympto-
matique ou avec gradient dynamique intra-VG, les aryth-
mies ventriculaires sévères mal contrôlées, une sténose
significative connue du tronc commun, syndrome coro-
naire aigu récent de moins de 5 jours, l’insuffisance car-
diaque sévère décompensée. Aux premiers paliers, le
recrutement des segments myocardiques asynergiques
permet d’analyser la réserve contractile comme marqueur
de viabilité myocardique. Une réponse biphasique (amé-
lioration sous faibles doses et dégradation secondaire sous
fortes doses) est très prédictive de l’amélioration fonction-
nelle après revascularisation, de façon similaire à ce qui a
été décrit et validé en échographie sous dobutamine.
Performance diagnostique
IRM de perfusion
au cours du stress pharmacologique
La mise en évidence d’un défaut de perfusion myocar-
dique (hyposignal) par IRM au cours d’un stress pharma-
cologique (adénosine ou dipyridamole) a une sensibilité et
une spécificité équivalente à la tomographie par émission
de positons (TEP) (90 et 85 %, respectivement) pour le
diagnostic d’insuffisance coronaire, en prenant l’angiogra-
phie conventionnelle comme référence [1, 2]. Cependant,
la performance diagnostique de l’IRM de perfusion au
cours du stress pharmacologique a été montrée par com-
paraison à la tomoscintigraphie monophononique
(SPECT) ou à la TEP dans des séries prospectives essentiel-
lement monocentriques [1, 2]. Au cours d’une étude mul-
ticentrique, Giang et al. [3] rapportent des données d’effi-
cacité diagnostique de l’IRM de perfusion au cours du
stress pharmacologique avec des chiffres de sensibilité,
spécificité et efficacité diagnostique par rapport à l’angio-
graphie conventionnelle de 93, 75, et 85 %, respective-
ment.
Plus récemment, la valeur diagnostique de l’IRM a été
comparée à la scintigraphie monophotonique (SPECT)
dans un large essai multicentrique international (MR-
IMPACT). Schwitter et al. [4] ont rapporté une étude
multicentrique internationale prospective randomisée (18
centres en Europe et aux Etats-Unis), comparant l’IRM de
perfusion au cours du stress pharmacologique (adénosine
0,14 mg/kg/mn) et la scintigraphie monophotonique
(SPECT) de stress, avec l’angiographie coronaire conven-
tionnelle comme méthode de référence (sténose coro-
naire > 50 %, artère coronaire > 2 mm). Deux cent qua-
rante et un patients ont été inclus sur une période d’un an.
Au cours de cette étude multicentrique, les IRM ont été
réalisées sur 3 types de machines différentes, avec des
protocoles standardisés. Les images d’IRM ont été analy-
sées par 3 experts dans un laboratoire centralisé indépen-
dant. La prévalence de la maladie coronaire est élevée
dans la population étudiée (77 %). Les données ont été
interprétées par des courbes ROC et il apparaît que la
meilleure performance diagnostique pour l’IRM est obte-
nue avec la dose de 0,1 mmol/kg de gadolinium. L’effica-
cité diagnostique est comparable à celle de la scintigra-
phie pour la détection de l’ischémie myocardique (aire
sous la courbe de 0,86 ± 0,06 pour l’IRM versus
0,75 ± 0,09 pour le SPECT, p = 0,12). A titre d’exemple,
pour une sensibilité de détection (d’au moins une sténose
coronaire > 50 %) de 85 %, la spécificité de l’IRM est de
67 %. Si l’on compare l’efficacité diagnostique de l’IRM
chez les patients ayant reçu 0,1 mmol/kg de gadolinium
par rapport à l’ensemble de la population ayant bénéficié
du SPECT (n = 241), l’IRM a une meilleure valeur diagnos-
tique (aire sous la courbe 0,86 ± 0,06 versus 0,67 ± 0,05,
p = 0,013). La performance de l’IRM est également supé-
rieure chez les patients bi- ou tritronculaires (0,89 ± 0,06
versus 0,70 ± 0,05, p = 0,006). Chez seulement 2,2 % des
patients, les images d’IRM n’ont pas la qualité diagnosti-
que requise. La concordance des interprétations des 3
experts est bonne avec des coefficients kappa entre 0,3 et
0,4, ce qui est comparable à la concordance de l’interpré-
tation des scintigraphies. Aucun décès ou événement
grave n’a été déploré dans cette série. MR-IMPACT repré-
sente la plus grande étude multicentrique comparant
l’IRM de perfusion et la scintigraphie au cours du stress. A
ce titre, elle procure une vision probablement plus exacte
de la performance réelle diagnostique de l’IRM de stress
en pratique clinique, par rapport à celle publiée au cours
des essais monocentriques. Dans ces conditions, la perfor-
mance diagnostique de l’IRM de perfusion de stress reste
élevée et cette étude souligne la bonne valeur diagnosti-
que de l’IRM de stress par rapport à la scintigraphie. Elle
renforce le rôle de cette technique dans les centres expé-
rimentés pour la détection de l’ischémie myocardique.
Cet examen intégré de 30 min, non irradiant, permet dans
le même temps une étude précise de la fonction VG/VD et
de la viabilité myocardique.
L’adénosine et le dipyridamole agissent en créant un
phénomène de « vol » vasculaire aux dépens des territoi-
res ischémiques et il est logique de centrer l’attention sur
l’imagerie de perfusion. Cependant, l’imagerie en mode
ciné réalisée au cours du stress peut parfois aider au
diagnostic lorsqu’elle met en évidence une nouvelle ano-
malie de cinétique segmentaire (figure 3). Ce signe témoi-
gne presque toujours d’une sténose critique ou d’une
occlusion coronaire accompagnée d’une ischémie myo-
cardique profonde. Bien que peu fréquent, il permet d’ac-
croître la spécificité de l’examen. Outre l’absence d’irra-
diation, l’IRM de perfusion n’est pas limitée par les
artéfacts d’atténuation et on observe moins de faux positifs
mt cardio, vol. 4, n° 4, juillet-août 2008 285
Revue
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