Les
idées
et
les
opinions exprimées dans ce livret sont celles
des
auteurs
et
ne reflètent pas nécessairement
les
vues
de
l'UNESCO.
Les
appellations employées dans cette publication
et
la
présentation
des
données qui y figurent n'impliquent
de
la
part
de
l'UNESCO
aucune
prise
de
position quant au statut juridique
des
pays, territoires, villes
ou
zones
ou
de
leurs autorités, ni quant
à
leurs frontières
ou
limites.
Publié en
2004
par
:
Organisation
des
Nations Unies pour l'éducation,
la
science
et
la culture
Secteur
des
sciences sociales
et
humaines
7,
place
de
Fontenoy,
75350
Paris
07
SP
Sous
la direction
de
Moufida
Goucha,
Chef
de
la Section
de
la philosophie
et
des
sciences humaines,
assistée
de
Mika
Shino
et
de
Feriel
Ait-Ouyahia
O
UNESCO
Imprimé
en
France
Sommaire
La
philosophie
et
les
sciences,
métissages
Chude
Debru
Identification, spécialisation
ou
désunion
Plaidoyer pour
la
modestie
13
Emmanuel
Malolo
Dissakè
Philosophie, savoirs
et
vie publique
sans
connaissance
Emmanuel
Picavet
et
géopolitique
5
et
sans croyance
57
La philosophie et les sciences,
métissages et géopolitique
Claude Debru
La
situation
de
la
philosophie
face
aux sciences
est
extrêmement étrange. En quoi
réside
cette
étrangeté?
Elle
nous
semble
double,
et
donc renforcée.
Il
n’y
a
pas
de
démarches
plus différentes que
la
démarche
réflexive
et
purement conceptuelle
de
la philosophie, d‘un côté,
et
la
démarche
expérimentale
des
sciences
de
la
vie
et
de
la
médecine,
de
l’autre.
Il
s’agit
de
deux modes presque
opposés, étrangers l’un
à
l’autre, d’exercice
de
l’activité
intellectuelle.
Ces
modes ne traitent
pas
des
mêmes
pro-
blèmes,
ne mettent
pas
en jeu
les
mêmes
raisonnements
ou facultés, ne reposent
pas
sur
le
même
type
d‘organi-
sation sociale, ne répondent
pas
aux
mêmes
finalités, ne
sont
pas
entretenus
de
la
même
manière
par
la
société.
Et
pourtant
-
et
se
trouve
la
plus étrange étrangeté
-
tout
en étant
très
différents,
ils
sont quelque
part
très
sembla-
bles.
Une
même
visée,
la
connaissance,
les
anime. Une
même
force,
la
vision
de
l’avenir,
le
lien
de
la
connais-
sance
et
de
l’action,
les
entraîne.
Ces
deux
activités,
aussi
éloignées
et
hétérogènes soient-elles, communiquent.
Leur éloignement n’est
pas
irrémédiable.
Un
schisme
total
serait
désastreux pour l’évolution
de
nos sociétés.
I1
serait
mortel pour une philosophie guettée
par
l’assèche-
ment
de
sa
ressource propre,
le
décalage
par
rapport aux
réalités
présentes, l’épuisement narcissique, une sorte
de
minutieuse
stérilité.
De
même
que l’interdisciplinarité,
fondée sur une disciplinarité forte,
est
le
vrai moteur du
progrès scientifique (l’œuvre
de
Louis Pasteur en
est
l’exemple
peut-être
le
plus
clair),
le
rapprochement
de
la
philosophie
et
de
la
science offre
à
la
philosophie un
renouvellement vital ainsi qu’un point d‘ancrage
et
d’im-
pact
réel
dans l’évolution sociale.
Ce
rapprochement
offre symétriquement aux sciences, guettées
par
un dan-
ger
tout aussi
réel,
celui
de
l’hyperspécialisation, une
occasion d’entretenir leur créativité conceptuelle
et
de
mieux
relier
leurs pratiques aux interrogations portées
par
la
société contemporaine.
Il
est
possible
de
constater
tous
les
jours
le
très
grand
respect,
et
même
la
demande
réelle,
des
hommes
de
science pour
la
philosophie
-
demande
à
laquelle
la
philosophie
se
doit
de
répondre au
mieux,
à
défaut
de
quoi
elle
tomberait dans un total
dis-
crédit.
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