Botanique à Fenouils le 6 avril 2017

publicité
Botanique à Fenouils
Plaine des Maures le 6 avril 2017
JC Ory
Nous sommes 10 + 2 botanistes en herbe, à nous retrouver près de la citerne du hameau des Fenouils, à 6 km au sud de
Vidauban sur la D48, au départ de la balade. Le temps est magnifique après les fortes pluies de la veille. Sur les bords du
ruisseau des Fenouils, le paysage est extraordinaire, l’eau claire ruisselle entre les dalles de grès rouges et la flore est
tellement riche et fleurie qu’on déjeunera à moins de 500m du parking, après avoir herborisé pendant 2 heures! Nous
découvrons beaucoup d’espèces que nous rencontrons rarement, poussant sur le grès, et certaines nous posent des
problèmes d’identification.
Tragopogon porrifolius
Asteraceae
Fleur étoilée du Salsifis à feuilles de poireau…
Coleostephus myconis
Asteraceae
Cette plante qui n’était qu’en bouton nous a laissé perplexe. Daniel l’a
déterminée! Ses feuilles spatulées à obovales, régulièrement dentées
en scie sont typiques. C’est un chrysanthème !
La photo à gauche, de l’envers du capitule,
prise en 2014, montre des fleurs ligulées
assez espacées les unes des autres.
Alyssum alyssoïdes
Brassicaceae
Les Alyssum sont des petites plantes du printemps, couvertes de poils étoilés, que l’on a déjà évoquées en 2017 dans le CR
de la visite à Correns le 9 mars. Ce sont des plantes très variables. Celui-ci présente ses fruits en silicules, ce qui est
important pour la détermination des Brassicaceae.
Calice persistant à maturité, sommet des silicules échancré et style court, caractérise A. Alyssoïdes. Réf: Flore Med. Les
autres Alyssum sont donnés comme poussant sur terrain calcaire. Celui-ci semble tout terrain.
Barbarea verna
Brassicaceae
La barbarée est une jolie brassicacée du printemps, facilement reconnaissable à l’allure de ses feuilles très découpées et
embrassantes, dont les lobes sont toujours un peu refermés sur eux-mêmes.
Sedum caespitosum
Crassulaceae
Ces petites plantes grasses rougeâtres dépassent à peine de la mousse qui tapisse les rochers sous le hameau de
Fenouils.
Des étoiles à cinq branches largement étalées coiffent les sommets. Ce sont des calices déjà dénudés. Les fleurs fraîches
sont plutôt refermées.
La plante est donnée comme peu fréquente, aimant les pelouses sablonneuses pionnières (dalles rocheuses, lieux
piétinés, ballasts…)
Lathyrus setifolius
Fabaceae
Feuilles toutes munies d’une paire de folioles, même les supérieures,
Pas de grappe de fleurs. Fleurs<2cm. Pédoncule non aristé et
développé. Fleurs isolées d’un beau rouge. A ce stade on peut hésiter
entre L. cicera ou L. setifolius. Il faudrait les gousses pour trancher
selon la clef de Flore Med.
Le pédoncule de la fleur plus long que le pétiole de la feuille, fait
pencher pour L. setifolius.
Commune en terrain calcaire, égarée sur sol siliceux ?
Trifolium subterraneum
Ce petit trèfle velu, se caractérise par ses fleurs rares, pas plus de 6 sur une tête. Les fleurs sont parfois assez longues 6 à 14
mm. Le pédoncule s’arque vers le sol après fécondation, des fleurs stériles se développent et l’encadrent, permettant un
ancrage du fruit dans le sol, d’où le nom d’espèce. Commun sur sol siliceux.
Geranium dissectum
Geraniaceae
Ce géranium annuel possède des petites fleurs d’un rose très vif, dont les pétales dépassent à peine du calice
Geranium sanguineum
Geraniaceae
Sur le chemin du retour, à quelques mètres du parking, nous trouvons au bord de la rivière une magnifique touffe de G.
sanguineum, avec ses très grandes fleurs rose pourpre éclatant, sans doute les plus grandes du genre dans notre région.
Rappelons-nous que les feuilles de Geranium s’inscrivent dans un cercle, tandis que celles des Erodium sont plus longues
que larges.
Romulea ramiflora ssp rosea
Iridaceae
Styles ne dépassant pas
les étamines.
Gorge jaune.
Tépales lilas.
Bractéole à partie
centrale verte beaucoup
plus large que les marges
scarieuses (voir photo
suivante)
Périgone intérieurement
d’un lilas plus ou moins
foncé, à gorge entourée
d’une couronne nette de
lignes violettes.
Revers extérieurs des
tépales verdâtres, jamais
marqués de noir.
Romulea ramiflora ssp rosea
Iridaceae
Stachys arvensis
Lamiaceae
Petite plante, 10 ou 15 cm, bien répandue sur le plateau de
grès sous le hameau des Fenouils. Les stachys ont une odeur
souvent désagréable par froissement, ce n’est pas le cas.
Les dents calicinales sont souvent aristées voire piquantes. La
corolle a une lèvre supérieure bien plus courte que
l’inférieure), peu ou pas en casque. Voir photos page suivante.
C’est bien un stachys.
Les feuilles basales à dentelures arrondies et régulières
pouvaient d’ailleurs nous mettre sur la piste de l’épiaire.
Il n’y a pas de bractéoles et les bractées sont développées et
semblables aux feuilles, la corolle a une lèvre supérieure
légèrement échancrée. Les mucrons calicinaux sont bien
développés (difficile de dire s’ils étaient à coup sûr supérieurs
à 1mm sur la photo, c’est le critère qui fait le distinguo entre S.
brachyclada et S. arvensis).
S. arvensis est donné comme courant en Provence siliceuse.
La corolle bien ouverte et l’échancrure du pétale supérieur fait
néanmoins penser à S. brachyclada, voir le dessin 10 de la
Flore Med, p 1407.
Toutefois S. brachyclada est citée en basse Provence, mais pas
dans le Var, dans la Flore Med.
Stachys arvensis
Parentucellia latifolia
Orobanchaceae
Petite plante hémiparasite, grêle et peu visible, aux feuilles oblongues à suborbiculaires,
profondément dentées à pennatilobées; feuilles et bractées opposées. Corolles peu
ouvertes, panachées de pourpres et de blanchâtres ou entièrement pourprées. Pilosité
glanduleuse.
Donnée comme rare
en basse Provence.
Le genre est très
proche du genre
Bartsia.
Il existe une
Parentucellia
viscosa, aux fleurs
jaunes.
Serapia neglecta
Orchidaceae
C’est une orchidée magnifique, basse et trapue, de la Provence
siliceuse. Les lobes de la partie supérieure du labelle –hypochile- sont
rouge vif. On la verra à plusieurs reprises tout au long de notre
parcours.
Ophrys passionis
Orchidaceae
Pas question de cueillir une plante, même pour la bonne cause
dans la plaine des Maures, réserve naturelle…
Pas facile donc de photographier cette orchidée comme il aurait
fallu, pour pouvoir la déterminer plus tard.
Les sépales n’ont pas dans leur axe, la forte trace verte d’ O.
arachnitiformis.
Le labelle n’a pas les gibbosités fortes de l’ O. incubaceae, ni le
teint rouge brique d’ O. massiliensis…
Peut-être O. passionis dont les gibbosité sont émoussées par
rapport à celle de l’ O. incubacea, mais qui a un labelle de
couleur brun pourpre, plus large que long.
Crucianella angustifolia
Rubiaceae
L’extrémité rougeâtre en haut à gauche n’est pas une
inflorescence mais une galle.
Elle nous a fait chercher!
De nombreuses autres espèces mériteraient sans doute d’être mentionnées: Tulipa sylvestris, qui se raréfie, les sangliers
mangeant les bulbes, Tuberaria guttata, Silene italica ssp quinquavulnera, la silène aux cinq blessures, etc.
René nous dit que nous aurions pu voir aussi Ranunculus revelieri et Ranunculus muricatus, Glebionis segetum, Cerastium
glomeratum… et sans doute bien d’autres.
Fin de l’épisode.
Téléchargement