Partie 1
L’objectif de cette première partie est d’apprendre à faire la diffé-
rence entre modes personnels et modes impersonnels.
Il s’agit aussi de favoriser une entrée dynamique dans le travail
de la langue, en suscitant l’intérêt de l’élève. D’une part, on fait
de ce travail un moyen de découvrir ce qui peut se passer dans
la scène représentée sur l’image. D’autre part, en « faisant par-
ler » les personnages, on relie les notions en jeu à une situation de
communication familière, à savoir la conversation orale.
Observons et manipulons
Dans les activités 1 et 2, il est souhaitable que l’élève respecte
la consigne et fasse effectivement deux phrases distinctes. S’il
rédige une phrase composée de deux propositions, on prendra
soin de lui faire transformer l’énoncé de manière à respecter la
consigne. Toutefois, dans la mesure où la notion de « phrase »
n’est pas au cœur de cette double page, on ne consacrera pas un
temps important à rappeler la différence entre phrase et propo-
sition. Dans tous les cas, l’essentiel est que l’élève n’utilise pas de
manière conjointe les deux formes proposées.
1. Exemples de phrases possibles. Pour Tristan : Être en votre
compagnie me ravit. Je suis ébloui par votre beauté. Pour
Iseut : Nous devrions parler plus bas. Un homme du roi Marc
pourrait nous écouter.
2. Exemples de phrases possibles. Pour Tristan : Vous savez
combien je vous aime. Je ne peux croire que quelqu’un s’op-
pose à un sentiment si puissant. Pour Iseut : Écoutez-moi,
sire. Je suis désolée de vous avoir trahi ! Pour le roi Marc : Cet
amour doit cesser. Obéissez-moi ou je vous ferai châtier sévè-
rement !
3. On met un pronom personnel sujet devant : « devrions »,
« savez ». En revanche, il est impossible d’en mettre devant :
« être », « ébloui », « écouter », « croire », « écoutez-moi »,
« trahi », « cesser », « obéissez-moi ».
Il est possible que certains élèves soient gênés par la présence du
pronom « moi » dans la forme « obéissez-moi ». Dans ce cas, on
prendra soin d’expliquer que par convention, « devant le verbe »
signifie « à gauche » de celui-ci, et de faire remarquer que « écou-
tez » ne peut pas avoir comme sujet « moi » vu la marque finale
de personne.
4. Tableau complété.
Le verbe peut se conjuguer
(modes personnels)
Le verbe ne peut pas se conjuguer
(modes impersonnels)
indicatif
conditionnel
impératif
infinitif
participe
Le cas de l’impératif risque de poser problème aux élèves. En effet,
dans leur esprit, « se conjuguer » signifie généralement « être pré-
cédé d’un sujet avec lequel on s’accorde ». Or l’activité 3 a permis
d’observer que les verbes à l’impératif ne peuvent pas être précé-
dés d’un sujet. Pour faire évoluer cette façon de voir, on deman-
dera aux élèves d’imaginer que le roi Marc tutoie la personne à
qui il s’adresse, et de transformer leurs phrases en conséquence.
Ils constateront ainsi que l’impératif « obéissez » devient « obéis ».
Qu’avons-nous observé ?
Les élèves ou les groupes d’élèves pourront arriver à des for-
mulations différentes, sans que cela pose problème. L’essen-
tiel est que ce soit eux qui formulent une explication prenant
en compte les faits de langue observés.
– Un mode personnel est un mode auquel le verbe peut être
conjugué, c’est-à-dire que sa forme change en fonction de
la personne à laquelle il est employé. Au contraire, un mode
impersonnel est un mode auquel le verbe ne peut pas être
conjugué : sa forme ne dépend pas de la personne à laquelle
il est employé.
– Les autres modes personnels sont : le subjonctif, et le condi-
tionnel. Le troisième mode impersonnel est le gérondif.
De ces trois modes, seul le conditionnel est en principe connu des
élèves à l’issue du cycle 3. La dernière question vise donc moins à
évaluer les connaissances préalables des élèves qu’à éveiller leur
curiosité.
Partie 2
Cette deuxième partie vise à apprendre aux élèves comment
identifier la construction des formes verbales. Le texte choisi est
propre à susciter l’intérêt des élèves, dans la mesure où il lève en
partie le voile sur ce que représente l’image qui ouvre la double
page.
Observons et manipulons
Les activités 2 et 3 permettent d’observer la façon différente dont
sont construites les formes verbales aux temps simples et aux
temps composés. L’élève part de l’observation pour construire
lui-même ces deux notions. Dans les activités 4 et 5, il s’agit d’ob-
server la marque de personne que constitue la terminaison de la
forme verbale conjuguée.
2. « venaient » évoque une action qui a eu lieu plusieurs fois
(c’est une habitude), alors que « aurait su » évoque une action
qui ne s’est pas produite, car elle est présentée comme impos-
sible par la négation. « venaient » contient un seul élément, en
revanche « aurait su » en contient deux.
3. Dans « aurait su » c’est le participe passé « su » qui indique la
nature de l’action en cause. « Aurait su » est une forme verbale
composée, puisqu’elle se compose d’un auxiliaire conjugué
(« aurait ») et d’un participe passé qui indique la nature de
l’action (« su »).
4. Le sujet de « aurait su » est « on ». Celui de « venaient » est
« les deux amants ». Pour trouver le sujet de chaque forme
verbale, on peut s’aider de la terminaison de l’élément conju-
gué : « aurait » porte la marque de la 3e personne du singulier,
« venaient » celle de la 3e personne du pluriel.
5. Texte réécrit : C’était un beau et grand jardin planté de
beaucoup d’arbres de diverses espèces. Il y avait entre autres
un laurier, si grand et si touffu, qu’en toute la Cornouailles ils
n’auraient su trouver plus bel arbre. [...] Le couple y venait
souvent quand il faisait nuit et qu’on se reposait.
Qu’avons-nous observé ?
Pour construire la forme conjuguée d’un verbe, on ajoute à
une partie « fixe » (base) une partie qui change notamment
en fonction du sujet (terminaison). La forme conjuguée d’un
verbe contient parfois plusieurs éléments, à savoir un auxi-
liaire et un participe passé. L’accord du verbe avec le sujet se
marque soit au niveau de la terminaison du verbe, quand la
forme verbale se compose d’un seul élément ; soit au niveau
de la terminaison de l’auxiliaire, quand elle contient plusieurs
éléments.
Partie 3
Il s’agit dans cette partie d’observer ce que les modes et les temps
verbaux permettent d’exprimer.
Observons et manipulons
1. La couleur rouge correspond à ce qui a eu lieu ou se produit
réellement. En revanche, la couleur bleue correspond à ce qui
est souhaité.
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© Magnard, 2016 – Étude de la langue – Livre Ressources