Le toui, un mini-perroquet affectueux et charmeur

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ACTUEL
LA PRESSE
MONTRÉAL
DIMANCHE
14
NOVEMBRE
2004
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À TIRE D’AILE
ACTUEL
Le toui, un mini-perroquet
affectueux et charmeur
PIERRE GINGRAS
L
e toui tient au creux d’une
main. Tellement minuscule
qu’il faut faire attention de
ne pas l’écraser lorsqu’il est
en liberté dans la maison. Il figure parmi les plus petits perroquets au monde, une quinzaine
de centimètres tout au plus, du
bout de la queue au bout du bec.
À ses côtés, une perruche ondulée
fait presque figure de géante.
Comme sa cousine d’Australie, il
s’agit d’un oiseau de compagnie
exceptionnel, un petit paquet de
plumes affectueux, charmeur,
parleur à ses heures, mais presque inconnu, du moins au Québec. En les voyant, j’avoue avoir
craqué, oubliant mon perroquet
Gri-Gri durant quelques instants.
Son nom, qui sonne comme
une onomatopée ou un cri, est
originaire d’un dialecte brésilien
non écrit. Une trentaine d’espèces
de mini-perroquets répondent au
nom de touis, mais seulement
quatre d’entre elles sont habituellement vendues par les éleveurs ou dans les animaleries.
Toutes vivent dans les Tropiques,
du Mexique au Pérou.
Éleveurs de calopsittes élégantes (souvent mieux connues sous
le terme anglais de cockatiel), Gaétan Labrie et sa compagne Lena
Dunne, de Greenfield Park, sont
tombés amoureux des touis il y a
une dizaine d’années et en font
l’élevage depuis. « J’ai été attirée
par leur beauté et leur petite taille, vite séduite, dit-elle. Ils évoluent sans problème en présence
de mes tout jeunes enfants. Ces
oiseaux crient rarement, jouent
avec tout ce qui leur tombe entre
les pattes et sont faciles d’entretien. En un mot, ils sont adorables. »
S’ils sont petits, les touis ont
néanmoins une forte personnalité, comme celle d’un grand perroquet. Frondeurs, ils n’hésitent
pas à braver, sinon provoquer
d’autres oiseaux et même des animaux beaucoup plus gros, comme
le chien de la maison. On conseille d’ailleurs d’acheter un seul
toui pour qu’il s’attache à tous les
membres de la famille, du moins
à ceux qui s’en occuperont le plus
souvent. Deux oiseaux élevés
dans une même cage vont devenir
agressifs envers leurs maîtres.
Ces perroquets sont affectueux
et cherchent à attirer l’attention
par leurs cabrioles ou encore en
émettant un petit cri pas désagréable. Ils jasent souvent mais
jamais bruyamment, comme les
inséparables, ce qui en fait un
compagnon parfait pour ceux qui
vivent dans un immeuble à logements. Ils s’amusent durant des
heures avec des jouets qu’ils peuvent gruger à volonté et sont capables de passer toute la journée
seuls, mais manifesteront leur
présence dès que vous entrerez à
la maison. Comme c’est le cas des
autres perroquets petits ou
grands, il est conseillé de les laisser hors de leur cage le plus souvent possible. Prenez soin toute-
PHOTOS MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE©
Un toui à lunettes mâle.
fois de tailler leurs rémiges (un
service offert par l’animalerie ou
le vétérinaire) pour éviter qu’ils
ne volent librement, ce qui peut
entraîner des incidents mortels.
Comme c’est le cas de tout oiseau de compagnie qui découvre
son environnement, les touis exigent une surveillance constante
car ils grugent tout sur leur passage, notamment les fils électriques. Ils aiment se cacher un peu
partout, que ce soit dans la poche
d’un manteau ou une chevelure
abondante. La situation peut devenir plus problématique si l’oiseau disparaît dans la fente d’un
sofa ou derrière le frigo.
Côté hygiène, ils aiment se baigner souvent et exigent 12 heures
de sommeil dans un endroit tranquille. Ils n’éprouvent pas de
problèmes de santé particuliers,
mais certains sont très sensibles
aux courants d’air. Si vous êtes
grippés, on conseille aussi de
vous laver les mains avant de les
manipuler. Un régime alimentaire varié conviendra car ils mangent un peu de tout. Certains éleveurs déconseillent d’ailleurs les
moulées surtout chez les oiseaux
issus de mutations qui éprouveraient des difficultés à métaboliser ce type de nourriture. Hyperactifs, ils mangent beaucoup
plus que les calopsittes, les perruches ou les inséparables. Bien
sûr, ils ne doivent pas consommer de sucre, de produits contenant de la caféine, du chocolat, de
l’alcool, des avocats et autres lé-
gumes ou plantes réputés toxiques.
Les touis ont une longévité
surprenante : une quinzaine d’années, sinon plus. La plupart peuvent éventuellement dire quelques mots et même des phrases ;
les très, très talentueux réussissent à prononcer plus de 100
mots. Les mâles seraient plus
doués à cet égard, mais par contre, les femelles seraient plus affectueuses. Lena Dunne conseille
de parler à l’oiseau sans qu’il ne
puisse voir son interlocuteur. Il
imitera alors les sons pour attirer
l’attention.
Le monde de l’aviculture ne
s’étant pas adapté à la terminologie française officielle, aussi bien
en France qu’au Québec, il peut
être parfois très difficile de s’y retrouver dans ce domaine, particulièrement en ce qui concerne les
touis. En anglais, la plupart sont
regroupés sous le terme parrotlet.
L’espèce la plus répandue en animalerie est le toui céleste, parfois appelé toui du Pacifique. Il est de couleur verte, mais le mâle présente des
teintes de bleu cobalt sur les ailes et
le dos. Il se laisse manipuler facilement. Le toui à lunettes a un tempérament encore plus doux. Vert foncé,
il a cependant le bec et les pattes roses. Les mâles ont les ailes, le dos et
le pourtour des yeux violacé, d’où
son nom. Le toui à tête jaune (habituellement appelé toui à face jaune),
a effectivement la face, la tête et la
poitrine jaunes, mais le reste du plumage est d’un bleu plus ou moins
PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE©
Lena Dunne est tombée amoureuse des touis il y a une dizaine d’années. On la
voit ici avec un toui catherine et deux touis célestes.
foncé selon qu’il s’agit d’un mâle ou
d’une femelle. Le toui catherine fait
partie d’un genre à part dans cette
grande famille. Il est légèrement plus
gros que ses congénères. Il s’agit
d’une espèce plus rare en élevage et
les oiseaux mutants sont nombreux,
si bien que les coloris sont plutôt diversifiés. Ils sont habituellement plus
coûteux, soit autour de 200 $ à 400 $
pièce, selon la coloration. Les autres
touis se vendent un peu plus de
100 $ mais parfois jusqu’à 200 $, tou-
jours selon les espèces et les coloris.
Pour plus d’information, vous
pouvez communiquer avec Gaétan
Labrie et Lena Dunne (courriel :
[email protected]). Malheureusement, la documentation en français sur les touis
est presque inexistante. En anglais, je
vous conseille de consulter le site Internet www.parrotletranch.com.
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À la une du cahier Actuel, dans l’ordre
habituel, un toui catherine, un toui catherine jaune et un toui céleste.
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LE CARNET D’OBSERVATION
De la visite
intéressante
au bois Papineau
De la visite intéressante au bois
Papineau, cette semaine, nous indique le site Internet Les oiseaux
nicheurs du Québec. Mercredi,
dans ce bout de forêt de Laval, on
signalait la présence d’une petite
nyctale (au sud de la voie ferrée)
alors que la veille, on avait vu un
autour des palombes immatureprès des mangeoires. Plusieurs
autres oiseaux inusités ont aussi
été observés dans la région métropolitaine ces derniers jours
dont un garrot d’Islande, sur le
canal de Chambly, dans le secteur
de l’île Sainte-Thérèse ; une oie
cendrée blanche domestiquée au
parc Charbonneau, à Rosemère ;
de même qu’une oie rieuse, sur le
Richelieu, à Saint-Jean-sur-Richelieu. Le site dont s’occupe
Louise Simard est illustré de plusieurs photos couleur ces derniers
temps.
Il suffit de cliquer : http ://
pages.infinit.net/simardl/
lesoiseauxraresduquebec.htm .
La chasse à
la corneille
Pierre Strand souligne que, contrairement à ce qui était écrit
dans la chronique sur les oiseaux
mal-aimés, il est permis d’utiliser
le fusil 12 pour abattre corneilles,
pigeons, quiscales bronzés, moineaux domestiques et vachers à
tête brune, au Québec. M. Strand
a raison. Par contre, la presque
totalité des gens qui possèdent
des mangeoires d’oiseaux vivent
en milieu urbanisé ou dans les
villages, des endroits où il est interdit de se servir des armes à feu
pour régler ses comptes avec la
gent ailée. Par ailleurs, la réglementation mentionne que là où la
chasse est permise, ces oiseaux
sont néanmoins protégés durant
une bonne partie de la période de
nidification, soit du 1er mai au 30
juin.
La chasse à la corneille est autorisée.
PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE©
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