Virus, agents transmissibles non conventionnels et barrières d

SEANCE COMMUNE
Académie des sciences Académie nationale de médecine
Virus, agents transmissibles non conventionnels et barrières d’espèces
Séance publique
Mardi 1er juin 2004
Coordinateurs : Charles Pilet, de l’Académie des sciences, Président honoraire
de l’Académie nationale de médecine et Gérard Orth, de l’Académie des sciences
14h30 Introduction
Charles Pilet
14h45 Catrastophes after crossing species barriers
Albert Osterhaus, Erasmus University Medical Center, Rotterdam
15h30 Grippe et syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), des menaces
de pandémie en cas de franchissement de la barrière
Sylvie Van der Werf, Institut Pasteur, Paris
16h00 L’utilisation de primates non-humains pour l’évaluation du risque
lié à la maladie de Creutzfeldt-Jakob
Corinne Lasmézas, CEA, Saclay
16h30 Les origines des virus du SIDA
Simon Wain-Hobson, Institut Pasteur, Paris
17h00 Conclusions
Gérard Orth
Institut de France,
Académie des sc
iences
Grande salle des séances
23 quai Conti - 75006 Paris
Informations : service des Colloques
Téléphone 01 44 41 43 82 Télécopie 01 44 41 43 84
INTRODUCTION
Charles Pilet *
Académie des sciences, Président honoraire de l’Académie nationale de médecine
Plusieurs nouveaux virus pathogènes pour l’homme sont apparus au XXème siècle, auxquels
sont venus s’ajouter les Agents transmissibles non conventionnels. Périodiquement émergent de
nouveaux risques sanitaires pour l’homme.
Il convient d’observer que les dernières grandes alertes dues aux maladies infectieuses
sont toutes d’origine animale. L’origine simienne du Sida est pratiquement établie. L’agent de
l’encéphalopathie spongiforme bovine, qui garde encore ses secrets, franchit les barrières
d’espèces. Quant au Syndrome Respiratoire Aigu Sévère (SRAS) il est dû à un virus dont la
famille est connue depuis longtemps dans de nombreuses espèces animales. Les récentes
épizooties de grippe aviaire nous rappellent le danger permanent d’éventuels réassortiments
viraux, vis à vis desquels, la protection conférée par les vaccins actuels, serait totalement
inefficace. Si les réservoirs naturels de certaines des fièvres hémorragiques demeurent encore
inconnus, il est établi que la chasse et la consommation de viande de brousse participent à
l’éclosion de ces redoutables maladies chez l’homme.
La mondialisation des échanges, le réchauffement de la planète, permettant la colonisation
de nouvelles régions par des insectes vecteurs, la déforestation, délocalisant les animaux
réservoirs et les rapprochant de l’homme (comme c’est le cas pour les virus Nipah et Hendra)
constituent autant de facteurs nécessitant de notre part, une vigilance accrue. Autrefois
cantonnées à certaines zones rurales, les zoonoses voient s’étendre leurs zones géographiques.
Le nombre croissant d’animaux de compagnie notamment les « NAC », « Nouveaux Animaux de
Compagnie », le plus souvent d’origine exotique et au passé sanitaire incertain, contribue à
l’extension des maladies transmissibles à l’homme.
Près de 180 zoonoses sont répertoriées actuellement par l’OMS.
Le mécanisme intime de leur transmission inter-espèces est dans la plupart des cas
méconnu. C’est la raison pour laquelle, il est apparu souhaitable au Comité mixte « Académie des
* Ecole nationale vétérinaire d’Alfort, 7 av. du Général de Gaulle, 94704 Maisons-Alfort email :
chpilet@wanadoo.fr
Sciences - Académie Nationale de Médecine », de proposer à nos deux Compagnies une séance
commune intitulée :
Virus, agents transmissibles non conventionnels et barrière d’espèces
La connaissance de ces mécanismes est en effet essentielle pour prendre à l’avenir les
mesures nécessaires permettant d’éviter la transmission d’un agent pathogène de l’animal à
l’homme.
Quoi qu’il en soit, et dans l’attente d’éléments nouveaux, une sérieuse veille sanitaire
s’impose. Cette veille sanitaire ne doit pas s’exercer comme ce fut trop longtemps le cas,
uniquement chez l’homme.
Certes, l’identification rapide chez l’homme de nouveaux symptômes atypiques s’impose.
Mais il est également indispensable que s’établisse en amont c’est-à-dire chez l’animal une
veille sanitaire efficace, et que soit renforcée la collaboration entre spécialistes des maladies
humaines et des maladies animales.
Saluons à ce propos les réseaux de Surveillance sanitaire multidisciplinaires créés en
France dans les années récentes et saluons également la naissance programmée d’un centre
européen de prévention et de contrôle des maladies transmissibles. Cette agence européenne
indépendante, s’appuyant sur les instituts nationaux devrait voir le jour en 2005.
Cette veille sanitaire accrue ne saurait dispenser de l’enseignement d’une meilleure
connaissance des zoonoses dans le cursus médical. C’est la raison pour laquelle nous plaidons
pour la restauration dans les unités d’enseignement d’un cours spécifique sur les maladies
animales transmissibles à l’homme. Existant autrefois, au moins à Paris, cet enseignement a
disparu du cursus. Parallèlement, il convient également de renforcer la recherche sur ce type de
maladies.
Nous avons aujourd’hui la chance, à travers les exposés qui vont nous être présentés de
connaître l’état de la science dans le domaine encore bien obscur, du passage de la barrière
d’espèces.
C’est pour moi un très grand plaisir de remercier chaleureusement les collègues qui ont
bien voulu nous faire profiter de leurs connaissances dans ce domaine.
Nous entendrons, tout d’abord, un exposé général par Albert Osterhaus de Erasmus,
University Medical Center de Rotterdam. Albert Osterhaus fait autorité au plan international en
matière de virologie. Des exemples précis seront exposés, ensuite, par des spécialistes hautement
qualifiés. Nous entendrons successivement :
- Sylvie Van Der Werf de l’Institut Pasteur, pour la grippe et le syndrome respiratoire aigu
sévère
- Corinne Lasmezas du CEA pour les encéphalopathies spongiformes et
- Simon Wain-Hobson de l’Institut Pasteur, pour le Sida.
Les conclusions seront tirées par mon excellent collègue et ami Gérard ORTH.
J’adresse à tous ces collègues mes très vifs remerciements et vous souhaite chers
confrères une enrichissante après-midi.
Je vous remercie.
CATASTROPHES AFTER CROSSING SPECIES BARRIERS
Albert Osterhaus *
Erasmus University Medical Center, Rotterdam
Probably the most tragic examples of virus infections that have caused the deaths of many
millions of people in the past century were the influenza and AIDS pandemics. These events
occurred as a direct result of the introduction of animal viruses into the human population.
Similarly, mass mortalities among aquatic and terrestrial mammals were caused by the introduction
of viruses into species in which they had not previously been present. It seems paradoxical that at
a time when we have managed to control or even eradicate major human virus infections like polio
and smallpox we are increasingly confronted with new or newly emerging virus infections of
humans and animals. A complex mix of social, technological and ecological changes, and the
ability of certain viruses to adapt rapidly to a changing environment, seems to be at the basis of
this phenomenon. Extensive diagnostic and surveillance networks, as well as novel vaccine- and
antiviral development strategies should provide us with the safeguards to limit its impact.
* Department of Virology, Erasmus Medical Center, PO Box 1738, 3000 DR Rotterdam, The Netherlands
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