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ils prennent les armes. Pour les fi lles, quand elles se marient, le mundium
du mari se substitue au mundium du père.
À l’opposé du droit romain du Bas-Empire qui est un droit écrit, imposé
par voie d’autorité, territorial dont les dispositions ne tiennent pas compte
de la nationalité des individus, le droit des barbares repose sur des
cou tumes orales, changeantes dans le temps et variables avec les races (au
sens de peuplade). Au contact des Romains, les Bar bares comprennent la
supé riorité de la règle écrite. Aussi rédigent-ils leurs coutumes auxquelles
ils donnent le nom romain de leges, mais ces règles juridiques n’émanent
pas d’autorité législative et ne sont applicables qu’à un peuple. Ainsi la loi
nationale des Francs ou loi salique ne régit que les Francs (système de la
personnalité des lois) installés en Gaule. Les Gallo-Romains ont conservé
le droit romain comme loi personnelle. Même modifi é et très altéré, le
droit romain du Bas-Empire n’a jamais été complètement oublié pendant
le Haut Moyen Âge.
La famille à l’époque féodale (IXe-XIe siècle) : dans un monde sou mis
à l’insécurité permanente où l’on pense qu’un homme ne peut vivre seul
et qu’il est avant tout défi ni par son appartenance à un groupe, l’individu
recherche la protection, non pas celle de l’État trop faible, mais celle de ses
parents et du groupe familial, ou l’appui d’un seigneur plus puissant que
le roi. Se créent ainsi des solidarités nou velles, soit par un resserre ment des
liens familiaux, soit par un déve loppement des communautés familiales ou
familles patriarcales. La liberté individuelle s’échange contre la sécurité.
Chez les nobles, se crée l’institution du lignage dont l’impor tance est
fonc tion de la richesse foncière et du nombre de personnes qui le constitue.
Dissocier les terres et disperser les hommes, c’est condamner le lignage à
la déchéance, c’est faire disparaître la cohésion des parentèles. Pendant la
féodalité, il n’existe plus d’ordre juridique unitaire en raison du morcel le-
ment du royaume en seigneuries. Le droit résulte de pratiques coutu mières
variées à l’intérieur de chaque seigneurie. La coutume, usage non écrit,
répété (d’où l’adage « une fois n’est pas coutume »), reposant sur la mémoire
des anciens, consacrée par le temps, règle le droit privé, notamment le
statut des personnes, la condition des biens, la dévolution successorale.
La famille médiévale (XIIe-XVe siècle) : à p a r t i r d e 115 0 , l ’ É g l i s e , e n
imposant sa conception de la famille reposant sur le mariage, créateur
d’une cellule sociale, fait apparaître une notion nouvelle, la famille
conjugale ou nucléaire, qui peut se développer grâce à des conditions