Pourquoi l’Arctique est-il important pour l’UE ?
Si l’UE ne possède aucun littoral en contact direct avec l’océan
Arctique, elle est très fortement liée à la région de l’Arctique,
avec laquelle elle partage des liens historiques, économiques,
commerciaux et géographiques. De plus, un grand nombre
d’activités, de financements, de projets et de décisions de l’UE en
cours influent déjà sur le développement durable de cette région.
D’importants efforts doivent être consentis pour protéger les
hautes mers de l’Arctique dans la perspective des changements
climatiques et de l’augmentation de l’activité humaine dans
la région. La responsabilité de la gestion durable des hautes
mers de l’Arctique, qui échappent à toute juridiction nationale,
incombe à l’ensemble de la communauté internationale, et donc
également à l’UE. Qui plus est, trois États arctiques sont aussi
membres de l’UE: le Danemark, la Suède et la Finlande. Enfin, l’UE
entretient des liens étroits avec l’Islande et la Norvège, membres
de l’Espace économique européen, et d’autres pays, comme le
Canada et les États-Unis, partenaires stratégiques de l’UE.
Quelle est la situation environnementale de l’Arctique ?
La région de l’Arctique connaît un réchauffement rapide.
D’après le cinquième rapport d’évaluation du Groupe d’experts
intergouvernemental sur l’évolution du climat, les températures
du pergélisol auraient augmenté dans la plupart des régions
depuis le début des années 1980, une tendance qui devrait se
confirmer dans l’avenir. Cette évolution justifie pleinement que
l’UE se montre plus déterminée que jamais à lutter contre le
changement climatique et à protéger l’environnement arctique.
Alors que le réchauffement planétaire se poursuit, des étés
sans banquise pourraient déjà se produire dans l’Arctique dans
les vingt ou quarante prochaines années. La fonte des glaces
marines et le développement rapide des technologies offshore
L’Arctique est une région d’importance stratégique croissante. L’UE a un rôle important à jouer en apportant
sa pierre à une coopération efficace et en contribuant à relever les défis de la région. Elle est le plus ardent
promoteur du renforcement des efforts déployés au plan mondial pour lutter contre le changement climatique.
Trois états membres du Conseil de l’Arctique sont par ailleurs membres de l’UE. L’UE est aussi une destination
majeure des ressources et des marchandises provenant de la région arctique. Aussi nombre de ses politiques et
règlements ont-ils des implications pour les parties prenantes de l’Arctique. Elle tient à collaborer davantage
avec ses partenaires arctiques pour mieux connaître leurs préoccupations et résoudre les problèmes communs.
Politique arctique de l’Union européenne (UE) Questions fréquemment posées
Délégation de l’UE au Canada
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La Commission européenne et la Haute Représentante
proposent d’approfondir la politique de l’UE à l’égard de
l’Arctique dans 3 domaines clés :
• appuyer la recherche et canaliser les connaissances afin de
relever les défis que pose le changement environnemental
et climatique de l’Arctique;
• agir avec responsabilité pour contribuer à faire en sorte
que le développement économique de l’Arctique soit
fondé sur l’utilisation durable des ressources et des
connaissances de l’environnement;
• intensifier son engagement constructif et son dialogue
avec les pays de l’Arctique, les populations autochtones et
les autres partenaires.
La politique arctique de l’UE s’articule autour de 3 objectifs
politiques majeurs :
• la protection et la préservation de l’Arctique en collabo-
ration avec les populations locales
• la promotion d’une utilisation durable des ressources,
• la coopération internationale.
L’accélération du changement climatique et du
développement économique de l’Arctique impose à l’UE de
renforcer son engagement à l’égard de ses partenaires de la
région afin de relever avec eux le défi de la sauvegarde de
l’environnement et du développement durable de la région.
transports maritimes, de la construction navale, de la navigation
par satellite, de la recherche et du sauvetage en mer ainsi que
des infrastructures portuaires. Cette expérience pourrait s’avérer
un moteur de croissance et de développement non négligeable,
tout en respectant les normes environnementales les plus strictes.
L’UE fournit en outre des fonds importants aux peuples autochtones
et aux populations locales, par l’entremise de diverses initiatives.
Les enveloppes des programmes de financement adoptés
durant la période de cofinancement 2007-2013 s’élèvent ainsi à
1,14 milliard d’euros, ou 1,98 milliard d’euros si l’on tient compte
du cofinancement des États membres. Plus d’1 milliard d’euros
provenant des Fonds structurels et d’investissement européens
sera investi dans la région sur la période 2014-2020 dans des
domaines stratégiques tels que la recherche et l’innovation, le
soutien aux petites entreprises et l’énergie propre.
Pourquoi la Commission européenne et la
Haute Représentante soumettent-elles maintenant cette
communication ?
En 2014, le Parlement européen et le Conseil ont demandé à la
Commission et à la Haute Représentante d’élaborer une politique
intégrée sur l’Arctique, offrant un cadre plus cohérent à l’action
et aux programmes de financement de l’UE. L’évolution de la
situation sur le terrain ne laisse aucun doute sur le fait qu’une
action renforcée de l’UE s’impose. Le changement climatique
dans l’Arctique connaît une évolution plus rapide et plus étendue
que ce qui avait été pronostiqué. En tant que troisième émetteur
mondial de gaz à effet de serre, l’UE est un partenaire responsable
des actions visant à contrer cette évolution.
Dans le même esprit, le développement durable dans la région
de l’Arctique est à la fois nécessaire et possible. Indéniablement,
l’UE est à même d’agir en faveur d’une plus grande résilience
socio-économique de la région arctique, mais aussi sur le plan
de la science, de la recherche et de l’innovation. Elle dispose en
effet de ressources, de données et de capacités de recherche
considérables, qu’elle peut mettre au service de la résolution de
problèmes revêtant une dimension régionale et internationale.
Quelles sont les actions proposées ?
39 actions visant à poursuivre le développement de la politique
arctique de l’UE dans trois domaines étroitement liés :
Actions en faveur de la lutte contre le changement climatique
et de la protection de l’environnement :
• L’UE s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre
de 40 % d’ici à 2030 et de 80 % d’ici à 2050 par rapport aux
niveaux de 1990. Elle mettra tout en œuvre pour que l’accord
sur le climat signé à Paris en décembre dernier soit respecté au
niveau international. 20 % du budget de l’UE sont déjà destinés
à financer des mesures d’adaptation et d’atténuation pour faire
face au changement climatique.
• L’UE est prête à œuvrer avec les États arctiques, notamment avec
leurs populations locales et leurs communautés autochtones,
ainsi que dans les instances internationales compétentes pour
l’élaboration d’un programme ambitieux d’adaptation au
changement climatique dans la région arctique.
• Elle contribuera en outre aux mesures internationales visant à
limiter les émissions de carbone noir et de méthane.
ont déjà entraîné une augmentation des activités humaines dans
la région, comme les transports maritimes, l’exploitation minière
ou l’extraction d’hydrocarbures.
En quoi l’UE contribue-t-elle aux travaux en cours
sur l’Arctique ?
Les intérêts de l’UE dans l’Arctique touchent à de nombreux
domaines, notamment (mais pas exclusivement) l’environnement,
l’énergie, les transports et la pêche. L’UE est un acteur de longue
date de la coopération sur l’Arctique, en particulier dans le cadre
de la politique de la dimension septentrionale, menée de concert
avec la Russie, la Norvège, l’Islande, la Finlande et la Suède, ainsi
qu’au Conseil euro-arctique de la mer de Barents. L’UE siège aussi
depuis de nombreuses années en tant qu’observateur ad hoc au
Conseil de l’Arctique, aux travaux duquel elle participe.
L’UE est parmi les plus gros contributeurs à la recherche consacrée
à l’Arctique. 200 millions d’euros issus du budget de l’UE ont ainsi
été engagés depuis 2002, sans compter les apports individuels
des États membres. Des projets récents ou en cours ont été lancés
dans bon nombre de domaines afin de brosser un tableau complet
d’une région arctique en pleine mutation. Une partie des efforts
de recherche porte sur les effets du changement climatique sur
l’écosystème de la région et certains secteurs économiques clés.
D’autres projets étudient l’évolution de la banquise, des glaciers
et des calottes glaciaires, et en particulier l’incidence de leur
fonte sur le niveau des mers. Un autre projet, auquel ont pris part
tous les pays arctiques, a abouti au «Soil Atlas of the Northern
Circumpolar Region» (atlas des sols de la région circumpolaire
septentrionale), la toute première évaluation harmonisée des
conditions pédologiques de la région. Enfin, plusieurs initiatives
visent le développement d’infrastructures de recherche en
région arctique, notamment en s’appuyant sur le réseau Interact,
constitué de 70 stations terrestres éparpillées dans la région.
La flotte commerciale des États membres de l’UE est l’une des plus
grandes au monde, et l’industrie de l’UE a une solide expérience des