même
force,
la
vision
de
l’avenir,
le
lien
de
la
connais-
sance
et
de
l’action,
les
entraîne.
Ces
deux
activités,
aussi
éloignées
et
hétérogènes soient-elles, communiquent.
Leur éloignement n’est
pas
irrémédiable.
Un
schisme
total
serait
désastreux pour l’évolution
de
nos sociétés.
I1
serait
mortel pour une philosophie guettée
par
l’assèche-
ment
de
sa
ressource propre,
le
décalage
par
rapport aux
réalités
présentes, l’épuisement narcissique, une sorte
de
minutieuse
stérilité.
De
même
que l’interdisciplinarité,
fondée sur une disciplinarité forte,
est
le
vrai moteur du
progrès scientifique (l’œuvre
de
Louis Pasteur en
est
l’exemple
peut-être
le
plus
clair),
le
rapprochement
de
la
philosophie
et
de
la
science offre
à
la
philosophie un
renouvellement vital ainsi qu’un point d‘ancrage
et
d’im-
pact
réel
dans l’évolution sociale.
Ce
rapprochement
offre symétriquement aux sciences, guettées
par
un dan-
ger
tout aussi
réel,
celui
de
l’hyperspécialisation, une
occasion d’entretenir leur créativité conceptuelle
et
de
mieux
relier
leurs pratiques aux interrogations portées
par
la
société contemporaine.
Il
est
possible
de
constater
tous
les
jours
le
très
grand
respect,
et
même
la
demande
réelle,
des
hommes
de
science pour
la
philosophie
-
demande
à
laquelle
la
philosophie
se
doit
de
répondre au
mieux,
à
défaut
de
quoi
elle
tomberait dans un total
dis-
crédit.
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