Une pièce de Hanokh Levin
Conception du projet
en regard complice avec
Les Singes Bien Peignés
mise en scène
Aline Reviriaud
Terrorisé du vide laissé
par labsence de Yaacobi,
Leidental les poursuit. Il devient
lesclave et le confident de leur
mariage
Au détour d’une rue,
il rencontre Ruth Chahach,
« une grosse femme artiste »
dont le rêve secret
est de fonder une famille.
Poussé par une terrible envie
de vivre, Yaacobi décide
brutalement de quitter son
confrère pour profiter au
maximum de son existence.
Yaacobi et Leidental
sont amis.
Finalement, tous ont l’impression
d’avoir raté leur existence
Et rejettent la responsabilité
de leur propre échec
sur le compte des autres.
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L'AUTEUR
Hanokh Levin est un dramaturge israélien, né en 1943.
Son œuvre dramatique se compose de 52 pièces.
Ces pièces sont des cabarets satyriques ; comédies et tragédies,
qu’il dirigea souvent lui-même.
Un fil conducteur impertinent relie chacune de ces formes
théâtrales qu’il traitait toujours de façon atypique.
Quelle que soit la forme théâtrale, l'écriture de Levin met crûment
son public face à l'absurdité essentielle de l'existence humaine.
En mars 1968, il écrit sa première pièce de théâtre Toi, moi et la
prochaine guerre. Cette pièce, comme la plupart de celles qui
suivront, sera très controversée, n'ayant de cesse de provoquer
l'opinion courante. Elle suscitera un mouvement de scandale sans
précédent. Les spectateurs indignés perturbèrent régulièrement
le déroulement du spectacle en protestations.
En 1972, il signe sa première mise en scène Yaacobi et Leidental.
Il meurt d'un cancer en 1999, à lâge de 55 ans.
3
LA PIÈCE
Dans Yaacobi & Leidental, pièce écrite en 1972, Levin présente
trois figures confrontés à leur existence, à leurs échecs, et aux
questionnements qui en découlent.
Théâtre à la fois politique, social et métaphysique, la langue
est sautillante et les scènes rapides. Le rythme confine au
vaudeville. Ce style burlesque, cet univers soutenu et animé
par de candides marionnettes font de lœuvre de Levin
une véritable machine à jouer, à la fois désopilante et désespérée.
La forme « cabaret » élaborée par Levin est un tremplin pour mettre
en lumière les affres intimes de chacun des personnages.
Douze chansons parsèment lœuvre - souvent drolatiques, toujours
poétiques - apportant avec elles un contrepoint lucide et exutoire.
La modernité de Yaacobi et Leidental traverse les décennies et
reflète de façon percutante les caractéristiques de l’individu
en proie à l’hyperconsommation.
4
NOTE D’INTENTION
par Aline Reviriaud
UN CABARET METAPHYSIQUE
Yaacobi et Leidental est une pièce écrite en 1972 agitant des figures
de quarante ans face à la vie qui passe, devant vivre et
survivre, cherchant un sens à cette course des nécessités.
Amour, mariage… tenter de saisir tous les « parfums »
de la vie. Pièce écrite tel un cabaret, ponctuée de chan-
sons, ses séquences se succèdent à un rythme soutenu,
et les trois personnages jouent la pièce les uns pour les autres.
Lécriture saute. De l’introspection adressée à la monstration d’un
jeu qui joue pour tous, qui provoque les jubilations de lacteur.
En dessous de l’histoire qui se raconte, lacteur peut faire lacteur,
jouer le rôle de l’humain jouant les rôles de lespèce humaine, condi-
tionnés par les exigences sociétales. On assiste à des rebonds,
la parole est tantôt celle de la figure, tantôt celle du dramaturge qui
questionne sa propre figure, celle de lacteur qui agit et celle de
l’humain se laissant agir par un constat sur soi, un retournement
narratif et intérieur. Le cabaret comme un saut du langage et
des postures. Choisir de faire ouvrage de cette pièce avec trois
jeunes interprètes est un acte en soi qui conditionne la drama-
turgie. Nous chercherons le signe, les entrées dans la jubilation,
et tenterons d’enquêter sur cette pièce avant de la rendre vraisem-
blable. Nous ne jouons pas les personnages mais la pièce.
Je cite avec joie une phrase de Christian Rizzo qui sentretient avec
Marie-Thérèse Champesme ( Quelque chose suit son cours...)
« Je demande toujours aux danseurs d’enquêter sur ce qu’ils font. Ce que je montre, ce
sont des gens au travail. Ils doivent à la fois accomplir un travail et en même temps
enquêter constamment sur ce travail, se poser des questions sur la personne qui est
en face d’eux, être dans une activité cérébrale et considérer que ça fait partie de la
chorégraphie. »
Cette écriture sera donc témoin de la rencontre aujourd’hui d’inter-
prètes formés, engagés, éclatants de désir, d’envie de plateau
et de la langue de Hanokh Levin, qui résonne encore étrangement
aujourd’hui. On y entend les illusions du capitalisme, la capitalisa-
tion de la personne au profit d’un modèle d’existence unique. Nous
cherchons aussi à questionner l’idée de « cabaret ». Les chan-
sons seront travaillées par un compositeur de musique
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