Le verbe
Présentation des fiches 40 à 60
Cette partie vise à améliorer progressivement les savoirs des élèves sur le verbe, et les compétences qui en découlent. Forts
des repères apportés par les ateliers proposés, les élèves étudient ensuite les principaux temps de l’indicatif. Limpératif, moins
employé et en même temps utilisé principalement à l’oral, est abordé en fin de parcours, donnant comme horizon à l’étude de la
langue son utilisation concrète dans une situation d’interlocution.
Ce premier groupement consacré au verbe met également en avant les situations d’accord au sein du groupe verbal et contient
une dominante orthographique.
Objectifs pédagogiques
À l’issue de cette partie, les élèves auront donc :
– approfondi leur réflexion sur les modes, les temps verbaux et leur valeur ;
– développé leur maitrise de l’orthographe verbale ;
– développé leur aptitude à identifier un mode ou un temps verbal ;
– mobilisé ces savoirs et savoir-faire pour développer leurs compétences à l’écrit, à l’oral et en lecture.
Atelier de classe : Comment reconnaitre un
verbe et comprendre son fonctionnement ?
p. 138-139
Pour plus de détails sur les objectifs généraux des ateliers et les
modalités de mise en œuvre, veuillez vous reporter aux explica-
tions données dans l’atelier d’ouverture p. 10.
Démarche
Le verbe est étudié depuis le cycle 2. Cependant il s’agit
d’une notion très complexe, à la fois classe grammaticale qui
a des caractéristiques spécifiques (se conjuguer) et fonction
dans la phrase. De ce fait, les élèves rencontrent encore fré-
quemment des difficultés pour l’identifier, le conjuguer et
comprendre le sens des temps et de certains modes.
Nous avons choisi comme support de travail un extrait du
conte du Petit Poucet, qui croise la thématique littéraire du
monstre. Le passage contient à la fois du récit au passé et du
dialogue afin de proposer une variété de temps et d’inten-
tions (donc de modes).
La première partie remobilise chez les élèves les procédures
qu’ils ont pu précédemment rencontrer pour identifier un
verbe, donner son infinitif et son groupe.
La deuxième partie est une sensibilisation à la notion de
mode en faisant comprendre qu’il porte l’intention de l’énon-
ciateur. Elle s’appuie également sur l’observation des tableaux
de conjugaison du manuel et permet d’apprivoiser cet outil
méthodologique.
La troisième partie est centrée sur les temps, avec un classe-
ment chronologique de formes verbales en contexte. En effet,
le choix d’un temps dépend de l’époque à exprimer mais
aussi d’une intention (notion de valeurs des temps, particuliè-
rement de l’imparfait et du passé simple de l’indicatif).
Objectifs pédagogiques
Faire revenir les élèves sur les critères qu’ils mettent en
œuvre pour repérer un verbe, donner son infinitif et le classer
dans un groupe.
S’initier à la notion de mode : connaitre le nom de ceux abor-
dés en 6e et comprendre à quoi ils servent.
Distinguer les temps de l’indicatif en fonction de l’époque
exprimée.
– Identifier le radical et la terminaison d’un verbe, pour recon-
naitre plus aisément un temps.
Mise en œuvre
Constitution des groupes
Placer les élèves par groupes de 3 ou 4 maximum pour que
chacun puisse participer à la réflexion collective. Le travail
proposé ne nécessitant pas de prérequis particuliers, les
groupes pourront être constitués d’élèves de niveaux hétéro-
gènes.
Déroulement
Avant de lancer le travail en groupe, le professeur devra
prendre le temps de faire une lecture magistrale du texte pour
faire en sorte qu’il soit compris, en particulier si le conte n’a
pas été étudié. On pourra faire reformuler aux élèves les deux
moments racontés (la discussion entre les parents, l’abandon
dans la forêt), les différents locuteurs lors des prises de parole ;
on pourra éventuellement expliciter quelques éléments lexi-
caux, même s’ils ne sont pas une difficulté pour le travail sur
le verbe. Néanmoins, l’objectif n’étant pas ici de faire une acti-
vité de compréhension voire d’analyse de texte, il ne faudra
pas s’étendre.
Les élèves peuvent ensuite commencer le travail par groupe
suivant les modalités choisies (voir la présentation de ces
modalités dans l’atelier d’ouverture). On leur rappellera que
l’atelier vise à les mettre en position de grammairiens « cher-
cheurs » et qu’ils devront découvrir ou redécouvrir des informa-
tions sur le verbe et son fonctionnement. Comme les grammai-
riens, ils devront ensuite rédiger eux-mêmes leurs conclusions
à la fin de chaque partie de latelier et en bilan général.
Gestion du temps
Il est préférable d’imposer un temps de travail défini pour
que la séance ne s’éternise pas. On pourra éventuellement
prolonger le temps imparti si l’on s’aperçoit qu’aucun groupe
n’a fini, mais l’absence d’échéance peut empêcher l’efficacité.
Il pourra être utile de prendre le temps d’un bilan collectif à
l’issue de la première partie qui porte sur l’identification du
verbe, puisque les deux parties suivantes sont, elles, centrées
sur son fonctionnement.
La mise en œuvre de cet atelier ne devrait pas dépasser deux
heures.
98 © Magnard, 2016 – Étude de la langue – Livre Ressources
Partie 1
Cette première partie commence de manière très concrète
par des manipulations d’association, de transformation et
de classement de mots ou groupes de mots. Lobjectif est de
faire (re)trouver aux élèves des critères efficients pour iden-
tifier un verbe et donner son groupe. Peut-être que certains
élèves proposeront d’autres critères que l’encadrement par
la négation, l’utilisation d’un pronom sujet et la conjugaison,
par exemple « un verbe dit une action » ; il conviendra alors, à
l’aide de contre-exemples, de leur faire déterminer le degré
de validité de ces autres critères (avec un nom désignant une
action, avec un verbe d’état pour l’exemple cité).
1. Cette première série de consignes fait tester plusieurs mani-
pulations permettant d’identifier un verbe, sans jamais nommer
cette classe grammaticale. Ce sont les élèves eux-mêmes qui le
feront à la fin.
Seule l’étiquette « était » peut être encadrée par « ne… pas »
(nétait pas) et peut être précédée de « il » (il était).
Les mots en orange (« étaient », « suis », « sera », « être ») sont
des formes du verbe « être », à des temps différents ; donc un
verbe peut se conjuguer.
Bilan des tests : les mots en orange et le mot étiquette sur
lequel la manipulation est possible sont des verbes.
2. Avant de pouvoir faire les bonnes associations, les élèves
doivent réinvestir les critères qu’ils viennent d’élaborer. Néan-
moins, le fait que les infinitifs soient proposés est aussi une aide
à l’identification. Il est possible que certains élèves laissent de
côté les formes du texte déjà à l’infinitif ; il faudra donc revenir
sur les variations possibles de formes vues à la question 1. Enfin,
certains élèves voudront probablement prendre le pronom sujet
quand il est présent comme un constituant du verbe ; le travail
de passage à l’infinitif pourra justement montrer qu’il ne fait pas
partie du verbe (même s’il peut fonctionner avec lui).
vois, voir, voient voir
pouvons pouvoir
nourrir nourrir
saurais savoir [possible confusion avec « être » donc procéder
à des changements de temps dans la phrase pour surmonter la
difficulté]
mourir mourir
suis, sera être
mener mener
perdre perdre
s’amuseront s’amuser
fagoter fagoter
avons avoir
(nous) enfuir s’enfuir [il est possible que le pronom réfléchi
soit omis ou confondu avec un pronom sujet ; en 6e on ne s’attar-
dera pas sur cette question du verbe pronominal].
3. Ce travail de classement s’appuie explicitement sur les
savoirs acquis en élémentaire. Il doit impérativement se faire
dans un réel travail de groupe, chacun apportant ses idées, ses
remarques, son expertise relative afin de débattre et de parve-
nir à un classement approuvé par l’ensemble des membres du
groupe. Plus encore que le classement lui-même, c’est le débat
qui est intéressant ici.
En circulant entre les groupes, le professeur pourra recueillir et
se faire expliciter les procédures que chaque groupe a mises en
œuvre.
La terminaison commune est -ir.
Présent de l’indicatif
nourrir nous nourrons/nourrissons
mourir nous mourons/mourissons
s’enfuir nous nous enfuyons/enfuissons
munir nous munons/munissons
Cette activité vise à faire percevoir la cause de la difficulté pour
classer certains verbes (terminaison identique en -ir) et le moyen
de la surmonter. Ce moyen nest pas donné comme « une recette »
mais les élèves doivent la déduire de leur observation du tableau
pour ensuite la réinvestir pour vérifier leur propre classement.
Qu’avons-nous observé ?
À l’issue de ces observations les élèves doivent arriver à faire
émerger les critères suivants sur le verbe :
– on peut l’encadrer par « ne... pas » ;
– on peut le faire précéder de « il » ou d’un pronom sujet ;
– on peut le conjuguer/le mettre à l’infinitif.
Ils doivent aussi expliciter les procédures pour trouver le
groupe d’un verbe :
– 1. le mettre à l’infinitif ;
– 2. observer sa terminaison ;
3. si la terminaison est -ir, il faut le conjuguer à la 1re per-
sonne du pluriel au présent. Si la terminaison est -issons le
verbe appartient au 2e groupe ; sinon il est du 3e.
Cette synthèse peut prendre des formes variées (liste, carte
mentale…).
Partie 2
Cette deuxième partie s’attache davantage à la conjugaison,
en faisant découvrir les modes à travers l’intention du locuteur.
Ceux-ci seront ensuite listés et classés en faisant construire les
notions de « personnel » et « impersonnel ». Une partie du travail
s’appuie sur les tableaux de conjugaison du manuel afin de les
instituer comme outils.
1. Les formes qui expriment un ordre sont : parle – avance.
C’est la manière dont le verbe est conjugué qui exprime
l’ordre.
Si cela est mal perçu ou que des hésitations sont encore visibles,
l’enseignant peut proposer d’autres séries de verbes à l’indica-
tif et à l’impératif pour observer plus longuement (tu manges/
mange par exemple).
Dans le dernier paragraphe du texte, « craignez » et « suivez »
expriment un ordre ; « ont laissés » exprime une action qui
s’est réellement passée pour les personnages.
2. Les modes que les élèves peuvent repérer sont l’indicatif,
l’impératif, le conditionnel, le participe et l’infinitif (nous avons
voulu que ces deux derniers modes soient explicitement indiqués
comme tels). Le subjonctif nest pas proposé car il ne sera abordé
qu’au cycle 4.
VRAI FAUX
Il existe 3 modes.  X
L’indicatif utilise des pronoms personnels sujets. X 
L’impératif a trois personnes grammaticales. X 
L’infinitif et le participe utilisent un pronom sujet.  X
L’infinitif et le participe sont deux modes qui
n’utilisent pas les personnes ; on les nomme « modes
impersonnels ».
X 
99
© Magnard, 2016 – Étude de la langue – Livre Ressources
Cet exercice de vrai/faux permet d’introduire la notion de mode
personnel et impersonnel. Le cas de l’impératif à trois personnes
mais sans sujet exprimé pourra donner lieu à des discussions,
tout à fait légitimes.
Les groupes performants et rapides peuvent avoir comme
consigne supplémentaire de justifier leur choix.
Qu’avons-nous observé ?
Le bilan des élèves pourra se présenter sous la forme d’un tableau
de ce type :
Modes qui changent
selon les personnes Modes qui n’ont pas
de personne
indicatif
impératif
conditionnel
participe
infinitif
Il est possible que certains groupes veuillent réinvestir les termes
personnels et impersonnels rencontrés dans la question 2. Cela
prouvera qu’ils investissent d’eux-mêmes le vocabulaire gram-
matical lorsqu’il fait sens pour eux.
Si l’enseignant le souhaite, après l’atelier, il peut consacrer un
petit temps à la lecture des tableaux de conjugaison. Il ne sagi-
rait pas là, bien sûr, d’une lecture linéaire et in extenso de ces
pages, mais de proposer une recherche active aux élèves pour les
aider à se repérer dans cet outil : quel mode a le plus de temps,
quel mode na que trois personnes, à quel temps et à quel mode
est la forme… ?
Partie 3
Plus qu’une identification des temps, cette dernière partie pro-
pose plutôt de commencer par faire distinguer les époques que
peut exprimer un temps. Elle fait également constater qu’une
même époque peut être indiquée par des temps différents. Ce
travail prépare ainsi l’étude des valeurs.
1.
Passé Présent Futur
s’était levé
s’était glissé
alla
se leva
ont laissés
avait
vois
pouvons
s’amuseront
ramènerai
2. Les formes verbales passées nont pas toutes le même
nombre de mots (1 ou 2).
Cette observation prépare la distinction temps simples/temps
composés.
3. Les verbes « savait » et « alla » ne sont pas conjugués au
même temps.
Les radicaux sont indiqués en gras et les terminaisons sont surli-
gnées en gris.
sav- ait
all- a
Pour repérer le temps auquel un verbe est conjugué, il faut le
plus souvent être attentif(ve) à sa terminaison.
On pourra par exemple transposer « aller » à l’imparfait ou
« savoir » au présent à une personne du pluriel pour faire consta-
ter que le radical reste identique.
Qu’avons-nous observé ?
Les élèves doivent arriver à formuler qu’un temps exprime
une époque, un moment dans le temps et qu’il est le plus sou-
vent indiqué par la terminaison du verbe.
Qu’avons-nous découvert sur le fonctionnement du
verbe ?
Cette ultime étape du travail doit permettre aux élèves de
faire la synthèse de leurs recherches sur le verbe. Elle pourra
contenir les éléments suivants :
un verbe se reconnait en le conjuguant, en le faisant précéder
d’un pronom sujet (je, il…), en l’encadrant par « ne… pas » ;
on peut donner le groupe auquel appartient un verbe en
observant sa terminaison à l’infinitif et, dans certains cas, à la
1re personne du pluriel au présent ;
les modes servent à exprimer une intention (par exemple
donner un ordre), les temps servent à exprimer une époque
(passé, présent, futur).
Atelier de classe : Que sont le mode
et le temps d’un verbe ? p. 140-141
Démarche et objectifs
Cet atelier vise à faire réfléchir les élèves sur ce quon
appelle modes et temps verbaux, de manière à formuler des
observations constituant autant de repères indispensables au
seuil de cette partie du manuel consacrée au verbe.
Au cours du cycle 3, le verbe a été étudié sur le mode de
l’observation, notamment en comparant des formes verbales
pour mettre en évidence des régularités (marques terminales
de personnes, marques de temps, formation des temps com-
posés). Les variations de sens, quant à elles, ont été vues en
comparant différentes constructions syntaxiques d’un même
verbe. Il s’agit à présent, tout en prenant appui sur ces pré-
acquis, d’approfondir la réflexion sur ces notions et d’affiner
l’observation des faits de langue qu’elles recouvrent.
Les activités contenues dans la double page proposent à
l’élève un parcours qui le conduit de l’observation des struc-
tures (modes personnels et modes impersonnels, temps
simples et temps composés) à l’analyse du sens (valeur tem-
porelle, inscription dans le monde « réel » ou « virtuel »).
Pour favoriser l’investissement de l’élève dans ce parcours,
plusieurs choix ont été faits. Limage liminaire en est un. Cette
reproduction d’une toile, représentant une scène de Tristan
et Iseut, fait écho à l’un des chapitres de la partie littérature.
Surtout, du point de vue de l’élève, elle fait voyager dans le
temps, et invite à émette des hypothèses sur ce qui pourrait
se passer quand le roi aura rejoint les amants. Les textes, qu’ils
soient proposés en écriture ou en lecture, se caractérisent
par leur variété : discours direct (dans la partie 1), description
(partie 2), récit (partie 3).
À l’issue de ce bilan, les élèves auront donc compris :
la différence entre modes personnels et modes imperson-
nels ;
la différence formelle entre temps simples et temps com-
posés ;
– que les temps et les modes verbaux permettent non seule-
ment de situer des actions dans une chronologie, mais aussi
d’exprimer leur caractère « réel » ou « virtuel ».
100 © Magnard, 2016 – Étude de la langue – Livre Ressources
Partie 1
Lobjectif de cette première partie est d’apprendre à faire la diffé-
rence entre modes personnels et modes impersonnels.
Il s’agit aussi de favoriser une entrée dynamique dans le travail
de la langue, en suscitant l’intérêt de l’élève. D’une part, on fait
de ce travail un moyen de découvrir ce qui peut se passer dans
la scène représentée sur l’image. D’autre part, en « faisant par-
ler » les personnages, on relie les notions en jeu à une situation de
communication familière, à savoir la conversation orale.
Observons et manipulons
Dans les activités 1 et 2, il est souhaitable que l’élève respecte
la consigne et fasse effectivement deux phrases distinctes. S’il
rédige une phrase composée de deux propositions, on prendra
soin de lui faire transformer l’énoncé de manière à respecter la
consigne. Toutefois, dans la mesure où la notion de « phrase »
nest pas au cœur de cette double page, on ne consacrera pas un
temps important à rappeler la différence entre phrase et propo-
sition. Dans tous les cas, l’essentiel est que l’élève n’utilise pas de
manière conjointe les deux formes proposées.
1. Exemples de phrases possibles. Pour Tristan : Être en votre
compagnie me ravit. Je suis ébloui par votre beauté. Pour
Iseut : Nous devrions parler plus bas. Un homme du roi Marc
pourrait nous écouter.
2. Exemples de phrases possibles. Pour Tristan : Vous savez
combien je vous aime. Je ne peux croire que quelqu’un s’op-
pose à un sentiment si puissant. Pour Iseut : Écoutez-moi,
sire. Je suis désolée de vous avoir trahi ! Pour le roi Marc : Cet
amour doit cesser. Obéissez-moi ou je vous ferai châtier sévè-
rement !
3. On met un pronom personnel sujet devant : « devrions »,
« savez ». En revanche, il est impossible d’en mettre devant :
« être », « ébloui », « écouter », « croire », « écoutez-moi »,
« trahi », « cesser », « obéissez-moi ».
Il est possible que certains élèves soient gênés par la présence du
pronom « moi » dans la forme « obéissez-moi ». Dans ce cas, on
prendra soin d’expliquer que par convention, « devant le verbe »
signifie « à gauche » de celui-ci, et de faire remarquer que « écou-
tez » ne peut pas avoir comme sujet « moi » vu la marque finale
de personne.
4. Tableau complété.
Le verbe peut se conjuguer
(modes personnels)
Le verbe ne peut pas se conjuguer
(modes impersonnels)
indicatif
conditionnel
impératif
infinitif
participe
Le cas de l’impératif risque de poser problème aux élèves. En effet,
dans leur esprit, « se conjuguer » signifie généralement « être pré-
cédé d’un sujet avec lequel on s’accorde ». Or l’activité 3 a permis
d’observer que les verbes à l’impératif ne peuvent pas être précé-
dés d’un sujet. Pour faire évoluer cette façon de voir, on deman-
dera aux élèves d’imaginer que le roi Marc tutoie la personne à
qui il s’adresse, et de transformer leurs phrases en conséquence.
Ils constateront ainsi que l’impératif « obéissez » devient « obéis ».
Qu’avons-nous observé ?
Les élèves ou les groupes d’élèves pourront arriver à des for-
mulations différentes, sans que cela pose problème. Lessen-
tiel est que ce soit eux qui formulent une explication prenant
en compte les faits de langue observés.
Un mode personnel est un mode auquel le verbe peut être
conjugué, c’est-à-dire que sa forme change en fonction de
la personne à laquelle il est employé. Au contraire, un mode
impersonnel est un mode auquel le verbe ne peut pas être
conjugué : sa forme ne dépend pas de la personne à laquelle
il est employé.
– Les autres modes personnels sont : le subjonctif, et le condi-
tionnel. Le troisième mode impersonnel est le gérondif.
De ces trois modes, seul le conditionnel est en principe connu des
élèves à l’issue du cycle 3. La dernière question vise donc moins à
évaluer les connaissances préalables des élèves qu’à éveiller leur
curiosité.
Partie 2
Cette deuxième partie vise à apprendre aux élèves comment
identifier la construction des formes verbales. Le texte choisi est
propre à susciter l’intérêt des élèves, dans la mesure où il lève en
partie le voile sur ce que représente l’image qui ouvre la double
page.
Observons et manipulons
Les activités 2 et 3 permettent d’observer la façon différente dont
sont construites les formes verbales aux temps simples et aux
temps composés. Lélève part de l’observation pour construire
lui-même ces deux notions. Dans les activités 4 et 5, il s’agit d’ob-
server la marque de personne que constitue la terminaison de la
forme verbale conjuguée.
2. « venaient » évoque une action qui a eu lieu plusieurs fois
(c’est une habitude), alors que « aurait su » évoque une action
qui ne s’est pas produite, car elle est présentée comme impos-
sible par la négation. « venaient » contient un seul élément, en
revanche « aurait su » en contient deux.
3. Dans « aurait su » c’est le participe passé « su » qui indique la
nature de l’action en cause. « Aurait su » est une forme verbale
composée, puisquelle se compose d’un auxiliaire conjugué
aurait ») et d’un participe passé qui indique la nature de
l’action (« su »).
4. Le sujet de « aurait su » est « on ». Celui de « venaient » est
« les deux amants ». Pour trouver le sujet de chaque forme
verbale, on peut s’aider de la terminaison de l’élément conju-
gué : « aurait » porte la marque de la 3e personne du singulier,
« venaient » celle de la 3e personne du pluriel.
5. Texte réécrit : C’était un beau et grand jardin planté de
beaucoup d’arbres de diverses espèces. Il y avait entre autres
un laurier, si grand et si touffu, qu’en toute la Cornouailles ils
n’auraient su trouver plus bel arbre. [...] Le couple y venait
souvent quand il faisait nuit et quon se reposait.
Qu’avons-nous observé ?
Pour construire la forme conjuguée d’un verbe, on ajoute à
une partie « fixe » (base) une partie qui change notamment
en fonction du sujet (terminaison). La forme conjuguée d’un
verbe contient parfois plusieurs éléments, à savoir un auxi-
liaire et un participe passé. L’accord du verbe avec le sujet se
marque soit au niveau de la terminaison du verbe, quand la
forme verbale se compose d’un seul élément ; soit au niveau
de la terminaison de l’auxiliaire, quand elle contient plusieurs
éléments.
Partie 3
Il s’agit dans cette partie d’observer ce que les modes et les temps
verbaux permettent d’exprimer.
Observons et manipulons
1. La couleur rouge correspond à ce qui a eu lieu ou se produit
réellement. En revanche, la couleur bleue correspond à ce qui
est souhaité.
101
© Magnard, 2016 – Étude de la langue – Livre Ressources
2. Classement des actions dans l’ordre chronologique :
1. « avait condamné » ; 2. « sest échappé » ; 3. « apprend ».
3. Ces trois formes verbales sont conjuguées à la troisième
personne du singulier. Pourtant, elles ne sont pas construites
de la même façon, parce que les verbes ne sont pas conjugués
au même temps.
4. Phrase obtenue : « Amenez-moi Iseut ! »
Qu’avons-nous observé ?
Les temps verbaux peuvent exprimer la chronologie (l’ordre
dans lequel les actions se produisent). Les modes verbaux,
eux, permettent d’indiquer si une action est réelle ou vir-
tuelle (possible, souhaitée...), ou encore de donner des
ordres.
Qu’avons-nous découvert sur les modes et les temps
verbaux ?
Ici encore, plusieurs formulations sont évidemment possibles.
Lessentiel est que les élèves mettent en évidence tous les faits de
langue observés au fil de l’atelier (voir le tableau ci-dessous).
Modes personnels
et modes
impersonnels
• Aux modes personnels, la forme du verbe
change en fonction de la personne à laquelle
il est employé.
• Aux modes impersonnels, la forme du
verbe ne dépend pas de la personne à
laquelle il est employé.
Construction
des formes
verbales
• Pour conjuguer un verbe, on ajoute à sa
base une terminaison qui dépend du temps
et de la personne auxquels ce verbe est
employé.
• Aux temps simples, la forme conjuguée
d’un verbe contient un seul élément.
Aux temps composés, elle en contient
plusieurs (auxiliaire et participe passé).
• Laccord du verbe avec le sujet se marque :
a) au niveau de la terminaison du verbe
(aux temps simples) ; b) au niveau de la
terminaison de l’auxiliaire (aux temps
composés).
Ce que les modes
et les temps
verbaux
peuvent exprimer
• Les temps verbaux peuvent situer une
action dans la chronologie, ou indiquer
qu’elle s’est répétée.
• Les modes verbaux permettent d’indiquer
si une action est réelle ou virtuelle
(impossible, possible, souhaitée...), ou encore
de donner des ordres.
L’activité proposée est aussi un exercice d’expression orale. Après
avoir interagi dans les situations d’observation et de recherche
proposées au fil de l’atelier, il s’agit de s’exprimer de façon maitri-
sée en s’adressant à un auditoire. La présentation de ce compte
rendu d’observation devra remplir plusieurs exigences : clarté et
correction dans l’expression, utilisation efficace des documents
servant de support à l’exposé. On peut envisager que les élèves
réalisent, pour chaque « axe » d’observation, une affiche ou une
diapositive contenant sous une forme non rédigée les points
essentiels mis au jour.
Atelier de classe : Quelles relations un
verbe entretient-il avec son sujet et ses
compléments ? p. 142-143
Dans cet atelier, les élèves sont amenés à observer et mani-
puler les verbes du 3e groupe : leurs infinitifs, leurs terminai-
sons verbales, leurs différents radicaux. On invite les élèves à
s’interroger sur les particularités des verbes du 3e groupe puis
sur les différentes positions que peut occuper le sujet dans
la phrase. Enfin, cet atelier permet d’aborder les différentes
règles d’accord du participe passé selon l’emploi de l’auxi-
liaire avoir ou être.
Partie 1
1. – Les verbes appartiennent au 3e groupe.
prendre : « prend » (3e pers.) ; savoir : « sais » (1re pers.) ; ins-
truire : « instruit » (3e pers.) ; se mettre : « se met » (3e pers.).
– Ces verbes sont employés au présent de l’indicatif.
– La terminaison pour le verbe conjugué à la 1re personne est : -s.
Les terminaisons pour les verbes conjugués à la 3e personne
sont : -d, -t.
– prendre : je prends, tu prends, il prend, nous prenons, vous
prenez, elles prennent ; savoir : je sais, tu sais, il sait, nous
savons, vous savez, elles savent ; instruire : j’instruis, tu instruis,
il instruit, nous instruisons, vous instruisez, elles instruisent ;
se mettre : je me mets, tu te mets, il se met, nous nous met-
tons, vous vous mettez, elles se mettent.
– Les verbes du 3e groupe ont pour terminaisons au présent
de l’indicatif : -s, -s, -t ou -d, -ons, -ez, -ent.
2. – Le verbe voir est conjugué deux fois dans le texte : « voit »,
« ai vu ».
Son radical est composé d’une seule lettre : -v-.
– Le verbe pouvoir est employé trois fois dans le texte : « puis »,
« pourrai », « pouvais »
Son radical nest pas toujours le même.
Partie 2
1. « vous voulez », « je vous assure ».
– Le premier commande l’accord du verbe (« vous voulez »). Sa
fonction grammaticale est sujet.
– Le second ne commande pas l’accord du verbe (« je vous
assure »). Sa fonction grammaticale est COD.
2. « je le verrai », « je vous assure ». Un élément sépare le pro-
nom je du verbe en gras.
3. Le sujet du verbe souligné est « qui ».
Partie 3
1. – Un participe passé n’est pas accordé au féminin : « tourné »
Le participe passé « assise » est accordé avec le sujet « elle ».
« occupée » est accordé avec « elle ». « décachetée » est accordé
avec le COD « une lettre de son cousin ».
– Le participe passé employé comme un adjectif qualificatif
est « tourné ».
– Les participes passés employés avec l’auxiliaire être sont
« assise », « occupée ».
– Le participe passé accordé avec un complément d’objet
direct est « décachetée ».
2. Dans cette phrase, le complément essentiel du verbe est
« l’ ». Sa nature grammaticale est « pronom ».
– Il peut être remplacé par le GN « Lindor ».
102 © Magnard, 2016 – Étude de la langue – Livre Ressources
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