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FEVRIER 2017
Chaque mois, Actu San vous offre une sélection d’actualités et nouveautés médicales.
La plupart proviennent du site américain Medline (http://www.nlm.nih.gov).
Bonne lecture !
Virus
Grippe
- L’épidémie de grippe est toujours active touchant particulièrement les sujets de plus de 65 ans et
conduisant à des hospitalisations souvent en unité de réanimation.
- Un appareil a été mis au point permettant d’analyser, dans l’air expiré, la présence du virus grippal.
Des études préliminaires ont montré que l’existence du virus grippal augmentait, dans l’air expiré, les
concentrations en oxyde nitrique et en ammoniaque. Cet appareil est actuellement en cours de tests ;
il serait très utile pour dépister précocement les cas de grippe, les traiter et éviter la contamination.
(Sensors, janvier 2017).
Cancer
IMPORTANT
Dépistage du cancer de la prostate par IRM
Une étude très importante a été réalisée en Angleterre sur 576 hommes suspectés d’avoir un
cancer de la prostate. Ces patients ont été explorés par une IRM et par deux types de
biopsies :
- la première est une biopsie réalisée sous anesthésie générale et comportant de très
nombreux prélèvements (template biopsy)
- la seconde est une biopsie plus classique alisée à travers le rectum sous ultrasons
(ultrasound biopsy). Cette dernière est la plus couramment pratiquée.
L’étude a montré que l’IRM était capable de détecter les formes agressives de cancer chez
40% des patients testés. La template biopsy a confirmé cette agressivité dans 93% des cas.
Les critères d’agressivité à l’IRM sont la taille de la tumeur, la connexion aux vaisseaux
sanguins et la densité des cellules. Dans 60% des cas, l’IRM a conclu à une forme non
agressive voire à l’absence de cancer et, dans 9 cas sur 10, ce pronostic a été confirmé par
l’évolution.
Ainsi donc, en présence d’une augmentation des taux de PSA, l’examen IRM est
probablement le premier examen à pratiquer. Et, selon le résultat de cette imagerie, il peut
être décidé une biopsie transrectale complémentaire. En conclusion, l’IRM permettrait
d’éviter une biopsie de la prostate chez 1 homme sur 4. (Lancet, janvier 2017).
Détection et diagnostic précoce des mélanomes
La détection précoce des mélanomes est difficile. Une étude réalisée à l’Université de
Stanford permettra peut-être d’améliorer cette détection. Les chercheurs de cette
université ont réalisé 130 000 images de différents types de cancers de la peau et, en
particulier, des mélanomes. A partir de ces images, ils ont créé un logiciel « intelligent »
permettant d’établir le diagnostic et, en particulier, la malignité des lésions. Il sera donc
possible d’enregistrer l’image d’une lésion grâce à un dermatoscope et de l’envoyer à une
centrale par Internet pour être analysée par le logiciel « intelligent ». Les chercheurs ont
comparé les résultats diagnostics du logiciel « intelligent » et de 21 spécialistes de
dermatologie. La classification des lésions, leur nature bénigne ou maligne a été
correctement appréciée par le logiciel. (Nature, janvier 2017).
FEVRIER 2017
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Dépistage du cancer bronchique
Le dépistage du cancer bronchique est réalisé et remboursé aux Etats-Unis chez les sujets fumant plus de 30
paquets années et âgés de 55 à 80 ans. L’étude initiale avait montré que, grâce à ce dépistage, la mortalité
par cancer du poumon avait été diminuée de 20% chez ces patients. Il restait à voir si ce dépistage était
réalisable à grande échelle. Une étude a été entreprise chez les « veterans » américains. Elle montre les
difficultés d’un tel dépistage qui a été réalisé chez près de 100 000 fumeurs. En particulier, sont soulignés les
dangers d’une irradiation si le protocole d’examen n’est pas correctement appliqué. Plusieurs autres
inconvénients sont notés : le nombre très important de faux positifs (96%), les risques des investigations
complémentaires, la difficulté de lecture et de détection des nodules.
Par ailleurs, le taux de détection est faible puisque, pour 10 000 sujets explorés, on a diagnostiqué 10 cancers
précocement, 5 cancers du poumon déjà évolués, 20 patients pour lesquels des investigations invasives ont été
réalisées, enfin 550 patients pour lesquels une surveillance radiologique a été nécessaire. (JAMA Internal
Medicine, janvier 2017).
Dépistage du cancer du sein
Le dépistage du cancer du sein par mammographie a permis de déceler de très nombreux cas d’un cancer non
invasif dénommé ductal carcinoma in situ (DCIS). Ce cancer se développe dans les canaux galactophores et
reste le plus souvent non invasif. Il n’existe pas, à l’heure actuelle, de critères permettant de juger
exactement l’agressivité de cette tumeur de telle sorte que le traitement le plus souvent appliqué est une
chirurgie localisée, complétée par une radiothérapie. Une étude très importante montre que l’espérance de
vie des patients, atteints par cette forme localisée de cancer, est très bonne avec même une durée de survie
supérieure à la population générale. (European Cancer Congress 2017, janvier 2017).
Cardiovasculaire
IMPORTANT
Dépistage des risques cardiovasculaires chez les femmes au moment de la ménopause
Une étude, réalisée sur 478 femmes, a analysé les dépôts de graisse entourant le cœur à des
périodes différentes de leur vie génitale : avant, pendant et après la ménopause. L’examen
a été réalisé par scanner thoracique et a permis d’étudier 2 sortes de graisses cardiaques :
- la première comprise entre le myocarde et le péricarde (graisse épicardique)
- la seconde située en dehors du péricarde à côté du cœur (graisse paracardiaque).
Chez ces femmes, ont été mesurés également les scores cliniques de risque
cardiovasculaire, les dépôts de calcium sur les artères coronaires et, enfin, les dosages
d’œstrogènes dans le sang. Cette étude montre principalement qu’il existe une corrélation
très étroite entre l’importance des dépôts calciques sur les coronaires et l’importance des
dépôts graisseux paracardiaques. Ces derniers apparaissent avec la chute du taux des
œstrogènes dans le sang. Ainsi donc, la mesure de la graisse paracardiaque est un examen
supplémentaire pour apprécier le risque cardiovasculaire chez les femmes au moment de la
ménopause. (Journal of the American Heart Association, janvier 2017).
Dépistage de la maladie coronaire
Un bilan cardiaque réalisé chez des sujets sans symptômes comporte actuellement
l’appréciation des risques cliniques, la mesure des dépôts de calcium sur les artères
coronaires et, souvent, l’étude de l’épaisseur de la paroi média des artères carotides. Une
étude récente montre que ce dernier examen est complémentaire des autres et permet
mieux d’apprécier le risque de complications cardiovasculaires ultérieures. (Journal of the
American Medical Association, janvier 2017).
Fibrillation auriculaire
Le traitement proposé, devant une fibrillation auriculaire, est actuellement de plus en plus souvent une
intervention sur le cœur permettant de détruire les foyers à l’origine de la fibrillation auriculaire (cathéter
ablation). Cette intervention est particulièrement conseillée, chez les sujets âgés de 60 ans et plus, ayant des
épisodes de fibrillation auriculaire paroxystiques et qui n’ont pas de maladie cardiaque sous-jacente. Une
étude réalisée chez 3 630 patients permet de juger l’efficacité de cette thérapeutique : dans 50% des cas, les
sujets sont devenus asymptomatiques, dans 74% des cas l’électrocardiogramme est redevenu et s’est maintenu
normal. 45% des patients devaient cependant maintenir un traitement médicamenteux complémentaire. Les
complications de cette procédure sont faibles (8%). Il est nécessaire, chez ces patients traités efficacement, de
discuter la mise en place d’un éventuel traitement anticoagulant permanent complémentaire. (European Heart
Journal, janvier 2017).
FEVRIER 2017
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Traitement de l’apnée du sommeil
Devant un syndrome d’apnée du sommeil important, deux options thérapeutiques sont possibles : soit la mise
en place d’une pression positive continue, soit la mise en place d’une prothèse dentaire pour avancer la
mâchoire inférieure. Une étude montre que cette dernière technique améliore les apnées du sommeil nocturne
et la somnolence diurne. Par contre, il n’y a pas d’effets bénéfiques sur les paramètres cardiovasculaires.
Ceux-ci sont étudiés par un test d’occlusion. Celui-ci consiste à occlure la circulation dans le bras pendant 5
minutes à une pression supérieure à la pression systolique. Les diamètres de l’artère radiale sont mesurés
durant cette compression et après relâchement. Il n’a pas été constaté d’améliorations de ces paramètres
cardiovasculaires chez les sujets traités par la prothèse. (American Journal of Respiratory and Critical Care
Medicine, janvier 2017).
Divers
Scanner avec injection de produits iodés : plus de peur que de mal
Lorsque l’on injecte un produit iodé à un patient avant la réalisation d’un scanner, il est classique de lui
indiquer le risque d’une complication rénale, d’une augmentation des concentrations d’urée et de créatinine,
et éventuellement d’une insuffisance rénale aigue. Une large étude a analysé le risque d’insuffisance nale
aigue, chez des patients examinés par scanner avec injection de produits iodés, chez des patients examinés par
scanner sans injection, enfin chez des sujets contrôles sans examen radiologique. La fréquence de cette
complication est identique dans les 3 groupes respectivement 6,8%, 8,9%, 8,1%. Ainsi donc, les patients
examinés par scanner avec injection de produits iodés peuvent être rassurés. Il n’en demeure pas moins qu’un
dosage de créatinine avant cet examen reste encore nécessaire pour des raisons médico-légales. (Annals of
Emergency Medicine, janvier 2017).
E-santé : des applications encore imparfaites
Les startups nationales et internationales proposent chaque jour de nouveaux objets connectés. Quelques
études essaient de montrer l’intérêt médical de ces applications :
- Les applications enregistrant la température, la saturation et la fréquence cardiaque permettent de
prévoir précocement la survenue d’une maladie infectieuse.
- Les applications enregistrant la variabilité du rythme cardiaque permettent de relever des signes
prémonitoires d’une résistance à l’insuline et d’une survenue d’un diabète de type 2.
- Enfin, une application a permis la réalisation d’une étude chez des passagers de vols aériens et
montré que, malgré la pressurisation des cabines, les taux d’oxygène dans le sang étaient diminués.
L’inconvénient de ces applications est de générer en permanence de très nombreuses données sans référence à
des données de base normales. Pour l’avenir, il conviendra d’établir, pour une personne donnée, ses principaux
paramètres et leurs variations normales. Dans ces conditions, il sera possible de détecter des situations
pathologiques. (PLOS Biology, janvier 2017).
Hypothyroïdie et grossesse
Chez 15% des femmes enceintes, il est constaté une augmentation des taux de TSH (Thyroid Stimulating
Hormone) traduisant un hypofonctionnement de la glande thyroïde. Il est difficile de traiter cet état
pathologique. En effet, si l’absence de traitement peut favoriser l’interruption de la grossesse, une rupture
prématurée des membranes ou la mort du nouveau-. A l’inverse, un traitement par l’hormone thyroïdienne
peut être à l’origine d’effets secondaires, en particulier d’un diabète de la gestation ou d’une hypertension
artérielle. Aucune étude, à l’heure actuelle, ne permet de trancher. Il est de bonnes pratiques de réserver la
mise en œuvre d’un traitement hormonal de substitution dans les cas où les taux de TSH sont très élevés
traduisant une hyperthyroïdie sévère. (BMJ, janvier 2017).
Professeur Pierre DUROUX, Conseiller Médical Séverine LEVRARD, Adjointe du DRH
Ces contenus sont une synthèse d’informations publiées dans des revues médicales reconnues. Elles ne sont fournies par
l’American Hospital of Paris qu’à simple titre informatif. Elles ne doivent en aucun cas être utilisées pour établir un
diagnostic ou déterminer un traitement médical à suivre. L’American Hospital of Paris ne pourra en aucun cas voir sa
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