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“Les chachnaq, pharaons Berbères d’Égypte”, de Kamel Chehrit
Retour sur une vérité historique souvent
méconnue
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D.R.
Dans son dernier ouvrage de 93 pages, paru récemment aux éditions Alger-Livres, l’universitaire, fondateur de
l’Organisation nationale des éditeurs, et journaliste, Kamel Chehrit, revient dans Les Chachnaq, Pharaons
berbères d'Égypte", sur un pan de l’Histoire de l’humanité souvent méconnu, celui de la XXIIe dynastie des
pharaons, dite “Bubastite”, fondée par les Sheshonq ou Chachnaq, Pharaons Berbères ayant gouverné l’Égypte
entre 950 et 715 avant J-C.
À travers cette œuvre qui mêle histoire, anecdotes, archives et de nombreux clichés de ce que fut, autrefois, le
glorieux règne de ces illustres personnages, l’auteur nous embarque dans un voyage à travers le temps et
l’espace, pour remonter jusqu’à une tribu amazighe de Libye, celle des Mâchaouach, lignée qui prendra les
rênes du pouvoir en Égypte en réunifiant, après les derniers Ramsès, un pays à la dérive et menacé de division.
Grâce aux textes et découvertes de Pierre Montet datant de 1939, Kamel Chehrit retrace, étape par étape,
l’avènement, l'ascension, l’organisation sociale militaire et politique puis l’expansion de cette grande dynastie
portée par des souverains qui redonneront ses lettres de noblesse à cette grandiose Égypte. Ainsi, Pierre Montet
qualifiait les Chachonq dans ses correspondances, d'après l'auteur, de rois “magnifiques” en déclarant : “Vivent
les Osorkom, les Sésac (Chachnaq), et les Takelot”. Pour comprendre comment ces Pharaons amazighs ont
accédé au pouvoir, l'auteur explique qu'en plus de la proximité géographique des deux civilisations, le monde
amazigh en Afrique du Nord connaissait une période de magnificence et d'épanouissement, avec de
“flamboyants îlots de civilisation et de rayonnement, à l'instar des Garamantes, inventeurs des “chars” de

combat de l'antiquité, et des tribus de l'Oasis de Siwa, dont la vigueur et la flamboyance ont attiré l'attention
des puissants de l'antiquité jusqu'au grand conquérant du monde, le macédonien Alexandre le Grand”.
Aussi, la prise de pouvoir des Amazighs s'est concrétisée grâce aux important postes clés qu'ils occupaient dans
la société égyptienne, à l'instar des hauts dignitaires et les généraux de l'armée. Mais cette ascension fut
manifestement possible grâce, ou à cause du déclin de la XXIe dynastie des Ramsès, qui fut, à ses derniers
moments, en butte aux divisions et aux contestations. Le premier roi des “Bubastes” (en référence à la ville de
Bupastis), Chachnaq 1, parviendra a réunir sous son autorité toute l'Égypte, et une période de paix, de
prospérité s'installera dès lors. Ce premier Pharaon se révèlera néanmoins être un grand conquérant, n'hésitant
pas à affronter les autres puissances de cette époque afin d'ancrer sa domination, entre autres Abyssins,
hébreux ou encore Grecs.
Par ailleurs, des photos de la lignée des Chachnaq sont aussi présentées au lecteur, comme la gravure en relief
de Chachnaq I à Karnak, ou encore celle de la statue en or de la divinité Amon de l’époque libyenne-amazighe.
Nous regretterons néanmoins la qualité des clichés présentés, qui ne rendent malheureusement pas justice à la
somptuosité et au faste de cette lignée qui aura été à la tête de l'une des civilisations les plus remarquables de
notre histoire.
Yasmine Azzouz
Les Chachnaq, Pharaons berbères d'Égypte, de Kamel Chehrit,
Ed Alger-livres, 93 pages, 2016.