Description du sujet (fr):
L'évolution est la principale source de complexité sur Terre. Elle est à l'origine de toutes
les espèces que nous pouvons observer, interagir avec et faire se reproduire. A une plus
petite échelle, l'évolution est au coeur du processus d'adaptation de nombreuses espèces,
en particulier celui des micro-organismes (e.g. bactérie et virus). L'évolution microbienne
est la source de nouvelles espèces et aussi contribue à l'adaptation de ces organismes
aux perturbations et aux changements d'environnement. De plus, l'évolution est centrale
pour de nombreux challenges contemporains : la résistance aux antibiotiques, les
infections nosocomiales, les virus émergeants, le microbiome et les nouvelles espèces
invasives due aux changements climatiques.
Pour mieux comprendre les dynamiques évolutives des micro-organismes ainsi que de
leurs structures cellulaires (organisation du génome, réseaux de régulation, cascades de
signalisation, réseaux métaboliques), nous développons des modèles d'évolution basé
individus. Ils nous permettent d'étudier comment l'évolution conduit à des structures
spécifiques façonnées par les besoins de robustesse, de variabilité ou d'évolutivité, selon
certaines conditions spécifiques (e.g. grande vs. petite taille efficace de population, taux
de mutation haut vs. bas, environnement stable et instable). Ces modèles peuvent
également être utilisés pour la prédiction en lien avec des données réels : nous pouvons
reconstruire les évenements évolutifs qui ont façonné les génomes existants, y compris
les petites substitutions ainsi que les grandes réorganisations génomiques. En comparant
les événements historiques reconstruits et les lois déduites des expériences artificielles,
nous pouvons expliquer certaines tendances des organismes et de la biodiversités
d'aujourd'hui.
De nos jours, plusieurs boites à outils de simulations (et leurs modèles sous jacent)
existent e.g. Avida (Beacon Center, Michigan State University), (R-)Aevol (LIRIS-Inria
Beagle), Pearls on string (Utrecht University), EvoEvo (EvoEvo FP7 Project). Chacun
utilise son propre modèle et se concentre sur un niveau biologique spécifique. En outre,
aucune de ces boites à outils ne partagent de code (ou d'optimisations). De plus, ils sont
assez lents (de plusieurs jours à plusieurs mois d'exécution pour une seule simulation).
Ainsi, pour chaque nouveau modèle, toutes les optimisations précédentes sont perdues.
Par conséquence, il est bien souvent impossible d'augmenter le nombre d'organismes
simulées mais aussi la longueur du processus d'évolution i.e. le nombre de générations.
L'objectif principal de cette thèse sera de formaliser et de proposer un ensemble de
composants communs pour les simulateurs de vie artificielle s'exécutant sur des plate-
formes HPC. Le doctorant sera hébergé dans l'équipe Inria Beagle du LIRIS (Lyon) pour la