Averroès-Ibn Rushd, philosophe arabe, à la confluence de toutes les
cultures et qui a jeté, il y a 800 ans, les bases d’une pensée rationaliste
à partir des écrits d’Aristote.
Né à Cordoue, médecin et juriste tout autant que philosophe, sa
descendance sera en partie le fait des philosophes juifs, avec cette
volonté de séparer la philosophie et la croyance.
Le Moyen Age sera « averroïste » et découvrira, par son intermédiaire,
Aristote. Ernest Renan lui rendra hommage.
Il sera cadi à Séville, grand cadi à Cordoue et mourra à Marrakech en 1198, après être tombé
en disgrâce.
Tiré d’un article du Monde
Averroès avait pour surnom «Le Commentateur» en raison de ses traductions et
commentaires d'Aristote.
Sa pensée est que la Révélation divine ayant été donnée à la seule Créature douée de raison,
la raison humaine ne pouvait pas être ennemie de la Révélation divine; et que c'est à la
lumière de la raison humaine que devait être lue, être expliquée, être interprétée, puis
comprise la Révélation divine... et que celle-ci contenait deux niveaux : une lecture et
application littérale, et une lecture allégorique et philosophique (le sens « intérieur »).
Par opposition au soufisme, qui est une approche » mystique de Dieu, ces deux éléments
furent à l'origine de sa condamnation dans une fatwa prononcée par les Oulémas de
Cordoue, de la destruction par le feu de son œuvre, et de son bannissement; condamné, et
banni parce que l'acceptation de sa pensée, par l'adoption du raisonnement logique (Si, Or,
Donc... ) d'Aristote aurait fait imploser l'Islam ; parce que le raisonnement logique dans un
système clos où la conséquence est la preuve de la cause qui va l'en faire découler aurait
préparé son implosion. En conséquence, la condamnation d'Averroes était pour l'Islam une
nécessité absolue.
Que ferait Averroès s'il revenait aujourd'hui ?
Comprenant que la raison a peu de chances de l'emporter sur l'obscurantisme, mais
comprenant aussi que l'homme a besoin de certitudes simples, et que cela le rassure et le
protège, conclurait-il par ce qui semble être une réponse à la question angoissée d'Antoine
de Saint-Exupéry :
«Que peut-on, que faut-il dire aux hommes ?»
Ou par la réponse en écho d'Henry de Montherlant :
«Il y a tant de choses qui ne valent pas la peine d'être dites, et tant de gens qui ne valent pas
la peine qu'on leur dise les autres choses, cela fait beaucoup de silence.»
Anonyme