L`Ailante glanduleux(Ailanthus glandulosa Desf) UNE PLANTE

L’Ailante glanduleux (Ailanthus glandulosa Desf)
UNE PLANTE INVASIVE !
DESCRIPTION :
L’Ailante glanduleux est un arbre pouvant atteindre 25 mètres de hauteur. La présence de
cicatrices foliaires est observable sur les jeunes rameaux. Les feuilles dégagent une odeur
désagréable au froissement et sont complètement divisées en 13 à 25 folioles dont la base peut
être légèrement rognée et pourvue de 1 à 4 dents munies d’une glande . Il produit, de juin à
juillet, chez les arbres femelles, des panicules de fleurs blanc-jaunâtres dégageant une odeur forte
et désagréable. Ces fleurs donneront naissance à des fruits ailés (samares), teintés de rouge puis
bruns.
document E.TERRIN Conservatoire Botanique National Alpin
Pour la petite histoire :
L’ailante fut introduit en Europe au XVIIIe siècle par le père jésuite Pierre d’Incarville qui expédia des
graines entre 1743 (premiers envois) et 1757 (année de sa mort). L’année de son introduction
en France est un sujet de débat. C’est potentiellement en 1751 car des graines reçues par Bernard de
Jussieu (professeur de botanique de Pierre d’Incarville) sont semées à Paris d’après Grosier (1818) et
d’autres réexpédiées vers trois différents jardins en Angleterre cette même année (Hu, 1979). Mais
c’est probablement un peu plus tard, car d’après Desfontaines (1809), l’introduction en France ne
s’est faite qu’en 1771 à partir de l’Angleterre. Puis, sa culture comme plante ornementale
s’est ensuite développée et l’espèce s’est acclimatée et s’est propagée dans presque toute l’Europe
ainsi que sur le continent américain dès 1784 (Aux États-Unis, l’Ailante est considérée comme l’une
des 10 espèces les plus embarrassantes, notamment dans les ripisylves :USDA Forest Service, 2008).
Elle figure sur la liste noire des plantes invasives en Suisse !
Aujourd’hui l’espèce est relativement abondante, surtout dans le Sud de la France . La région
méditerranéenne lui semble particulièrement favorable, mais cette espèce est aussi présente dans
les départements de montagne et les départements au climat continental, comme le notre,
voient son expansion actuellement.
Cet arbre se rencontre fréquemment sur des sols plutôt secs de l’étage collinéen (altitude inférieure
à 1000 m), mais il trouve toutefois son optimum de développement sur des sols plutôt riches en
bases et en azote avec un pH neutre à légèrement acide (Rameau et al., 1989).
Il se rencontre :
- soit en milieux naturels tels que les ripisylves, trouées forestières, forêts claires et sèches et les
pelouses,
- soit en milieu anthropisé tels que friches industrielles, terrains vagues, etc., d’où elle peut
ensuite se propager dans les milieux naturels environnants.
Les communes de St Alban Leysse et de St Jean d’Arvey sont particulièrement touchées par cette
explosion !
IMPACTS DE L’AILANTE :
Sur l’Environnement :
L’Ailante glanduleux nuit aux activités liées à la sylviculture en freinant (voir en empêchant) la
régénération naturelle des ligneux. Il tend en effet à former des peuplements denses, en
particulier au niveau de la strate inférieure des peuplements forestiers et, surtout, en lisière. La
plante peut dégrader les infrastructures publiques grâce à sa capacité à germer ( plus de 100 000
graines par arbre adulte !) et à se développer dans les interstices des chaussées et des trottoirs.
L’ailante émet des substances toxiques par ses racines ; ces toxiques tuent les espèces voisines.
Sur la santé humaine :
L'ailantine, protéine contenue dans la sève de l’arbre, serait susceptible de provoquer des irritations
cutanées lors de l’élagage ou de la coupe de l’arbre.
CONTROLE DES ARBRES :
Ce qu’il faut savoir avant toute intervention :
Une intervention rapide permet de restreindre les moyens mis en place pour contrôler l’Ailante
glanduleux : plus un foyer de colonisation est traité rapidement, moins il faudra mobiliser de
ressources pour le gérer. Il est important d’éliminer la totalité de la plante, car chaque fragment de
racine peut redonner naissance à un nouvel individu. Lorsque les individus sont stressés (taille,
coupe, blessure…), ceux-ci rejettent vigoureusement à partir de la souche.
1 - Jeunes arbres :
L’arrachage mécanique garantit des résultats rapides et très satisfaisants, mais ne peut être envisagé
que dans les zones humides ou sur les terrains meubles à faible enjeu en terme de patrimoine
naturel. Cet arrachage se fait de préférence en fin de printemps.
Pour être efficace, il faut veiller à extraire l’appareil racinaire. Maintenir une veille sur les secteurs
gérés de manière à prévenir les repousses très nombreuses pour cette espèce.
Ce qu’il est déconseillé de faire :
Des moyens de lutte chimique existent aussi, néanmoins, les résultats ne sont pas toujours
concluants. De plus, il est primordial de rappeler les effets néfastes de telles substances sur la santé
humaine et sur l’environnement.
2 - Arbres adultes ( plus de 3-4mètres de haut et avec graines) :
Faire un cerclage à 80-90% de l’écorce près du collet. Après cerclage, même affaiblis, il est possible
que certains individus rejettent tout de même : il s’agira alors de couper ces repousses les années
suivantes.
Le cerclage consiste à réaliser deux entailles circulaires autour du tronc, distantes de 10 cm , et de
quelques cm de profondeur, jusqu’à l’aubier (partie « dure » de l’arbre, située sous l’écorce). La sève
élaborée ne circule plus vers les racines, mais les feuilles reçoivent toujours de l’eau : la vie de l’arbre
est alors ralentie, l’arbre se dessèche et tombe au bout de 1 à 3 ans (alors qu’une coupe le stresse et
engendre en réaction souvent de nombreux rejets).
Elle est à envisager sur de grandes parcelles colonisées ou lorsque les moyens humains sont limités,
mais uniquement dans les lieux peu fréquentés afin d’éviter tout accident lié à la chute des arbres.
Des précautions vestimentaires sont à prendre avant toute opération sur le terrain.
Des coupes répétées pendant plusieurs années, pendant la floraison, vont épuiser au fur et à mesure
les réserves des individus et la banque de semences contenue dans le sol.
Pour tout renseignement complémentaire contacter :
Mairie de St. Alban Leysse :Gérard BLAKE, conseiller délégué au Développement Durable et Transition Energétique
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