Pourquoi dis-je « qui prétend être neutre »? C’est simple : parce qu’il n’est
pas possible d’être neutre par rapport à Dieu. L’État qui se dit, la société qui se dit, être
neutre par rapport à Dieu ment. Je m’explique. Prétendre que nous puissions avoir un
État ou une société qui soit neutre par rapport à Dieu serait comme affirmer que Dieu,
s’il existe, n’aurait aucun droit de regard sur cet État ou cette société. Cet État, ou cette
société, serait alors lié à cette prémisse théologique, qui est une fausse prémisse
théologique. On peut dire ce que l’on voudra au sujet du « pouvoir de la Loi », si on
dénie « la suprématie de Dieu », on ne dénie pas seulement, du moins au Canada, sa
propre Constitution, mais on marche vers la suprématie de « l’Homme impie », que
saint Paul identifie dans la deuxième lettre aux Thessaloniciens (2,3) comme étant
« celui qui s’élève contre tout ce que l’on nomme Dieu ».
Maintenant, ce qui est vrai pour l’État ou pour la société est aussi vrai pour
l’homme et la femme qui forment la société. Nous ne pouvons pas être neutres par
rapport à Dieu. Et nous, comme chrétiens, ne devons pas avoir peur de le dire, que ce
soit en public ou en privé. De plus, comme membres de l’Église, comme membres de
diverses ecclesiae - ces assemblées du Royaume de Dieu et de son Christ – nous ne
pouvons pas nous cacher derrière de vague discours sur Dieu. Bien que nous ne
pouvons imposer aux États le langage à utiliser, cependant notre langage doit être clair
et précis. Oui, nous croyons en Dieu, non pas en n’importe quel soi-disant dieu, mais
en Dieu le Père de notre Seigneur Jésus Christ.
C’est également le Dieu de Moïse, le Dieu des deux grands
commandements. Si on ne donne pas la mesure de notre foi, de notre reconnaissance et
de notre obéissance à ce Dieu, nos frères et sœurs d’ailleurs et notre société ne
pourront pas prospérer moralement. Et si nous ne prospérons pas moralement, ni eux
ni nous, ni même notre planète, ne manquerons de se faire beaucoup de mal.
Encore une fois, il ne faut pas avoir peur de dire les choses comme elles
sont, parce que c’est la vérité. Avec notre foi, notre reconnaissance et notre obéissance,
nous pourrons et nous allons prospérer, nous allons reconstruire la culture morale
nécessaire pour préserver la paix et pour apporter la paix là où elle n’est pas.
Il est particulièrement important de prendre la parole dans le domaine de
l’éducation et de la vie familiale. Pourquoi? Parce que c’est là où se rencontrent le
privé et le publique, et c’est là où se forme la génération qui s’en vient. Croyez-vous
que c’est par hasard que ces domaines soient ceux où la foi et la morale judéo-
chrétienne soient le plus constamment sous attaque?