Sur une propriété des polyn ô mes de Nörlund

Actes des rencontres du C . I . R . M . Vol .2no2(2010)71 77
Sur une propri´et´e des polyn ˆomes de N¨orlund
Farid Bencherif
esum´e
In this paper , we prove a remarkable property of the coefficients of N¨orlund ’ s polynomials
obtained mainly from a result of J . - L . Chabert .
1 . Introduction
Cet article synth´etise des r´esultats obtenus dans [ 2 ] et [ 3 ] . Dans ce paragraphe , nous rappelons
la
d´efinition des polyn ˆomes de N¨orlund de premi `ere et deuxi `eme esp `ece ainsi que celle des polyn ˆo
mes
de Stirling . Nous ´enon ccedilla ons ensuite le principal r´esultat qui concerne une propri´et´e remarquable
des coefficients des polyn ˆomes de N¨orlund . La d´emonstration de ce th´eor `eme faite au paragraphe
suivant repose essentiellement sur un r´esultat de J - L Chabert [ 6 ] . Un corollaire de notre th´eor `eme
permet alors de r´epondre positivement `aune ancienne question pos´ee en 1 960 par D . S . Mitrinovi´c
et R . S . Mitrinovi´c [ 14 ] .
1 . 1 . Polyn ˆomes de orlund .
Les polyn ˆomes de N¨orlund n(x)
B([16],chapitre 6 ) et n(x)
bsont d´efinis par
n=0
X
n(x)z
B
n
n!= ( z
ez1)x et
n=0
X
n(x)
bzn= ( z
ln(1 + z))x. (1.1)
Les polyn ˆomes de N¨orlund n(x)
Bsont aussi appel´es nombres g´en´eralis´es de Bernoul l i d ’ ordre x;
n(1)
B=Bnest le ni `eme nombre ordinaire de Bernoul li ;n(1)
b=bnest appel´e ni `eme nombre
de Bernoul li de s econde esp `ece et aussi ni `eme nombre de Cauchy . Il est bien connu et facile
`aprouver
que
B2n+1 = 0 pourn 1.(1.2)
On a
B0= 1, B1=1
2,
B2=1
6,
B4=1
30,
B6=1
42,
et
b0= 1, b1=1
2,
b2=1
12,
b3=1
24,
b4=19
729,
b5=3
160.
Texte expos´e lors de la rencontre Troisi `eme Rencontre Internationale sur les Polyn ˆomes `aValeurs Enti `eres
organis´ee par Sabine Evrard . 29 novembre - 3 d´ecembre 2010 , C . I . R . M . ( Luminy ) .
Classification Math´ematique ( 2000 ) . 11B68,11B83.
Mots cl´es . Bernoulli numbers .
7 1
Farid Bencherif
Pour n1, n(x)
Bet n(x)
bsont des polyn ˆomes en xde degr´e n`acoefficients rationnels et de
coefficients dominants respectifs (1
2)nand 1
n!2n.On a
{B
B(x)
B
B
0(x)
B
B
1(x)
2(x)
3(x)
4(x)
5===
==
=
1
1
41
16
xx1
1
21
8
2
32
x
x3
x5
4
+
1
18
1+2
1
8
x
+x4
x35
x
48
2
1
48x52
96
+
x3
1
120
x1
48 x2
et
braceex braceex braceex braceex braceex braceex braceex braceex braceleftmid braceex braceex braceex braceex braceex braceex braceex braceex braceleftbt b
b(x)
b
b
0(x)
b
b1(x)
2(x)
3(x)
4(x)
53+ 97
1152x2x4+61
2304 x3
==
===
=
11
21
8
1
481
xx
3841
2
x
3840
xx
35
4
5
24
5
481
x5
x
9211
x5
2
52 +
1
8x
25
2880
401x1
5760 x2+19
288x.
Les nombres de Stirling de premi `ere esp `ece s(n, k) et de deuxi `eme esp `ece S(n, k) sont
d´efinis par
([8],[11]) :
n=0
X
s(n, k)zn
n!=(ln(1 + z))k
k!et
n=0
X
S(n, k)zn
n!=(ez1)k
k!.
(1.3)
Il est bien connu que , pour kf ix´e, s(n, n k) et S(n+k, n) sont des polyn ˆomes en nqui s ’ expriment
`al ’ aide des polyn ˆomes de N¨orlund ( [ 4 ] , [ 1 0 ] , [ 1 5 ] ) :
s(n, n k) = n1
kk(n)
BetS(n+k, n) = n+k
kk(n)
B.(1.4)
Pour net k0,posons
Tn(x) = x1
nn(x)
B.(1.5)
Tn(x) est un polyn ˆome de degr´e 2n, appel´e polyn ˆome de Stirling par D . S . Mitrinovi´c et
R . S . Mitrinovi´c . On d´eduit de ( 1 . 4 ) et ( 1 . 5 ) les relations
s(n, n k) = Tk(n) (pourn k)etS(n+k, n) = (1)kTk(n).(1.6)
Il est facile de constater `al ’ aide des relations ( 1 . 3 ) et ( 1 . 1 ) que
s(n, n k) = k!n
kk(kn)
b.(1.7)
On d´eduit alors de ( 1 . 4 ) et ( 1 . 7 ) la relation suivante
(nx)n(x)
B=n!xn(nx)
b.(1.8)
1 . 2 . Les suites d ’ entiers (Mn),(dn)et (mn).
Nous allons d´efinir trois suites d ’ entiers (Mn),(dn) et (mn) attach´ees respectivement aux suites
de polyn ˆomes (n(x)
b) et (n(x)
B) et (Tn(x)).
– La suite des nombres de Minkowski , r´epertori´ee A53657 dans [ 1 7 ] , est la suite d ’ entiers (Mn)n0
d´efinie par
Mn:= Ypbn
p1c+bn
p(p1)c+bline twon
p(p1)c+···.(1.9)
ppremier
Remarquons que , si p > n + 1,le facteur correspond dans le produit ( 1 . 9 ) vaut 1 , et donc Mnest
en fait un produit fini . La suite d ’ entiers
(Mn)n0= (1,2,24,48,5760,11520,2903040,5806080,1393459200, ...)
72
Sur une propri´et´e des polyn ˆomes de N¨orlund intervient dans de nombreuses situations ( cf [12],
[ 6 ] , [ 7 ] ) . Les deux propri´et´es suivantes faciles `a
prouver nous seront utiles :
(n+ 1)! |Mnet M2n+1 = 2M2n(1.10)
– La suite d ’ entiers (dn)n0=(Mn
n!)n0est r´epertori´ee A01898 dans [ 1 7 ] :
(dn)n0 = (1,2,12,8,240,96,4032,1152,34560,7680,101376...).
De ( 1 . 1 0 ) , on d´eduit que
d2n
d2n+1
=2n+ 1
2.
(1.11)
– La suite d ’ entiers (mn)n0 = ( Mn
(n+1)! )n0,r´epertori´ee A163176 dans [ 1 7 ] , a ´et´emise en ´evidence
par D . S . Mitrinovi´c et R . S . Mitrinovi´c dans [ 1 4 ] :
(mn)n0 = (1,1,4,2,48,16,576,144,3840,768,9216...).
Le r´esultat suivant est essentiel dans la d´emonstration du th´eor `eme principal qui suit . Rappelons
qu ’ un polyn ˆome non nul de Z[x] est dit primitif si le pgcd de l ’ ensemble de ses coefficients vaut 1 .
Lemme 1 . Pour tout entier n0,(1.12) Mnn(x)
best un polyn ˆome primitif de Z[x]
(1.13) dnn(x)
Best un polyn ˆome primitif de Z[x].
D´emonstration . Dans [ 6 ] , J . - L . Chabert prouve que (1)nMnn(x)
best un polyn ˆome primitif de
Z[x].On en d´eduit ( 1 . 1 2 ) ainsi que la primitivit´e du polyn ˆome Mnxn(nx)
bde Z[x].Remarquons
alors qu ’ avec ( 1 . 8 ) , on a
dn(nx)n(x)
B=Mnxn(nx)
b.
Par suite , dn(nx)n(x)
Best aussi un polyn ˆome primitif de Z[x]; la relation ( 1 . 1 3 ) en r´esulte .
On peut aussi obtenir la relation ( 1 . 1 3 ) directement d ’ apr `es un r´esultat d ’ Adelberg ( [ 1 ] ,
Corollary
3).
1 . 3 . Le r´esultat principal . Th´eor `eme 2 . Avec Mn:= Qpbn
p1c+bn
p(p1) c+
bline twon
p(p1)c+··· e t dn=Mn
n!,on a , pour n3 :
ppremier
2(x)
Bn=x
d2n
(αn2n1x2n1+αn
2n2x2n2+···+αn
1x+αn0) (1.14)
2(x)
Bn+1 =x2
d2n+1
(βn
2n1x2n1+βn
2n2x2n2+···+βn
1x+βn
0) (1.15)
P2n1
k=0 αn
kxke t P2n1
k=0 βn
kxk´etant des polyn ˆomes primitifs de Z[x]avec
αn2n1
βn
2n1
= 2n+ 1,αn2n2
βn
2n2
= 2n1,αn2n3
βn
2n3
= 2n3,αn1
βn
1
= 1,αn0
βn
0
= 1.
Ainsi , on a pour n= 3
d66(x)
B=x(63x5315x4+ 315x3+ 91x242x16)
d77(x)
B=x2(9x563x4+ 15x3+ 7x242x16)
53
α
β3
5
= 7,43
α
β3
4
= 5,3α3
β3
3
= 3,3α1
β3
1
= 1,3α0
β3
0
= 1.
et pour n= 4
d88(x)
B=x(1357x1260x6+ 3150x5840x42345x3540x2+ 404x+ 144)
d99(x)
B=x2(157x180x6+ 630x5448x4665x3+ 10x2+ 404x+ 144)
73
Farid Bencherif
4α7
β4
7
= 9,4α6
β4
6
= 7,4α5
β4
5
= 5,4α1
β4
1
= 1,4α0
β4
0
= 1.
Remarque 3 . Pour n1,on a 2(1)
Bn+1 =B2n+1 = 0.On en d´eduit que le polyn ˆome βn
2n1x2n1+
βn
2n2x2n2+βn
2n3x2n3+... +βn
1x+βn
0est divisible par x1 dans Z[x].Avec les notations du
th´eor `eme 2 , on peut ´ecrire pour n1
2(x)
Bn=1
(2n+ 1)m2n
xP2n(x)et2(x)
Bn+1 =x2(x1)
(2n+ 2)m2n+1
P2n+1(x),
o`u
P2n(x) = αn2n1x2n1+αn
2n2x2n2+αn
2n3x2n3+···+αn
1x+αn0
et
(x1)P2n+1(x) = (βn
2n1x2n1+βn
2n2x2n2+βn
2n3x2n3+···+βn
1x+βn
0),
les polyn ˆomes P2n(x) et P2n+1(x) ´etant des polyn ˆomes primitifs de Z[x] v´erifiant
P2n(0) = αn0=βn
0=P2n+1(0).
1 . 4 . Propri´et´e des polyn ˆomes de St ir ling .
D . S . Mitrinovi´c et R . S . Mitrinovi´c [ 1 4 ] ont d´etermin´e les polyn ˆomes de Stirling
Tn(x) pour
n∈ {1,9}et ont trouv´e :
T1(x) = x
2
T2(x) = 1
4x
3P2(x)
T3(x) = 1
2x
4x(x1)P3(x)
T4(x) = 1
48 x
5P4(x)
T5(x) = 1
16 x
6x(x1)P5(x)
T6(x) = 1
576 x
7P6(x)
T7(x) = 1
144 x
8x(x1)P7(x)
T8(x) = 1
3840 x
9P8(x)
T9(x) = 1
768 x
10 x(x1)P9(x)
o`u
P2(x)=3x1
P3(x) = 1
P4(x) = 15x330x2+ 5x+ 2
P5(x) = 3x2+ 7x+ 2
P6(x) = 63x5315x4+ 315x3+ 91x242x16
P7(x) = 9x4+ 54x351x258x16
P8(x) = 135x71260x6+ 3150x5840x42345x3540x2+ 404x+ 144
P9(x) = 15x6+ 165x5465x417x3+ 648x2+ 548x+ 144.
Ils ont constat´e que les Pn(x) sont des polyn ˆomes primitifs de Z[x] v´erifiant :
P2(0) = P3(0), P4(0) = P5(0), P6(0) = P7(0), P8(0) = P9(0).
74
Sur une propri´et´e des polyn ˆomes de N¨orlund
Ils ont alors pos´e la question de savoir si cette propri´et´e est v´erifi´ee de mani `ere g´en´erale pour le couple
de polyn ˆomes (P2k(n), P2k+1(n)) associ´e au couple de nombres de Stirling (s(n, n
2k), s(n, n (2k+ 1)) pour tout k1([14],page 4 ) . Le corollaire suivant r´epond positivement `acette
question .
Corollaire 4 . Pour tout entier k>1,il existe deux polyn ˆomes primitifs de
Z[x], P2k(x)e t
P2k+1(x)t e ls que
s(n, n 2k) = 1
m2kn
2k+ 1 P2k(n) (n>2k) (1.16)
s(n, n 2k1) = 1
m2k+1 n
2k+ 2 n(n1)P2k+1(n) (n>2k+ 1),(1.17)
P2k(0) = P2k+1(0).(1.18)
D´emonstration . D ’ apr `es ( 1 . 6 ) , pour k1,on a :
s(n, n 2k) = T2k(n) si n2ket s(n, n 2k1) = T2k+1(n) si n2k+ 1.Compte tenu de la relation
( 1 . 5 ) et de la remarque 3 , on a
T2k(n) = n1
2kB2k(n)
=n1
2kn
(2k+ 1)m2k
P2k(n)
=1
m2kn
2k+ 1 P2k(n)
et
T2k+1(n) = n1
2k+ 1 B2k+1(n)
=n1
2k+ 1 n2(n1)
(2k+ 2)m2k+1
P2k+1(n)
=1
m2k+1 n
2k+ 2 n(n1)P2k+1(n)
o `uP2k(x) et P2k+1(x) sont primitifs dans Z[x] et v´erifient P2k(0) = P2k+1(0).
2 . D´
emonstration du th´
eor `eme principal
Plusieurs auteurs se sont int´eress´es aux coefficients du polyn ˆome n(x)
B([5],[9],[13]).Dans [ 1 3 ] ,
( Theorem 1 et Theorem 2 ) , G . D . Liu et H . M . Strivastava ont prouv´e la formule explicite donn´ee
dans le lemme suivant :
Lemme 5 . Pour n1, n(x)
Best un polyn ˆome de degr´e n, de te rme constant nul e t , pour
1kn,
l e coefficient de xkest ´egal `a:
n(x)
B= (1)nkn!
k!i1+i2X
+···+i
k=nBi1...Bik
(i1...ik).i1!...ik!.
ij1pourj = 1, ..., k
A l ’ aide de ce lemme , on obtient ais´ement les relations suivantes 75
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