Une pièce de Hanokh Levin Conception du projet en regard complice avec Les Singes Bien Peignés mise en scène Aline Reviriaud 2 Yaacobi et Leidental sont amis. Poussé par une terrible envie de vivre, Yaacobi décide brutalement de quitter son confrère pour profiter au maximum de son existence. Au détour d’une rue, il rencontre Ruth Chahach, « une grosse femme artiste » dont le rêve secret est de fonder une famille. Terrorisé du vide laissé par l’absence de Yaacobi, Leidental les poursuit. Il devient l’esclave et le confident de leur mariage… Finalement, tous ont l’impression d’avoir raté leur existence… Et rejettent la responsabilité de leur propre échec sur le compte des autres. L'AUTEUR Hanokh Levin est un dramaturge israélien, né en 1943. Son œuvre dramatique se compose de 52 pièces. Ces pièces sont des cabarets satyriques ; comédies et tragédies, qu’il dirigea souvent lui-même. Un fil conducteur impertinent relie chacune de ces formes théâtrales qu’il traitait toujours de façon atypique. Quelle que soit la forme théâtrale, l'écriture de Levin met crûment son public face à l'absurdité essentielle de l'existence humaine. En mars 1968, il écrit sa première pièce de théâtre Toi, moi et la prochaine guerre. Cette pièce, comme la plupart de celles qui suivront, sera très controversée, n'ayant de cesse de provoquer l'opinion courante. Elle suscitera un mouvement de scandale sans précédent. Les spectateurs indignés perturbèrent régulièrement le déroulement du spectacle en protestations. En 1972, il signe sa première mise en scène Yaacobi et Leidental. Il meurt d'un cancer en 1999, à l’âge de 55 ans. 3 LA PIÈCE 4 Dans Yaacobi & Leidental, pièce écrite en 1972, Levin présente trois figures confrontés à leur existence, à leurs échecs, et aux questionnements qui en découlent. Théâtre à la fois politique, social et métaphysique, la langue est sautillante et les scènes rapides. Le rythme confine au vaudeville. Ce style burlesque, cet univers soutenu et animé par de candides marionnettes font de l’œuvre de Levin une véritable machine à jouer, à la fois désopilante et désespérée. La forme « cabaret » élaborée par Levin est un tremplin pour mettre en lumière les affres intimes de chacun des personnages. Douze chansons parsèment l’œuvre - souvent drolatiques, toujours poétiques - apportant avec elles un contrepoint lucide et exutoire. La modernité de Yaacobi et Leidental traverse les décennies et reflète de façon percutante les caractéristiques de l’individu en proie à l’hyperconsommation. NOTE D’INTENTION 5 par Aline Reviriaud UN CABARET METAPHYSIQUE Yaacobi et Leidental est une pièce écrite en 1972 agitant des figures de quarante ans face à la vie qui passe, devant vivre et survivre, cherchant un sens à cette course des nécessités. Amour, mariage… tenter de saisir tous les « parfums » de la vie. Pièce écrite tel un cabaret, ponctuée de chansons, ses séquences se succèdent à un rythme soutenu, et les trois personnages jouent la pièce les uns pour les autres. L’écriture saute. De l’introspection adressée à la monstration d’un jeu qui joue pour tous, qui provoque les jubilations de l’acteur. En dessous de l’histoire qui se raconte, l’acteur peut faire l’acteur, jouer le rôle de l’humain jouant les rôles de l’espèce humaine, conditionnés par les exigences sociétales. On assiste à des rebonds, la parole est tantôt celle de la figure, tantôt celle du dramaturge qui questionne sa propre figure, celle de l’acteur qui agit et celle de l’humain se laissant agir par un constat sur soi, un retournement narratif et intérieur. Le cabaret comme un saut du langage et des postures. Choisir de faire ouvrage de cette pièce avec trois jeunes interprètes est un acte en soi qui conditionne la dramaturgie. Nous chercherons le signe, les entrées dans la jubilation, et tenterons d’enquêter sur cette pièce avant de la rendre vraisemblable. Nous ne jouons pas les personnages mais la pièce. Je cite avec joie une phrase de Christian Rizzo qui s’entretient avec Marie-Thérèse Champesme ( Quelque chose suit son cours...) « Je demande toujours aux danseurs d’enquêter sur ce qu’ils font. Ce que je montre, ce sont des gens au travail. Ils doivent à la fois accomplir un travail et en même temps enquêter constamment sur ce travail, se poser des questions sur la personne qui est en face d’eux, être dans une activité cérébrale et considérer que ça fait partie de la chorégraphie. » Cette écriture sera donc témoin de la rencontre aujourd’hui d’interprètes formés, engagés, éclatants de désir, d’envie de plateau et de la langue de Hanokh Levin, qui résonne encore étrangement aujourd’hui. On y entend les illusions du capitalisme, la capitalisation de la personne au profit d’un modèle d’existence unique. Nous cherchons aussi à questionner l’idée de « cabaret ». Les chansons seront travaillées par un compositeur de musique NOTE D’INTENTION 6 par Aline Reviriaud actuelle présent sur le plateau. Un « parler-chanter » aux ambiances changeantes, couleur électro. Oxygène commun qui ponctue le rythme effréné et soutenu de l’écriture. Le titre de la pièce porte le nom des deux hommes de l’histoire qui tente de se raconter, mis en égalité et lancés comme deux dés en des combinaisons de vie parfois alarmantes. Mise en concurrence, humiliation, violence souterraine, ils s’agiteront avec la seule femme de l’histoire, Ruth, prise en cette moulinette des désirs respectifs, cherchant elle une stratégie pour s’en sortir. La pièce s’achève prise en un goulot étroit, celui du « SI », mais c’est à peine trop tard. « La vie passe, et toi, tu passes à côté. » dira Leidental. Yaacobi et Leidental pose les fondements de la comédie mordante de Levin. Ces comédies sont construites selon les caractéristiques dramatiques d’ Aristophane ( utilisation métonymique du corps, humour « grossier », vulgarité des situations... ) pour faire ressurgir la cruauté du quotidien. Mettre en jeu les réflexes ancrés profondément en l’homme : la rivalité / la lutte pour survivre / l’énergie mise en des relations inter-personnelles / besoins physiques / attitude matérialiste face au corps... Ruses et manipulations souvent inconscientes et normalisées. Comédie mordante puisqu’elle fait mal mais ne tue pas ! L’existence est ce sujet d’étude que nous voulons mettre en forme, en signe, en voix. Il ne restera rien de leur vie, et rien de l’étude menée simplement, à l’os, sans grande pompe, sans image transcendante. Simplement humain. Théâtre simple qui part avant tout de la dramaturgie et de l’acteur. Agencement à partager au présent avec l’assistance, public qui assiste la pièce. Qui de leur regard provoque les acteurs à se regarder eux-même en tant qu’humain en leurs figures. Chacun un ailleurs pour l’autre. « Et si un jour on me demande ; Qu’en est-il de l’essence de ta vie ? Je dirai ; j’ai attendu sous sa fenêtre, le cœur vibrant et sans espoir — là-bas, là-bas était ma vie. Nulle part ailleurs ! » Hanokh Levin. NOTE D’INTENTION 7 par Les Singes bien peignés Yaacobi, Leidental et Ruth, c’est peut-être nous. Des êtres naïfs et volontaires, terrorisés à l’idée de tout rater. Cette pièce a une puissance singulière : pourquoi, écrite il y a plus de 50 ans, résonne-t-elle encore très fort aujourd’hui ? Sans doute parce que nous sommes tous pétris de désirs et souvent incapables de les réaliser, pétris d’idéaux que nous n’avons pas choisi et que nous acceptons. Yaacobi et Leidental, c’est l’histoire d’hommes et de femmes qui ont accepté les règles du jeu, et qui, bon gré mal gré, les subissent, les font leurs, dans l’espoir d’accéder au saint des saints : le bonheur. Comment atteindre le bonheur ? Comment être heureux ? Peut-on l’être quand on est repliés sur soi, obnubilés par nousmême dans cette quête impossible? Les personnages sont tellement empêtrés dans l’idéal commun de réussite qu’ils manquent parfois de distance. Un idéal si prégnant et à la fois hors d’atteinte, qui rend aveugle et aigri. Comment ne pas se laisser dévorer par le catalogue restreint de possibilités de vies qui s’offre à nous ? Et que veux dire « être soi-même » lorsque nous sommes englués dans une représentation de soi nourrie de modèles existants (publicités et autres fictions) ? La Compagnie des Singes Bien Peignés est sensible aux questionnements de ce texte. Nous nous inscrivons au sein d’une génération qui cherche sa place, se débat et interroge le monde consumériste dont elle a hérité. Héritiers d’une utopie aliénante, nous trouvons en l’écriture de Levin une délicatesse jointe à une brutalité drolatique, oscillant entre méchanceté, joie et dépression. Yaacobi et Leidental ble prétexte est un texte, mais également un formidaafin de nous réunir en un projet commun, NOTE D’INTENTION 8 par Les Singes bien peignés assumant le travail du plateau, conjuguant la place de l’interprète à celui de concepteur de projet. Nous avons demandé à une metteure en scène de veiller aux signes du plateau et à la direction d’acteurs. C’est l’endroit où nous pourrons tous enfin nous rencontrer, auteur, metteure en scène, acteurs, et spectateurs, traversés par des problématiques sans fin qui nous dépassent. C’est le moment de nous confronter à notre laideur, lâche et quotidienne et de la transcender pour en faire une puissance évocatrice et poétique. C’est le moment de jouir de cette mocheté ambiante et de ricaner de l’absurdité rassurante dans laquelle nous nous complaisons parfois. C’est le moment d’éjaculer d’avance. hilare dans des coïts ratés 9 C’EST NOUS, EN PLUS MOCHE ET EN PLUS DRÔLE. TERRAIN DE JEU 10 Centrant notre travail sur la densité et la puissance du texte ainsi que sur le jeu de l’acteur, l’espace scénique se résumera à quelques éléments de décors essentiels faisant signes. Dans la perspective de pouvoir jouer dans le plus de lieux possibles, nous faisons le choix de penser l’ouvrage en deux formats : - Le premier sera conforme au plateau de théâtre ( création lumière, scénographie... ) Les comédiens seront en interaction avec un musicien jouant en direct. Le plateau sera divisé en deux espaces. Celui du musicien, confortable, intimiste, bourgeois, et celui des acteurs, presque vide, qui se remplira au fur et à mesure d’objets en tous genres utilisés par le musicien. - Le deuxième, au dispositif léger et épuré, nous permettra d’aller à la rencontre des publics. Les comédiens chanteront sur une bande-son et la scénographie se composera de quelques chaises et quelques objets choisis. TERRAIN DE JEU Propositions / Sortie de résidence / Avril 2016 - Scènes du Jura 11 TERRAIN DE JEU Propositions / Sortie de résidence / Avril 2016 - Scènes du Jura 12 L’ÉQUIPE 13 Aline Reviriaud - Metteure en scène Aline Reviriaud a suivi un cursus universitaire (Maîtrise de philosophie), qui lui a permis d’élargir sa pensée, d’affûter son rapport à l’écriture. En tant que comédienne, elle côtoyer des auteurs tels que Philippe Minyana, Noëlle Renaude, Sonia Chiambretto et des artistes contemporains, Robert Cantarella, Florence Giorgetti, Frédéric Maragnani. Elle fût comédienne permanente au Théâtre Dijon - Bourgogne sous la direction de Robert Cantarella pendant deux ans de 2004 à 2006 avant de créer Idem Collectif avec les comédiennes Laure Mathis et Élisabeth Hozle. En tant qu’auteure, elle a écrit Call me Chris, texte pour lequel elle a obtenu une Bourse de la Fondation Beaumarchais et les encouragements du CNT. Elle a écrit : Flammèches, Dans ma Maison sous-terre, Empreintes, Balle perdue et Le veilleur de Fukushima publié à l’Avant-Scène Théâtre. Elle a écrit Kivala texte « matériel » jeune public. Elle a écrit pour En Vrac, petite forme de l’académie Fratellini, dirigée par Jérôme Thomas. Elle collabore sur le dernier projet de la compagnie AKTé, Polis avec des textes engagées et outils de débats. En tant que dramaturge, elle collabore avec la Compagnie Armo, dirigée par l’homme de cirque Jérôme Thomas, pour qui elle a été dramaturge de Colosse, son spectacle de Noël de L’académie Fratellini Elle a rédigé un carnet dramaturgique édité par le CNAC sur les œuvres Colosse et Over the Cloud. Elle interviendra en la prochaine création de Jérôme Thomas et Nikolaus. En tant que metteure en scène, (en dehors du collectif), elle a co-signé Forest de la Compagnie Jérôme Thomas. Elle a collaboré artistiquement à la dernière création de la compagnie Rasposo, La Dévorée. En cours d’élaboration, elle travaille à un format court Comme ça/tel quel, entre cirque et danse. En tant que transmetteure, elle a obtenu le concours de la fonction publique d’intervenante artistique, et a mis en scène Trajectoires croisées et Nous sommes Gong, présentations avec des amateurs au sein du Festival Mode de Vie au Théâtre DijonBourgogne. Elle s’occupe de la pédagogie des options-théâtre au Lycée Montchapet à Dijon. Elle a signé la conception et mise en espace d’une petite forme À titre provisoire, avec l’opéra de Dijon et Mode de vie. Une prochaine aventure aura lieu avec l’opéra de Dijon; Ça va/sans dire. L’ÉQUIPE 14 Anthony Devaux - Comédien Il est admis en 2011 à l’École Régionale d’Acteurs de Cannes (ERAC), où, pendant trois ans, il aborde de nombreux auteurs en travaillant avec des metteurs en scène tels que Catherine Marnas, Laurent Gutmann, Marcial Di Fonzo Bo, Giorgio Barberio Corsetti... C’est avec ce dernier qu’il jouera dans Le Prince de Hombourg de Heinrich von Kleist (Cour d’Honneur du Palais des Papes - Festival d’Avignon 2014) ainsi que dans La Famille Schroffenstein (Gymnase du Lycée St Joseph - Festival d’Avignon 2014). Côté cinéma, il joue dans Social Butterfly de Lauren Wolkstein. Il est premier rôle dans Imago réalisé par Cyril Teste, en 2014. Il joue dans Je suis présent, ainsi que dans Saranak Lake de Maxence Germain-Vassillyevitch. Durant l’année 2015, il joue dans La Fin du monde – Récréation, spectacle créé par Léa Perret. En 2016, il travaille avec Alexis Armengol pour Le Théâtre c’est (dans ta) classe. Un monologue qui se joue in situ dans les salles de classes du Jura, du canton de Genève, de Neuchâtel et aux alentours d’Annemasse. Co-produit par Les Scènes du Jura et le théâtre Am Stram Gram, Le Théâtre c’est (dans ta) classe est une tournée itinérante qui s’inscrit dans la logique d’amener le théâtre là où on ne l’attend pas, devant des élèves de 12 à 18 ans. Il collabore avec Aline Reviriaud sur plusieurs projets dont La Jongle des mots (poèmes de Christophe Tarkos), Kivala… En 2017, il jouera dans Les Soldats de Lenz mis en scène par AnneLaure Liégeois. Léa Perret - Comédienne Léa Perret se forme au Conservatoire du XXe arrondissement de Paris, puis à l’École du Studio d’Asnières avant de rejoindre l’ERAC (École Régionale d’Acteurs de Cannes). Comme comédienne, elle travaille notamment sous la direction de Giorgio Barberio Corsetti (La Famille Schroffenstein de Kleist — Gymnase Saint-Joseph Avignon In), Nadia Vonderheyden (Les Draps — Festival Hiwarat, Théâtre de l’Aquarium, tournée internationale). En 2016, elle joue sous la direction de Yan Allégret dans Jeanne, d’Olivier Benaddi dans Scalps et avec le Collectif Aubjectif dans la performance Immortels. Elle est assistante à la mise en scène de Théo Comby sur le spectacle Zaï Zaï Zaï Zaï, présenté à la Comédie française. En 2017, elle sera Lady Macbeth sous la direction d’Urszula Mikos au CDN de Montreuil, et jouera dans La Rage, de Fanchon Tortech, mise en scène par Louise Dudek à la Scène Nationale de Dieppe. Au cinéma, elle tourne dans Imago (long-métrage) sous la direction de Cyril Teste, avec Arno dans Parade Nuptiale sous la direction d’Emma Perret, et dans la série V.E.T.S., en cours de développement. Également autrice et metteuse en scène, elle monte sa première création La Fin du Monde Récréation en 2015. Elle écrit également pour le cinéma, dont Irina (scénario sélectionné au Festival de Nice), et Flatastic, court-métrage d’animation réalisé par Alice Saey et produit par Sève Films. L’ÉQUIPE 15 Gonzague Van Bervesselès - Comédien Il débute sa formation en 2009 au conservatoire du 15e arrondissement de Paris. En 2011, il est admis à l’École Régionale d’Acteurs de Cannes (ERAC), où il travaille avec des metteurs en scène tels que Laurent Gutmann, Marcial Di Fonzo Bo, Cyril Teste, Jean-Pierre Baro, Catherine Marnas avec qui il joue dans N’enterrez pas trop vite Big Brother de Driss Ksikes, et finalement avec Giorgio Barberio Corsetti... qui l’invitera à jouer dans Le Prince de Hombourg de Heinrich von Kleist dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes (Festival d’Avignon 2014) ainsi que dans La Famille Schroffenstein (Gymnase du Lycée St Joseph - Festival d’Avignon 2014).En 2015, il joue dans le off cette fois-ci, avec la Compagnie La Naïve au Théâtre des Lucioles, dans une réécriture d’Antigone de Sophocle. Courant 2016, il joue dans Laisse la jeunesse tranquille de Côme de Bellescize mis en scène par Lena Paugam, et dans Jean Moulin Evangile de Jean-Marie Besset, qui sera repris en 2017 au Théâtre 14 à Paris, dans une mise en scène de Régis de Martrin Donos. Avec ce dernier, il joue également un spectacle intitulé Rimbaud chante ce que l’homme a cru voir mis en musique par le compositeur Jean-Pierre Stora, un seul en scène aux allures de cabaret poétique et théâtral, où il chante et fait redécouvrir la modernité de la poésie rimbaldienne, accompagné d’un pianiste. En 2017, il tournera dans son premier long métrage au cinéma, Mes Provinciales, avec le réalisateur Jean-Paul Civeyrac. Clara Vidal-Rosset - Performance vidéo Diplômée des Beaux-Arts en juin 2016, Clara Vidal-Rosset développe un travail qui s’articule autour des mots, et plus précisément autour de la parole. Texte qu’elle écrit le plus souvent « par les oreilles »1 en tentant de rendre visible la langue des gens, en mettant en partition le flux des mots quotidien, les conversations, l’abondance et le vertige de la parole. La voix devient ainsi une matière pour l’écriture, puis la lecture seconde écriture. Comment se faire le passeur du texte en rendant la parole inédite et jubilatoire ? Comment travailler la langue comme un matériau plastique ? Comment conférer une dignité poétique aux paroles pauvres qui sont - comme dit Kantor à propos des objets pauvres - « entre la poubelle et l’ éternité »2. Ainsi ses travaux prennent-ils corps à l’intérieur d’objets sonores ou de lectures performées (réalisées le plus souvent avec Clémence Chartenet) dans lesquels la langue elle-même devient « le personnage principal ». Clara Vidal-Rosset collabore aussi avec Aline Reviriaud et Antoine Dumont notamment pour la scénographie et la vidéo ainsi qu’avec Romain Moretto en tant que comédienne. 1 Valère Novarina, Le théâtre des paroles, 2007 2 Le Théâtre de Tadeusz Kantor, documentaire de Denis Babelet, 1988 L’ÉQUIPE 16 Marion Glomard - Scénographe Diplômée de l’ENSATT (Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre) en 2003 section Décors – Scénographie, avec pour mémoire et soutenance « Le spectateur affecté ». Scénographe indépendante depuis 2004, elle développe des projets dans les champs diversifiés de la scénographie auprès d’institutions culturelles, de musées, de théâtres et de compagnies. Ses projets s’inscrivent dans des durées différentes, de l’installation éphémère ou événementielle au projet durable et pérenne. Son parcours, dont le théâtre constitue l’ancrage historique et fondateur, témoigne d’une volonté d’exploration du champ des pratiques de la scénographie. Elle collabore dans un premier temps auprès de plusieurs compagnies pour le théâtre, puis exporte ses compétences hors du plateau scénique et conçoit une série de dispositifs pour des événements variés, pour des commandes publiques ou privées, des expositions. Sur la scène elle envisage le travail de façon collective où le son, la lumière, le jeu, la mise en scène et l’espace sont travaillés dans l’idée d’une partition, il s’agira alors de développer à travers plusieurs projets la thématique d’un espace englobant, d’un espace « affectant ». La gestion du regard, des points de vue et quelques fois de la circulation des spectateurs, le réglage du degré de proximité avec le jeu et enfin la qualité de l’écoute, sont pensés en relation à l’organisation des espaces de la scène et compte tenu de leurs évolutions au cours du spectacle. Frédéric Cellé - Chorégraphe Artiste accueilli en création / Pratique du corps Frédéric Cellé développe un vocabulaire dansé narratif, avec des projections dans l’espace et au sol, des glissements généreux, un flot d’énergie physique, énergique. Artiste familier de L’ arc, scène nationale du Creusot, il invente différentes formes de rencontres avec les publics et s’investit dans la création et la transmission. Son parcours Frédéric Cellé a suivi sa formation de danseur au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon. Il a travaillé comme interprète au Grand théâtre d’Ireland pour la reprise de Désert d’amour de Dominique Bagouet. Puis dans les compagnies Marie Coquil, Nathalie Collantès, La Camionetta ( F. Ramalingom et H. Catala ), Propos ( D. Plassard ), Velvet ( J. Leighton ), Gambit ( D. Guilhaudin ), Beau Geste ( D. Boivin ), Vivid.Danse ( I. Makuloluwe ) et Sylvie Guillermin. Frédéric Cellé créé sa compagnie en 2002 et développe depuis un répertoire riche et varié. L’ÉQUIPE 17 Antoine Dumont - Musicien / Compositeur Il développe un univers musical fait d’inventions sonores, d’objets ou instruments préparés et d’électronique qu’il met au service de l’image ( Musique de films : Monstre 1‚ Déluge‚ Monstre 2‚ Plug, Les ongles noirs‘, CDD/I, Gizmo girl ), du théâtre ( avec la metteuse en scène Aline Reviriaud, Nous sommes Gong, À Titre provisoire ) ou de la scène musicale avec notamment des musiciens de renoms tel que Famoudou Don Moye ( Art ensemble of Chicago ) ou Jean-Marc Montera ( GRIM ). Il joue aussi des pièces contemporaines tel que Four 6 de John Cage, Pendulum music de Steve Reich ou Partition Graffiti de Christian Marclay etc. Si la musique est au cœur de son travail il développe néanmoins au sein de sa propre compagnie divers projets pluridisciplinaires ( jeune public, participatifs, installations sonores et plastiques ). Ainsi il crée des matchs de jeux vidéos vivants ( Human Arcade, 2010 ), cherche des super héros dans un quartier de Dijon ( Super Nous, 2012 ), emprisonne des gens dans leur rêve ( Comme j’ai rêvé(e), 2011 ), immerge par la multi-diffusion les enfants dans un univers sonore foisonnant ( Le Cabinet des curiosités sonographiques, 2008 ) ou joue de la musique avec des bouilloires préparées ( Élément#1, 2013 ). Avec Ventriloq ( 2014 ) il propose une installation de 15m de haut en cagettes de bois en plein coeur du marché de Dijon ou reproduit le jeu Puissance 4 à l’échelle xxl sur une façade d’immeuble ( Facade4, 2011 ). Au travers de plusieurs projets il développe le concept d’enceintes préparées notamment avec un orchestre de 50 enceintes préparées rejouant le Boléro de Ravel ( Percuson, 2011 ). Avec Le Mur du son ( 2012 ) il joue d’un mur de 50 enceintes haut de 3m ou avec un ensemble d’enceintes préparées et le musicien fameux Brian Dewan ( Le mur du son Featuring, 2011 ). Sa dernière création jeune public Sonomondial ( 2014 ) propose un conte musical jeune public moderne et surréaliste. Il pratique également de nombreux ateliers de créations tel que Rivières et sources concert de verres chantant, Le Hurlement des enceintes, performance d’enceintes sur roulettes ou Sons fantômes concert de musique concrète à partir des sons propres d’un collège. Hors projets in situ, ces projets ont été entre autre joués à la Scène Nationale de Vandoeuvre, la Scène nationale du Creusot, Le consortium ( Dijon ), L’Yonne en scène, La minoterie ( Pôle jeune public, Dijon ), le Grim ( Marseille ) et dans des Festivals tels que Rhyzomes ( Paris ), Entre cour et jardin ( Dijon ), Futur composé ( Paris ) ou le festival in de Châlon dans la rue. IDEM COLLECTIF 18 La compagnie est fondée en 2008 par trois femmes à la fois comédiennes, metteures en scène et auteures : Aline Reviriaud, Elisabeth Hölzle et Laure Mathis. En créant Idem Collectif, elles ont souhaité expérimenter leur travail et être à la fois au-dedans et au-dehors. Idem collectif s’est engagée sur des formes contemporaines au service des écritures. Elle a développé de nombreux partenariats en région, et des actions culturelles quotidiennes. Aline Reviriaud fut alors porteuse de ce travail. Il semble naturel aujourd’hui que le collectif trouve un agencement autre et que axes se précisent; c’est pourquoi la compagnie se voit confiée à Aline Reviriaud, responsable artistique d’Idem collectif depuis Janvier 2016. Consolider le travail de metteure-en-scène comme acte fondateur. Définie par son répertoire d’origine, le théâtre, la compagnie souhaite continuer à servir des textes mais aussi ouvrir et dialoguer avec le cirque et la danse. L’écriture au centre toujours, qu’elle soit dramaturgique, littéraire, chorégraphique également au cœur des agrès. Chercher encore à faire sens. À créer des collaborations entre artistes et soutenir les maillages et rhizomes que peuvent offrir toutes ces rencontres. IDEM Collectif fût compagnie associée au Théâtre Dijon-Bourgogne/CDN. La compagnie a créé : Insert, texte de P.Minyana (avec sa collaboration) – Théâtre Dijon-Bourgogne Les Bonnes de J.Genet – Atheneum Eva Peron de Copi – Théâtre de Saulieu Call me Chris d’Aline Reviriaud – Théâtre Dijon-Bourgogne, Atheneum, Théâtre Gaston Bernard De toute façon on n’en sortira pas vivant sur des textes de Leslie Kaplan – Théâtre Dijon-Bourgogne Les Métamorphoses, théâtre et acrobatie – Théâtre Dijon-Bourgogne Dans la Jongle des Mots (en collaboration avec la compagnie Jérôme Thomas) En cours de réalisation (avec le Pôle Cirque de Nexon), le diptyque cirque chorégraphique Comme ça / tel quel. LA COMPAGNIE DES SINGES BIEN PEIGNÉS 19 « Il me semble que ce qui peut être intéressant dans l’histoire d’une vie, c’est ce qu’elle contient d’universel. Ce ne sont pas les détails particuliers qui l’ont jalonnée, ni la pâte unique de celui qui fut modelé par ces détails, ni la forme changeante qui en est résultée. Ce qui peut être universel, c’est la façon dont le contexte social détermine un individu au point qu’il n’en est qu’une expression particulière. » Henri Laborit, Éloge de la fuite La compagnie des Singes Bien Peignés est née de la rencontre d’Anthony Devaux et de Léa Perret à l’ERAC (École Régionale d’Acteurs de Cannes). Comédiens de formation, nous avons rapidement ressenti le besoin d’écrire, d’utiliser nos propres langues afin de construire nos objets de création. En 2015, nous collaborons sur un premier spectacle, La Fin du Monde - Récréation, écrit et mis en scène par Léa Perret. La même année, nous décidons de créer La Compagnie des Singes Bien Peignés. Au travers des textes contemporains, les nôtres, ou ceux des autres, il s’agit pour nous d’interroger la façon dont l’individu est modelé par la société qui l’entoure. En partant des structures et schémas dans lesquels l’individu évolue, de mettre à jour et démêler les mécanismes internes de l’être. De construire un théâtre qui pense, cherche, déborde, rêve et donne des armes pour tenter d’éclaircir l’opacité du monde actuel. Ces « armes », nous les aiguiserons dans le rapport au public, dans une proximité directe avec lui. D’une part, en questionnant sa place au sein des représentations; en l’incluant dans le présent du jeu ; en excluant les murs qui le séparent de ce qui se joue. D’autre part, en proposant des lectures et des ateliers en rapport avec les thèmes des œuvres présentées. Trop souvent la relation à un spectacle ne dépasse pas le temps d’une soirée. Autour d’une pièce, il s’agira donc de tisser d’autres pistes, d’autres références ( romans, poésie, essais … ) pour explorer plus avant sa mécanique, sa pensée, son expérience. Si nous installons notre compagnie en Bourgogne Franche-Comté, c’est dans l’optique d’aller à la rencontre de tous les publics. Nous avons le désir de jouer partout, autant sur des scènes que dans des salles de classe, des MJC ou des salles des fêtes. Successivement comédiens, auteurs ou metteurs en scènes de nos projets, nous trouvons une force à passer d’un poste à un autre. À inviter d’autres créateurs, d’autres penseurs, qu’ils soient metteurs en scène, comédiens, sociologues, philosophes, musiciens… Pour continuer, toujours, à apprendre , à enrichir mutuellement nos travaux respectifs et à affiner nos outils. C’est pourquoi nous avons fait le choix de collaborer pour notre première création avec Aline Reviriaud, qui nous a ensuite proposé un compagnonnage administratif et artistique. CONTACT 20 IDEM Collectif www.idem-collectif.org Administration : Annick Boisset [email protected] Directrice Artistique - Aline Reviriaud : 06 45 57 22 85 La Compagnie des Singes Bien Peignés est en compagnonnage artistique et administratif avec IDEM Collectif. [email protected] Anthony Devaux : 06 74 56 42 49 Léa Perret : 06 72 83 35 01 Coût de cession : 2 700 € TTC ++ (hébergement, transport et défraiements en sus) D’autres conditions financières sont établies pour la décentralisation et la forme in situ. Nous contacter. Avec le soutien de [ ] 2016•2017 FiJAĐ FONDS D'iNSERTION POUR JEUNES ARTISTES ĐRAMATIQUES F Ji Đ FiJ Đ Đ J Fi Fi J Đ FiJ Đ Đ J i F FiJ Đ FiJ Đ Graphisme et mise en page : Alice Saey